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DIRECT : Scholz plaide pour l'Ukraine à Washington, en plein blocage au Congrès

Le chancelier allemand Olaf Scholz a exhorté ce vendredi à Washington le Congrès américain à débloquer "très rapidement" une enveloppe budgétaire pour l'Ukraine, peu avant de s'entretenir avec le président Joe Biden. Le nouveau chef des armées ukrainiennes affirme vouloir "perfectionner" l'armée.

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Le chancelier Olaf Scholz et le président Biden dans le bureau Ovale de la Maison blanche ce soir.

Le chancelier Olaf Scholz et le président Biden dans le bureau Ovale de la Maison blanche ce soir.

© AP Photo/Andrew Harnik
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21H11
Aide à l'Ukraine

Biden et Scholz font pression ensemble sur le Congrès américain

Le président américain Joe Biden et le chancelier allemand Olaf Scholz ont uni leurs voix pour demander au Congrès américain de débloquer enfin une nouvelle aide pour l'Ukraine, mais rien ne dit qu'ils seront entendus.

"L'incapacité du Congrès des États-Unis à aider l'Ukraine est presque une négligence criminelle. C'est un scandale", a fustigé le démocrate de 81 ans, qui demande depuis des mois une rallonge de 60 milliards de dollars afin de reprendre l'assistance militaire, interrompue fin décembre.

"Espérons que (les parlementaires) vous suivent et décident de donner le soutien nécessaire, parce que sans l'aide des États-Unis et des États européens, l'Ukraine n'aurait aucune chance de se défendre", a abondé son invité, qu'il recevait dans le Bureau ovale.

Le chancelier allemand a profité de sa courte déclaration devant la presse pour dénoncer l'interview "ridicule" accordée par le président russe Vladimir Poutine à l'animateur conservateur américain Tucker Carlson, proche de Donald Trump, et diffusée jeudi.

Jeudi soir, Olaf Scholz avait rencontré plusieurs sénateurs démocrates et républicains, les appelant à soutenir Kiev.

Cette visite bilatérale, la troisième depuis son entrée en fonction en décembre 2021, intervient alors que l'administration du président Joe Biden, en campagne pour sa réélection, et l'opposition républicaine au Congrès négocient depuis des mois un texte incluant une nouvelle enveloppe pour l'Ukraine ainsi que pour Israël.

Le Sénat américain a fait un petit pas jeudi vers le déblocage de cette aide, mais son avenir demeure très incertain, en raison de la résistance opposée par les élus trumpistes de la Chambre des représentants, l'autre composante du Congrès.

Un dénouement outre-atlantique apparaît d'autant plus vital à l'heure où les troupes ukrainiennes sont à la peine sur le front face au rouleau compresseur russe. Le nouveau chef des forces ukrainiennes, Oleksandre Syrsky, a promis un plan "clair" pour repousser les Russes. Il doit répondre à l'un des problèmes majeurs des forces ukrainiennes actuellement, le manque de munitions, face à une Russie toujours aussi déterminée.

Kiev réclame aussi des missiles longue portée, mais Washington et Berlin hésitent, de crainte de provoquer une escalade incontrôlable avec le Kremlin, qui a plus d'une fois agité la menace nucléaire.

En attendant, le chancelier allemand se pose en champion de l'aide à l'Ukraine: il a pratiquement doublé le budget des aides militaires, à plus de 7 milliards d'euros cette année, et ne cesse d'exhorter ses partenaires européens à accroître leur assistance, soulignant que son pays - deuxième contributeur en valeur absolue après les États-Unis - ne peut pas tout porter sur ses épaules.

17H29
Regrets pour le "père" des soldats

Les regrets et l'inquiétude d'Ukrainiens après le limogeage du chef des armées

Le limogeage, en pleine guerre avec la Russie, du très populaire Valery Zaloujny, commandant en chef des armées ukrainiennes, suscite les regrets et l'inquiétude de civils et soldats.

L'ex chef d'état-major des armées, le général Valerii Zaluzhnyi, à gauche, avec le ministre de la Défense Rustem Umerov, Kiev ce 9 février 2024.

L'ex chef d'état-major des armées, le général Valerii Zaluzhnyi, à gauche, avec le ministre de la Défense Rustem Umerov, Kiev ce 9 février 2024.

© Bureau de la présidence ukrainienne via AP

Le président Volodymyr Zelensky a annoncé hier le remplacement du général Zaloujny, en poste avant l'invasion russe de février 2022, par Oleksandre Syrsky, jusque-là commandant des forces terrestres.

"À mon avis, c'est inopportun et erroné. Parce que (Zaloujny) est la seule personne qui a vraiment pensé à l'Ukraine", estime Olga Krut, 33 ans, habitante de Kiev et en congé maternité. Le général sortant "s'est montré le meilleur pendant deux ans", il "essayait de faire quelque chose pour maintenir l'unité de l'armée et les gens avaient une certaine confiance en lui", ajoute la jeune femme.

Le changement de chef militaire intervient alors que l'armée ukrainienne est en difficulté sur le front, les soldats fatigués après deux ans de guerre, et un projet de loi controversé sur une nécessaire mobilisation en examen au Parlement.

Alors que la cote de popularité de Zaloujny est restée à des sommets depuis le début de la guerre, tandis que celle du président Zelensky est en baisse, certains suggèrent que le chef de l'État a pris la décision d'éliminer un potentiel concurrent. "La politique est un jeu, ce sont les échecs et vous comprenez que Zelensky a peut-être vu un rival", juge ainsi Pavlo Kostenko, un opérateur financier de 32 ans.

D'autres critiquent un mauvais timing, à l'entame d'une troisième année de guerre. "Comme on dit, on ne change pas de cheval en cours de route", affirme Valentyna Polichtchouk, une vendeuse de souvenirs. "Tout le monde en est venu à aimer Zaloujny et à lui faire confiance, et maintenant il y a une situation floue", poursuit-elle.

Anatoliï, 30 ans, employé dans un magasin de chaussures, pense au contraire que le moment était venu de changer. "La première période de la guerre était une chose. Maintenant, nous vivons déjà une période différente, avec une échelle différente, des projets différents, des tactiques différentes. Alors peut-être que c'est opportun", dit-il. Il admet toutefois ne pas connaître le remplaçant, le général Syrsky : "nous avons un nouveau pilote, mais nous ne savons pas comment il conduit."

Valentyn Chevtchenko, un soldat de 23 ans actuellement à Kiev, prédit pour sa part "un impact négatif" sur les troupes.

Plusieurs militaires en première ligne interrogés par l'AFP ne mâchent pas leurs mots à l'égard du nouveau commandant en chef.
"Je suis sur mon cul!", lance un militaire de 46 ans sous le couvert de l'anonymat, déployé dans l'Est. Pour "Lountik", comme se fait appeler un sergent dans la région orientale de Donetsk, "c'est franchement pas la joie". "Zaloujny avait quelque chose que personne d'autre n'avait, la confiance et le respect. Aucun autre chef militaire n'en a autant", tranche-t-il. "Certains gens l'appellent vraiment 'boucher'", ajoute ce quinquagénaire au sujet du général Syrsky, car il "n'estime pas nécessaire d'épargner les gens. Les gens sont pour lui sacrifiables. C'est l'école soviétique de formation militaire".

Un autre combattant, en poste près de Lyman (est), dit voir même, avec ses camarades, "une trahison". Lui aussi affirme que leur nouveau chef est réputé donner la priorité aux objectifs militaires plutôt qu'à la vie des soldats.
"C'est une approche qui n'est pas différente de celle de la Russie", dit-il, craignant de voir bientôt l'armée ukrainienne mener d'"importantes attaques" saluées comme des succès par les médias, mais "personne ne dira à quel prix" humain. Mais "personne n'arrêtera de se battre", ajoute-t-il, car le sort du pays "dépend avant tout de nous et non du président".

Rouslan, conducteur de char, également près de Lyman, trouve le remaniement "inquiétant". "Le point négatif, c'est que l'Ukraine va peut-être tenter d'attaquer. Mais elle n'en a pas les moyens", dit-il, alors que l'armée est sur la défensive et manque cruellement de munitions face aux assauts russes.

17H24
Diplomatie

Les chefs de la diplomatie français, allemand et polonais réunis lundi près de Paris

Les ministres des Affaires étrangères français Stéphane Séjourné, allemande Annalena Baerbock et polonais Radoslaw Sikorski vont se réunir pour évoquer notamment le soutien accru à l'Ukraine en guerre contre la Russie et la situation au Proche-Orient.

Ce format de réunion dit "Weimar", qui se déroulera au Château de la Celle-Saint-Cloud, "est très important compte tenu d'un contexte international très imprévisible, très instable et qui va nécessiter, par conséquent, une Europe forte", a souligné une source diplomatique française. "Nous avons besoin de recréer une forme d'effet d'entraînement", a-t-elle ajouté.

Le Château de la Celle-Saint-Cloud

En juillet 2017, Emmanuel Macron avait réuni au château de la Celle-Saint-Cloud, dans l'ouest parisien, l'envoyé spéciale pour de l'ONU pour la Libye Ghassan Salame, le Premier ministre libyen Fayez al-Sarraj et le général libyen Khalifa Hifter.

© Philippe Wojazer/Pool Photo via AP

Le moment est propice, la Pologne étant dirigée, depuis sa victoire électorale en octobre, par une coalition pro-européenne menée par l'ancien chef du Conseil européen Donald Tusk, note-t-on côté français et allemand.

Concernant l'Ukraine, "l'objectif est partagé par les trois ministres", a estimé la source diplomatique : "il s'agit de trouver les moyens pour aider l'Ukraine à gagner cette guerre" face à la Russie.

La France entend convaincre que "s'il y a un delta entre effort russe et ukrainien, il faut le combler. Et s'il y a des États qui ne contribuent plus il faut les compenser".

Ce sera aussi l'occasion pour les trois ministres d'évoquer l'incertitude entourant le soutien des États-Unis à Kiev alors que le républicain Donald Trump pourrait revenir à la Maison Blanche.

L'autre grand sujet de préoccupation en matière de sécurité et de défense est le Proche-Orient.

17H15
nouvelles victimes

Trois morts lors d'une frappe russe dans le nord-est de l'Ukraine

Trois personnes ont été tuées et quatre blessées dans une frappe russe qui a touché la région de Soumy (nord-est), annonce le ministre de l'Intérieur ukrainien.

"Trois morts et quatre blessés: les conséquences d'une frappe russe dans la région de Soumy", a affirmé le ministre, Igor Klymenko, sur Telegram. Les victimes, selon lui, se trouvaient dans un "atelier d'une entreprise agricole" qui a été touché par le bombardement.

14H28
réécrire l'histoire

Pour Varsovie, "aucune crédibilité" des déclarations de Poutine à Tucker Carlson

Les déclarations du président russe Vladimir Poutine, qui a écarté l'idée d'envahir la Pologne ou la Lettonie lors d'un entretien avec l'animateur américain Tucker Carlson, "n'ont aucune crédibilité" et ne vont pas "endormir la vigilance" de Varsovie, a déclaré le vice-Premier ministre polonais.

Wladyslaw Kosiniak-Kamysz a réagi à cette interview, diffusée la veille, où Vladimir Poutine a soutenu n'avoir "pas d'intérêts en Pologne, en Lettonie ou ailleurs".

"Pourquoi ferions-nous cela? Nous n'avons tout simplement aucun intérêt", a répondu le président russe à la question : "Pouvez-vous imaginer un scénario dans lequel vous envoyez des troupes russes en Pologne?".

Selon Kosiniak-Kamysz, responsable de la Défense nationale polonaise, "ces propos n'ont aucune crédibilité. La Pologne a des tâches à accomplir en tant qu'État membre de l'Otan et de l'Union européenne. La Pologne et ses autorités ont avant tout des engagements envers ses citoyens".
"Faisons notre travail, préparons-nous à différentes situations, rien ne peut endormir notre vigilance et des mots comme ceux-là n'y contribuent certainement pas, bien au contraire", a-t-il répété devant la presse à Varsovie.

La Pologne, pays frontalier de l'Ukraine, a lancé depuis un coûteux programme de renforcement de ses capacités de défense, y consacrant jusqu'à 4% de son Produit intérieur brut (PIB).

De son côté, le président du parlement polonais Szymon Holownia a dénoncé aujourd'hui "les divagations historico-littéraires" de Vladimir Poutine sur l'histoire de la Pologne, de l'Ukraine et de l'Allemagne, ainsi que le rôle d'"idiot utile" joué par le journaliste américain lors de cette interview.

Poutine est un danger mortel pour les États baltes (...) pour la Pologne, pour l'Europe et pour la liberté. Szymon Holownia, président du parlement polonais

En répondant à sa propre question "Pourquoi la guerre a-t-elle commencé avec la Pologne le 1er septembre 1939?", le président russe a maintenu que puisque la Pologne "était intraitable", le dictateur nazi Adolf Hitler "ne pouvait donc que commencer par la Pologne pour exécuter ses plans".

"Poutine radote, dans cette interview", estime Szymon Holownia devant la presse.

Le 14 décembre, le président du parlement polonais Szymon Holownia allume une des bougies de la menorah célébrant le dernier jour de Hannoukah au parlement.

Le 14 décembre 2023, le président du parlement polonais Szymon Holownia allume une des bougies de la menorah célébrant le dernier jour de Hannouca au parlement.

© AP Photo/Czarek Sokolowski

"Poutine est un danger mortel pour les États baltes (...) pour la Pologne, pour l'Europe et pour la liberté", a ajouté Holownia estimant que "M. Carlson a joué (dans cette interview, ndlr) le rôle d'un idiot utile (...) tendant le micro à un menteur, à un meurtrier, à un terroriste international".

Rejeter sur la Pologne la responsabilité du déclenchement de la Seconde guerre mondiale est l'une "des vieilles paranoïas de Poutine", a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Pawel Wronski

14h06
COMMANDEMENT

Le nouveau chef des forces ukrainiennes veut obtenir "la victoire"

"Perfectionner" l'armée pour gagner la guerre : au lendemain de sa nomination à la tête des forces ukrainiennes, Oleksandre Syrsky a fixé un plan "clair" pour repousser les Russes, Moscou jurant de son côté que les changements à Kiev n'affecteront pas le cours du conflit.

Le nouveau chef d'état-major des armées Oleksandr Syrsk à gauche sur la photo, et le général Kyrylo Boudanov, chef des services secrets, lors d'une cérémonie de remise de médailles à Kiev ce 9 février 2024.

Le nouveau chef d'état-major des armées Oleksandr Syrsk à gauche sur la photo, et le général Kyrylo Boudanov, chef des services secrets, lors d'une cérémonie de remise de médailles à Kiev ce 9 février 2024.

© présidence ukrainienne via AP


"Seuls le changement et le perfectionnement continu des moyens et méthodes de guerre nous permettront de réussir", a affirmé sur Telegram le général Syrsky dans sa première prise de parole publique en tant que commandant en chef.
M. Syrsky a été nommé jeudi à la place du très populaire général Valery Zaloujny, la présidence ukrainienne estimant qu'un changement était nécessaire après deux ans de guerre, alors que le front semble gelé.

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12H48
Céréales ukrainiennes

Les agriculteurs polonais reprennent les blocages aux passages frontaliers ukrainiens

Les agriculteurs polonais bloquent des passages de la frontière avec l'Ukraine, et de nombreuses routes à travers le pays, pour protester contre la concurrence de son voisin, alors que Varsovie envisage d'imposer de nouvelles interdictions d'importation de produits agricoles ukrainiens.

Les agriculteurs ont manifesté sur plus de 250 sites à travers la Pologne, bloquant la circulation avec leurs colonnes de tracteurs convergeant à petite vitesse vers les grandes villes.

Colonne de tracteurs à Poznan ce 9 février 2024.

Colonne de tracteurs à Poznan ce 9 février 2024.

© AP Photo/Czarek Sokolowski


"Nous n'avons pas d'autre choix", a déclaré à l'AFP Marcin Wilgos, organisateur de la manifestation à Dorohusk, à la frontière avec l'Ukraine, à côté d'une banderole appelant l'UE à interdire les céréales et le sucre ukrainiens.

La Pologne compte parmi les plus grands soutiens de l'Ukraine depuis l'agression russe contre ce pays, mais les frictions liées à l'interdiction unilatérale des importations de céréales par Varsovie ont entamé les relations entre les alliés.

Le ministre polonais de l'agriculture, Czeslaw Siekierski, a déclaré aujourd'hui à la radio publique que des interdictions "totales" d'importation pourraient être nécessaires pour de nouvelles groupes de produits. "Cela pourrait être nécessaire pour le sucre, si son afflux est trop important, pour la volaille", a-t-il estimé, ajoutant que le gouvernement avait l'intention de soulever la question lors de discussions avec Kiev.

Selon lui, les agriculteurs ont "des attentes et des demandes légitimes" pour limiter les importations excessives en provenance d'Ukraine. Siekierski a dit qu'il prévoit de rencontrer les organisateurs des manifestations plus tard dans la journée, avant de les accueillir au ministère la semaine prochaine.

12H06
Munitions

Le long chemin de l'Europe pour devenir l'arsenal de l'Ukraine

Les moyens ne sont pas à la hauteur de la volonté politique affichée : malgré les milliards d'euros d'aide militaire fournie par les pays de l'Union européenne, l'industrie européenne de défense est encore loin de devenir l'arsenal de l'Ukraine, s'accordent à dire des experts.

Washington est le principal soutien militaire de Kiev avec 44,5 milliards de dollars d'armements fournis depuis l'invasion russe le 24 février 2022. Mais l'incapacité du Congrès à débloquer une nouvelle aide et la possibilité de l'élection en novembre de Donald Trump, dubitatif voire hostile à la poursuite du soutien américain, font peser une responsabilité accrue sur les Européens.

Les 27 États membres ont déjà apporté 28 milliards d'euros d'aide militaire à l'Ukraine depuis l'invasion et ils apporteront 20 milliards en 2024, selon le diplomate en chef de l'UE Josep Borell. Mais il faut "faire plus", a exhorté le chancelier allemand Olaf Scholz.

Or, si les Européens ont augmenté leurs budgets de défense et certains, comme le président français Emmanuel Macron, ont proclamé le passage à une "économie de guerre", seuls 9 pays ont dépensé plus de 2% leur PIB dans leur défense l'an passé.

L'Allemagne ni la France ou l'Italie, les trois pays les plus riches de l'Union et dotés d'une industrie de défense puissante, n'en font pas partie.

"Les pays européens n'ont pas augmenté leur budget de manière phénoménale depuis l'invasion de l'Ukraine et ils n'ont pas beaucoup passé de commandes non plus" à leurs industriels, observe l'économiste de la défense Renaud Bellais.

Missiles anti-aériens ou antichars, obus, canons, les usines tournent pourtant à plein régime pour certains équipements destinés à l'Ukraine ou pour reconstituer des stocks nationaux éthiques.

Si elle est en retard sur ses plans de production d'obus de 155 mm, l'UE prévoit ainsi d'en fabriquer 1,4 million en 2025, soit davantage que les 1,2 million prévus à cet horizon par les Etats-Unis.

"Les capacités de production en Europe ne sont pas si négligeables que cela, mais elles sont assez morcelées -15 producteurs d'obus répartis dans 11 pays par exemple - et pas du tout coordonnées", affirme Renaud Bellais à l'AFP.

Répondre aux besoins des Ukrainiens "va prendre du temps parce qu'on ne s'est pas mis en ordre de bataille pour le faire" et la fabrication d'un équipement peut en outre prendre "plusieurs mois, voire plusieurs années", selon lui.

Chaque État pousse ses champions nationaux quand il en dispose, "malheureusement on reste dans une logique d'égoïsmes nationaux", déplore Renaud Bellais, qui note également une "tension entre le discours sur la défense et les contraintes budgétaires". "On a peur, mais pas assez peur pour changer de logique", résume-t-il.
Pourtant "si les Européens n'intègrent pas complètement leur effort de défense et ne fonctionnent pas comme une entité unique, ils ne seront jamais en mesure d'égaler les capacités américaines", prévient Mark Cancian, du centre de réflexion américain CSIS.

Alors, imaginer que les Européens se substituent aux Américains en Ukraine? "Le processus a déjà commencé", confie un diplomate ukrainien, "ça va prendre du temps, il faut qu'on tienne".

10h37
STRATEGIE

Changement de général à la tête de l'armée ukrainienne

Le remplacement du général ukrainien Valery Zaloujny par Oleksandre Syrsky comme commandant en chef des forces ukrainiennes ne changera pas le cours du conflit avec la Russie, a affirmé vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.


"Nous ne pensons pas que ce soit des facteurs qui peuvent changer le cours de l'opération militaire spéciale. Celle-ci se poursuivra jusqu'à ce que les objectifs soient atteints", a déclaré Dmitri Peskov à la presse lors de son briefing quotidien.

9h07
INTERVIEW

Poutine affirme à l'Occident que la Russie ne peut être vaincue en Ukraine

Le chef de l'Etat russe, Vladimir Poutine a affirmé au journaliste conservateur américain Tucker Carlson, dans une longue interview diffusée jeudi, qu'une défaite de la Russie en Ukraine était "impossible".

"Jusqu'ici, il y a eu les vociférations et les cris sur (la nécessité) d'infliger une défaite stratégique à la Russie sur le champ de bataille", a-t-il déclaré à l'ex-animateur star de Fox News, dans une grande salle où les deux hommes étaient assis face à face dans des fauteuils blancs.

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8h35
COMBAT

Des mercenaires népalais combattent pour la Russie en Ukraine

Des mercenaires népalais se battent pour la Russie en Ukraine, attirés par la promesse d'un passeport et d'argent pour tuer loin de leur patrie himalayenne, mais ceux qui sont revenus blessés mettent en garde ceux qui seraient tentés de rejoindre la guerre.


 "Lorsque les bombes et les balles pleuvaient, j'ai cru que ma vie s'arrêtait, que c'était fini, que j'étais là pour mourir. Mais j'ai survécu et j'ai l'impression d'avoir été réincarné."  explique un Népalais mercenaire de l'armée russe.

7h40
POLITIQUE

L'Ukraine est "prise dans les enjeux de politique intérieure"

La politique américaine de soutien à l'Ukraine contre l'invasion russe est désormais "prise dans les enjeux de politique intérieure" à Washington, alors qu'un nombre croissant de républicains au Congrès est en désaccord avec l'administration Biden sur l'aide financière à fournir à Kiev, affirme Comfort Ero, la présidente et directrice générale de l'International Crisis Group.

7h15
FINANCEMENT

Scholz plaide pour l'Ukraine à Washington

Olaf Scholz est reçu aujourd'hui par Joe Biden pour marteler l'urgence d'accroître l'aide militaire à l'Ukraine, en plein déchirement sur le vote d'une nouvelle enveloppe au Congrès américain où plane l'ombre de Donald Trump.


Le chancelier a donné le ton, avant son départ, en appelant UE et États-Unis à "faire plus", jugeant "insuffisants" les engagements pris jusqu'ici. "Nous devons faire tout notre possible afin d'empêcher la Russie de gagner", a-t-il aussi écrit dans une tribune au Wall Street Journal, faute de quoi le monde risque de devenir "encore plus instable, menaçant et imprévisible qu'il ne l'était pendant la Guerre froide".
 

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avec agences
Les faits

L'Ukraine revendique une attaque nocturne de drones sur deux raffineries de pétrole en Russie dans la région de Krasnodar. La Russie affirme avoir neutralisé 19 drones ukrainiens dans quatre régions différentes et au-dessus de la mer Noire.

Le nouveau commandant en chef des forces ukrainiennes, Oleksandre Syrsky a appelé dans son premier message public au "perfectionnement" de l'armée pour que l'Ukraine puisse gagner la guerre.

Malgré les milliards d'euros d'aide militaire fournie par les pays de l'Union européenne, l'industrie européenne de défense est encore loin de devenir l'arsenal de l'Ukraine, s'accordent à dire des experts.

Les agriculteurs polonais ont repris le blocage des passages frontaliers avec l'Ukraine.

Le chancelier allemand Olaf Scholz, arrivé jeudi à Washington, s'est exprimé aujourd'hui devant le Congrès avant de rencontrer le président Biden.