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Élections en Suisse : premières projections, la droite populiste de l'UDC en tête devant le PS

La population suisse s'est rendue aux urnes aujourd'hui pour renouveler, comme tous les quatre ans, leur Assemblée fédérale, composée de deux chambres. Suite au dépouillement, une première projection donne la droite populiste, l'UDC, anti-immigration et anti-UE, en tête. 

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Le petit pays alpin, qui compte quelque 8,8 millions d'habitants, renouvelle ses 200 députés du Conseil national (chambre basse) au scrutin proportionnel, et ses 46 sénateurs du Conseil des Etats (chambre haute) au scrutin majoritaire.

Parlement suisse
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17H30
Les projections de la RTS

Les premières projections donnent l'UDC en tête

Ce soir, les premières projections de la Radio Télévision Suisse, la chaîne francophone suisse, donnent l'UDC en tête avec 61 sièges au Conseil national.

"C'est une grande satisfaction", a réagi la vice-présidente de l'Union démocratique du centre(UDC), Céline Amaudruz, sur le plateau de la télévision suisse publique RTS.

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16h00
61 sièges sur 200 pour l'UDC

Nouvelles projections - 16h00 TU

hémicycle
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14h00
Premières projections

La droite populiste de l'UDC en tête avec 29%

suisse proj 2
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La droite populiste suisse arrive largement en tête dimanche aux élections législatives, renforçant sa place de première formation politique du pays, à près de 29% des voix, selon la première projection de l'institut gfs.bern.

L'UDC devance ainsi de loin les socialistes, deuxième parti à la chambre basse du Parlement, qui obtiendraient un peu plus de 17% des voix, tandis que les deux partis écologistes enregistrent des reculs, selon la première projection nationale de l'institut gfs.bern pour le compte du groupe audiovisuel public suisse SSR.

12h00
A voté !

Les derniers bureaux de vote ont fermé à 10h00 GMT

Les derniers bureaux de vote ont fermé à 12H00 (10H00GMT) mais l'immense majorité des Suisses votent par correspondance, même si certains électeurs sont venus déposer leurs bulletins dans les urnes.

"C'était trop tard pour envoyer par la Poste mais vu que c'était important, je me suis dit j'allais encore venir aujourd'hui je pense", a déclaré à l'AFP Mélanie Salamin, qui a voté à Berne.

"Je me disais que c'était un bon exemple pour les enfants (de venir au bureau de vote) et que c'était plus tangible que l'enveloppe que l'on envoie par la Poste", a souligné Muriel Meister, qui habite également dans la capitale suisse.

Une première projection nationale des résultats en pourcentages est attendue à 16h00 (14H00 GMT).

 

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10H00
1/4 d'étrangers

La Suisse en chiffre

La Suisse est l'un des pays qui compte la plus forte proportion d'étrangers (25%) sur son territoire.

Les Italiens formaient toujours fin 2022 la population étrangère la plus importante avec 335.755 résidents à titre permanent. Ils étaient suivis des Allemands (317.544 personnes), des Portugais (257.829 personnes) et des Français (157.769 personnes).

En raison de la forte augmentation de la demande sur le marché du travail, l'immigration nette dans la population étrangère résidant de manière permanente dans le pays a encore augmenté l'an dernier de 14,8% par rapport à 2021. La très grande majorité de ces personnes étaient en provenance de l'Union européenne ou de l'AELE (Islande, Liechtenstein et Norvège).

La neutralité

Depuis 1815, la Suisse est reconnue officiellement comme un pays neutre par la communauté internationale. 

En vertu du droit de la neutralité, la Suisse ne peut participer à une guerre opposant d'autres États. Elle ne doit pas non plus favoriser des parties belligérantes sur le plan militaire, que ce soit sous la forme de troupes, d'armements ou de la mise à disposition de son propre territoire.

Une position qui a valu des critiques à la Suisse, après l'invasion de l'Ukraine.

Le droit de la neutralité ne l'empêche toutefois pas de soutenir une opération militaire décidée par le Conseil de sécurité de l'ONU, ni d'adopter des sanctions internationales.

La Suisse a adopté les mêmes sanctions économiques contre Moscou que l'UE.

Cette neutralité de la Suisse est "librement choisie, permanente et armée". Le pays dispose donc d'une armée de milice, les hommes étant obligés d'accomplir leur service militaire et d'effectuer par la suite, pendant plusieurs années, des "cours de répétition" qui durent plusieurs semaines par an.

Compromis

La Confédération, les cantons et les communes fonctionnent - au niveau du pouvoir exécutif - selon les principes de la collégialité et du consensus. 

Au niveau fédéral, toutes les décisions émanent ainsi du Conseil fédéral dans son ensemble et engagent ses sept membres, qui représentent les principaux partis. Ainsi, il n'est pas inhabituel de voir un ministre issu de la droite défendre un projet de loi émanant de la gauche, et inversement.

A tour de rôle, l'un des ministres assume le rôle de président de la Confédération pour un an.

Le "Röstigraben"

Plus de 60% de la population suisse utilise l'allemand. Le français, l'italien et le romanche - langue rhéto-romane à racines latines - sont les trois autres langues officielles.

La traduction française littérale du "Röstigraben" est le "fossé de rösti" - le rösti étant des galettes de pommes de terre, typiques de la Suisse alémanique - mais les Suisses préfèrent parler de "barrière de rösti" ou "rideau de rösti". 

Ce terme ne désigne pas un différend culinaire, mais une barrière culturelle entre la région romande, francophone, et la région alémanique, germanophone.

Ces différences culturelles et de mentalités se manifestent en particulier lors des votations fédérales, les Romands ayant la réputation d'être plus ouverts, notamment sur la question européenne, l'immigration ou le rôle de l’État.

Petit pays, grandes entreprises 

La Suisse est un petit pays niché au cœur de l'Europe, mais elle ne fait pas partie de l'Union européenne. Elle fait toutefois partie de la zone européenne de libre circulation Schengen.

Le PIB par habitant de la Suisse est l'un des plus élevés au monde, le pays arrivant régulièrement en 3e ou 4e place du classement mondial.

Très diversifiée, son économie s'appuie sur une puissante industrie pharmaceutique mais aussi sur la fabrication de machines et de montres de luxe ainsi que sur un important secteur bancaire et d'assurances.

Fortement tournée vers l'exportation, elle profite largement de la mondialisation. Elle abrite sur son sol de nombreuses grandes entreprises comme Nestlé, Roche, Novartis, ABB et Swiss Re et possède l'une des densités de sièges de multinationales les plus élevées au monde, grâce à sa fiscalité avantageuse. De nombreuses entreprises de négoce des matières premières s'y sont implantées à l'instar de Glencore. Google y a aussi installé son centre européen d'ingénierie.

 

9h00
Ce qui peut changer

Conseil des États sortant et Conseil national sortant

suisse

Le Conseil des Etats (chambre haute) est composé de 46 membres élus par le peuple, au scrutin majoritaire cette fois. Indépendamment du nombre de ses habitants, chaque canton y délègue deux représentants, à l'exception des six demi-cantons qui n'ont qu'un seul siège.

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suisse

Le Conseil national (chambre basse), formé de 200 députés élus à la proportionnelle, représente la population. Le nombre de députés d'un canton dépend de la population de ce dernier.

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6h00
L'UDC au front

La droite populiste victorieuse ?

La droite populiste suisse, anti-immigration et anti-UE, devrait remporter les élections législatives dimanche, dans un contexte de crise migratoire européenne et de montée des craintes liées aux risques d'attentats en Europe, selon les sondages.

Les bureaux de vote n'ouvrent que pendant deux ou trois heures le matin car l'immense majorité des Suisses votent par correspondance. Une première projection des résultats en pourcentages est attendue à 16h00 (14H00 GMT).

Le petit pays alpin, qui compte quelque 8,8 millions d'habitants, renouvelle ses 200 députés du Conseil national (chambre basse) au scrutin proportionnel, et ses 46 sénateurs du Conseil des Etats (chambre haute) au scrutin majoritaire.

La composition de la chambre haute - sous contrôle de la droite libérale et du centre - ne varie guère au fil des élections. A la chambre basse, le parti de droite dure UDC (Union démocratique du centre) devrait, selon les sondages, consolider sa place de première force politique au détriment des libéraux-radicaux (PLR), tandis que les Verts devraient céder du terrain au profit des socialistes (PS).

Ces élections interviennent après deux récents attentats islamistes en Europe, d'abord à Arras, en France, puis à Bruxelles. 

Selon Sean Müller, professeur à l'Institut d'études politiques de l'Université de Lausanne, ces événements ne devraient pas avoir un impact majeur sur les élections car beaucoup de Suisses ont déjà voté ou savent très bien pour qui voter. 

"Je ne pense pas non plus que beaucoup des indécis ou de ceux qui n'avaient pas l'intention de voter voteront UDC ou PLR à cause de ces attaques, car comme pays neutre, on se considère quand-même à l'abri du terrorisme", dit-il à l'AFP.

Se rapprocher des 30% 

L'UDC a d'ailleurs fait campagne autour de la défense de la "neutralité stricte" de la Suisse, qui ne fait pas partie de l'Union européenne, critiquant vivement l'alignement de Berne sur les sanctions prises par l'UE après l'invasion russe en Ukraine.

Mais le parti a axé sa campagne autour de son thème de prédilection, la lutte contre "l'immigration de masse" des étrangers, qu'il accuse d'être à l'origine de nombreux problèmes, tels que la criminalité, l'explosion des coûts sociaux ou encore la hausse de la consommation d'électricité.

Le discours de l'UDC - premier parti depuis 1999 - continue de séduire, même si les Suisses restent parmi les plus riches au monde, avec un taux de chômage d'environ 2% et un PIB par habitant très élevé, alors que les milieux économiques font état d'une pénurie de main d'oeuvre. 

"Il est vrai qu'il y a quatre ans, nous avons enregistré un recul", mais "nous voulons récupérer 100.000 électeurs, pour nous rapprocher des 30%", un seuil jamais franchi, a confié à l'AFP le président de l'UDC Marco Chiesa dans un récent entretien.

Mais les slogans du parti, contre les migrants mais aussi contre notamment "la folie +woke+", sont de plus en plus critiqués : il lui est reproché de flirter avec l'extrême-droite et la Commission fédérale contre le racisme a taxé sa campagne électorale sur les réseaux sociaux de "xénophobe".

Ces critiques n'effraient pas l'UDC.

"Les drag-queens, les antifas et les activistes du climat vont tous aller voter ! Dans les urnes, ils pourraient ruiner la Suisse et notre société. Nous ne les laisserons pas faire!" a lancé la section Jeunes UDC, cette semaine.

De l'autre côté de l'échiquier, les Verts et Vert'libéraux ne devraient pas réitérer leur poussée électorale de 2019, mais reculer. 

Le climat reste une des principales préoccupations des Suisses mais la pandémie de Covid-19 a mis un coup d'arrêt à la vague verte.

Le pouvoir d'achat, impacté par l'inflation mais surtout par l'envolée des cotisations d'assurance maladie, a également volé la vedette au climat pendant la campagne. Les socialistes espèrent capitaliser des points sur ces questions sociales, réclamant notamment une réforme de l'assurance maladie pour indexer les cotisations sur les revenus.

Mais une fois de plus, le grand vainqueur des élections devrait être le parti des abstentionnistes, qui avoisine les 45%.

Les parlementaires désigneront ensuite le 13 décembre les sept membres du Conseil fédéral (gouvernement), au sein duquel les quatre premiers partis se partagent les sept portefeuilles ministériels. Les Verts ont peu de chances d'y obtenir leur premier siège au vu des sondages.

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