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DIRECT - Ukraine : Prigojine au Bélarus, une "guerre civile" évitée pour Poutine

Le Bélarus a annoncé l'arrivée du patron du groupe paramilitaire Wagner, Evguéni Prigojine, dans le cadre d'un accord ayant mis fin à sa rébellion en Russie. Vladimir Poutine a remercié les militaires d'avoir évité une "guerre civile". Le président russe a ensuite fait observer une minute de silence en hommage à des pilotes de l'armée tués par les mutins alors qu'ils "accomplissaient leur devoir avec honneur".

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Ce 27 juin 2023, Vladimir Poutine rend hommage aux hommes tués pendant la rébellion de Wagner.

Ce 27 juin 2023, Vladimir Poutine rend hommage aux hommes tués pendant la rébellion de Wagner. Il prononce un discours au Kremlin devant des unités du ministère de la Défense, de la Garde nationale, du ministère de l'Intérieur, des Services de sécurité fédérale (FBS) et des services de la Garde fédérale qui ont maintenu l'ordre pendant la mutinerie. 

© Sergei Guneyev, Sputnik, Kremlin Pool Photo via AP
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19H17
Médiation du Vatican

L'envoyé du pape pour la paix en Ukraine arrivé à Moscou

Le cardinal italien Matteo Zuppi, envoyé du pape François pour la paix en Ukraine, est arrivé ce mardi à Moscou, trois semaines après sa visite à Kiev.

Il s'agit de la première visite au Kremlin d'un haut responsable du Saint-Siège depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022.

Cardinal Matteo Zuppi

Cardinal Matteo Zuppi, chef de la Conférence des évêques italiens le 25 mai dernier au Vatican. L'envoyé spécial du Pape François pour la paix en Ukraine est arrivé à 17h00 TU à Moscou. 

© AP Photo/Domenico Stinellis

"Les 28 et 29 juin 2023, le cardinal Matteo Maria Zuppi, archevêque de Bologne et président de la Conférence épiscopale italienne, accompagné d'un fonctionnaire de la Secrétairerie d'État, effectuera une visite à Moscou, en tant qu'envoyé du pape François", a annoncé le Saint-Siège dans un communiqué. 

Selon la télévision publique italienne RAI, l'émissaire du pape est arrivé à Moscou peu après 20H00 locales (17H00 TU). "L'objectif principal de l'initiative est d'encourager les gestes d'humanité qui peuvent aider à promouvoir une solution à la situation tragique actuelle et à trouver les moyens de parvenir à une paix juste", a-t-il précisé.

Le cardinal Zuppi, issu de la communauté Sant'Egidio qui joue le rôle de canal diplomatique informel du Saint-Siège, s'était déjà rendu les 5 et 6 juin à Kiev. Lors de cette visite "brève mais intense" selon le Vatican, le président ukrainien Volodymyr Zelensky lui avait déclaré qu'un cessez-le-feu "ne mènerait pas à la paix".

Malgré les appels répétés du pape François à faire taire les armes chaque semaine depuis le début du conflit, les initiatives du Saint-Siège pour établir un lien avec les autorités russes ont jusqu'à présent échoué.

Archevêque de Bologne, Matteo Zuppi, 67 ans, préside la conférence épiscopale italienne depuis l'an dernier. Il a été fait cardinal au titre de la communauté Sant'Egidio.

Cette communauté de catholiques laïcs, née en 1968, désormais spécialisée dans la diplomatie et les efforts de paix, avait pour mission initiale l'aide aux pauvres et aux exclus.

Elle a fait irruption sur la scène internationale avec la signature, en 1992, d'un accord de paix au Mozambique, dans lequel les membres de Sant'Egidio, dont Mgr Zuppi, ont joué un rôle de premier plan.

19H00
2 morts et 22 blessés, bilan provisoire

Les Ukrainiens sous le choc après une frappe sur un restaurant bondé

Ievguen est couvert de poussière. Il dînait dans un restaurant populaire de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, au moment où une roquette russe s'est abattue sur l'établissement, laissant un nombre encore inconnu de personnes sous les gravats. "Il y a beaucoup de monde là-dessous. Il y a des enfants sous les débris", raconte cet homme à l'AFP, visiblement encore sous le choc après l'explosion qui a touché le Ria Pizza en début de soirée.

Ievguen et deux de ses amis sont parvenus à se sortir du restaurant éventré, mais un autre est encore à l'intérieur. "Nous étions sur le point de partir, il est sous les débris", explique-t-il.

Devant la façade détruite du restaurant et son intérieur encore partiellement en feu, une foule de civils s'est rassemblée aux côtés de soldats, de secouristes, du maire de la ville et du gouverneur.


Les autorités ont avancé un bilan de deux morts et 22 blessés, dont un enfant, pour cette frappe de roquette qui a touché cet établissement du centre de Kramatorsk, populaire tant auprès de la presse que des militaires.

Selon le gouverneur régional Pavlo Kyrylenko, deux roquettes ont été tirées sur cette ville de 150.000 habitants, dernière grande agglomération sous contrôle ukrainien dans l'Est, située à une trentaine de kilomètres du front.

Rouslan, chef cuisinier de 32 ans, confirme qu'il y avait "pas mal de monde" au moment de la frappe. "Je suis arrivé, j'étais debout là et ça m'a enseveli", dit-il avant de pointer vers le ciel : "j'ai eu de la chance".

Natalia, une femme se tenant à l'extérieur, raconte elle que son demi-frère, Nikita, âgé de 23 ans, se trouve toujours à l'intérieur. "Ils ne peuvent pas le sortir (des débris), il était recouvert. Des tuiles lui sont tombées dessus", raconte-t-elle en pleurs.

Près du restaurant, quelques immeubles d'habitations ont aussi été touchées, brisant leurs fenêtres. Un soldat ukrainien de 19 ans répondant au nom de guerre "Fantôme" était à proximité lorsque la frappe a eu lieu. Il a encore les mains recouvertes de poussière. "Les gars m'ont dit qu'ils avaient entendu un avion voler. Il y a eu un sifflement et puis une explosion", témoigne-t-il auprès de l'AFP.
Il est ensuite entré dans le restaurant pour aider. "Il y avait une fille coincée, elle était blessée. Ils ne l'ont pas encore sortie", poursuit-il.

Située à l'ouest de Bakhmout, ville dévastée qui a été le théâtre de la bataille la plus longue et la plus sanglante de la guerre, Kramatorsk a été visée à plusieurs reprises par des bombardements russes.

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Le plus meurtrier a été celui de la gare de Kramatorsk, frappée en avril 2022, quelques semaines après le début de l'invasion russe et au moment où une foule de civils tentaient de quitter la ville.

Cette frappe avait fait 61 morts et plus de 160 blessés sur les quelque 4.000 civils massés, une tragédie qui a profondément traumatisé la population. Moscou avait de son côté nié toute implication.

Important noeud ferroviaire, Kramatorsk abrite aussi des installations militaires. Elle est de facto la capitale régionale depuis que les villes de Donetsk et Lougansk à l'est ont été capturées par des séparatistes prorusses soutenus par Moscou en 2014.
 

18H57
Vol spécial vers Washington

Washington autorise un vol spécial russe pour récupérer des diplomates

Les États-Unis ont autorisé un avion russe à venir à Washington récupérer des diplomates en poste malgré l'interdiction des vols commerciaux depuis la Russie et exigé en échange "la réciprocité".

"Le gouvernement américain a autorisé le gouvernement russe à envoyer un vol charter aux États-Unis afin d'y ramener en Russie des diplomates russes dont le mandat a expiré", a déclaré à la presse le porte-parole du département d'État, Matthew Miller. Il n'a livré aucun détail sur le nombre de diplomates concernés.

"En échange de ces autorisations, nous attendons de la Russie qu'elle maintienne nos transports de diplomates et cargo pour l'ambassade à Moscou", a-t-il dit.

Les États-Unis ont interdit les avions russes de leur espace aérien à la suite de l'invasion de l'Ukraine en février 2022. Les contacts diplomatiques entre les États-Unis et la Russie restent par ailleurs limités, même si les canaux de communication sont restés ouverts notamment pour tenter d'obtenir la libération de détenus américains en Russie.
 

17H25
Tirs de roquettes

Frappe sur un restaurant à Kramatorsk

Une frappe de roquettes a touché ce mardi un restaurant dans le centre de Kramatorsk, grande ville de l'est de l'Ukraine, avec de possibles victimes par les nombreux convives, a indiqué le gouverneur régional. Une heure plus tard un premier bilan tombe : il y aurait 2 morts et 22 blessés.

"Deux roquettes ont été tirées sur la ville de Kramatorsk", sur un restaurant du centre, "où il y avait une grande concentration de civils", a indiqué à la télévision Pavlo Kyrylenko, gouverneur de la région orientale de Donetsk. "Nous allons maintenant travailler sur place et établir le nombre de blessés et de victimes possibles", a-t-il ajouté.

Une journaliste de l'AFP sur les lieux de la frappe a vu des ambulances, la police, des soldats et le maire de la ville près de ce restaurant, Ria Pizza, devant lequel s'est rassemblée une foule d'habitants.

Un chef cuisinier à l'uniforme couvert de poussière, Rouslan, 32 ans, a expliqué qu'il "y avait pas mal de monde" dans le restaurant au moment de la frappe, en pointant le ciel du doigt : "j'ai eu de la chance".

Natalia, une femme se tenant à l'extérieur a raconté que son demi-frère, Nikita, âgé de 23 ans, se trouvait à l'intérieur, dans la zone où l'on prépare les pizzas. "Ils ne peuvent pas le sortir (des débris), il était recouvert. Des tuiles lui sont tombées dessus", a-t-elle ajouté, en pleurs.

Kramatorsk, ville de 150.000 habitants avant la guerre, est la dernière grande agglomération sous contrôle ukrainien dans l'Est. Elle est située à une trentaine de kilomètres du front.
 


 

17H16
Rébellion Wagner

Poutine est une "menace pour la Russie", estime l'opposant Navalny

"Il n'y a pas de plus grande menace pour la Russie que le régime de Poutine" qui "est si dangereux pour le pays que même son effondrement inévitable constitue une menace de guerre civile", déclare l'opposant Navalny dans toute une série de messages sur Twitter.

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Depuis son emprisonnement en Russie en janvier 2021, Alexeï Navalny transmet des messages à ses avocats qui sont ensuite publiés en ligne par son équipe.
"Ce n'est pas l'Occident ou l'opposition qui a abattu des hélicoptères russes au-dessus de la Russie. Ce n'est pas le FBK (organisation de M. Navalny, ndlr.) qui a amené la Russie au bord de la guerre civile (...) C'est Poutine qui l'a fait personnellement", dit-il.

L'opposant accuse les partisans du pouvoir russe d'être "prêts à déclencher une guerre de tous contre tous à tout moment" et appelle à une transition post-Poutine qui passerait par des "élections libres".

Il assure aussi, contrairement aux affirmations du Kremlin, que la population n'a pas soutenu Vladimir Poutine lors de la rébellion de Wagner et qu'il "n'y a pas eu d'unité de la nation autour" du président russe.
"Les dictateurs et l'usurpation du pouvoir mènent toujours au désordre, à la faiblesse de l'Etat et au chaos", ajoute-t-il.

Le militant anticorruption, qui purge déjà une peine de neuf ans de prison pour "fraude", est visé par un nouveau procès dans lequel il risque 30 ans de prison pour "extrémisme". Navalny dénonce ces affaires comme étant politiques.

Alexandre Navalny est régulièrement envoyé en cellule correctionnelle et ne réagit aux événements en Russie qu'après coup.

Selon lui, il est privé de radio en cellule et ne peut parler à d'autres détenus depuis le 1er juin et n'a entendu parler de la mutinerie de Wagner que via ses avocats lors d'une audience pour son nouveau procès, qui se déroule à huis clos.
 

14H48
"Garanties de sécurité"

Loukachenko attend Prigojine à Minsk

Le président bélarusse Alexandre Loukachenko a assuré avoir dit à Vladimir Poutine de ne pas assassiner le patron de Wagner Evguéni Prigojine.

Proche allié de Vladimir Poutine, Alexandre Loukachenko a joué un rôle de médiateur dans la crise, accueillant Evguéni Prigojine et ses hommes qui le souhaitent au Bélarus dans le cadre d'un accord passé avec lui.

J'ai dit à Poutine : on peut le buter, ce n'est pas un problème. Soit à la première tentative, soit à la deuxième. Mais j'ai dit : ne le faites pas. Alexandre Loukachenko, président du Bélarus

Le président s'exprimait devant des responsables bélarusses, selon une vidéo diffusée par la chaîne Telegram proche de la présidence, Pool Pervogo.
Toujours d'après Alexandre Loukachenko, Evguéni Prigojine est attendu aujourd'hui au Bélarus après avoir reçu des "garanties de sécurité" qui ont été promises hier par Vladimir Poutine lors d'une allocution.

Vladimir Poutine a remercié à plusieurs reprises Alexandre Loukachenko pour sa médiation lors de cette rébellion, le pire coup envers son autorité en plus de 20 ans de pouvoir en Russie.

13H29
Rébellion de Wagner

La Garde nationale russe va s'équiper de chars

"Nous n'avons ni chars, ni armes lourdes de longue portée. Nous les introduirons dans les troupes en fonction du financement", a déclaré Viktor Zolotov, un proche lieutenant du président russe Vladimir Poutine, cité par l'agence de presse russe Interfax.

Le commandant de la Garde nationale russe Viktor Zolotov

Le commandant de la Garde nationale russe (Rosgvardiya) Viktor Zolotov le 27 juin 2023.

© Sergei Guneyev, Sputnik, Kremlin Pool Photo via AP

Viktor Zolotov a affirmé en avoir discuté avec Vladimir Poutine mais n'a pas détaillé le calendrier pour la livraison de ces équipements.

Formée en 2016, à l'origine pour suppléer la police dans le maintien de l'ordre public, la Garde nationale russe a depuis pris une tournure plus martiale, ayant notamment participé aux premiers assauts lors du déclenchement de l'offensive russe en Ukraine. Elle dispose déjà de véhicules blindés de transports de troupes et d'artillerie légère.

Lors de leur rébellion, les combattants de Wagner étaient parvenus en moins de 24 heures à s'emparer d'un QG de l'armée dans le Sud et de plusieurs autres sites militaires, n'arrêtant leur marche vers Moscou qu'à environ 200 kilomètres de la capitale, selon le patron des mercenaires, Evguéni Prigojine.

Cette rapide progression vers Moscou, sans grande résistance apparente, a suscité des interrogations en Russie et au-delà.

Viktor Zolotov a expliqué cette progression rapide par la décision des autorités de concentrer les forces destinées à arrêter les mercenaires "aux abords de Moscou", plutôt que d'envoyer de petits groupes les combattre sur la route.
"Si nous avions dispersé le groupe, ils (les combattants de Wagner) seraient passés comme dans du beurre. Nous avons concentré une force de frappe pour les repousser", a-t-il affirmé, assurant que les mutins "n'auraient pas pris Moscou".

Le chef de la Garde nationale russe a par ailleurs estimé que la rébellion avait été "préparée et inspirée par les services de renseignement occidentaux", qui "étaient au courant des semaines avant qu'elle ne commence". "Tout a été inspiré par l'Occident. Tout a été organisé là-bas. Je n'exclus pas que des agents des services de renseignement occidentaux aient été impliqués", a-t-il accusé, sans avancer de preuves.
 

13H30
Récit

Sviatoguirsk, ancienne cité touristique, désormais dévastée

Plus de neuf mois après le départ des troupes de Moscou, des véhicules blindés calcinés et rouillés jonchent encore les routes, les vitrines des magasins sont toujours brisées et l'eau courante reste absente à Sviatoguirsk.

Vue d'ensemble de Sviatoguirsk, avec le célèbre monastère de la Dormition. Au premier plan, le pont détruit au dessus de la rivière Siversky-Donets

Vue d'ensemble de Sviatoguirsk, avec le célèbre monastère de la Dormition. Au premier plan, le pont détruit au dessus de la rivière Siversky-Donets, le 26 juin 2023.

© AP Photo/Alex Babenko

Une vie précaire pour les 900 habitants qui résident actuellement dans cette ancienne cité touristique populaire, construite dans des pinèdes au bord de la rivière Severski Donets, surplombée par le monastère orthodoxe de la Dormition.

Aujourd'hui, son maire, Volodymyr Rybalkine, dit envisager un nouvel avenir pour la ville, axé sur le tourisme de guerre.

L'homme a été nommé par le président ukrainien Volodymyr Zelensky après que l'ancien édile eut collaboré avec les occupants russes qui ont tenu la ville de juin à septembre 2022.

Le pont détruit au-dessus de la rivière Siversky-Donets près de la ville de Sviatoguirsk, en octobre 2022.

Le pont détruit au-dessus de la rivière Siversky-Donets près de la ville de Sviatoguirsk, en octobre 2022.

© AP Photo/Andriy Andriyenko

Vêtu d'un t-shirt et d'un pantalon kaki, il descend la rue principale en passant devant des boutiques et cafés aux façades détruites. Peu de commerces sont ouverts mais des signes de retour à la vie sont apparents.

Dans la supérette voisine, les éclats d'un missile ont transpercé le toit, les fenêtres et les murs. "Cette zone a été constamment bombardée", explique Rybalkine, recommandant de marcher sur le macadam pour éviter des engins explosifs encore cachés dans les zones herbeuses. Une femme a récemment été tuée par une mine antipersonnel au bord de la rivière, car le manque de ressources empêche un nettoyage en profondeur.

Un immeuble d'habitation détruit à Sviatoguirsk, novembre 2022.

Un immeuble d'habitation détruit à Sviatoguirsk, novembre 2022.

© AP Photo/Andriy Andriyenko

Mais le maire assure que dans cinq ans la ville sera "pleine de touristes".
"Il s'agira plutôt d'un tourisme historique et militaire, basé sur les événements qui se sont déroulés ici, et ce sera après la victoire" des Ukrainiens, prévoit-il.

En attendant, Sviatoguirsk n'a plus d'eau courante depuis plus d'un an, après la destruction des canalisations et des stations d'épuration.
"L'eau reviendra cette année", promet le maire qui a déjà développé des projets pour aider les habitants, de la douche à la lessive en passant par le déjeuner cuisiné, financés par des organisations d'aide internationale. L'eau est, elle, acheminée par camion.

Un conteneur maritime a été divisé en cabines pour les douches, les toilettes et les machines à laver. Un poêle à bois chauffe l'eau.
Pour la douche, c'est tous les quinze jours en s'inscrivant à l'avance.
"C'est un plaisir pour les gens de venir ici", assure une employée, Oksana, ancienne assistante pédagogique dont l'ancien lieu de travail et la maison ont été détruits. "Je vis maintenant avec ma voisine", dit-elle, ajoutant posséder encore une petite cabane et "réfléchir à la manière de l'isoler". "Espérons que nous aurons la paix et que tout sera restauré".

Non loin de là, dans une cafétéria de l'association ukrainienne World Central Kitchen, Elvira, 15 ans, sert un repas composé de thon et de riz, de betteraves et d'une salade de légumes. "Je suis ici depuis un certain temps : quatre mois environ", dit l'adolescente. "En Ukraine, l'enseignement se fait à distance, alors après le travail, je rentre chez moi et je fais mes devoirs", explique en souriant la jeune fille, qui espère devenir coiffeuse.

Les enfants de la région suivent également des cours d'art dans un camp d'été organisé par l'ONG ukrainienne Base UA.
"On peut vraiment voir à quel point leur développement est limité parce qu'ils n'ont pas de contacts sociaux", constate Alexandra Tchernomachyntseva, responsable de la culture. "Ici, ils ne peuvent pas se promener à cause des mines dans la forêt", dit-elle.

Une femme fait la cuisine à côté d'une des coupoles en forme de bulbe du monastère de la Dormition, à Sviatoguirsk, octobre 2022.

Une femme fait la cuisine à côté d'une des coupoles en forme de bulbe du monastère de la Dormition, à Sviatoguirsk, octobre 2022.

© AP Photo/Evgeniy Maloletka

L'histoire de Sviatoguirsk met aussi en lumière les douloureuses divisions au sein de l'Ukraine. Lorsque les troupes de Moscou ont pris le contrôle de la ville, le maire en place, Volodymyr Bandoura, a collaboré, avant de partir avec les Russes, accompagné de quelque 200 habitants. "Pour l'instant, un dossier criminel a été ouvert", déclare l'actuel chef de la ville au sujet de son prédécesseur.
"Maintenant, (avec les habitants) nous pouvons nous regarder dans les yeux et rire", dit-il.

Volodymyr Rybalkine affirme en revanche n'avoir "aucune relation" avec la direction du monastère voisin, connu sous le nom de "Sviatoguirsk Lavra" (la Laure de Sviatoguirsk).

Le site est dirigé par l'Église orthodoxe ukrainienne, jusqu'à récemment subordonnée au patriarcat de Moscou et toujours considérée par Kiev comme loyale envers la Russie.

Les murs de l'édifice sont encore marqués par les bombardements.
Et le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, a dit travailler à l'expulsion des moines.

Le monastère de la Dormition à Sviatoguirsk le 24 décembre 2021

Le monastère de la Dormition à Sviatoguirsk le 24 décembre 2021. La première mention écrite de la présence du monastère remonte à l'année 1627, bien que l'ambassadeur de Charles Quint, Sigmund von Herberstein (1486-1566), fait allusion aux "Monts sacrés" dès 1526. 

© AP Photo/Andriy Andriyenko

"Notre tâche sera de lui faciliter pleinement la tâche", explique le maire. Lorsqu'on lui demande si le processus sera pacifique, il répond: "Je ne sais pas, je ne fantasme pas... Lorsque des problèmes se poseront, nous les résoudrons".

13H19
L'opinion de l'Allemagne

Vladimiri Poutine "met en danger la sécurité de son propre pays", selon Berlin

Tout en soulignant que la rébellion du groupe Wagner est une "affaire interne" à la Russie, la ministre des Affaires étrangères de l'Allemagne déclare que Vladimir Poutine "met en danger la sécurité de son propre pays." 

La ministre des Affaires étrangères allemande Annalena Baerbock, à gauche, se penche vers son homologue sud-africaine Africa Naledi Pandor lors d'une commission bilatérale à Pretoria, en Afrique du Sud, ce 27 juin 2023.

La ministre des Affaires étrangères allemande Annalena Baerbock, à gauche, se penche vers son homologue sud-africaine Africa Naledi Pandor lors d'une commission bilatérale à Pretoria, en Afrique du Sud, ce 27 juin 2023.

© AP Photo/Themba Hadebe

"C'est une affaire interne à la Russie, nous ne nous en mêlons pas en tant qu'Européens, en tant qu'Allemagne", a dit Annalena Baerbock lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue sud-africaine Naledi Pandor, ajoutant que la situation est néanmoins suivie "de très près".

"La situation du week-end dernier montre une fois de plus que Poutine met également en danger la sécurité de son propre pays" depuis le début de l'invasion russe en Ukraine en février 2022, a poursuivi la ministre allemande, réaffirmant le soutien de Berlin à Kiev "sur le plan humanitaire, du droit à l'autodéfense et économique".

12H49
1 milliard d'euros

Wagner a touché près d'un milliard d'euros de l'Etat russe sur l'année écoulée

Le groupe paramilitaire Wagner a touché près d'un milliard d'euros de l'État russe sur l'année écoulée, déclare Vladimir Poutine lors d'une réunion avec des responsables militaires diffusée à la télévision russe.

Vladimir Poutine réuni les chefs des principales agences d'État après la tentative avortée de mutinerie de Wagner. Moscou, le 26 juin 2023.

Vladimir Poutine réuni les chefs des principales agences d'État après la tentative avortée de mutinerie de Wagner. Moscou, le 26 juin 2023.

© Valery Sharifulin, Sputnik, Kremlin Pool Photo via AP

"Entre mai 2022 et mai 2023, l'État a versé 86,262 milliards de roubles (soit environ 922 millions d'euros au taux actuel, ndlr.) pour les paiements du groupe Wagner", a affirmé le président russe.

Le président russe a reconnu que l'État avait "complètement financé" Wagner, soulignant que l'entreprise Concord, le groupe d'Evguéni Prigojine, avait "en même temps gagné 80 milliards de roubles (environ 850 millions d'euros)".
"J'espère qu'au cours de ces opérations, personne n'a rien volé ou, pour ainsi dire, volé peu", a-t-il poursuivi. "Bien sûr, nous nous occuperons de (vérifier) tout cela", a-t-il promis.

Avant le conflit en Ukraine, le Kremlin avait nié pendant des années tout lien avec Wagner.

Outre ces considérations économiques, les autorités russes ont annoncé  préparer le transfert des équipements militaires "lourds" de Wagner vers l'armée russe, et les combattants du groupe ont désormais le choix d'intégrer l'armée régulière, quitter la Russie pour le Bélarus ou bien "rentrer dans leurs familles".

12H12
"La Russie reste imprévisible"

France et pays baltes réitèrent leur soutien indéfectible à l'Ukraine

Les ministres des Affaires étrangères de la France, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie ont souligné ce mardi la nécessité de poursuivre l'aide à l'Ukraine après la rébellion du groupe Wagner en Russie ce weekend.

Photo de famille des ministres des Affaires étrangères : l'estonien Margus Tsahkna, le letton Edgars Rinkevics, la française Minister Catherine Colonna et le lituanien Gabrielius Landsbergis

Photo de famille des ministres des Affaires étrangères : l'estonien Margus Tsahkna, le letton Edgars Rinkevics, la française Minister Catherine Colonna et le lituanien Gabrielius Landsbergis. Avant une réunion au Quai d'Orsay, à Paris, ce 27 juin 2023. 

© Alain Jocard/Pool Photo via AP

"Les événements du weekend ne font que confirmer que la Russie est et reste imprévisible. C'est de là que vient le danger", a réagi Gabriel Landsbergis, le chef de la diplomatie lituanienne, lors d'une conférence de presse commune à l'issue d'une réunion à Paris.

"Il est très important de ne pas se laisser distraire par l'agitation et essayer de résoudre des problèmes", a-il ajouté, appelant à se concentrer sur les "principales priorités" notamment le renforcement des capacités de défense et de dissuasion ainsi que l'accroissement du soutien à l'Ukraine. 

De son côté, la ministre française Catherine Colonna a souligné que toutes les conséquences de ces événements n'étaient pas encore connues et qu'il fallait se garder des analyses hâtives. 

"Tout ceci nous conduit à continuer d'être vigilants et à soutenir l'Ukraine", a-t-elle déclaré.

Catherine Colonna a indiqué que les ministres avaient évoqué ensemble "la perspective du sommet de l'Otan à Vilnius dans deux semaines "avec la "perspective d'adhésion de l'Ukraine, des formules que nous pouvons trouver et les garanties de sécurité que bilatéralement nous pourrons donner à ce pays".

"Nous devons nous assurer que ce sommet tienne ses promesses", a insisté le ministre lituanien, à commencer par "un chemin clair" pour l'Ukraine vers l'Otan. 

Son homologue estonien, Margus Tsahkna, a lui aussi estimé que l'alliance devait envoyer "un message très clair" pour l'Ukraine.

12H09

Le Premier ministre néozélandais évoque un "rôle constructif" de Pékin

Le nouveau Premier ministre néo-zélandais Chris Hipkins a estimé que la Chine pouvait jouer un "rôle constructif" dans le conflit en Ukraine, en rencontrant à Pékin le président chinois Xi Jinping.

Chris Hipkins effectue une visite d'État en Chine pour renforcer les liens commerciaux avec la deuxième économie mondiale. La Nouvelle-Zélande réalise près d'un quart de ses recettes d'exportation avec la Chine.

Le Premier Ministre Chris Hipkins avec Xi Jiping ce 27 juin 2023 à Pékin.

Le Premier Ministre Chris Hipkins avec Xi Jiping ce 27 juin 2023 à Pékin.

© capture d'écran video TVNZ via AP

Chris Hipkins a parlé avec M. Xi des "zones de coopération bilatérale directe telles que le commerce, l'éducation, la science et l'innovation, l'agriculture et le tourisme", selon des déclarations publiées dans un communiqué du bureau du Premier ministre.

Il a également évoqué "le rôle constructif que la Chine peut jouer en répondant aux défis mondiaux partagés comme le changement climatique et la guerre en Ukraine", selon le communiqué.

"Nous défendrons toujours les approches et les solutions qui reflètent l'indépendance de la Nouvelle-Zélande dans sa politique extérieure, ses intérêts et ses valeurs", a encore dit Chris Hipkins.

10H58
Crimes de guerre

La Russie a commis un crime de guerre en exécutant sommairement 77 détenus civils (ONU)

Depuis l'invasion de l'Ukraine, l'ONU a recensé 77 exécutions sommaires de civils détenus arbitrairement par la Russie dans les territoires qu'elle occupe, ce qui relève du crime de guerre, selon le Haut-Commissariat aux droits de l'homme.

C'est un crime de guerre et une violation flagrante du droit humanitaire international. Matilda Bogner, responsable du bureau Ukraine du Haut-Commissariat

Il y a sans doute eu plus d'exécutions sommaires de détenus civils par la Russie que celles sur lesquelles elle a pu enquêter mais "nous ne pensons pas qu'il y en a beaucoup plus", a déclaré Matilda Bogner, la responsable du bureau Ukraine du Haut-Commissariat en direct d'Ukraine par liaison vidéo.

864 cas côté russe

Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme a aussi recensé 864 cas de détention arbitraire par les forces armées russes, les forces de l'ordre et les autorités pénitentiaires qui "se sont livrées à des actes de torture et de mauvais traitements généralisés à l'encontre de détenus civils".

Des soldats ukrainiens membre du bataillon Azov et capturés à Marioupol il y a un an attendant dans un cage en verre d'être jugés à Rostov-sur-le-Don le 14 juin 2023.

Des soldats ukrainiens membre du bataillon Azov et capturés à Marioupol il y a un an attendant dans un cage en verre d'être jugés à Rostov-sur-le-Don le 14 juin 2023.

© AP Photo

Le rapport établi par le bureau du Haut-Commissariat en Ukraine et présenté aujourd'hui à Genève, porte sur la période allant du 24 février 2022 - date du début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie - jusqu'au 23 mai 2023.

Au total le rapport documente plus de 900 cas de détention arbitraire de civils, dont des enfants et des personnes âgées. "La grande majorité de ces cas ont été perpétrés par la Fédération de Russie", précise le texte.

"Clairement, le nombre est bien plus élevé. Peut-être deux fois plus", a affirmé Matilda Bogner. Le rapport ne considère que les cas individuels et non les emprisonnements de masse.

75 cas côté ukrainien

Côté ukrainien, le Haut-Commissariat a "recensé 75 cas de détention arbitraire par les forces de sécurité ukrainiennes, principalement de personnes soupçonnées d'infractions liées au conflit", la moitié d'entre elles ont été torturées et maltraitées.

"Une proportion importante de ces cas constituaient également des disparitions forcées, perpétrées principalement par le Service de sécurité d'Ukraine."
"Plus de la moitié des personnes détenues arbitrairement ont été torturées ou maltraitées par les forces de sécurité ukrainiennes. Cela s'est produit pendant que les gens étaient interrogés, généralement immédiatement après leur arrestation"
, note le rapport.

Les conclusions du Haut-Commissariat sont basées sur 1.136 entretiens avec des victimes, des témoins et d'autres personnes, 274 visites de sites et 70 visites de lieux de détention officiels gérés par les autorités ukrainiennes, qui ont accordé un accès "totalement libre mais confidentiel à tous les sites officiels de détention et aux prisonniers, à une exception près".

Elle concerne 87 marins russes civils forcés de rester sur leur bateau dans la région d'Odessa pendant des mois avant d'être libérés ou échangés. Matilda Bogner n'a jamais eu d'explication sur l'interdiction d'accès à ces prisonniers en particulier.

Les autorités russes n'ont accordé aucun accès malgré les demandes du Haut-Commissariat.
 

10H56
"La Russie, c'est un autre monde"

Pour Orban, le pouvoir de Poutine est "stable" malgré la rébellion de Wagner

Le pouvoir de Vladimir Poutine est "stable" malgré la rébellion avortée du groupe Wagner et le président russe sera "bien sûr" encore aux manettes en 2024, juge ce mardi le Premier ministre hongrois Viktor Orban.

"Je ne vois pas une grande signification à cet événement", la rébellion avortée du groupe Wagner, estime le dirigeant hongrois dans une interview accordée aux quotidiens allemands Bild et Die Welt, ainsi qu'à Politico.

Le président Viktor Orban lors de sa visite d'État en Albanie, à Tirana, le 16 juin 2023. 

Le président Viktor Orban lors de sa visite d'État en Albanie, à Tirana, le 16 juin 2023. 

© AP Photo/Franc Zhurda

"Si cela (la rébellion) a pu se produire, c'est un signe évident de faiblesse. Mais si c'est réglé en 24 heures, c'est un signe de force", veut croire Viktor Orban.

"Nous avons des services de renseignements. Ils sont plus fiables que tout" et "ils disent que ce n'est pas important", ajoute le dirigeant nationaliste.

"Vous savez que Poutine est le président de la Russie. Donc si quelqu'un spécule sur le fait qu'il pourrait échouer ou être remplacé, il ne comprend pas le peuple russe et les structures du pouvoir russe", détaille-t-il.

"Les structures en Russie sont très stables. Elles sont basées sur l'armée, les services secrets, la police, c'est donc un autre type de pays, c'est un pays orienté vers l'armée", analyse Viktor Orban, pour qui, par rapport à la Hongrie ou l'Allemagne, la Russie, "c'est un autre monde".

10H55
Rébellion Wagner

Aucun soldat russe en Ukraine n'a été redéployé en Russie pour stopper la rébellion, assure Poutine

Aucun soldat russe engagé en Ukraine n'a été redéployé en Russie pour stopper la rébellion armée de Wagner, a assuré mardi Vladimir Poutine lors d'un discours prononcé devant des militaires au Kremlin à Moscou.

"Nous n'avons pas eu à retirer les unités de combat de la zone de l'+opération militaire spéciale", a affirmé le président russe.

Qui anime ce direct ?

avec agences
Les faits

Une frappe sur une pizzeria de Kramatorsk aurait fait selon un bilan provisoire, 2 morts et 22 blessés.

Evguéni Prigojine serait attendu au Bélarusse. Le président Loukachenko assure avoir dit à Poutine qu'il ne fallait pas l'assassiner.

Vladimir Poutine a rendu hommage à son armée qui a empêché "une guerre civile" pendant la marche vers Moscou du groupe paramilitaire Wagner.

Aucune mesure ne sera prise contre les membres du groupe Wagner assure Vladimir Poutine.

Le ministère russe de la Défense, annonce que "des préparatifs (sont) en cours pour le transfert des équipements militaires lourds de Wagner aux unités actives des forces armées" régulières.

La Garde nationale russe, l'une des formations chargées de la sécurité de l'État, va recevoir des chars et d'autres équipements lourds.

Les ministres des Affaires étrangères de l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie - réunis au Quai d'Orsay, à Paris, ont souligné la nécessité de poursuivre l'aide à l'Ukraine. 

L'ONU a recensé 77 exécutions sommaires de civils détenus arbitrairement par la Russie dans les territoires occupés en Ukraine.

Le Cardinal Matteo Zuppi, envoyé spécial du Pape, sera à Moscou demain. Il a déjà rencontré Volodomyr Zelensky le 6 juin.

L'ambassadeur d'Ukraine Ievguen Korniytchouk convoqué après avoir accusé Israël de positions pro-russes. Dimanche, l'ambassade d'Ukraine avait accusé "l'actuel gouvernement israélien" d'avoir choisi "la voie de la coopération étroite avec la Fédération de Russie".