Direct terminé le 6 avril 2024 à 20H30 TU.
Direct démarré le 6 avril 2024 à 7H00 TU.

DIRECT - Ukraine : six morts dans une attaque russe sur Kharkiv

Une attaque de drones russe sur la ville de Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, a fait six morts et plus d'une dizaine de blessés cette nuit. "La terreur russe contre Kharkiv ne s'arrête pas", a condamné Volodymyr Zelensky appelant de nouveau les alliés de Kiev à lui fournir plus de systèmes de défense antiaérienne. Les horaires sont affichés en temps universel.

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Des habitants de Kharkiv réfugiés dans une cave pendant les bombardements russes tôt ce matin. 6 avril 2024

Kateryna Volodymyrivna, 68 ans, s'est réfugiée dans une cave pendant les bombardements russes tôt ce matin. Kharkiv, 6 avril 2024

© AP Photo/Alex Babenko
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16H29
"terreur russe"

Zelensky dénonce les frappes sur Kharkiv

Une double attaque de missiles puis de drones russes a fait six morts et plus d'une dizaine de blessés dans la nuit de vendredi à samedi à Kharkiv (nord-est), la deuxième ville d'Ukraine, selon les autorités. Ailleurs en Ukraine, plusieurs frappes russes dans la région de Donetsk samedi après-midi ont fait "trois morts et deux blessés", selon les autorités régionales.

Voir Guerre en Ukraine : double attaque russe à Kharkiv

À Kharkiv, "six personnes ont été tuées et 11 blessés des suites de l'attaque nocturne de missiles ennemis", a indiqué samedi matin le bureau du procureur de Kharkiv sur les réseaux sociaux. "À environ 00H20 (22H20 TU), les forces armées russes ont lancé leurs missiles sur le quartier résidentiel de Shevchenkivskyi", situé dans le nord de la ville, a-t-il précisé, ajoutant que l'attaque avait endommagé "des immeubles, des bâtiments administratifs, des dortoirs, une crèche, des magasins et des cafés".

"La terreur russe contre Kharkiv ne s'arrête pas", a condamné Volodymyr Zelensky dans un message publié sur Telegram, appelant de nouveau les alliés de Kiev à lui fournir plus de systèmes de défense antiaérienne.

La police de Kharkiv a fait état de deux missiles S-300 tirés sur la ville endormie, puis d'une seconde attaque sur les lieux d'intervention des secours, menée cette fois par des drones qui ont été abattus par la défense anti-aérienne, selon elle. Le maire de Kharkiv, Igor Terekhov, avait initialement indiqué que les six morts avaient été tués par des drones de fabrication iranienne.

De son côté, le ministère russe de la Défense a indiqué dans un communiqué avoir visé et "touché" des "entreprises du complexe militaro-industriel ukrainien". L'attaque de Kharkiv est intervenue peu après deux autres attaques dans des circonstances comparables en moins de 48 heures. Par ailleurs, une frappe russe samedi dans la région de Kharkiv a fait un mort et un blessé, a indiqué sur Telegram le gouverneur régional, Oleg Synegoubov.
"Des infrastructures civiles ont été endommagées", a-t-il affirmé, sans donner plus de détails.

Avant cela, une autre attaque dans la nuit de vendredi à samedi avait ciblé le village de Mala Danylivka, situé au nord-ouest de Kharkiv, mais aucune victime n'a été signalée d'après la police.

13H09
Aux portes du Donbass

L'Ukraine fait face à la bataille de Tchassiv Iar

Après une année de relative stabilité de la ligne de front, les forces russes progressent face à l'armée ukrainienne, qui peine à renouveler ses troupes et accuse un manque de munitions lié aux retards de l'aide occidentale.

Elles visent désormais la conquête de Tchassiv Iar, perchée sur une hauteur, située à 20 km à l'ouest de Bakhmout, ville dont s'est emparée la Russie en mai 2023 après des mois de batailles violentes. "Si les Russes prennent Tchassiv Iar, la porte sera ouverte pour d'autres villes... c'est donc important de les arrêter à cet endroit", explique le soldat Anton, 40 ans.

Un tank ukrainien tire sur des positions russes à Tchassiv Yar, dans la région de Donetsk, le 29 février 2024

Un tank ukrainien tire sur des positions russes à Tchassiv Yar, dans la région de Donetsk, le 29 février 2024.

© AP Photo/Efrem Lukatsky

Depuis la position dominante autour de Tchassiv Iar, les Russes disposeraient d'une base importante et seraient en mesure de cibler les villes situées en contrebas : d'abord Kramatorsk, la principale ville de la région sous contrôle ukrainien et un important noeud logistique pour l'armée ukrainienne, puis, potentiellement, Sloviansk.

Ces deux villes ont une valeur symbolique pour Moscou : il y a une décennie, les séparatistes pro-russes s'en sont brièvement emparé lors des premiers affrontements avec Kiev.

Guennadi Mazepa et sa femme Natalia Ischkova ramassent du bois dans une maison bombardée par les Russes à Tchassiv Iar le 3 mars 2023.

Guennadi Mazepa et sa femme Natalia Ischkova ramassent du bois dans une maison bombardée par les Russes à Tchassiv Iar le 3 mars 2023. 

© AP Photo/Evgeniy Maloletka

Désormais sur la ligne de front, Tchassiv Iar se trouve sur la route de Bakhmout. Dans cette direction là, Anton précise que la Russie "utilise beaucoup d'hommes, pas mal de munitions, l'aviation et l'artillerie y opèrent en permanence". Pour l'instant, le soldat de la 5e brigade d'assaut souligne que son unité "parvient à tenir le coup".

Des blogueurs militaires ukrainiens et russes ont écrit vendredi que les troupes russes avaient atteint les abords de la ville. Mais le commandant en chef ukrainien Oleksandre Syrsky a soutenu samedi que "Tchassiv Iar reste sous contrôle, toutes les tentatives ennemies pour percer ce front ont échoué", même si la ville est le théâtre d'affrontements violents.

Le chef de l'administration militaire de Tchassiv Iar, Serguiï Tchaous, a confié à l'AFP que la situation y était devenue plus dangereuse récemment. "Si avant il y avait des moments où il y avait du silence dans la ville, maintenant il n'y en a plus (...), toute la ville brûle", a-t-il indiqué vendredi à l'AFP. Les soldats blessés à Tchassiv Iar pourraient désormais avoir des difficultés pour obtenir des premiers soins d'urgence avant une évacuation. Le dernier dispensaire connu de soins d'urgence a été déplacé en dehors de la ville pour des raisons de sécurité. L'un de ses médecins a indiqué à l'AFP que les équipes d'évacuation n'allaient plus à Tchassiv Iar, devenue trop dangereuse. "Si les soldats blessés sont évacués, c'est par voiture", précise Nadia, médecin de 24 ans. Elle a vu des soldats obligés de marcher durant des heures "parce qu'il n'y a pas d'autre option pour sortir de ces positions".

De retour d'une opération aux abords de la ville, Serguiï, 25 ans, juge que la situation est "beaucoup plus dure maintenant". Le soldat de la cinquième brigade d'assaut, surnommé "Moped", n'arrête pas de frotter ses yeux très cernés. "Beaucoup de drones sont maintenant en action", jour et nuit, confie-t-il. Son camarade Egor estime que les drones sont devenus plus précis, ce qui les rend plus effrayants que l'artillerie. "Le drone continue à voler jusqu'à ce qu'il vous tue ou il tombe à côté de vous pour vous blesser jusqu'à ce qu'arrive un autre", décrit le soldat de 27 ans.

"Le premier vous paralyse, le second vous tombe dessus et vous achève", ajoute Egor, qui souligne que les troupes russes utilisent leurs ressources de manière plus rationnelle par rapport au début de l'invasion de l'Ukraine en 2022. Bogdan, un soldat de 21 ans, approuve. "Ils apprennent , ils apprennent, ils ne sont pas stupides... ce n'est pas la même armée qu'en 2022".

Mais certaines stratégies sont immuables, ont estimé les soldats, la destruction de Tchassiv Iar rappelant des batailles précédentes menées par les Russes qui ont totalement aplati des villes.

Un immeuble d'habitation abandonné après avoir été partiellement détruit par des bombardements russes à Tchassiv Iar, le 16 mai 2023.

Un immeuble d'habitation abandonné après avoir été partiellement détruit par des bombardements russes à Tchassiv Iar, le 16 mai 2023.

© AP Photo/Libkos
11H00
Scrutin présidentiel

Les Slovaques, voisins des Ukrainiens, commencent à voter pour le deuxième tour de l'élection présidentielle

Les Slovaques ont commencé à voter ce samedi pour le deuxième tour de l'élection présidentielle plus serré que jamais, un scrutin sur fond de guerre en Ukraine voisine générant des positions controversées de la part de Bratislava.

L'ancien diplomate Ivan Korcok, pro-occidental, et Peter Pellegrini, proche du gouvernement sceptique à l'égard de Kiev, s'affrontent lors de ce dernier tour, et sont au coude à coude selon les derniers sondages.

Voir Slovaquie : présidentielle, un scrutin qui s'annonce serré

L'invasion de l'Ukraine voisine par la Russie est devenue un élément incontournable de la campagne électorale dans ce pays de 5,4 millions d'habitants, membre de l'UE et de l'Otan, notamment depuis que le Premier ministre populiste Robert Fico, allié de Peter  Pellegrini, a remis en cause la souveraineté de Kiev et appelé à la paix avec Moscou.

En place depuis octobre dernier, le gouvernement composé du parti Smer de Robert Fico, du parti Hlas de Peter Pellegrini et du petit parti d'extrême droite SNS, a interrompu l'aide militaire à l'Ukraine.

09H40
MISE EN GARDE DES ÉTATS-UNIS

La secrétaire américaine au Trésor met en garde les entreprises chinoises contre toute aide à la Russie

Janet Yellen, en visite en Chine depuis jeudi, a souligné que "les entreprises, notamment chinoises, ne doivent pas apporter de soutien matériel à la guerre de la Russie contre l'Ukraine, à l'industrie russe de défense" et menacé de "conséquences importantes" celles qui le feraient, selon un communiqué du Trésor américain.

09H00
ATTAQUE AU DRONE À KHARKIV

La Russie attaque Kharkiv au drone dans la nuit de vendredi à samedi

L'attaque sur la deuxième ville d'Ukraine a fait six morts et au moins dix blessés pendant la nuit, selon les services de secours et le maire de la ville. Parmi les blessés, figurent un "garçon de 23 ans (...) la plus jeune victime", "une femme de 25 ans et une autre de 71 ans", ainsi que "six hommes âgés de 35 à 85 ans", a rapporté le gouverneur de la région Oleg Synegoubov sur Telegram. Dans un précédent bilan, il avait indiqué que deux hommes avaient été tués dans le district de Shevchenkivskyi.

Selon le maire, de la ville Igor Terekhov, l'attaque a été réalisée avec des drones de fabrication iranienne, endommageant au moins neuf bâtiments résidentiels et une station-service.

Des incendies se sont en outre déclarés dans plusieurs zones habitées de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, d'après des photos diffusées par la police sur Telegram. Une autre attaque a ciblé un village situé à l'ouest de Kharkiv, mais aucune victime n'a été signalée d'après la police.

L'attaque meurtrière sur Kharkiv s'est produite alors que l'armée de l'air ukrainienne avait signalé la présence de plusieurs drones russes à travers le pays.

03H00
Des Français entraînent des soldats ukrainiens

En Pologne, derniers échanges de soldats français avec des Ukrainiens partant pour le front

Pour la dernière fois avant de partir combattre face à l'armée russe, un groupe de soldats ukrainiens s'engouffre dans une tranchée boueuse en Pologne, sous le regard grave des instructeurs français qui les suivent depuis plusieurs semaines.

Sur le passage de ces hommes aux joues rougies par l'effort, des pièges à la grenade explosent, des fumigènes réduisent la visibilité, les tirs retentissent. "L'objectif est de s'emparer de la tranchée. Il faut avancer vite, mais pas trop pour pouvoir tenir ce qui a été occupé, sans tarder non plus, c'est un équilibre difficile", commente le lieutenant français Louis, le bas du visage masqué par un cache-cou.

Des soldats polonais et canadiens forment des soldats ukrainiens aux soins d'urgence lors d'un exercice près de Jezewo, dans le centre de la Pologne, le 25 février 2024.

Des soldats polonais et canadiens forment des soldats ukrainiens aux soins d'urgence lors d'un exercice près de Jezewo, dans le centre de la Pologne, le 25 février 2024. 

© AP Photo/Czarek Sokolowski

Malgré une dizaine de blessés qui ont réussi à se poser un garrot, l'objectif de l'exercice est à "100% atteint", juge en fin de séance le capitaine Julien, qui commande la compagnie d'instructeurs.

Environ 200 militaires français se relaient depuis février 2023 en Pologne pour entraîner 600 soldats ukrainiens tous les deux mois sur un camp dont la localisation est tenue secrète, dans le cadre d'une mission de l'Union européenne.

"Il s'agit de former des soldats qui seront engagés sur la ligne de contact, sur le front, et seront potentiellement amenés à combattre, voire à mourir... C'est ça qui donne de la densité à cette mission", explique le colonel Antoine Laparra, le représentant français en Pologne.

La France n'a pas combattu dans des tranchées depuis la Première Guerre mondiale (1914-1918) ou la bataille de Diên Biên Phu en 1954. Mais "c'est la même mécanique qu'en combat en zone urbaine, la coordination des mouvements est la même. Nous avons un long savoir-faire et un bon entraînement en la matière en France", fait valoir l'officier.

Le 4 avril, dernier jour de formation, les soldats ont également mené une manoeuvre interarmes à balles réelles pour tester tous les savoir-faire acquis. La manoeuvre a associé des fantassins à pied et des spécialistes du déminage, de l'artillerie légère (tirs de mortiers) ou des drones, qui grouillent par centaines au-dessus du champ de bataille ukrainien. "Cette combinaison est un plus qu'on leur transmet, c'est un schéma reproductible à l'infini", commente le capitaine David.

Soldats expérimentés, vétérans de la guerre du Donbass après l'annexion russe de la Crimée en 2014, jeunes professionnels, ingénieur ou boulanger, tous les Ukrainiens présents sur le camp sont "volontaires" et "très motivés", assurent les instructeurs français.

Une cinquantaine d'interprètes, en majorité des femmes, vivent avec intensité l'entraînement de leurs compatriotes, tels des alter ego. Ce travail de traduction, "c'est une façon pour nous d'aider notre pays", commente une Ukrainienne sous couvert d'anonymat.

Depuis le début de la guerre, le 24 février 2022, l'armée ukrainienne a subi de lourdes pertes dont le détail est gardé secret. Mais selon différentes sources, le bilan humain de deux ans d'invasion russe se compte en centaines de milliers de morts au total.

Contrairement au début du conflit, l'Ukraine peine aujourd'hui à trouver des volontaires pour le front et face au manque d'hommes, le président ukrainien Volodymyr Zelensky vient d'abaisser l'âge de la mobilisation militaire de 27 à 25 ans.

Voir Ukraine : la mobilisation abaissée à 25 ans

Pour éviter de nouer des liens affectifs avec ces militaires qui risquent de mourir au combat, les Français ne partagent pas les mêmes quartiers que les Ukrainiens.
"Il y a une certaine empathie, on se connaît, on rigole ensemble, on travaille, on planifie ensemble", confesse le capitaine Julien. "On est conscients de la situation, mais on est préparés à cela", poursuit-il, stoïque.

Avant le départ des soldats pour l'Ukraine, l'atmosphère est grave sur le camp militaire au milieu d'une forêt de sapins traversée par une légère pluie. Pour les jeunes soldats français, c'est la toute première fois qu'ils côtoient des hommes en partance pour une guerre aux portes de l'Europe.

Vendredi , après une cérémonie de remise de médailles qui a solennellement clôturé la formation, les soldats ukrainiens ont fait leurs adieux à leurs frères d'armes français, échangé des cadeaux, avant leur retour au pays.
Avec au fond d'eux l'espoir de réaliser une percée sur un front gelé depuis maintenant plusieurs mois.

Qui anime ce direct ?

Benjamin Beraud