Direct terminé le 25 avril 2024 à 20h20 TU
Direct démarré le 25 avril 2024 à 05h40 TU

DIRECT -Washington encourage Berlin à envoyer des missiles longue portée à Kiev

Les États-Unis espèrent que leur récente décision d'envoyer des missiles longue portée à l'Ukraine va encourager l'Allemagne à en faire de même. Mais Berlin a toujours refusé d'envoyer ses missiles Taurus qui peuvent aller jusqu'à 500km.

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Tests de lancement de missiles ATACMS, Army Tactical Missile System, à la rampe de lancement de White Sands, Nouveau Mexique, le 14 décembre 2021.

Tests de lancement de missiles ATACMS, Army Tactical Missile System, à la rampe de lancement de White Sands, Nouveau Mexique, le 14 décembre 2021. 

© John Hamilton/U.S. Army via AP
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19H25
Missiles

Washington encourage Berlin à envoyer des missiles longue portée à Kiev

Les États-Unis espèrent que leur récente décision d'envoyer des missiles longue portée à l'Ukraine va encourager l'Allemagne à en faire de même, ce que Berlin a jusqu'alors écarté, a déclaré jeudi un responsable américain.

Washington a confirmé hier avoir envoyé "ce mois-ci" des missiles longue portée ATACMS à Kiev, pouvant aller jusqu'à 300 km de distance. Avant les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni avaient fourni à Kiev des missiles longue portée Scalp et Storm Shadow, pouvant frapper jusqu'à environ 250 kilomètres.

"Sur la question des Taurus... c'est une décision qui revient à l'Allemagne", déclare jeudi un haut responsable de défense américain sous couvert de l'anonymat à la question d'une possible livraison par Berlin de missiles longue portée Taurus de fabrication allemande. "Mais bien entendu qu'avec l'approvisionnement américain d'ATACMS ainsi que les décisions antérieures du Royaume-Uni et de la France de fournir des missiles longue portée, nous avons évidemment l'espoir que cela joue", a-t-il poursuivi.

Kiev exhorte depuis plusieurs mois l'Allemagne à lui fournir des missiles de croisière Taurus, qui peuvent aller jusqu'à 500 km, afin de contrer l'offensive russe. Mais Berlin a jusqu'ici refusé un tel envoi, craignant une escalade du conflit.

17H37
Victimes

Dix morts dans des attaques russes et ukrainiennes

Dix personnes ont été tuées et plus de vingt blessées ce jeudi en Ukraine, en Russie et dans les territoires qu'elle occupe, au cours de frappes, notamment à l'aide de drones, effectuées par les deux camps, ont annoncé leurs autorités respectives.

Dans les territoires occupés par la Russie, deux personnes ont péri dans une attaque de drone ukrainien dans la région de Zaporijjia et deux autres dans des tirs d'artillerie ukrainiens dans celle de Kherson, toutes deux dans le sud de l'Ukraine, selon les autorités d'occupation russes. "Des drones ennemis ont attaqué le village de Novokarlivka", a déclaré sur Telegram Evguéni Balitski, à la tête de la partie occupée par la Russie de la région de Zaporijjia. "Une voiture civile a été touchée, un homme et une femme sont morts", a-t-il ajouté, précisant que le couple laisse "quatre enfants (...) orphelins".

Dans la même région, une autre frappe ukrainienne a endommagé un immeuble d'habitation et fait trois blessés à Tokmak, un important noeud logistique de l'armée russe, a dit Balitski dans un autre message.

Dans la région voisine de Kherson, deux personnes ont perdu la vie dans des bombardements de l'armée ukrainienne et un gazoduc y a été "endommagé", a affirmé sur Telegram le chef de l'administration d'occupation locale, Vladimir Saldo.

En Russie même, un drone ukrainien a fait quatre blessés, des civils circulant à bord d'un car, dont un adolescent de 14 ans, dans le village de Kourkovitchi, dans la région de Briansk, selon son gouverneur Alexandre Bogomaz.

Côté ukrainien, trois personnes ont été tuées et quatre blessées dans une frappe de missile russe sur le village d'Oudatchné et trois autres tuées dans ceux de Kourakhivka, de Novooleksandrivka et d'Otcheretino, selon le parquet régional et le gouverneur Vadim Filachkine.

Toutes ces localités sont situées dans la région de Donetsk, où se concentre l'essentiel des combats. 

Une attaque russe sur une gare de la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, a par ailleurs fait dix blessés, selon le gouverneur Oleg Synegoubov.

16H56
Concours

Malgré la guerre, le concours de l'Eurovision ça compte !

Les deux rappeuses qui vont représenter l'Ukraine au concours de l'Eurovision, Jerry Heil et alyona alyona, posent à la gare de Kiev. Elles se préparent à un long périple en train pour rejoindre la Pologne d'où elles rejoindront Malmö en Suède, qui héberge la compétition.

La chanteuse ukrainienne Jerry Heil, à gauche, et la rappeuse alyona alyona.

La chanteuse ukrainienne Jerry Heil, à gauche, et la rappeuse alyona alyona, le 25 avril 2024 à Kyev.

© AP Photo/Francisco Seco

"Nous devons être visibles pour le monde entier" a déclaré Jerry Heil à l'Associated Press à la gare. "Nous devons montrer que même maintenant, pendant la guerre, notre culture se développe et que la musique ukrainienne est quelque chose qui attend que le monde la découvre."

"Nous devons le diffuser, le partager et montrer aux gens à quel point les femmes et les hommes (ukrainiens) sont forts maintenant", a ajouté Alyona, qui épelle son nom en lettres minuscules.

L’Ukraine utilise depuis longtemps l’Eurovision comme une forme de diplomatie culturelle, un moyen de montrer au monde le son et le style uniques du pays. Cette mission est devenue plus urgente après l’invasion à grande échelle de la Russie en février 2022. Le président russe Vladimir Poutine a nié que l’Ukraine ait existé en tant que pays et peuple distincts avant l’époque soviétique.

La chanteuse ukrainienne Jamala a remporté le concours en 2016 - deux ans après que la Russie s'est illégalement emparée de la péninsule de Crimée - avec une chanson sur l'expulsion des Tatars de Crimée par Staline en 1944. Le groupe de rap folk Kalush Orchestra a remporté le titre de l'Eurovision en 2022 avec "Stefania", une chanson sur la mère du leader qui est devenue un hymne à la patrie ravagée par la guerre, avec un refrain envoûtant sur un instrument à vent traditionnel ukrainien.


Alyona et Heil interpréteront "Maria & Teresa", un hymne aux femmes inspirantes. Le titre fait référence à Mère Teresa et à la Vierge Marie. Les paroles incluent le refrain, en anglais: "Toutes les divas sont nées en tant qu'êtres humains" les personnes que nous considérons comme des saintes étaient autrefois imparfaites et humaines comme le reste d'entre nous.

 

16H45
Aide militaire

L'aide américaine pas suffisante pour une contre-offensive rapide de l'Ukraine

Le retour de l'aide militaire américaine à l'Ukraine va permettre à son armée de reprendre l'initiative face à la Russie, mais la préparation d'une contre-offensive sera bien plus longue, estime une responsable militaire américaine.

Hier Joe Biden a promulgué le nouveau plan d'aide de 61 milliards de dollars et a annoncé la livraison, "dans les prochaines heures", d'une première tranche de matériel militaire et de munitions en tout genre, pour 1 milliard de dollars. Mais cette aide intervient après des mois de vaches maigres de la part de Washington en raison de divisions politiques internes - un assèchement de l'aide qui a bénéficié à la Russie sur le champ de bataille.

"Les Ukrainiens ont rationné leurs munitions depuis un moment (...), donc les Russes ont, pour résumer, repris l'initiative", a déclaré à la presse une responsable militaire américaine sous couvert de l'anonymat.

L'aide militaire des alliés "va permettre aux Ukrainiens de commencer à reprendre l'initiative", mais "ce ne sera pas un processus rapide", a-t-elle ajouté.
La réception et la mise en place opérationnelle des nouvelles livraisons va prendre du temps, rien que "pour défendre leurs positions. Donc je prévoirais aucune offensive de grande ampleur dans un premier temps", a-t-elle ajouté.

16H26
Corruption

Le ministre de l'Agriculture ukrainien, suspecté de corruption, présente sa démission

Le ministre ukrainien de l'Agriculture Mykola Solsky, accusé de s'être approprié des terrains appartenant à l'État avant de rejoindre le gouvernement, a présenté sa démission, dans une lettre rendue publique jeudi par le président du parlement.
Le parlement "a reçu une lettre de démission de Mykola Solsky", a déclaré sur Facebook son président Rouslan Stefantchouk, joignant la missive manuscrite à son message.
"Je vous demande d'accepter ma démission du poste de ministre de la Politique agraire et de l'Alimentation", peut-on y lire.
Les élus doivent désormais approuver sa démission.

Plusieurs affaires de corruption ont émergé en Ukraine depuis le déclenchement de l'invasion russe en février 2022, notamment au sein de l'armée. Mais elles impliquent généralement des responsables exerçant des fonctions moins élevées.

Mykola Solsky a confirmé avoir écrit cette lettre, estimant qu'il s'agissait de "la bonne chose à faire", dans un message diffusé par son ministère. Il a assuré être prêt à "continuer à travailler" si le parlement refusait sa démission. 

Le 23 avril, l'agence nationale de lutte contre la corruption avait annoncé que Mykola Solsky était soupçonné de s'être emparé de terres publiques d'une "valeur de près de 6,9 millions d'euros" et d'avoir "essayé de s'approprier d'autres terrains" valant près de 4,5 millions d'euros. Il a dans ce but, disent les autorités, agi de concert avec des responsables du service de l'État chargé du cadastre et de la cartographie. 

De 2017 à 2021, ils sont soupçonnés d'avoir pris possession de près de 2.500 hectares dans la région de Soumy, dans le nord-est, par le biais d'un système ayant impliqué un détournement de documents officiels.

Mykola Solsky travaillait jusqu'en 2019 pour un cabinet d'avocats, d'après sa biographie officielle. Il a été élu au Parlement cette année-là, puis nommé ministre en mars 2022.
Les accusés ont également cherché à s'approprier 3.282 autres hectares de terre mais des procureurs et des agents chargés de combattre la corruption les en ont "empêchés", a déclaré l'agence nationale de lutte contre la corruption.

Le ministère de l'Agriculture a rendu publique une réponse de Mykola Solsky à ces accusations, dans laquelle il affirme qu'il occupait entre 2017 et 2018 des fonctions d'avocat et non des responsabilités publiques. "Je promets une transparence maximale pour établir la vérité", a-t-il ajouté, selon ce communiqué.

La lutte contre la corruption, un mal endémique en Ukraine, est l'une des conditions majeures posées par les Vingt-Sept à ce pays dans le cadre de sa demande d'adhésion l'Union européenne.

14H30
Voix discordante

Amende pour une star de télévision russe, critique de l'offensive en Ukraine

Une présentatrice de la télévision russe, au centre d'un scandale après une soirée dénudée, a été condamnée à une amende de 50.000 roubles (quelque 500 euros), pour un message sur Instagram en 2022 dénonçant l'offensive en Ukraine.

Anastassia Ivleeva a été récemment vilipendée par des organisations conservatrices pour avoir organisé le 20 décembre dernier une soirée dans une boîte de nuit moscovite, sur le thème "Presque nus".

La présentatrice et star de la télévision russe Anastassia Ivleeva, au centre, lors du Festival VK à Moscou le 15 juillet 2023.

La présentatrice et star de la télévision russe Anastassia Ivleeva, au centre, lors du Festival VK à Moscou le 15 juillet 2023.

© AP Photo


Vladimir Poutine, qui présente la Russie comme le porte-étendard de valeurs traditionnelles, avait dénoncé cette fête, à laquelle de nombreuses célébrités russes avaient participé en petites tenues.
Anastassua Ivleeva avait été condamnée le 29 décembre 2023 à une amende pour trouble à l'ordre public pour cette soirée, puis elle a été poursuivie pour sa publication de 2022 qui aurait "discrédité" l'armée russe. Un tribunal moscovite lui a infligé une amende de 50.000 roubles, selon les journalistes de l'AFP présents à l'audience. La présentatrice, représentée par ses avocats, n'était pas au tribunal. 

Anastasia Ivleeva avait publié le 1er mars 2022, cinq jours après le début de l'attaque russe en Ukraine, un message sur Instagram qualifiant l'assaut de "catastrophe". Le texte était accompagné du célèbre dessin de Pablo Picasso représentant une colombe de la paix. "Des gens meurent en Ukraine, des villes sont détruites, nos soldats, dont beaucoup sont très jeunes, sont tués, une guerre d'information est en cours, dans laquelle nous, simples citoyens, ne pouvons pas distinguer la vérité", avait-elle notamment écrit.

Les avocats de la vedette, qui arguaient notamment que les faits étaient prescrits et le message publié avant l'adoption même de la loi sur "le discrédit de l'armée" entrée en vigueur le 4 mars 2022, n'ont pas été entendus.

"Le délai de prescription pour ce type de délit est de trois mois (...) on a envie de dire : à quoi bon des articles de loi, s'ils peuvent tout simplement condamner tous ceux qu'ils veulent", a lancé, après l'audience, l'un de ses avocats, Kaloï Akhilgov, en jurant de faire appel.

Un tribunal de Moscou avait ordonné en janvier la fermeture temporaire de la boîte de nuit où Anastassia Ivleeva avait organisé la soirée avec des personnalités de l'industrie du spectacle plus ou moins dénudées.

Anastassia Ivleeva et plusieurs autres participants, dont la vedette de la pop, Philipp Kirkorov, ou encore la fille du mentor politique de Vladimir Poutine, Ksenia Sobtchak, avaient publiquement présenté des excuses.

14H01
Aide militaire

Le Danemark va augmenter son fonds d'aide militaire à l'Ukraine de 590 millions d'euros

Le gouvernement danois va augmenter son aide militaire à l'Ukraine de 4,4 milliards de couronnes (590 millions d'euros), pour un total de 64,8 milliards d'aides d'ici 2028, a annoncé jeudi son ministère de la défense.

"Depuis le début de la guerre, le Danemark est l'un des pays donateurs les plus actifs. Nous devons continuer ainsi, et c'est pourquoi je me réjouis qu'une large majorité des partis du Folketing (parlement danois, ndlr) nous soutienne en ajoutant 4,4 milliards supplémentaires" au fonds pour l'Ukraine, a déclaré le ministre de la Défense Troels Lund Poulsen, cité dans un communiqué.

Munitions d'artillerie, systèmes de missiles Harpoon, chars, drones et défense anti-aérienne font partie de l'aide militaire octroyée par le pays scandinave. Il finance ces donations à travers son fonds pour l'Ukraine, qui avec cette aide supplémentaire est évalué à 64,8 milliards de couronnes pour la période 2023-2028, précise le ministère sur son site.

Le Danemark, un des plus fidèles alliés de l'Ukraine, a conclu fin février un accord de sécurité de dix ans avec Kiev, dans la foulée d'accords similaires signés par Berlin, Londres et Paris. Il est le quatrième plus grand donateur d'aide militaire à ce pays depuis l'invasion russe, selon l'Institut Kiel pour l'économie mondiale, basé en Allemagne.

Cette annonce intervient au lendemain d'une loi promulguée par le président Joe Biden, après des mois de débats au Congrès américain, qui prévoit 61 milliards de dollars d'aide militaire et économique pour Kiev.

13H33
Mobilisation

Varsovie et Vilnius pourraient aider l'Ukraine à rapatrier les hommes mobilisables

La Pologne et la Lituanie se sont déclarées prêtes à aider Kiev à faire retourner en Ukraine les hommes expatriés en âge de combattre, aussitôt après la décision ukrainienne de ne plus leur offrir de services consulaires.

La Pologne compte sur son territoire des dizaines de milliers d'Ukrainiens en âge de servir, selon les chiffres des Nations unies.

Le gouvernement ukrainien a publié hier  un texte selon lequel Kiev ne délivrera plus de passeports à l'étranger aux hommes âgés de 18 à 60 ans, une nouvelle règle dont les contours restent peu clairs. Kiev cherche à mobiliser davantage de soldats face à l'armée russe. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a jugé injuste la situation des hommes expatriés quand leurs compatriotes meurent sur le front.

Ces déclarations ont été accueillies avec compréhension à Varsovie. "Cela ne m'étonne nullement que les autorités ukrainiennes fassent tout pour envoyer des soldats sur le front", a déclaré le ministre de la Défense polonais Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, à la télévision commerciale Polsat. "Nous suggérons depuis longtemps que nous pouvons aider la partie ukrainienne à assurer que les personnes soumises au service militaire obligatoire aillent en Ukraine", a indiqué Kosiniak-Kamysz."Tout est possible", a répondu le ministre à une question pour savoir si son pays répondrait positivement à une éventuelle demande de Kiev de transporter ces hommes mobilisables en Ukraine.

Son homologue lituanien Laurynas Kasciunas a déclaré que son pays pourrait suivre les pas de la Pologne. "Je pense que c'est la bonne solution", a déclaré Laurynas Kasciunas à la presse en faisant référence aux remarques du ministre polonais.
Selon lui, "l'Ukraine manque cruellement de réserves mobilisables [...]. Ce n'est pas juste pour les citoyens qui se battent pour leur pays". "Nous n'avons pas beaucoup de ces personnes en Lituanie. Mais nous en avons un petit nombre", a-t-il ajouté, sans fournir de statistiques détaillées.

Après l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022, des centaines de milliers d'Ukrainiens ont fui la guerre, la plupart passant par la Pologne. En février dernier, 952.104 réfugiés ukrainiens étaient enregistrés en Pologne, dont 16%, soit 152.656 personnes, étaient des hommes en âge de servir dans l'armée, selon l'agence des Nations unies pour les réfugiés.

De nombreux Ukrainiens se trouvaient en Pologne avant même le début de la guerre.
La Lituanie, selon son bureau des migrations, accueille plus de 74.000 citoyens ukrainiens, dont plus de la moitié s'y sont installés après l'invasion russe.

13H18
discours en Sorbonne

Macron appelle à un nouveau sursaut de l'Europe si elle ne veut pas "mourir"

"Notre Europe est mortelle, elle peut mourir." Emmanuel Macron a dressé, lors d'un discours solennel en Sorbonne, un portrait alarmiste exhortant à un sursaut des Vingt-Sept pour bâtir une "Europe puissance" et une défense "crédible".

Dans un contexte géopolitique alourdi par la guerre en Ukraine, il a annoncé qu'il inviterait les Européens à se doter d'un "concept stratégique" de "défense européenne crédible", évoquant au passage la possibilité pour elle de se doter d'un bouclier antimissiles.

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Il a aussi appelé l'Europe à renforcer son industrie de défense, et plaidé pour un "emprunt européen", sujet tabou notamment en Allemagne, pour investir dans l'armement en appliquant le principe de "préférence européenne".

Au final, c'est un paradoxe qu'a mis en avant Emmanuel Macron.
"Rarement l'Europe n'aura autant avancé" depuis sept ans malgré "une conjonction de crises", notamment la pandémie et l'invasion russe de l'Ukraine, a-t-il estimé. D'ailleurs, "plus personne n'ose tellement proposer des sorties, ni de l'Europe, ni de l'euro", s'est-il réjoui, dans un tacle à ses adversaires et notamment à l'extrême droite, qui domine les sondages en France pour les élections européennes de juin.

Selon lui, les "nationalismes" ne "proposent plus de sortir de l'immeuble, de l'abattre" mais ils "proposent de ne plus avoir de règles de copropriété, de ne plus investir, de ne plus payer le loyer". Ce qui, a-t-il insisté, finirait par tuer le projet européen.

13H12
Vaux mieux tard que jamais

Aide américaine : de l'espoir mais aussi de l'amertume parmi des soldats ukrainiens

"C'est bien mais plus tôt cela aurait été mieux" : Oleksiï, un militaire ukrainien, est soulagé que les États-Unis vont enfin reprendre les livraisons d'armes à l'Ukraine, mais il reste amer, car son pays a subi de lourdes pertes à cause des tergiversations américaines.
Le président Joe Biden a promulgué hier la loi, votée après six mois d'âpres débats, qui prévoit 61 milliards de dollars d'aide militaire et économique. Ces fonds sont essentiels, car l'armée ukrainienne, en manque d'hommes et de munitions, est en difficulté face aux forces russes qui seraient en train de préparer une nouvelle offensive d'ampleur. Les autorités prédisent une dégradation sur le front potentiellement dès la mi-mai.
Si Joe Biden a promis la reprise quasi-immédiate des livraisons d'armes, les six mois d'attente ont coûté cher à l'Ukraine, dont les rangs et les entrepôts sont épuisés après deux années à combattre l'invasion russe.

Depuis fin 2023, les forces russes ont réussi à prendre la ville forteresse d'Avdiïvka dans l'est et plusieurs villages à proximité. Ils sont aussi à l'initiative plus au nord, autour de la cité clé de Tchassiv Iar, et bombardent tout le pays, détruisant l'infrastructure énergétique ukrainienne.

Voir Ukraine : la chute d'Avdiivka, coup fatal à l'armée ukrainienne ?

"On n'aurait pas eu de telles pertes d'hommes et de territoires" si les États-Unis n'avaient pas tant trainé, dit Oleksiï, un militaire de 38 ans interrogé par l'AFP dans l'Est ukrainien.
Si les forces ukrainiennes ont dû céder du terrain c'est notamment parce qu'elles n'avaient plus assez de munitions pour leurs canons, alors qu'elles sont pilonnées par l'artillerie adverse.

Les Russes "nous submergent, nous repoussent, détruisent nos positions, nous reculons. Et puis ils arrivent. L'infanterie, ça ne peut rien faire contre l'artillerie", explique-t-il.
Maksym, un soldat de 24 ans, posté dans la même zone, espère que l'arrivée de l'aide américaine pourra "changer" le cours de la guerre. "Je ne m'emballe pas mais c'est déjà quelque chose", dit le jeune homme.

Il note que le plus urgent, selon lui, est que les canons ukrainiens puissent de nouveaux tirer sur les Russes et couvrir les soldats tenant les lignes défensives. "Munitions et artillerie. L'artillerie économise le sang de l'infanterie", relève Maksym.
Iouri, un militaire de 30 ans, espère pour sa part la livraison d'armements de "gros calibre" qu'il appelle des "bonbons". "Nous sommes sur la défensive. Il n'y a pas de quoi lancer un assaut", explique-t-il, "la défense est pour l'instant ce qui est de plus important".
"Quand on aura des munitions, alors là, on pourra" contre-attaquer, espère néanmoins Iouri.

L'unité d'Oleksiï a, selon lui, sur sa liste "des blindés, l'artillerie et des obus de longue portée et de gros calibre. C'est là où les Russes ont un avantage".
"Nous sommes très dépendants" de ce type d'armements, admet-il. "Les obus d'artillerie nous permettent de les tenir à distance ne serait-ce que pour défendre nos territoires".
Et obtenir de nouveaux véhicules blindés est d'une importance cruciale pour les rotations de troupes, et les évacuations de blessés ou de morts. "C'est impossible (de le faire) avec une voiture ordinaire", note le militaire.

12h27
attaque

Sept morts dans des attaques russes et ukrainiennes

Sept personnes ont été tuées en Ukraine dans des bombardements menés par les deux camps, y compris dans les territoires du pays occupés par Moscou, ont annoncé leurs autorités respectives.

"Les Russes continuent de bombarder la région de Donetsk toute la journée: trois nouvelles personnes ont été tuées", a déploré sur Telegram le gouverneur régional, Vadim Filachkine.

La région orientale de Donetsk, dont Moscou revendique l'annexion, fait partie des zones où les combats sont particulièrement féroces, l'armée russe y étant à l'offensive, notamment en direction de Tchassiv Iar.

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12h17
Condamnation pour collaboration avec l'ennemi

un couple condamné à 15 ans de prison pour avoir aidé la Russie à frapper un hôpital

Les services de sécurité ukrainiens ont affirmé jeudi qu'un couple avait été condamné à 15 ans de prison pour avoir transmis à la Russie des informations lui ayant permis d'attaquer un hôpital.

Les procureurs du pays ont ouvert des milliers de procédures concernant des suspicions de collaboration avec les forces russes depuis le début de l'invasion en février 2022.
Le couple condamné est accusé d'avoir donné des informations sur les positions de l'armée ukrainienne et sur la localisation de lieux où sont soignés des soldats blessés, selon un communiqué des services de sécurité ukrainiens (SBU).

Grâce à cela, "les occupants ont bombardé un hôpital local" dans la ville méridionale de Kherson, d'après le SBU. Cet homme et sa femme auraient été recrutés par les services de sécurité russes (FSB) après avoir répondu à une annonce sur l'application Telegram offrant de l'argent contre des renseignements sur l'armée ukrainienne.

Les renseignements ukrainiens ont aussi annoncé l'arrestation d'un ancien combattant de l'armée accusé de collaborer avec les services de sécurité russes (FSB) pour faciliter les bombardements dans la région frontalière de Kharkiv, cible privilégiée des bombardements menés par Moscou. "Le SBU a arrêté une 'taupe' du FSB qui corrigeait (les coordonnées) des frappes de missiles dans la région de Kharkiv", a indiqué dans un communiqué ce service, précisant que l'homme était un réserviste et ancien combattant des forces armées ukrainiennes. 

Selon la même source, l'individu a été arrêté alors qu'il tentait de rejoindre une zone sous contrôle russe dans le district de Koupiansk, une partie de la région de Kharkiv qui fait l'objet de combats acharnés. Le SBU indique que ce suspect, qui risque désormais huit ans de prison, envoyait à ses contacts russes la géolocalisation d'"infrastructures civiles de l'une des villes situées sur le front". Il aurait été encouragé à travailler pour le FSB par ses parents qui vivent en zone occupée par l'armée russe.

10H31
ATACMS

Le Kremlin minimise l'importance des missiles américains ATACMS

Le Kremlin affirme que les livraisons de missiles américains ATACMS à l'Ukraine ne changeront rien au conflit, au lendemain de l'annonce par Washington de l'envoi de ces armes de longue portée.

Tests de lancement de missiles ATACMS, Army Tactical Missile System, à la rampe de lancement de White Sands, Nouveau Mexique, le 14 décembre 2021.

Tests de lancement de missiles ATACMS, Army Tactical Missile System, à la rampe de lancement de White Sands, Nouveau Mexique, le 14 décembre 2021. 

© John Hamilton/U.S. Army via AP

"Les États-Unis sont directement impliqués dans ce conflit, ils ont emprunté un chemin visant à augmenter la portée des systèmes d'armement", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Selon lui, pourtant, "cela ne pourra pas changer l'issue de l'opération militaire spéciale", euphémisme utilisé par le Kremlin pour désigner l'assaut russe lancé il y a plus de deux ans contre l'Ukraine.

Le département d'État américain a annoncé hier que les États-Unis avaient envoyé à l'Ukraine en février "à la demande directe du président" Joe Biden des missiles ATACMS à l'Ukraine.

Ceux envoyés récemment à l'armée ukrainienne sont d'une portée accrue, pouvant aller jusqu'à 300 km. Ils répondent à une revendication de longue date de l'Ukraine, afin qu'elle puisse frapper loin derrière la ligne de front les voies d'approvisionnements russes, les entrepôts ou encore les QG militaires.

10H01
Crise et hausse des impôts

La Russie fera bientôt face à "un déficit de cadres", reconnaît Poutine

La Russie va faire face à "un déficit de cadres" dans les prochaines années, a reconnu Vladimir Poutine, après le départ à l'étranger de centaines de milliers de Russes depuis le début du conflit en Ukraine début 2022. "Selon les experts, la Russie connaîtra un déficit de cadres et de qualifications dans les années à venir", a admis le président russe dans un discours face aux représentants du patronat. "Et ce déficit ne pourra certainement pas être comblé mécaniquement, par (...) l'importation de main-d'oeuvre peu qualifiée de l'étranger", a-t-il poursuivi.

Le maître du Kremlin a souligné que l'immigration, traditionnel levier de Moscou pour compenser ses manques de travailleurs, "ne résoudra pas le problème". "Nous avons besoin d'autres approches", a-t-il exhorté face aux industriels russes et des membres du gouvernement. Le dirigeant russe n'a pas listé les secteurs concernés, mais ses propos interviennent alors que la Russie est confrontée à de nombreuses pénuries de main d'oeuvre, également parmi les emplois peu qualifiés, après le départ de centaines de milliers de Russes à l'étranger ou sur le front depuis février 2022.

Face à ce problème, le gouvernement a déjà fixé des objectifs de mise en place de formations au sein des établissements scolaires et universitaires visant à combler ces manques au sein de la population russe.

Vladimir Poutine a également confirmé que le gouvernement planchait sur une évolution des tranches d'impôts sur le revenu dans le pays, une réforme attendue comme un marqueur socio-économique du début de son cinquième mandat au Kremlin.

En Russie, l'impôt sur le revenu est historiquement fixé à 13%, malgré la mise en place en 2021 d'une deuxième tranche à 15% pour les revenus élevés, en pleine pandémie de Covid.
Une hausse des impôts notamment pour la classe moyenne aurait pour but pour l'État d'augmenter ses rentrées fiscales et ainsi plus facilement soutenir son effort de guerre en Ukraine, l'explosion des dépenses militaires ayant fait bondir le budget fédéral.
"La modernisation du système fiscal devrait assurer une répartition plus équitable de la charge fiscale", a de son côté fait valoir Vladimir Poutine jeudi, estimant que cela "stimulerait" les investissements, en pleine réorganisation de l'économie nationale.

08h39
expatriation

Varsovie pourrait aider l'Ukraine à rapatrier les hommes mobilisables

Le ministre polonais de la Défense a déclaré que son pays était prêt à aider Kiev à faire retourner en Ukraine les hommes expatriés en âge de combattre, aussitôt après la décision ukrainienne de ne plus leur offrir de services consulaires.

Le gouvernement ukrainien a publié un texte selon lequel Kiev ne délivrera plus de passeports à l'étranger aux hommes âgés de 18 à 60 ans, une nouvelle règle dont les contours précis restent peu clairs.

Kiev cherche à mobiliser davantage de soldats face à l'armée russe. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a jugé injuste la situation des hommes expatriés quand leurs compatriotes meurent sur le front.

Dmytro Kouleba
Dmytro Kouleba, le ministre des Affaires étrangères ukrainien, lors du sommet à Antalya, le 10 mars dernier, avec Serguei Lavrov et Recep Erdogan.
© Associated Press

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avec agences