La mairie de la ville italienne de Modène a annulé l'accueil d'une exposition et d'une conférence consacrées à la "renaissance" de Marioupol sous occupation russe au motif qu'elle s'apparentait à un soutien de l'invasion de l'Ukraine par Moscou.
L'exposition sur la reconstruction de Marioupol était organisée par l'association russophile "Russie - Emilie Romagne" qui défini la ville comme "le symbole de la révolte populaire du Donbass contre la junte de Kiev" voire comme "la ville martyre de l'occupation des nationalistes ukrainiens durée huit années" et "qui désormais se reconstruit rapidement grâce aux institutions de la Fédération de Russie dont elle est devenue partie intégrante."
Parmi les premiers à exprimer des critiques, le sénateur Pd (gauche) Filippo Sensi avait réagi sur X se disant profondément "blessé" qu'une association russophile puisse "faire sa propagande sur Mariupol" dans une salle municipale.
Le parti Radical a organisé pour le 20 janvier une manifestation de protestation devant la mairie. Même l'ambassade ucrainienne à Rome est intervenue soulignant que le ministère des Affaires étrangères ucrainien "considérait cet évéènement comme de la propagande russe" et faisant une "demande officielle d'annullation de l'évènement".
Annullation finalement intervenue ce 9 janvier . Le conseil municipal indique avoir annulé la location de la salle qui devait accueillir le 20 janvier "Marioupol - Renaissance après la guerre", à l'initiative de l'association culturelle russe de la région Emilie-Romagne.
Cette exposition n'est pas "conforme à l'engagement (...) de respecter les valeurs inscrites dans la Constitution de la République italienne et, en particulier, d'observer les interdictions de professer et/ou de pratiquer des idéologies et des comportements fascistes et racistes", a expliqué la municipalité dans un communiqué.
En outre, elle présente les "caractéristiques d'une démonstration de soutien ouvert à la guerre d'invasion entreprise par la Russie contre l'Ukraine et donc en opposition avec l'article 3 du statut municipal (...) prônant la pleine affirmation des valeurs de justice, de liberté, de démocratie et de paix", a-t-elle ajouté.
La municipalité ne précise pas avoir agi à la demande de Kiev, mais le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Oleg Nikolenko, a affirmé sur Facebook en avoir fait la requête. "Nous sommes reconnaissants à la fois à la mairie et aux Ukrainiens d'Italie qui n'ont pas permis que la société italienne soit induite en erreur sur les conséquences des crimes russes à Marioupol et en Ukraine", a-t-il écrit.