Le ministre allemand des Finances, Christian Lindner, s'est montré favorable à la livraison par l'Allemagne de missiles de croisière Taurus demandés par Kiev pour repousser les forces russes.
Le ministre des Finances Sergïï Marchenko avec son homologue allemand, Christian Lindner (à droite) lors de leur rencontre à Kiev ce 14 août 2023.
"J'espère et je pense que cela peut être possible", a dit le ministre libéral, dans un entretien accordé aux médias Bild, Die Welt et Politico, à la fin de sa première visite à Kiev depuis l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022. "En temps de guerre, la vitesse est un facteur essentiel", a-t-il ajouté.
L'Allemagne subit des pressions croissantes de la part de Kiev pour qu'elle lui envoie des missiles de croisière Taurus à longue portée afin de soutenir sa contre-offensive contre les troupes russes.
Le gouvernement allemand s'est jusqu'à présent opposé à cette demande, craignant que les missiles n'atteignent le territoire russe et n'aggravent le conflit.
Interrogé dimanche à ce sujet, le chancelier Olaf Scholz était resté vague. "Comme par le passé, nous examinerons toujours très attentivement chaque décision, ce qui est possible, ce qui a du sens, quelle peut être notre contribution", avait-il déclaré.
Quant à d'éventuelles différences de vue avec le chancelier social-démocrate, M. Lindner a affirmé aujourd'hui que c'était "le souhait du gouvernement allemand dans son ensemble" de prendre une décision rapidement. "Personne dans le gouvernement ne veut retarder une telle décision", a-t-il assuré.
Arrivé ce matin en train pour une visite surprise à Kiev, le ministre Lindner a eu des entretiens notamment avec son homologue Sergii Marchenko et le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal.
Depuis le début de l'invasion russe, l'Allemagne a fourni quelque 22 milliards d'euros à l'Ukraine sous forme d'aide humanitaire, financière et militaire.
Sur la messagerie Telegram, Denys Shmygal a affirmé avoir eu "un entretien important" avec le ministre des Finances allemand Lindner et a remercié le gouvernement allemand pour son soutien.
Les deux pays travaillent sur cinq différents projets d'investissement d'une valeur d'environ 247 millions d'euros et étudient trois autres projets qui totaliseraient plus de 70 millions d'euros, a ajouté Denys Shmygal. "Nous espérons la participation des entreprises allemandes" dans la reconstruction de l'Ukraine après la guerre, a-t-il ajouté. "J'insiste sur la nécessité de renforcer les sanctions contre la Fédération de Russie et la confiscation des avoirs russes, qui seraient la principale source de financement pour la reconstruction de l'Ukraine", a continué Shmygal.
Lindner et son homologue ukrainien ont signé une déclaration commune d'intention pour renforcer la coopération entre les deux pays, notamment dans le domaine des marchés financiers, des douanes, ainsi que dans la gestion des privatisations et des participations d'Etat dans les entreprises. Sont également prévues "des activités de conseil pour soutenir l'Ukraine dans son processus d'accession à l'Union Européenne".