Edgars Rinkevics, président de la Lettonie, à New York le 9 novembre 2023. Vidéo publiée ce 13 novembre
La Russie a été confrontée à de sévères critiques, ce lundi à Genève au cours d'une réunion du Conseil des droits de l'homme de l'Onu. Mais un certain nombre de pays n'ont pas voulu s'exprimer.
Au cours d'un examen périodique de la situation des droits de l'homme en Russie, les pays occidentaux ont dénoncé de nouveau l'invasion de l'Ukraine par les forces russes, ainsi que la répression exercée à l'encontre de la société civile et l'emprisonnement de journalistes et d'opposants à l'intérieur du pays.
Mais d'autres pays n'ont même pas mentionné l'Ukraine, les soutiens habituels de la Russie, comme Cuba, le Venezuela et la Chine, allant même jusqu'à féliciter Moscou pour des progrès concernant les conditions de vie de "ses citoyens".
"Nous condamnons la guerre brutale d'agression du gouvernement russe contre l'Ukraine et sa répression presque totale à l'intérieur contre les dissidents", a déclaré l'ambassadrice américaine Michele Taylor. "L'impunité pour les violations des droits de l'homme par le Kremlin et les abus à l'intérieur ont directement permis l'agression et les atrocités (commises) à l'étranger", a-t-elle ajouté.
L'ambassadeur britannique Simon Manley a appelé la Russie à "cesser le transfert forcé et la déportation d'enfants ukrainiens ... à libérer tous qui sont détenus pour des raisons politiques, et à abroger les lois qui permettent la répression féroce (exercée) contre les manifestations anti-guerre, les médias indépendants et la société civile".
L'experte de l'Onu sur la situation des droits de l'homme en Russie, Mariana Katzarova, avait récemment lancé un cri d'alarme contre une détérioration notable des droits humains et civiques depuis l'invasion de l'Ukaine en février 2022.
Selon elle, le nombre de personnes poursuivies pour des motifs politiques était croissant, les accusations d'espionnage et de trahison étant de plus en plus utilisées pour réduire au silence les journalistes.
Des journalistes russes indépendants qui se sont rendus à Genève pour cette réunion du Conseil des droits de l'homme ont dit espérer qu'elle contribuerait à maintenir l'attention internationale sur les abus commis en Russie.
"Je ne peux pas rentrer" en Russie, a déclaré à l'AFP Regina Gimalova, journaliste de Verstka Media qui vit en exil. "De nombreux collègues sont poursuivis en Russie. Pour moi, ce n'est pas (un pays) sûr".
Au cours de cette réunion périodique, à laquelle tous les pays membres des Nations unies participent tous les quatre ans, la délégation russe a rejeté ces critiques, affirmant que Moscou ne reconnaissait pas le mandat de Marian Katzarova en tant qu'experte et que la guerre en Ukraine était hors sujet par rapport à la situation des droits de l'homme à l'intérieur du pays.
Le vice-ministre de la Justice russe Andreï Loginov, chef de la délégation, a appelé les pays participants à ne pas "utiliser la question des droits de l'homme comme prétexte pour l'ingérence dans les affaires intérieures d'autres pays".
Moscou a reçu le soutien de Cuba, du Venezuela, de l'Erythrée, de la Corée du Nord et de la Chine, qui ont fait l'éloge de son engagement à "améliorer les conditions de vie de ses citoyens".
L'ambassadrice ukrainienne Yevheniia Filipenko a déclaré qu'il était vital que la Russie rende des comptes pour "ses nombreux crimes de guerre et crimes contre l'humanité". "Ce message clair doit être transmis à Moscou par la délégation du pays agresseur", a-t-elle ajouté.