Le ministère russe des Affaires étrangères convoque l'ambassadeur de Moldavie à Moscou pour protester contre la "persécution" des médias russes dans ce pays, après l'expulsion en septembre du directeur local de l'agence de presse Spoutnik.
"La partie moldave s'est vu remettre une vive protestation contre la persécution constante pour motifs politiques des médias de langue russe en Moldavie", a indiqué le ministère dans un communiqué. Il a cité notamment l'expulsion par la Moldavie le 13 septembre du responsable de l'antenne moldave de Spoutnik, Vitali Denissov, qui est accusé de "désinformation et de propagande" par Chisinau.
Selon le média d’investigation The Insider : "Denissov a une relation très indirecte avec le journalisme et se trouve vraisemblablement être un officier du 72e centre de services spéciaux (unité 54777), qui, dans l’intérêt du GRU [direction du renseignement militaire russe], est engagé dans la désinformation des publics étrangers."
Le gouvernement moldave avait donc décidé de le mettre dans un avion direction la Russie le 13 septembre.
À peine rentré à Moscou, Vitali Denissov s’est plaint à la télévision de n’avoir "pas été autorisé à faire [ses] valises ni même à prendre [ses] animaux de compagnie", raconte le quotidien français Le Monde, tout en annonçant, sur un ton mordant, son intention de déposer une plainte devant la Cour européenne des droits de l’homme : "N’est-ce pas à la mode désormais pour les Russes ?".
La Russie a décidé par représailles d'interdire l'entrée sur son territoire d'un "certain nombre de personnes directement impliquées dans la restriction de la liberté d'expression et des droits des journalistes russes en Moldavie, ainsi que dans l'alimentation des sentiments anti-russes", selon le ministère.
Depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine, la présidente pro-européenne Maia Sandu fustige régulièrement des ingérences et des tentatives de renversement orchestrées selon elle par Moscou.
L'ex-république soviétique de 2,6 millions d'habitants, située entre la Roumanie et l'Ukraine, a reçu l'an dernier le statut de candidat officiel à l'Union européenne.
Accusés d'être des instruments de "désinformation" du Kremlin, les médias Spoutnik et RT sont interdits de diffusion dans l'UE depuis mars 2022, à la télévision comme sur internet, à la suite d'un accord des Vingt-Sept peu après le début du conflit.