Des rafales de tirs résonnent dans le centre de Goma. La grande ville de l’est de la République démocratique du Congo est assiégée par des troupes rwandaises et les combattants du groupe armé antigouvernemental M23. Les horaires sont indiquées en TU.
Une colonne de rebelles congolais du M23 est vue en train de courir sur la route entre Goma et Rushuru alors qu'ils recherchent les FDLR (Force démocratique de libération du Rwanda) qui reviennent d'une incursion au Rwanda.
Le Rwanda a indiqué, dimanche soir, se placer dans une "posture défensive durable" au vu de l'évolution des combats dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), quelques heures après que l'ONU l'appelé expressément à se retirer de cette région.
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"Ces combats près de la frontière rwandaise continuent de présenter une menace sérieuse à la sécurité du Rwanda et à son intégrité territoriale, et requièrent une posture défensive durable du Rwanda", a déclaré le ministère rwandais des Affaires étrangères dans un communiqué.
D'intenses rafales de tirs résonnent dimanche soir dans le centre de Goma, grande ville de l'est de la République démocratique du Congo assiégée par des troupes rwandaises et les combattants du groupe armé antigouvernemental M23, selon des journalistes de l'AFP.
De fortes détonations ont commencé à retentir à la nuit tombée dans la capitale de la province du Nord-Kivu, qui abrite un million d'habitants et presque autant de déplacés.
Les relations RDC-Rwanda sont historiquement complexes. Décryptage avec Christophe Rigaud, journaliste, fondateur et directeur du site d'information "Afrikarabia.com", consacré à l'actualité en RDC.
Les États-Unis "condamnent" l'offensive du Rwanda et du groupe armé M23 dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a déclaré dimanche leur représentante à l'ONU, prévenant que Washington utiliserait "tous les outils" disponibles contre ceux qui alimentent le conflit.
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"Nous condamnons dans les termes les plus forts les hostilités du Rwanda et du M23 à Goma et les attaques contre Sake", non loin, a déclaré Dorothy Shea, ambassadrice par intérim, lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.
La ministre congolaise des Affaires étrangères a demandé, dimanche, au Conseil de sécurité de l'ONU d'imposer des sanctions politiques et économiques contre le Rwanda, accusé de soutenir le conflit dans l'est de la République démocratique du Congo.
La ministre d'État de la République démocratique du Congo, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de la Francophonie, Thérèse Kayikwamba Wagner, s'exprime lors d'une réunion du Conseil de sécurité au siège des Nations unies, dimanche 26 janvier 2025.
"Le Conseil de sécurité doit imposer des sanctions ciblées incluant le gel des avoirs et l'interdiction de voyager, non seulement contre les membres identifiés de la chaîne de commandement des forces armées rwandaises, mais aussi contre les décideurs politiques responsables de cette agression", a déclaré Thérèse Kayikwamba Wagner, réclamant également un "embargo total sur les exportations de tous les minerais étiquetés comme rwandais, en particulier le coltan et l'or".
La ministre congolaise des Affaires étrangères a accusé dimanche à l'ONU le Rwanda d'avoir fait passer de nouvelles troupes à l'est de la République démocratique du Congo (RDC), une "déclaration de guerre".
C'est une agression frontale, une déclaration de guerre qui ne se cache plus derrière des artifices diplomatiques.
"Alors que je me tiens devant vous, une attaque d'une gravité inouïe se déroule sous les yeux du monde. De nouvelles troupes rwandaises ont franchi les bornes 12 et 13 du poste frontalier séparant Goma (en RDC) de Gisenyi (au Rwanda), pénétrant sur notre territoire en plein jour dans une violation ouverte et délibérée de notre souveraineté nationale. C'est une agression frontale, une déclaration de guerre qui ne se cache plus derrière des artifices diplomatiques", a déclaré Thérèse Kayikwamba Wagner lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.
Un drone de l'armée rwandaise a ouvert le feu dimanche à environ six kilomètres de Goma, ville de l'est de la RDC menacée par une grande offensive du groupe armé antigouvernemental M23 soutenu par Kigali, selon des sources sécuritaires et onusiennes à l'AFP.
Des personnes déplacées par les combats avec les rebelles du M23 se dirigent vers le centre de Goma, en République démocratique du Congo, dimanche 26 janvier 2025.
"Un drone TB2 de l'armée rwandaise a effectué une frappe sur une de nos positions à Kibati", à environ 6 km au nord de Goma, a précisé une source sécuritaire proche de l'armée congolaise. Selon plusieurs sources au sein la mission de l'ONU en RDC (Monusco), "au moins deux paramilitaires" ont été gravement blessés dans les tirs.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé, dimanche, les forces rwandaises à se retirer du territoire de la République démocratique du Congo (RDC) et à cesser leur soutien au groupe antigouvernemental M23 engagé dans des combats contre l'armée congolaise dans l'est.
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Antonio Guterres, qui n'avait jusqu'à présent pas aussi clairement dénoncé Kigali, est "profondément préoccupé par l'escalade de la violence" et appelle "les Forces rwandaises de défense à cesser de soutenir le M23 et à se retirer du territoire de la RDC", selon un communiqué de son porte-parole.
Le chef de la diplomatie britannique David Lammy s'est dit "profondément préoccupé" par les combats entre l'armée congolaise et le groupe antigouvernemental du M23, soutenu par le Rwanda et son armée, dans l'est de la République démocratique du Congo.
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"Profondément préoccupée par les attaques sur Goma, qui ont entraîné des déplacements massifs de civils et des pertes humaines (...)", a-t-il écrit sur le réseaux social X, dimanche. "J'ai parlé à Paul Kagame et j'ai appelé à la désescalade, soulignant la nécessité pour le Rwanda et la RDC de retourner d'urgence à la table des négociations", a-t-il ajouté.
Le drame de Goma et des Kivu a commencé en 1994, à la fin du génocide des Tutsi rwandais, quand la ville puis la région ont été submergées de réfugiés hutu. Parmi eux se trouvaient des auteurs du génocide, dont certains sont encore dans des groupes armés actifs dans l'est de la RDC.
Des villageois de Drodro, dans le nord-est du Congo, se tiennent à côté d'une fosse commune dans laquelle sont enterrées 32 victimes d'un massacre, sur cette photo d'archive du jeudi 10 avril 2003. Se remettant de cinq années d'un conflit qui a fait plus de victimes que tout autre conflit depuis la Seconde Guerre mondiale, les Congolais entrevoient une lueur d'espoir de justice avec l'ouverture par la Cour pénale internationale d'une enquête sur des atrocités qui pourraient aller des massacres ethniques au cannibalisme.
Dans le sillage du génocide, la RDC a connu deux guerres régionales, entre 1996 et 2003, durant lesquelles Goma a été aux premières loges, subissant combats et occupations. Les groupes armés, locaux ou d'inspiration étrangère, ont pullulé. Une économie de violence et de prédation s'est installée.
Ajoutant au chaos, Goma a connu deux éruptions du volcan Nyiragongo tout proche, l'une en 2002, qui l'a touchée jusqu'au coeur, l'autre en 2021.
Malgré tout, la ville au sol volcanique et sombre, au climat tempéré par rapport au reste du pays, est parmi les plus dynamiques de la RDC. Et paradoxalement, elle vit en partie de la présence du personnel humanitaire et de l'ONU déployé en masse dans la région pour venir en aide aux victimes des violences.
Le Rwanda a "évacué" son dernier diplomate à Kinshasa, vendredi, qui a annoncé un retrait similaire sur fond d'intensification des combats dans la région frontalière de Goma, dans l'est de la RDC, a déclaré dimanche à l'AFP le chef de la diplomatie rwandaise.
D'intenses combats ont repris dimanche aux portes de la capitale provinciale du Nord-Kivu, entre l'armée congolaise et le groupe antigouvernemental du M23, soutenu par le Rwanda.
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"Nous avons évacué vendredi, via Brazzaville, notre dernier diplomate, qui subissait des menaces régulières de responsables congolais", a déclaré par écrit à l'AFP le ministre des Affaires étrangères Olivier Nduhungirehe.
"C'était avant cette soi-disant note verbale, qui a été postée sur les réseaux sociaux, au lieu d'être envoyée à notre ambassade à Kinshasa", a-t-il ajouté.
Calée entre le lac Kivu au sud, la frontière rwandaise à l'est, les volcans et le parc des Virunga au nord, Goma, grande ville de la façade orientale de la RDC, est au coeur des richesses et des drames de l'immense pays d'Afrique centrale.
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La région est très fertile, produisant légumes, café, fromages... Emblèmes de la ville, les "tshukudus", grandes trottinettes de bois qui ont survécu à l'invasion des motos, dévalent les pentes, chargées de matériaux ou produits des champs.
Des habitants traversent en bateau le lac Kivu en direction de la province du Sud-Kivu, au port de Kituku à Goma, dans l'est du Congo, le vendredi 28 mai 2021. Des dizaines de milliers de personnes fuient la ville de Goma, dans l'est du Congo, craignant une nouvelle éruption volcanique du mont Nyiragongo, qui a craché de la lave près de la ville la semaine dernière.
Elle a un grand potentiel touristique, avec ses lacs, ses volcans et ses gorilles de montagne, principale attraction du parc national des Virunga. Le Nord-Kivu et les provinces voisines sont aussi riches en minerais de toutes sortes, qui attisent de nombreuses convoitises.
Le Conseil de Sécurité de l'ONU se réunira en urgence ce dimanche au sujet de l'intensification des combats dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) entre l'armée et le M23 soutenu par le M23.
Selon le média TOP CONGO FM, elle devrait avoir lieu à New-York ce 26 janvier, à 10h (16h heure de Kinshasa).
Le président français Emmanuel Macron appelle à la "fin immédiate de l'offensive du M23 et des forces rwandaises ainsi qu'au retrait de ces dernières du territoire congolais", lors d'entretiens téléphoniques avec les dirigeants de République démocratique du Congo et du Rwanda, a annoncé l'Elysée.
"Le chef de l’Etat a exprimé sa très vive préoccupation quant à la situation dans le Nord Kivu, notamment autour de Goma et quant aux violations de l'intégrité territoriale de la RDC", dans un échange séparé avec Félix Tshisekedi, président de la RDC, et Paul Kagame, son homologue rwandais, alors que les combats s'intensifient dans l'est de la RDC.
"Le président de la République a appelé à la reprise du dialogue au plus vite et a dit sa détermination à appuyer les efforts de paix", ajoute l'Elysée.
Le chef de l'Etat français a rappelé par ailleurs à ses homologues que "tout devait être fait pour la protection des populations civiles et le respect de la souveraineté congolaise".
