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DIRECT : Apporter de l'aide est "un casse-tête quotidien" témoigne une employée de l'ONU à Gaza

Des conditions de vie qui "tiennent de la survie, et encore". Yasmina Guerda, coordinatrice humanitaire pour l'ONU à Gaza, décrit ce mardi la situation désespérée du territoire palestinien après plus de huit mois de guerre entre Israël et les islamistes du Hamas. "Il n'y a plus un centimètre carré où l'on se sente en sécurité", témoigne-t-ellle.

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Des Palestiniens recherchent des corps ou des survivants après des frappes israéliennes sur un immeuble à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, ce 25 juin 2024.

Des Palestiniens recherchent des corps ou des survivants après des frappes israéliennes sur un immeuble à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, ce 25 juin 2024. 

© AP Photo /Jehad Alshrafi
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18H33
Escalade

Les États-Unis mettent en garde Israël contre une guerre contre le Hezbollah

Les États-Unis ont averti Israël qu'une guerre contre le Hezbollah libanais pourrait provoquer un conflit régional. Sur le front sud d'Israël, dans la bande de Gaza, l'armée israélienne a poursuivi ses bombardements sur le territoire palestinien.

"Une guerre entre Israël et le Hezbollah pourrait facilement devenir une guerre régionale, avec des conséquences désastreuses pour le Moyen-Orient", a averti le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, en recevant son homologue israélien Yoav Gallant au Pentagone.

Le secrétaire à la Défense américain Lloyd Austin avec son homologue israélien Yoav Gallant au Pentagone à Washington ce 25 juin 2024.

Le secrétaire à la Défense américain Lloyd Austin avec son homologue israélien Yoav Gallant au Pentagone à Washington ce 25 juin 2024.

© AP Photo/Susan Walsh


Yoav Gallant a déclaré que "nous travaillons en étroite collaboration pour parvenir à un accord, mais nous devons également nous préparer à tous les scénarios possibles".
En visite à Beyrouth, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a averti qu'une "erreur de calcul" pouvait provoquer à tout moment une guerre à grande échelle entre le Hezbollah et Israël.

En visite à Beyrouth, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a averti qu'une "erreur de calcul" pouvait provoquer à tout moment une guerre à grande échelle entre le Hezbollah et Israël.

17H10
Frappes israéliennes ciblées

Le Hamas annonce la mort de 10 proches de son chef dans un raid israélien

Le mouvement islamiste palestinien Hamas annonce la mort de dix membres de la famille de son chef Ismaïl Haniyeh, tués ce mardi selon le groupe dans une frappe israélienne sur un camp de la ville de Gaza.

Zahr Haniyeh, la soeur du chef du Hamas, a été tuée dans ce raid sur le camp de réfugiés de Chati, a rapporté le mouvement dans un communiqué, accusant l'armée israélienne de cibler "délibérément des civils innocents".

"Si l'ennemi criminel pense que cibler ma famille nous fera changer de position et affectera notre résistance alors il se berce d'illusions car chaque martyr de Gaza et de Palestine est de ma famille", a réagi Haniyeh, en exil au Qatar, dans un communiqué.
"Le sang de nos martyrs exige que nous ne fassions pas de compromis, que nous ne changions pas, que nous ne faiblissions pas, mais que nous poursuivions notre chemin avec détermination", a-t-il ajouté.

Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué ne pas être en mesure de confirmer les informations sur la mort des 10 membres de la famille de M. Haniyeh.
En matinée, la Défense civile à Gaza a annoncé que 10 membres de la famille Haniyeh avaient été tués dans une frappe israélienne.

En avril, trois fils et quatre petits-enfants d'Ismaïl Haniyeh ont péri dans une frappe israélienne sur le camp de Chati. L'armée a confirmé avoir tué les trois fils, qualifiés d'"agents militaires de l'organisation terroriste Hamas".
Ismaïl Haniyeh avait alors indiqué qu'environ 60 membres de sa famille avaient été tués depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

15H22
Survie

Plus un centimètre carré à Gaza où se sentir en sécurité", témoigne une humanitaire de l'ONU

Des conditions de vie qui "tiennent de la survie, et encore" : Yasmina Guerda, coordinatrice humanitaire pour l'ONU à Gaza, décrit la situation désespérée du territoire palestinien après plus de huit mois de guerre entre Israël et les islamistes du Hamas.
"Il n'y a plus un centimètre carré où l'on se sente en sécurité", témoigne-t-elle devant la presse.

Ancienne reporter de 38 ans et employée du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha), elle explique que les travailleurs humanitaires tentent de "quantifier la souffrance avec des chiffres" qui ne sont toutefois "jamais assez proches de la réalité d'une population qui a pratiquement tout perdu". La vie des gens "ne tient plus qu'à un fil", dit-elle.
"Tu as 10 ou 15 minutes pour évacuer l'immeuble qui va être bombardé. Tes enfants dorment, tu les réveilles" et après "tu jettes un dernier regard à la pièce et tu dis adieu pour toujours car tu sais déjà qu'il n'y aura plus que de la poussière", lui ont raconté des personnes déplacées. Et ça, souligne-t-elle, c'est dans "le meilleur de cas" puisque les bombes tombent aussi sans préavis comme lors de l'offensive israélienne à Nousseirat pour obtenir la libération de quatre otages début juin. Selon le ministère de la Santé du Hamas, 274 Palestiniens ont alors été tués et 698 blessés.

Le lendemain, décrit l'Espagnole Yasmina Guerda, elle croise des enfants hébétés, amputés, "le regard dans le vide, trop en état de choc pour produire le moindre son avec leur voix ou une larme".

Apporter de l'aide est "un casse-tête quotidien" dont les humanitaires ne sortent pas indemnes : plus de 200 sont morts depuis le début de la guerre, et il faut aussi surmonter quantité d'obstacles administratifs, l'internet défaillant, les routes défoncées, le manque de carburant pour se déplacer et un vide sécuritaire qui met les convois d'aide humanitaire à la merci des pillages.

Avec l'offensive contre Rafah, dans le sud, environ un million de gens ont fui à nouveau, et "les possibilités d'aide humanitaire se sont réduites dramatiquement", dit-elle.
Ce dont les gens ont besoin, a-t-elle exhorté, "c'est un répit". "Ils faut que ceux qui décident parviennent à stopper ce cercle vicieux où on leur tape dessus chaque fois qu'ils essaient de refaire surface".

15H19
Liban

Le Canada appelle ses ressortissants à quitter le Liban "pendant qu'ils le peuvent"

Le gouvernement du Canada a appelé mardi ses ressortissants à quitter au plus vite, "pendant qu'ils le peuvent", le Liban, où les craintes d'une escalade de la violence à sa frontière sud, entre le Hezbollah et Israël, se font de plus en plus vives.

"Il est temps de partir, pendant que des options commerciales sont encore disponibles", a déclaré la ministre canadienne des Affaires étrangères Mélanie Joly dans un communiqué.

15H02
Service militaire pour tous

La mise en oeuvre de la conscription des étudiants en école talmudique va être difficile

La Cour suprême israélienne a ordonné ce mardi la conscription des étudiants en écoles talmudiques jusqu'ici exemptés mais la mise en oeuvre de cette décision risque d'être longue et difficile selon Gilad Malach, spécialiste de la communauté ultra-orthodoxe à l'Institut pour la démocratie en Israël.

Des policiers israéliens dégagent des jeunes ultra-orthodoxes manifestant contre le service militaire à Jérusalem, le 2 juin 2024.

Des policiers israéliens dégagent des jeunes ultra-orthodoxes manifestant contre le service militaire à Jérusalem, le 2 juin 2024. 

© AP Photo/Leo Correa

"Il semble qu'il y ait un large écart entre le nombre de personnes pouvant être mobilisées, près de 70.000, et le nombre de ceux qui le seront", dit-il à l'AFP, prédisant que seuls quelques milliers le seront cette année car l'armée "doit se préparer".
Sur le plan politique, "il est possible" que les partis ultra-orthodoxes "démissionnent afin de ne pas contribuer au recrutement des ultra-orthodoxes".
Netanyahu perdrait alors sa majorité au Parlement (64 sièges sur 120), les deux partis ultra-orthodoxes disposant de 18 députés.
"Ceux-ci ne menacent pas de renverser le gouvernement pour l'instant", d'après le site d'informations ultra-orthodoxe Kikar Hashabat.

Le Likoud, la formation politique de droite à laquelle appartient Netanyahu, estime "surprenant que la Cour suprême, qui a évité de forcer le recrutement des étudiants de yeshiva pendant 76 ans, le fasse justement maintenant, juste avant que ne soit finalisé le projet de loi historique (de conscription progressive, NDLR)".

Le chef du parti Judaïsme unifié de la Torah (ashkénaze), Yitzhak Goldknopf, a critiqué "une décision attendue, fort malheureuse et décevante" et l'autre formation ultra-orthodoxe, Shass (séfarade), a jugé qu'"aucun pouvoir" ne pouvait "empêcher le peuple d'Israël d'étudier la Torah".

Le Mouvement pour un gouvernement de qualité en Israël, l'un des plaignants devant la Cour suprême, a lui appelé "le gouvernement et le ministre de la Défense à respecter la décision" et "mobiliser les étudiants de yeshiva".

Le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, a salué une décision "claire", estimant que des "dizaines de milliers d'ordres de recrutement" devaient être émis "pour les jeunes hommes ultra-orthodoxes qui ont échappé au service militaire".

12h10
à court d'argent

L'Unrwa dispose de liquidités "jusqu'à la fin du mois d'août", selon son chef

L'agence des Nations unies d'aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa)dispose de l'argent nécessaire pour ses opérations "jusqu'à la fin du mois d'août", a déclaré son patron, Philippe Lazzarini.

L'Unrwa, qui joue un rôle crucial dans l'aide à la population dans la bande de Gaza, s'était vu couper une partie importante de ses financements après qu'Israël avait accusé une poignée de ses 13.000 employés dans le territoire d'avoir participé à l'attaque du Hamas sur le territoire israélien le 7 octobre.

11h54
Famine

Situation alimentaire toujours "catastrophique" pour 495.000 personnes à Gaza

Près d'un demi-million de personnes souffrent toujours de la faim à un niveau "catastrophique" dans la bande de Gaza, qui reste menacée par la famine malgré une légère amélioration dans le nord du territoire assiégé, a indiqué mardi un rapport appuyé par l'ONU.

Selon le rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), sur lequel se base les agences des Nations unies, l'accès à l'aide humanitaire a permis d'éviter la famine redoutée dans la dernière évaluation publiée en mars, mais 22% de la population du territoire assiégé par Israël est toujours confrontée à une situation alimentaire "catastrophique".

Le rapport souligne que l'ensemble de la bande de Gaza reste menacée par un "risque élevé et soutenu" de famine.

"Le nouveau rapport relève une légère amélioration par rapport à l'évaluation précédente de mars, qui mettait en garde contre une famine potentielle dans les gouvernorats du nord de Gaza d'ici la fin mai", a commenté le Programme alimentaire mondial (PAM) dans un communiqué.

"Cette amélioration montre la différence qu'un meilleur accès peut faire. L'augmentation des livraisons de nourriture dans le nord et les services de nutrition ont contribué à réduire les niveaux de faim les plus graves, laissant une situation toujours désespérée", souligne le PAM.

Le dernier rapport IPC publié mi-mars estimait que plus de 1,1 million de Gazaouis étaient confrontés à "une situation de faim catastrophique", proche de la famine, "le nombre le plus élevé jamais enregistré" par l'ONU.

Le PAM a toutefois prévenu que si la situation s'améliorait dans le nord, le risque de famine était plus grand dans le sud. 

"Les hostilités à Rafah en mai ont déplacé plus d'un million de personnes et ont gravement limité l'accès humanitaire. Entre-temps, le vide sécuritaire a favorisé l'anarchie et le désordre, ce qui entrave gravement les opérations humanitaires", a déploré l'agence onusienne.

"Le PAM craint à présent que le sud de Gaza ne connaisse bientôt les mêmes niveaux catastrophiques de famine que ceux enregistrés dans les zones septentrionales", a conclu le PAM.

L'IPC est une initiative impliquant plus de 20 partenaires, dont des gouvernements, des agences des Nations unies et des ONG.

11h45
mutilés

Dix enfants perdent "une ou deux jambes" en moyenne chaque jour dans la bande de Gaza (chef de l'Unrwa)

Dix enfants perdent une jambe ou deux dans la bande de Gaza en moyenne tous les jours, a affirmé mardi le chef de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) Philippe Lazzarini.

"En gros, nous avons tous les jours 10 enfants qui perdent une ou deux jambes en moyenne", a déclaré le responsable lors d'une conférence de presse à Genève, ajoutant que ce chiffre ne prenait pas en compte les enfants qui perdent un bras ou une main.

10h50
Bilan humain

Le ministère de la Santé du Hamas annonce un nouveau bilan de 37.658 morts

Le ministère de la Santé du gouvernement de la bande de Gaza, territoire dirigé par le Hamas, annonce un nouveau bilan de 37.658 morts depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien il y a plus de huit mois.

Au moins 32 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 86.237 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre. 

08h45
Conscription obligatoire pour tous

La Cour suprême israélienne ordonne la conscription des étudiants en écoles talmudiques

La Cour suprême israélienne ordonne la conscription des étudiants ultra-orthodoxes en écoles talmudiques, jusqu'ici exemptés, sur fond de débats au Parlement et au sein du gouvernement sur le sujet.

"L'exécutif n'a pas l'autorité pour ordonner de ne pas appliquer la loi sur le service militaire aux étudiants de yeshiva (écoles talmudiques) en l'absence d'un cadre légal adéquat. Sans ancrer cette exemption dans un cadre légal, l'Etat doit agir pour imposer la loi", a jugé la Cour.

07h40
Victimes collatérales

La Défense civile annonce la mort de 10 membres de la famille du chef du Hamas dans une frappe isarélienne

La Défense civile dans la bande de Gaza a annoncé la mort de dix membres de la famille du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, tués mardi dans une frappe de l'armée israélienne sur un camp de réfugiés de la ville de Gaza.

Zahr Haniyeh, la soeur du chef du mouvement islamiste palestinien, a été tuée dans ce raid sur le camp de Chati, a indiqué Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile.

D'après cette source, neuf autres personnes sont mortes et d'autres ont été blessées. Les corps ont été transportés vers l'hôpital Al-Ahli de Gaza.

"Un certain nombre de martyrs est toujours sous les décombres", a déclaré M. Bassal à l'AFP. "Nous avons des difficultés (à les retrouver) à cause du manque d'équipements et de carburant".

Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué ne pas être en mesure de confirmer ces informations.

En avril, trois fils et quatre petits-enfants de M. Haniyeh, qui vit en exil au Qatar, avaient péri dans une frappe survenue dans le camp de Chati. L'armée avait confirmé avoir tué dans une frappe aérienne les trois fils, qualifiés d'"agents militaires de l'organisation terroriste Hamas".

Ismaïl Haniyeh avait alors indiqué qu'environ 60 membres de sa famille avaient été tuées depuis le début de la guerre le 7 octobre.

Le dernier bilan du gouvernement du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, fait état de 37.626 morts depuis cette date, en majorité des civils. 

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent de commandos du mouvement islamiste sur le sol israélien le 7 octobre, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

04h05
Bureaux de l'AFP à Gaza

Une enquête de médias internationaux pointe vers des tirs de char israélien

Le bureau de l'AFP à Gaza, gravement endommagé le 2 novembre 2023 par une frappe, a probablement été touché par des tirs de char israélien, selon une enquête menée par l'AFP et plusieurs médias internationaux.

Une cinquantaine de journalistes de 13 organisations, dont le Guardian, Der Spiegel, Le Monde ou encore l'organisation de presse arabe ARIJ, ont enquêté pendant quatre mois sous l'égide de Forbidden Stories, réseau international de journalistes spécialisé dans l'investigation.

Le consortium a travaillé sur des dizaines de cas de journalistes et d'infrastructures de presse touchés depuis le début de la guerre dévastatrice entre Israël et le Hamas à Gaza, déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre.

La frappe contre le bureau de l'AFP à Gaza le 2 novembre n'avait pas fait de victimes, l'équipe ayant alors évacué la ville, mais la salle des serveurs informatiques a été ravagée.

L'enquête et les expertises se sont fondées sur les images et sons captés en direct par la caméra de l'agence internationale qui diffusait les images en direct, une des rares organisations de presse à le faire alors.

Le travail s'est aussi appuyé sur des photos des débris prises au lendemain des frappes et de nouveau quelques mois plus tard, ainsi que sur l'analyse d'images satellite.

Cinq experts, dont tous n'acceptent pas d'être cités, ont jugé probable avec un bon degré de certitude que le bureau ait été touché par un obus de char, une arme dont ne disposent pas les groupes palestiniens dans la bande de Gaza.

D'autres experts consultés ne se sont pas prononcés de façon aussi affirmative, mais ont écarté des frappes aériennes ou de drones au vu des dégâts constatés.

L'hypothèse d'une roquette ou d'un missile antichar, munitions dont dispose le Hamas, a été écartée avec un bon degré de certitude par plusieurs experts.

Au lendemain de l'incident, l'armée israélienne, qui disposait des coordonnées du bureau de l'AFP, avait nié avoir visé l'immeuble et évoqué la possibilité d'une frappe "à proximité qui pourrait avoir provoqué des débris".

Recontactée en juin pour les besoins de l'enquête, l'armée israélienne a tenu la même ligne. "Les bureaux de l'AFP n'étaient pas la cible de l'attaque et les dommages occasionnés pourraient avoir été causés par l'onde de choc ou les éclats", a-t-elle dit sans mentionner clairement de quelle attaque ni de quelle date elle parlait.

Elle a ajouté que l'incident était examiné par un organisme d'enquête interne, le Mécanisme d’enquête et d’évaluation de l'état-major général.

Des questions importantes restent en suspens, compte tenu de la quasi-impossibilité d'enquêter sur place en raison de l'intensité du conflit.

04h00
Opinion

Un ex-agent du renseignement intérieur israélien estime que Netanyahu "détruit" le pays

Ancien agent de la sécurité intérieure israélienne devenu une figure du mouvement de contestation du gouvernement de Benjamin Netanyahu, Gonen Ben Itzhak estime dans un entretien à l'AFP que le Premier ministre "détruit" le pays.

Dans son ancienne vie, il a été espion du Shin Bet, la puissante agence du renseignement intérieur israélien. Désormais, Gonen Ben Itzhak dénonce la politique du Premier ministre israélien.

"Netanyahu représente vraiment le plus grand danger pour Israël et croyez-moi, j'ai arrêté certains des plus grands terroristes pendant la deuxième Intifada (soulèvement palestinien)", confie Ben Itzhak, 53 ans, en recevant l'AFP à son domicile de Modiin.

"Je sais ce qu'est un terroriste. Je pense que Netanyahu entraîne Israël vers la destruction", insiste celui qui par le passé a travaillé avec l'un des fils d'un fondateur du Hamas, devenu informateur du Shin Bet, pour empêcher des attaques en Cisjordanie occupée.

Il a aussi participé à l'arrestation de Marwan Barghouthi, ancien haut cadre du parti palestinien Fatah condamné à la perpétuité pour meurtres, considéré comme une des personnalités politiques les plus populaires dans les Territoires palestiniens.

Aujourd'hui, Gonen Ben Itzhak bat le pavé contre le sixième mandat de M. Netanyahu.

Le retard dans la livraison d'armes à Israël par les Etats-Unis, alliés historiques du pays, est l'une des raisons qui l'ont conforté dans son idée que le Premier ministre doit quitter le pouvoir. 

"Le président américain Joe Biden est le plus grand partisan d'Israël (...) et Netanyahu lui a craché au visage", affirme-t-il sans détour. "Il détruit des relations très importantes avec les Etats-Unis", accuse l'ancien militaire.

Depuis des mois, Benjamin Netanyahu est contesté dans la rue pour sa conduite de la guerre à Gaza, et des dizaines de personnes se rassemblent régulièrement pour exiger des élections anticipées et le retour des otages retenus dans le territoire palestinien.

Gonen Ben Itzhak, qui a rejoint la sécurité intérieure dans les années 1990 après l'assassinat du Premier ministre Yitzhak Rabin, est devenu une figure de proue des manifestations anti-Netanyahu. Il a été à la tête des cortèges des rassemblements anti-corruption visant le Premier ministre, inculpé dans plusieurs affaires.

Netanyahu a nié à plusieurs reprises les allégations de corruption et a réitéré lundi sa détermination à éliminer le Hamas, le mouvement islamiste qui a lancé le 7 octobre une attaque sanglante contre Israël, déclenchant la guerre en cours à Gaza. 

"Nous ne mettrons pas fin à la guerre (à Gaza) tant que nous n'aurons pas éliminé le Hamas et tant que nous n'aurons pas ramené les habitants du sud et du nord chez eux en toute sécurité", a affirmé M. Netanyahu au Parlement.

23h40
Liban

Les États-Unis veulent éviter toute "escalade" au Liban, dit Blinken au ministre de la Défense israélien

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a fait part au ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, de la volonté des Etats-Unis d'éviter toute "escalade" du conflit à Gaza au Liban.

Blinken "a souligné l'importance d'éviter une nouvelle escalade du conflit et de parvenir à une solution diplomatique qui permette aux familles israéliennes et libanaises de rentrer chez elles", a indiqué le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller, dans un communiqué.

23h15
Diplomatie

États-Unis et Allemagne plaident pour une gouvernance palestinienne à Gaza après la guerre

La cheffe de la diplomatie allemande et l'ambassadeur américain en Israël ont appelé lundi une Autorité palestinienne réformée à jouer un rôle clé dans la gouvernance d'après-guerre à Gaza, lors d'une conférence dans la ville israélienne d'Herzliya.

"L'Autorité palestinienne doit faire partie" du "jour d'après" dans la bande de Gaza, a déclaré l'ambassadeur américain Jacob Lew, soulignant le besoin d'une "administration civile" dans le territoire actuellement ravagé par la guerre.

Washington plaide pour une réforme de l'Autorité palestinienne (AP) de Mahmoud Abbas, qui siège en Cisjordanie occupée, afin qu'elle puisse jouer un rôle clé dans la reconstruction politique de Gaza.

"Nous devons trouver une façon de faire en sorte que ces gens travaillent ensemble d'une façon qui convienne aux besoins de chacun. Et je crois que c'est possible", a ajouté l'ambassadeur, suggérant ainsi qu'une AP à Gaza pourrait aussi convenir à Israël qui y combat actuellement le Hamas.

Les Etats-Unis plaident pour la solution à "deux Etats", un Etat palestinien viable aux côtés d'Israël qui permettrait d'assurer "la sécurité et la dignité" des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza, a fait valoir M. Lew.   

"Qualifier cela de victoire du Hamas, ce serait prendre les choses à l'envers", a-t-il ajouté en référence à la position du gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu pour qui la reconnaissance d'un Etat palestinien serait une "récompense" pour l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre.

Ce jour-là, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont attaqué le sud d'Israël, entraînant la mort de 1.194 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. 

En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 37.626 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du gouvernement local dirigé par le Hamas.

La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a elle aussi plaidé pour la solution à "deux États", qui reste selon elle "la meilleure voie vers une paix durable", et une "réforme", sans la "détruire", de l'Autorité palestinienne. 

"Il est dangereux et contre-productif de détruire et de déstabiliser les structures établies de l’Autorité palestinienne", a-t-elle fait valoir lors de cette conférence à laquelle assistait aussi de nombreux gradés de l'armée israélienne.

Ces propos interviennent après ceux, dimanche, du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour qui la "phase intense" de la guerre à Gaza est sur le point d'être complétée.

Interrogé sur les scénarios d'après-guerre, il a laissé entendre qu'Israël allait garder "un contrôle militaire" dans un "proche avenir" mais qu'il souhaitait à terme la création d'une "administration civile avec des Palestiniens", sans toutefois appeler l'Autorité palestinienne à jouer un rôle politique à Gaza.

Qui anime ce direct ?

AFP