Direct terminé à 20H00 TU
Direct commencé à 14H30 TU

DIRECT - Russie et Ukraine échangent des prisonniers

La Russie et l'Ukraine annoncent ce mercredi un nouvel échange de prisonniers de guerre, chaque camp libérant 95 militaires, moins d'un mois après un précédent échange. Une annonce qui intervient alors que l'Ukraine continue de frapper la zone frontalière de Belgorod. Deux civils sont morts ce 17 juillet.
 

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Des prisonniers de guerre ukrainiens posent en portant un drapeau de la marine quelquepart en Ukraine ce 17 juillet 2024.

Des prisonniers de guerre ukrainiens posent en portant un drapeau de la marine quelquepart en Ukraine ce 17 juillet 2024. 

© Bureau de la présidence ukrainienne via AP
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nouvelle(s) publication(s)
20H23
Frappes russes

Explosions entendues à Kiev, alerte aérienne en cours

Au moins deux explosions et des alertes aériennes ont retenti ce soir à Kiev, selon des journalistes de l'AFP sur place, 10 jours après des frappes russes massives ayant ensanglanté la capitale ukrainienne.

Sur Telegram, le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a indiqué que les défenses antiaériennes ukrainiennes avaient été activées et qu'un incendie avait été signalé dans le quartier Darnytsky (sud-est). Pour sa part, l'armée de l'air, sur Telegram, a indiqué à 22H51 (20H50 TU) que des drones se dirigeaient vers la capitale depuis l'Est.

20H15
Combats dans la région de Kherson

Les combats font rage au bord du Dniepr autour du village de Krinka

Selon le quotidien indépendant ukrainien The Kiev Independent, l'armée ukrainienne maintient ses positions sur la rive gauche du Dniepr, autour du village de Krinka qui a été selon les termes de l'armée "pratiquement complètement détruit par les bombardements ennemis."
Selon l'armé, les positions russes ont été complètement détruites. 
La bataille autour de la région de Kherson dure depuis de longs mois, chaque armée tentant de reprendre le contrôle des rives du fleuve Dniepr. En février, l'Ukraine a déclaré que les troupes russes menaient des assauts par "vagues humaines" sans véhicules blindés pour tenter de la reprendre.

Malgré cela, depuis la prise de Krinka, les forces ukrainiennes n’ont pas pu avancer davantage et l’opération est devenue controversée, notamment parmi les soldats qui y participaient.

S'adressant au Kiev Independent en décembre, des "marines" ukrainiens ont souligné à quel point le simple fait de traverser le fleuve lui-même était très risqué et que ceux qui parvenaient à le faire étaient immédiatement reçus par des tirs de mortier, de bombes planantes et de tirs de l'artillerie russes.

Des soldats ukrainiens sur une des rives du Dniepr, près de Kherson, un dimanche d'octobre 2023.

Des soldats ukrainiens sur une des rives du Dniepr, près de Kherson, un dimanche d'octobre 2023.

© AP Photo/Mstyslav Chernov

Certains ont décrit l'opération comme une "décision politique" visant à obtenir un succès symbolique sur le champ de bataille malgré le coût humain qu'elle implique. "Des gens sont tués pour s'accrocher aux ruines", a déclaré Petro, un sergent principal de 47 ans.

18H18
record de chaleur

L'Ukraine sous une chaleur étouffante en pleine restriction de courant

Plusieurs villes d'Ukraine ont annoncé mercredi avoir battu des records de chaleur, des températures plus dures à supporter depuis les attaques russes dévastatrices contre le réseau énergétique qui ont entraîné des restrictions d'électricité.

Des enfants s'entraînant à l'école de plongeon de Liko à Kiev, le 9 juillet 2024.

Des enfants s'entraînant à l'école de plongeon de Liko à Kiev, le 9 juillet 2024.

© AP Photo/Alex Babenko

Un station météorologique d'État couvrant la région de Kiev a indiqué que la température avait atteint mardi +36 C°, dépassant le record pour un 16 juillet établi en 1931.
Le Centre ukrainien hydrométéorologique a pour sa part annoncé que des records avaient aussi été battus à Vinnytsya, Tchernivtsi et Mikolaïv, des villes dans le centre et le sud de l'Ukraine.

À Kiev, des habitants sont venus chercher de la fraîcheur en se baignant dans le fleuve Dniepr qui traverse la ville. "C'est l'été le plus chaud de ma vie", estime Dmytro, 22 ans, qui dit n'avoir pas d'électricité chez lui 20 heures par jour. Diana, 18 ans, raconte, elle, que la chaleur est insupportable sur son lieu de travail. "Les climatiseurs ne fonctionnent pas au boulot quand il n'y a pas de courant", déplore-t-elle.

Les centrales électriques ukrainiennes ont été visées par des vagues de frappes russes qui ont détruit la moitié de la capacité énergétique du pays, selon le président Volodymyr Zelensky.
Kiev appelle ses alliés à l'aider à reconstruire son réseau électrique, un projet qui requiert d'importants investissements, et à lui fournir plus d'équipements de défense antiaérienne pour contrer les bombardements russes.

En attendant, le ministère ukrainien de l'Energie a intensifié ses importations d'électricité et instauré de stricts rationnements. Ce mercredi, dans un communiqué, le ministère a indiqué que la consommation, du fait des fortes chaleurs, devrait atteindre un niveau dépassant "largement" les capacités restantes des centrales ukrainiennes.

En juin, Kiev avait demandé de couper la climatisation dans les bâtiments publics et appelé les autorités régionales à limiter l'éclairage publique pour réduire la pression sur le réseau.

14H39
Condamnation

Le Parlement européen condamne la visite d'Orban à Moscou

Le Parlement européen condamne la récente visite de Viktor Orban à Vladimir Poutine en Russie, accusant le Premier ministre hongrois d'avoir "violé les traités européens" avec ce voyage non concerté et présenté comme une initiative de paix.

Viktor Orban a provoqué la colère des autres dirigeants européens en se rendant le 5 juillet à Moscou pour rencontrer le président Poutine. Son initiative a en revanche été défendue mercredi par l'eurodéputé français Jordan Bardella (RN, extrême droite).

La Hongrie occupe depuis le 1er juillet la présidence semestrielle du Conseil de l'UE, une fonction de coordination des travaux législatifs qui n'autorise pas à s'exprimer au nom des Européens sur la scène internationale.

Or, Viktor Orban est accusé d'avoir abusé de cette position pour discuter avec le président russe des voies d'un "cessez-le-feu" en Ukraine. On lui reproche en particulier d'avoir pris cette initiative sans aucune concertation avec ses homologues de l'UE et en rupture avec la position européenne de soutien total à Kiev et d'isolement de Moscou.

Cette visite constitue une "violation flagrante des traités et de la politique étrangère commune de l'UE", ont estimé mercredi les eurodéputés, dans une résolution adoptée à Strasbourg lors de la première session plénière de la nouvelle assemblée renouvelée en juin. Le chef du gouvernement hongrois ne "représentait pas l'UE" pendant ce voyage, ont-ils également souligné.

Le texte a été approuvé à une très large majorité (495 voix pour, 137 contre, 47 abstentions)
Le Français Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a volé au secours du leader hongrois. "On ne peut pas accuser la Hongrie, partenaire fiable de l'Alliance atlantique, de vouloir maintenir ouverts les canaux de discussion", a-t-il plaidé. "Le président Zelensky lui-même, il y a quelques jours à peine, a souhaité la présence de dirigeants russes à un sommet pour la paix en novembre à Kiev. Allez-vous lui aussi le condamner?", a-t-il interrogé dans l'hémicycle.

Viktor Orban s'était lui-même défendu en soulignant qu'il avait débriefé les dirigeants européens après sa rencontre avec Vladimir Poutine et qu'un dialogue avec la Russie était indispensable pour mettre fin à la guerre en Ukraine.

Malgré l'invasion de l'Ukraine déclenchée en février 2022, la Hongrie a renforcé ses liens avec le Kremlin, au nom de ses intérêts économiques notamment dans le domaine énergétique.

Pour protester contre le voyage de Viktor Orban à Moscou, perçu à Bruxelles comme une provocation, la Commission européenne a annoncé lundi soir que ses commissaires boycotteraient les multiples réunions prévues en Hongrie jusqu'à la fin de l'année. L'institution sera représentée durant ces événements "uniquement au niveau des hauts fonctionnaires".
 

13H23
Cryptomonnaies et électricité

Poutine alerte contre l'explosion de la consommation en électricité due au minage des cryptomonnaies

Vladimir Poutine alerte contre "la croissance incontrôlée" de la consommation en électricité nécessaire pour le "minage" de cryptomonnaies en Russie, les députés russes devant se prononcer prochainement sur une régulation forte de ce secteur en explosion.

La Russie est l'un des principaux producteurs mondiaux, avec les États-Unis et le Kazakhstan, en termes de "minage", une opération qui consiste à réaliser une longue série de calculs entraînant la production d'une unité de cryptomonnaie. Or ces calculs nécessitent une importante puissance informatique et donc une consommation d'énergie colossale."Qu'est-ce qui est alarmant ? La croissance incontrôlée de la consommation d'électricité pour le minage de cryptomonnaies (qui) peut conduire à une pénurie d'électricité dans certaines régions", a averti Vladimir Poutine lors d'une réunion gouvernementale sur le sujet. 

"Cela a déjà été constaté dans les régions (sibériennes) d'Irkoutsk, de Bouriatie, de Transbaïkalie", a-t-il poursuivi, jugeant le problème "aigu et lourd de conséquences" pour certaines entreprises et villes.
Le président russe a révélé que "près de 1,5% de la consommation totale d'électricité" nationale était utilisé chaque année en Russie pour le "minage". "Et ce chiffre ne cesse d'augmenter." Les députés à la Douma, la chambre basse du Parlement russe, doivent examiner le 23 juillet un projet de loi sur la règlementation des cryptomonnaies.

Selon le document, dont les éléments ont filtré dans la presse russe, il prévoit de limiter la circulation de cryptomonnaies dans le pays afin notamment d'empêcher tout blanchiment d'argent.
Seules certaines personnes ou entreprises inscrites dans un registre spécial tenu par les autorités auraient ainsi le droit d'effectuer des opérations en cryptomonnaies et le gouvernement se réserverait la possibilité d'interdire tout "minage" dans une région en cas de pression trop forte sur le réseau d'électricité.

Vladimir Poutine a par ailleurs dit mercredi vouloir "introduire à grande échelle" dans l'économie le rouble numérique, après plusieurs mois de tests.

Cette monnaie numérique, émise directement par la Banque centrale russe (BCR), est vue par les observateurs comme une des alternatives pour Moscou au système de paiement mondial Swift - dont ses banques ont largement été bannies depuis l'attaque à grande échelle contre l'Ukraine en 2022 - ce qui pourrait faciliter ses transactions avec ses partenaires à l'étranger.
 

12H31
190 soldats

La Russie et l'Ukraine annoncent un nouvel échange de prisonniers de guerre

La Russie et l'Ukraine annoncent un nouvel échange de prisonniers de guerre avec l'Ukraine, chaque camp libérant 95 militaires, moins d'un mois après un précédent échange.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est félicité de la libération de 95 personnes servant dans l'armée, la garde nationale et les gardes-frontières. "Peu importe les difficultés, nous cherchons tous ceux qui sont en captivité. Nous avons le devoir de ramener tout le monde", a-t-il écrit sur son compte Telegram, précisant que l'échange avait été rendu possible par une médiation des Emirats arabes unis, comme la fois précédente.


Il a également publié des photos des militaires libérés, qui ont tous le crâne rasé, enveloppés dans des drapeaux ukrainiens.

Un peu plus tôt, le ministère russe de la Défense avait également fait état de l'échange.
Depuis le début de l'offensive russe contre l'Ukraine en février 2022, les deux pays ont procédé régulièrement à des échanges de ce type. 

Le 5 juin, le président russe Vladimir Poutine avait affirmé que la Russie détenait 6.465 soldats ukrainiens, contre 1.348 militaires russes détenus en Ukraine. Kiev n'a pas corroboré ces chiffres. Le 25 juin, les deux pays avaient déjà échangé 90 prisonniers chacun. Le lendemain, le médiateur ukrainien chargé des droits humains, Dmytro Loubinets, avait révélé qu'à cette occasion et pour la première fois, des négociateurs des deux pays s'étaient rencontrés.

Selon son homologue russe, Tatiana Moskalkova, une seconde entrevue a eu lieu à l'occasion de l'échange annoncé mercredi. Les parties y ont discuté de la question de la réunion des familles séparées par la guerre. "Nous avons rencontré un représentant du bureau du médiateur ukrainien et discuté avec lui des actions humanitaires conjointes à venir, y compris celles liées à la réunion des familles", a-t-elle écrit sur Telegram.

L'Ukraine accuse la Russie d'avoir déporté quelque 20.000 mineurs, désormais séparés de leurs proches, et réclame leur retour. Moscou dément tout déportation, et assure agir pour la sécurité des enfants.

Voir Enfants ukrainiens : la Russie doit s'expliquer devant l'ONU

La Cour pénale internationale a pour sa part émis un mandat d'arrêt contre le président russe Vladimir Poutine et sa commissaire à l'enfance, Maria Lvova-Belova, pour le crime de guerre présumé de déportation d'enfants. Des accusations balayées par le Kremlin.
La Russie remet au compte-goutte des petits groupes de mineurs à l'Ukraine, un dossier dans lequel le Qatar joue le rôle de médiateur. Mais Moscou est aussi accusé d'avoir donné en adoption à des Russes des enfants ukrainiens. Maria Lvova-Belova elle-même a dit avoir adopté un adolescent de la ville ukrainienne de Marioupol, ravagé par une siège russe dans les premiers mois de la guerre en 2022.

12H19
victimes civiles

Deux morts dans une frappe ukrainienne dans la région frontalière de Belgorod en Russie

Deux civils ont été tués ce mercredi dans une attaque ukrainienne de drone dans la région frontalière de Belgorod, a indiqué le gouverneur Viatcheslav Gladkov, au lendemain de l'annonce de restrictions d'accès dans plusieurs localités de cette région russe à cause de bombardements persistants.

"Un drone (explosif) a attaqué une voiture dans laquelle se trouvait un jeune couple marié", a déploré le responsable sur Telegram. 

La veille, il avait annoncé des "mesures de sécurité maximales", restreignant l'accès à 14 localités frontalières à compter du 23 juillet, pour faire face aux frappes ukrainiennes menées en représailles des bombardements russes.

10H49
offensive sur Kharkiv

Le Kremlin nie l'échec de son assaut contre la région ukrainienne de Kharkiv

Le Kremlin nie que son assaut contre la région ukrainienne de Kharkiv a échoué, même si l'objectif de Vladimir Poutine d'y créer une zone tampon pour empêcher les tirs en direction de la Russie n'a pas été atteint.

Hier, la Russie avait annoncé restreindre l'accès à partir du 23 juillet à 14 localités de la région de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, en raison de bombardements ukrainiens, malgré l'offensive russe en cours depuis mai pour les faire cesser. "Non, cela ne veut pas dire" que l'offensive russe a échoué, s'est défendu le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien.
"L'opération se poursuit et se poursuivra jusqu'à ce qu'elle soit menée à bien", a-t-il assuré.
Selon lui, les mesures adoptées dans la région de Belgorod ne témoignent pas d'un échec mais de "nouvelles pratiques" pour "assurer la sécurité de la population".

Mais si les forces russes ont conquis depuis début mai quelques localités dans la région ukrainienne de Kharkiv, elles n'ont jamais pu créer la "zone de sécurité" voulue par Vladimir Poutine, ni percer les défenses adverses. Selon Kiev, Moscou a même enregistré de très lourdes pertes dans cet assaut.

Hier, le gouverneur de la région russe de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, a pourtant acté à demi-mot l'échec de l'établissement d'une zone tampon : "Nous avons déjà perdu de nombreux civils, nous avons beaucoup de blessés, et notre tâche est bien sûr de prendre des mesures de sécurité maximales", a-t-il dit.

Plus de 200 personnes ont été tuées dans la région et plusieurs centaines blessées depuis février 2022, selon les autorités régionales de Belgorod.

Cette décision inédite est intervenue quelques semaines après que les Occidentaux ont autorisé, sous conditions, leur allié ukrainien de frapper des cibles militaires en territoire russe avec des armes modernes occidentales. Les Ukrainiens menaient déjà toutefois depuis des mois des attaques contre la Russie avec leurs propres équipements, plus vieux, moins précis et d'une portée plus restreinte.

Pour Kiev, il s'agit de porter le combat sur le territoire russe et de cibler des sites servant à bombarder quotidiennement l'Ukraine. L'attaque russe contre la région de Kharkiv a cependant forcé l'Ukraine a redéployer des troupes pour stopper l'avancée adverse. En parallèle, l'armée ukrainienne a perdu du terrain dans l'Est du pays.
 

07H43
privé de Brest

Banni des ports européens, le navire russe Shtandart veut combattre une décision "injuste"

"Erreur de casting", "loi injuste", "décision ridicule" : le bannissement du navire russe Shtandart des ports européens, pour cause de sanctions contre la Russie, suscite l'incompréhension de son équipage et de nombreux marins venus le soutenir à l'occasion des Fêtes maritimes de Brest.

"C'est une erreur de casting: on s'en prend au Shtandart quand des méthaniers continuent à livrer du gaz russe!", s'énerve Hugues (qui n'a pas voulu donner son nom), 40 ans, matelot occasionnel sur ce trois-mâts de 34 mètres, réplique exacte d'une frégate du tsar Pierre Le Grand. Propriété privée, le navire sillonne les festivals maritimes européens et embarque croisiéristes et stagiaires depuis 1999. En 25 ans, le navire a ainsi embarqué 10.000 personnes et participé à 200 festivals maritimes en Europe.

Le 7 juillet, il s'est pourtant vu barrer l'accès à l'un des plus grands rassemblements du monde, les Fêtes maritimes de Brest, par un arrêté du préfet du Finistère. En cause: l'extension, le 24 juin, aux "navires répliques historiques" des sanctions européennes contre la Russie.

"Cette loi n'est pas juste. Et nous voulons la changer aussi vite que possible", a déclaré le capitaine de la frégate Vladimir Martus, lors d'une réunion publique hier, dans un bar du port de Brest.
"Ce bateau représente une partie de la culture russe, c'est vrai, nous n'allons pas argumenter là-dessus. Mais je pense que nous devrions combattre le régime, pas la culture" russe, a ajouté le capitaine, sous les applaudissements des quelques dizaines de marins venus l'écouter.

Interdit d'accoster depuis dix jours, le navire mouille actuellement dans le sud du Finistère, au large de Bénodet, et fait face à des difficultés de ravitaillement. "L'équipage ne peut pas prendre de douche, ne peut pas se laver les mains", a décrit le capitaine Martus.


Vareuse blanche, marinière, barbe et longs cheveux blancs, le capitaine a répété en anglais qu'il comprenait "le sentiment des Ukrainiens vis-à-vis de la Russie". "J'ai honte de ce que fait mon gouvernement", a ajouté Martus, assurant qu'il n'y avait "aucun lien entre le Shtandart et le régime" de Vladimir Poutine.

Le capitaine, qui a un père ukrainien, a souligné que le navire ne s'était pas rendu en Russie depuis 2009 et qu'il n'y payait pas d'impôt. A la demande des autorités françaises, il a d'ailleurs troqué son pavillon russe pour celui des îles Cook, début juin. "On ne peut pas dire que chaque Russe est comme Poutine", a critiqué Arjen Van Der Veen, 49 ans, capitaine néerlandais du trois-mâts Gulden Leeuw, en vantant le "courage" de Vladimir Martus, un "grand capitaine, un très bon navigateur et un bon ami".
"Le Shtandart a été un des navires les plus importants des festivals maritimes ces 30 dernières années", a-t-il pointé.

Les justifications du Capitaine Martus se sont toutefois heurtées à un mur d'incompréhension des quelques opposants venus assister à la réunion, munis d'affiches "Poutine terroristes" et "La Crimée c'est l'Ukraine". "Chaque fois que le Shtandart passe, nous souffrons", a ainsi lancé Svitlana Jestin, présidente de l'association "Iroise-Ukraine", en montrant des photos de victimes des bombardements russes. "Mettez-vous à l'écart et allez travailler en Afrique", a-t-elle suggéré. "Et l'hospitalité des Bretons!", lui a lancé un homme attablé. "Pour moi, ce bateau, c'est l'image du pays qui nous fait la guerre. Je vois dans chaque Russe un agresseur", a confié à l'AFP Olena, une Ukrainienne quinquagénaire qui n'a pas voulu décliner son nom. "Pourquoi les Français sont si gentils avec les Russes?", a-t-elle demandé, en pointant le doigt vers les chantiers de réparation navale de Brest qui ont accueilli des méthaniers ayant transporté du gaz russe. Car l'Europe a importé 14,4 milions de tonnes de gaz liquéfié (GNL) russe en 2023, selon un rapport du groupe international des importateurs de gaz liquéfié (GIIGNL).

Quant au Shtandart, il doit quitter la Bretagne pour rejoindre Vigo (Espagne) fin juillet. "J'espère que les autorités espagnoles seront plus rationnelles", a lâché le capitaine Martus, se disant "optimiste".
 

03H00
Sanctions

Faute d'Européens, la Russie courtise les touristes asiatiques

Adieu les Européens, bienvenue aux touristes chinois: deux ans et demi après l'offensive russe en Ukraine qui a stoppé brutalement le flux de touristes occidentaux vers la Russie, le pays s'efforce de les remplacer par les touristes venus d'Asie, à commencer par la Chine, et du Moyen-Orient.
À Saint-Pétersbourg, l'ex-capitale impériale aux nombreux palais et très romantiques canaux, le changement par rapport à la situation avant-guerre est flagrant.

Avant, dans cette ville fondée par Pierre le Grand, le plus européen des tsars, "on entendait surtout parler anglais, français ou italien" et "on était toujours complets, peu importe la saison", souligne Alexandra Koulikova, copropriétaire d'une chaîne de locations touristiques, qui compte des appartements avec vue imprenable sur l'imposante cathédrale Saint-Isaac.

Maintenant, "je vois énormément de groupes chinois, des Arabes qui voyagent en famille, des touristes indiens (...). Mais ce doit être des gens très riches, car ils descendent dans des hôtels de luxe, pas dans des appartements", déplore-t-elle.

De fait, les sanctions imposées par l'Union européenne, le Royaume-Uni et les États-Unis, qui ont entraîné la suspension des vols directs entre ces pays et la Russie et l'impossibilité de régler des achats avec les cartes bancaires Visa ou Mastercard, ont précipité "une réorganisation (du tourisme international) vers l'Est", explique Sergueï Kalinine, patron de l'association des guides-interprètes de Saint-Pétersbourg.

Une bascule visible dans les chiffres: au premier trimestre 2024, sur les quelque 218.000 touristes étrangers venus en Russie, près de la moitié (99.000) venaient de Chine, suivis de loin par ceux venus de Turquie (12.500), des Emirats arabes unis (7.300), d'Arabie Saoudite (6.000) ou encore d'Iran (4.600), selon l'association des tour-opérateurs russes. Autant de pays qui n'ont pas condamné le conflit en Ukraine et sont restés en bons termes avec Moscou.

Changement aussi en gare de Saint-Pétersbourg : les soirs d'été, des grappes de touristes, pour beaucoup Chinois, se pressent pour attraper un train de nuit en partance pour Moscou, deuxième et dernière étape de leur découverte de la Russie.

"La Russie est un pays intéressant, et maintenant c'est plus facile de s'y rendre, il y a des visas électroniques", dit à l'AFP Liu Itin, 60 ans, en tirant une grande valise jaune. Via la guide de son groupe qui lui sert d'interprète, il explique qu'il "adore voyager : il y a en Russie de nombreux sites touristiques, et nos pays ont beaucoup en commun".

Alors que les gouvernements occidentaux déconseillent à leurs ressortissants de voyager en Russie, le rapprochement entre Moscou et Pékin depuis 2022 favorise au contraire l'essor du tourisme chinois.
Grâce à "l'amitié entre la Russie et la Chine", "il y a beaucoup de Chinois qui ont envie de visiter Moscou", confirme Sia Kossionaï, jeune guide chinoise, en montrant l'immense place Rouge avec la cathédrale Saint-Basile-le-Bienheureux, le mausolée de Lénine et les coupoles du Kremlin à un groupe de 23 touristes venus de Shanghai.

Un homme déguisé en Joseph Staline attend les touristes qui souhaiteraient se faire photographier dans la rue Nikolskayaprès del a Place rouge, à Moscou, en juin 2023.

Un homme déguisé en Joseph Staline attend les touristes qui souhaiteraient se faire photographier dans la rue Nikolskayaprès del a Place rouge, à Moscou, en juin 2023.

© AP Photo/Alexander Zemlianichenko

"Ils ne connaissent la Russie que par la télévision", dit-elle. "A cause de la guerre en Ukraine, ils ont un peu peur (avant de partir). Mais tout va bien" une fois en Russie, ajoute-t-elle.

Pour soutenir le secteur touristique, Moscou s'efforce de faciliter les voyages en provenance des pays "amicaux". La Russie fait désormais "plus attention au développement de régimes sans visa avec les pays du Proche-Orient et d'Asie du Sud-Est, à la numérisation du mécanisme d'échanges de groupes sans visa avec la Chine et l'Iran, et à l'augmentation des vols directs" avec ces pays, souligne le ministère russe du Développement économique sur son site internet.

La municipalité de Saint-Pétersbourg multiplie aussi les opérations de promotion dans ces régions. En mai, ses responsables sont allés présenter leur ville dans les métropoles chinoises de Pékin, Shanghai et Chengdu, après avoir participé en février au grand salon South Asia's Travel and Tourism Exchange à Delhi.

Au total, la ville prévoit de participer cette année à quelque 16 salons professionnels, en Asie, au Proche-Orient et dans les pays de l'ex-URSS, selon le site de la municipalité.
Mais malgré ces efforts, beaucoup de professionnels du tourisme déplorent un gros manque à gagner.

"Ce n'est plus comme avant", affirme Maria Khilkova, guide-interprète à Saint-Pétersbourg. Malgré les Chinois, le flux touristique "est sans comparaison avec ce qu'il était avant le Covid", déplore-t-elle.
Selon la municipalité, les touristes étrangers ont représenté seulement 6% des quelque neuf millions de touristes à Saint-Pétersbourg en 2023, contre 50% avant la pandémie.
"Je ne suis pas très optimiste", dit Maria Khilkova. "Il faudra au moins cinq ans pour retrouver le niveau d'avant". 

21H00
nouvelle donne

Le colistier de Trump J.D. Vance, un farouche opposant à l'aide à l'Ukraine

À Kiev, cela a dû provoquer quelques sueurs froides: en désignant le sénateur J.D. Vance pour être son vice-président s'il est élu en novembre, Donald Trump a choisi un fervent isolationniste, qui s'est opposé farouchement à l'aide à l'Ukraine. "Pour être honnête, je ne me soucie pas vraiment de ce qui arrive à l'Ukraine d'une manière ou d'une autre", a pu affirmer ce conservateur américain pur jus de 39 ans, dans un podcast en avril dernier.

Voir Présidentielle américaine : Trump choisi James David Vance comme co-listier

"Je trouve ridicule qu'on se focalise sur cette frontière en Ukraine", avait-il ajouté, alors que de nombreux républicains ont appelé à allouer plus de ressources pour lutter contre l'immigration illégale à la frontière mexicaine. Ancien militaire et auteur à succès, cet élu de l'Ohio au redoutable franc-parler n'a eu de cesse de défendre au Congrès américain les causes chères à l'ancien président républicain, comme la lutte contre l'immigration ou le protectionnisme économique sous le credo de l'"Amérique d'abord".

Il s'est notamment illustré comme l'un des opposants les plus acharnés contre une nouvelle aide militaire de 60 milliards de dollars pour l'Ukraine. Si celle-ci a finalement été adoptée au printemps, elle est restée bloquée au Congrès américain pendant des mois face à l'opposition d'élus "trumpistes" dont J.D. Vance, appuyés en coulisses par Donald Trump. Ils arguaient de leur refus de continuer à signer des "chèques en blanc" à l'Ukraine pour une guerre sans fin.

Une éventuelle victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle du 5 novembre inquiète à Bruxelles et dans de nombreuses capitales européennes.
Elle ferait peser de grosses incertitudes sur la pérennité du soutien américain financier et militaire à l'Ukraine face à l'invasion russe lancée en février 2022.

S'il entretient le flou sur ce qu'il ferait, le candidat républicain n'en a pas moins laissé entendre qu'il mettrait fin très rapidement au conflit s'il revenait à la Maison Blanche.
Pour Kiev, cela fait planer le risque de se retrouver contrainte à négocier avec Moscou dans une position défavorable. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit ne pas craindre une nouvelle présidence Trump. "Je pense que si Donald Trump devient président, nous travaillerons ensemble. Je n'ai pas peur", a-t-il affirmé lundi. Zelensky a pu rencontrer des élus républicains en marge du sommet de l'Otan, la semaine dernière à Washington.

L'ombre de Donald Trump, qui a dans le passé qualifié l'Alliance atlantique d'organisation "obsolète", a plané sur le sommet des 75 ans d'existence de l'alliance militaire occidentale.
Interrogé mardi sur les conséquences d'une présidence Trump pour l'Ukraine, le porte-parole de la diplomatie américaine, Matthew Miller, a botté en touche. Mais, a-t-il dit, "ce que nous voyons dès lors qu'il s'agit de l'Ukraine, c'est que le peuple américain défend fermement un soutien continu" à ce pays. 

Fin juin, soit quelques jours avant le sommet de l'Otan, le sénateur J.D Vance s'en prenait sur la chaîne Fox News à la dépendance des Européens à "l'État providence américain", thème cher à Donald Trump.

Qui anime ce direct ?

avec agences