Direct terminé le 12 septembre 2023 à 20H30
Direct démarré le 12 septembre 2023 à 05H00

Guerre en Ukraine : Kim en Russie pour une éventuelle livraison d'armes à Poutine

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un est arrivé en Russie pour une rencontre avec le président russe Vladimir Poutine qui pourrait, selon Washington, déboucher sur un accord de vente d'armes pour soutenir l'offensive russe en Ukraine. Les deux chefs d'État devraient se retrouver dans les prochains jours quelque part dans l'Extrême-Orient russe. 
 

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Kim Jong Un fait une étape à Khassan avant de continuer sa route dans son train blindé pour rencontrer Vladimir Poutine. Il est accueilli par le ministre de l'Ecologie et des ressources naturelles, à droite au 1er rang, Alexander Kozlov. 12 septembre 2023

Kim Jong Un fait une étape à Khassan avant de continuer sa route dans son train blindé pour rencontrer Vladimir Poutine. Il est accueilli par le ministre de l'Ecologie et des ressources naturelles, à droite au 1er rang, Alexander Kozlov. 12 septembre 2023.

© Russian Ministry of Natural Resources and Ecology telegram channel via AP
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16H17
"Déferlement" de volaille étrangère

Inquiétude en France face à l'augmentation des importations de poulet ukrainien

Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau affirme qu'il ne veut pas "envoyer de signaux hostiles à l'Ukraine" alors que les professionnels français de la volaille le pressent d'intervenir contre le "déferlement" de poulets ukrainiens sur le marché français.

En solidarité avec le pays en guerre avec la Russie, l'Union européenne a suspendu les droits de douane avec l'Ukraine, rendant les poulets que le pays continue à produire encore plus compétitifs.

Selon l'interprofession française de la volaille Anvol, les volumes de viande de poulet arrivant directement d'Ukraine en France ont augmenté de 75% sur six mois.

Aujourd'hui, au premier jour du salon des productions animales (Space) à Rennes, le président de l'Anvol et éleveur Jean-Michel Schaeffer a appelé le ministre Marc Fesneau à activer un mécanisme européen, une clause de sauvegarde, pour empêcher la poursuite de ces importations "à droit nul et sans limite de volume".

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"On est tous solidaires du peuple ukrainien", a-t-il ajouté. Toutefois, selon l'Anvol, la suspension des droits de douane déstabilise la production européenne et profite avant tout "à un seul et même groupe industriel" actif en Ukraine, MHP, "coté en bourse à Londres et dont le siège est basé à Chypre".

"Je ne veux pas envoyer de signaux hostiles à l'Ukraine", a répondu Marc Fesneau, affirmant que l'activation de la clause de sauvegarde pourrait être assimilée à un "acte d'hostilité". "Avant de prendre une position définitive", il a aussi dit vouloir établir dans quelle mesure la suspension des droits de douane "déstabilise ou pas le marché".

Un poulet sur deux consommé en France est importé, "le fait ne date pas de la guerre en Ukraine", a-t-il poursuivi, notant que la hausse des importations était aussi due à la baisse de l'offre française du fait de l'épizootie de grippe aviaire qui a contraint d'abattre des volailles et de laisser des élevages vides pendant une période prolongée.

15H35
Défenses

La Roumanie construit des abris antiaériens à la frontière avec l'Ukraine

La Roumanie, membre de l'Otan, a commencé la construction d'abris antiaériens dans la région du sud-est frontalière avec l'Ukraine, où des débris de drone ont été découverts la semaine dernière.

Le ministre de la Défense roumain Angel Tilvar, 3ème à gauche sur la photo, se rend près d'un village sur le delta du Danube, proche de la frontière ukrainienne après que des morceaux d'un drone supposé russe y aient été trouvés. 6 septembre 2023. 

Le ministre de la Défense roumain Angel Tilvar, 3ème à gauche sur la photo, se rend près d'un village sur le delta du Danube, proche de la frontière ukrainienne après que des morceaux d'un drone supposé russe y aient été trouvés. 6 septembre 2023. 

© Ministère de la Défense roumain via AP

Le pays d'Europe orientale a décidé de renforcer les mesures de sécurité à la suite des attaques russes répétées contre les ports et les infrastructures ukrainiens du Danube.

L'armée roumaine a débuté les travaux pour bâtir deux abris en béton afin de "protéger la population" dans la localité de Plauru, en face du port ukrainien d'Izmaïl, a écrit le ministère de la Défense dans un communiqué. Ils feront 9,6 m de long pour une largeur de 2 m et une hauteur de 1,5 m à l'intérieur.

Un détachement d'environ 50 soldats a été déployé pour accomplir cette tâche, selon la même source. "Une fois prêts, ils seront remis aux autorités locales".
C'est là que des soldats ont trouvé samedi des fragments de drone "similaires à ceux utilisés par l'armée russe".

Dans la foulée, le président roumain Klaus Iohannis a protesté auprès de Moscou, condamnant "fortement une violation de l'espace aérien qui constitue une menace pour les citoyens roumains" vivant dans cette région.

Il s'est aussi entretenu avec le Secrétaire général de l'Otan. "Rien n'indique qu'il y a eu intention de frapper l'Otan, mais les attaques sont déstabilisantes", a réagi Jens Stoltenberg sur le réseau X (ex-Twitter).

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Désormais, les habitants de la région seront alertés par une alarme de leur téléphone "en cas de risque de chute d'éléments liés au conflit".

Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022, l'Otan s'efforce d'éviter que la guerre ne s'étende à ses pays membres.

Conformément à l'article 5 du traité fondateur de l'Otan, toute attaque contre l'un des pays membres est censée entraîner une riposte collective de l'organisation, ce qui présente le risque d'être entraîné dans une guerre contre la Russie, puissance nucléaire.

14H43
Assemblée général de l'ONU

Biden évoquera les "menaces" sécuritaires à l'Assemblée générale de l'ONU

La question de l'invasion de l'Ukraine par la Russie devrait une nouvelle fois dominer les échanges lors de cette rencontre annuelle de l'ONU, où une grande partie de la communauté internationale avait condamné l'an dernier l'annexion par Moscou d'une partie du territoire ukrainien.

Le président Biden, qui rentre à peine d'une tournée en Asie qui l'a mené au sommet du G20 en Inde et au Vietnam, prononcera son discours le 19 septembre, au premier de deux jours de sa présence à l'Assemblée générale de l'ONU, à New York.
Joe Biden "discutera avec de nombreux dirigeants du monde entier de la coopération pour faire face aux menaces à la paix et la sécurité internationale et ce, en soulignant l'importance de la prospérité globale et du respect des droits fondamentaux", a déclaré la porte-parole de la Maison Blanch, Karine Jean-Pierre.

La Maison Blanche n'a toutefois pas détaillé la liste des dirigeants avec lesquels le président américain s'entretiendra à New York.

14H42
777 millions d'euros

Le Danemark donne 777 millions d'euros supplémentaires à l'Ukraine

Le Danemark va débloquer 5,8 milliard de couronnes (777 millions d'euros) supplémentaires à l'Ukraine, principalement destinés à financer du matériel de défense aérienne, des munitions et des chars, a annoncé mardi le ministère de la Défense.
"Pour que l'Ukraine puisse continuer à se défendre contre l'invasion illégale de la Russie, il est essentiel que des pays comme le Danemark maintiennent leur soutien militaire et économique (...), ce que nous faisons aujourd'hui avec la plus importante contribution financière danoise à ce jour", a dit le ministre Troels Lund Poulsen, cité dans un communiqué.

Le ministre de la Défense danois Troels Lund Poulsen lors d'une réunion à Bruxelles en mars 2023.

Le ministre de la Défense danois Troels Lund Poulsen lors d'une réunion à Bruxelles en mars 2023.

© AP Photo/Geert Vanden Wijngaert

Étalé sur trois ans, ce don est le douzième du pays scandinave et concerne des chars, des véhicules de combat d'infanterie, des munitions pour chars et des canons antiaériens.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, s'est récemment rendu au Danemark où il a notamment examiné les avions de combat F-16, deux jours après l'approbation par Washington du transfert de ces avions de combat par le pays nordique et les Pays-Bas à Kiev.

14H29
Médiation

L'émissaire de paix du Vatican en Chine

Le cardinal italien Matteo Zuppi, se rendra de mercredi à vendredi à Pékin, a annoncé le Vatican.

Cardinal Matteo Zuppi

Cardinal Matteo Zuppi, chef de la Conférence des évêques italiens le 25 mai dernier au Vatican. L'envoyé spécial du Pape François pour la paix en Ukraine est arrivé à 17h00 TU à Moscou. 

© AP Photo/Domenico Stinellis

"Cette visite représente une étape supplémentaire dans la mission voulue par le pape pour soutenir les initiatives humanitaires et la recherche de solutions qui puissent conduire à une paix juste", a précisé le Vatican dans un bref communiqué.

Mgr Zuppi, qui est également président de la Conférence épiscopale italienne, s'était rendu en juillet à Washington, où il avait rencontré le président Joe Biden.
Dans le cadre de sa mission, le cardinal Zuppi, 67 ans, s'était aussi rendu début juin à Kiev, où il avait rencontré le président Volodymyr Zelensky.

Il s'était ensuite rendu fin juin à Moscou, où il avait rencontré Maria Lvova-Belova, la commissaire russe à l'enfance, visée par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale pour "déportation illégale" de mineurs ukrainiens, ainsi que le patriarche orthodoxe russe.

Le pape François a appelé à de très nombreuses reprises à la paix en Ukraine et prie régulièrement pour ses victimes.

13H26
Soutien de l'Europe

L'UE va aider au renforcement de l'industrie de défense en faveur de l'Ukraine

Les eurodéputés ont voté en faveur d'un renforcement de l'industrie de défense européenne d'ici 2025, pour lui permettre de mieux répondre aux besoins, exacerbés depuis l'invasion russe en Ukraine.

Réunis en séance plénière à Strasbourg, les élus du Parlement européen ont voté le texte d'un règlement, doté d'un budget de 300 millions d'euros, qui permettra aux États membres, trois au minimum, de recevoir un financement pour des achats en commun d'armes ou de munitions, a indiqué un communiqué du Parlement.

Le budget de l'UE financera ces achats à hauteur de 15%, et jusqu'à 20% si des PME sont impliquées ou si les commandes répondent à des besoins de l'Ukraine ou de la Moldavie.

Ce projet de renforcement de l'industrie de défense européenne, bloqué au Parlement pendant plus d'un an, a vu aussi son budget passer de 500 à 300 millions d'euros.

Cela aidera les 27 "à reconstituer leurs stocks, à accroître l'interopérabilité entre nos forces armées, à renforcer notre industrie et à contribuer à notre soutien indéfectible à l'Ukraine", s'est félicité après le vote Michael Gahler, l'un des rapporteurs du texte, devant le Parlement.

Mais, a ajouté cet eurodéputé allemand, cela "ne peut être qu'un point de départ pour un programme de défense commun beaucoup plus ambitieux".

L'UE et ses États membres ont déjà fourni ensemble une aide militaire de quelque 20 milliards d'euros à l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe, en février 2022.
 

12H29
Défense

L'Allemagne et la Norvège inaugurent la production d'un nouveau sous-marin commun

Berlin et Oslo inaugurent le début de la production d'une série de nouveaux sous-marins construits à Kiel, dans le nord de l'Allemagne, par l'industriel allemand ThyssenKrupp Marine Systems et appelés à venir renforcer la protection du flanc nord de l'Otan.

"La sécurité maritime gagne en importance dans le monde et en particulier en Europe", a déclaré le patron de ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS), Oliver Burkhard, en référence aux menaces engendrées sur le continent par l'invasion russe en Ukraine.

Le programme de ces sous-marins de type 212CD pose "un premier jalon important pour établir les normes les plus modernes de l'Otan dans le domaine sous-marin", a-t-il assuré à l'occasion de l'inauguration de la production dans la ville portuaire allemande.

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Les deux pays avaient fait état en juillet 2021 d'une commande de six sous-marins de ce type, soit quatre pour la marine norvégienne et deux pour son homologue allemande, dans le cadre d'un contrat de quelque 5,5 milliards d'euros, le plus important jamais enregistré par TKMS.

La Norvège doit réceptionner ses exemplaires à partir de 2029, l'Allemagne les siens en 2032 et 2034. Le modèle 212CD (CD pour "Common Design") mesurera environ 73 mètres de long pour 10 mètres de diamètre.

La coopération entre les deux pays porte sur la maintenance, l'entraînement des équipages et l'armement, le système de combat des bâtiments devant être développé en commun, a rappelé le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius lors de la cérémonie.

"Nous avons développé le sous-marin ensemble, nous le construisons ensemble et nous l'opérerons ensemble", a-t-il lancé. Et "nous restons ouverts à l'intégration d'autres partenaires dans le projet", a ajouté le ministre.

TKMS se présente comme le premier constructeur mondial de sous-marins conventionnels. Selon des informations du journal des affaires Handelsblatt, sa maison mère ThyssenKrupp envisage de céder la majorité de la société à un investisseur financier, une part minoritaire à l'État et de conserver elle-même une participation.

Il s'agirait d'une solution provisoire avant une mise en Bourse, croit savoir le journal, précisant que la participation de l'État doit permettre de garantir la couverture des contrats en cours.
 

12H23
Céréales

Varsovie prolonge l'interdiction d'importer des céréales ukrainiennes

Le gouvernement polonais va prolonger unilatéralement l'interdiction d'importer des céréales ukrainiennes après le 15 septembre, date fixée par Bruxelles.
"Quelle que soit la décision ultérieure de la Commission, nous n'ouvrirons pas la frontière aux céréales ukrainiennes après cette date", selon un communiqué du gouvernement.

"Toutefois, si Bruxelles ne maintient pas l'embargo, nous mettrons en place ces solutions nous-mêmes. Il s'agit d'une question fondamentale pour nous. Les intérêts de la campagne polonaise sont les plus importants pour nous", a indiqué le gouvernement.

Si la Pologne est un important fournisseur d'aide militaire et humanitaire à l'Ukraine et accueille environ un million de réfugiés ukrainiens, la question des importations de céréales a déclenché une querelle diplomatique entre les deux voisins.

L'Ukraine a déclaré être prête à saisir l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour exiger une compensation de la Pologne. Accusant Varsovie, pourtant un proche allié de Kiev, de "populisme politique avant (l)es élections" législatives prévues en Pologne mi-octobre, le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal a indiqué sur X (ex-Twitter) que "l'Ukraine sera contrainte de se tourner vers l'arbitrage de l'OMC".

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Le conflit en Ukraine et les problèmes liés aux exportations de céréales ukrainiennes via la mer Noire ont fait de l'UE une voie de transit et une destination d'exportation majeures pour les céréales ukrainiennes.

En avril, l'UE avait autorisé cinq États membres, la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie, à interdire la commercialisation de blé, maïs, colza et tournesol ukrainiens sur leur territoire, à condition qu'ils n'empêchent pas le transit vers d'autres pays. Cela, afin de protéger leurs agriculteurs, qui attribuaient à ces importations la chute des prix sur leurs marchés locaux.
Ces cinq États ont demandé que ces interdictions, qui expirent vendredi, soient prolongées.

La question est particulièrement sensible en Pologne, où des élections auront lieu le mois prochain. L'actuel gouvernement de droite populiste du parti Droit et Justice bénéficie d'un fort soutien dans les régions agricoles.

"Je tiens à assurer à tous les agriculteurs, à toute la campagne polonaise, que nous défendrons sans aucun doute les intérêts des agriculteurs polonais", a déclaré le Premier ministre Mateusz Morawiecki lors de la réunion du cabinet.

Le vice-premier ministre Jaroslaw Kaczynski a déclaré que la Pologne souhaite aider l'Ukraine "mais que, dans le même temps, nous ne devons pas oublier nos concitoyens".

11H10
Des femmes mobilisés pour leurs soldats

En Russie, des femmes cousent pour le front

Filets de camouflage, chaussettes et slips pour "nos gars". Près de Moscou, des couturières russes, fils et aiguilles dans les mains, fabriquent ces équipements très demandés par les troupes russes, après un an et demi de combats en Ukraine.

Ces femmes, dont certaines sont âgées, affirment être inspirées par la mobilisation des Soviétiques pendant la guerre contre l'Allemagne nazie, que la propagande du Kremlin compare sans cesse à son assaut en cours contre son voisin, selon elle provoqué par les Occidentaux.

Lunettes sur le nez, tête baissée, Raïssa, 81 ans, coud soigneusement des rubans verts en plastique sur un grand filet étendu sur un support en bois, au milieu d'une cave d'un immeuble d'habitation de la ville Joukovski, près de Moscou.
"C'est pour nos gars qui sont là-bas. On a peur pour eux, bien sûr, on est prêtes à tout faire pour les aider moralement et matériellement", dit cette femme d'une voix faible et triste.

Une dizaine de femmes s'activent dans l'atelier qui réalise en priorité des filets de camouflage pour dissimuler équipements et positions aux yeux des drones ukrainiens.

Les travailleuses font aussi des chaussettes, des sous-vêtements et composent des trousses de toilette ou des rations de friandises.
L'une des responsables, Elena Poteriaeva, présente l'une de leurs dernières fabrications : un brancard en tissu vert. Ses coéquipières, dit-elle, ont spécialement rembourré les poignées de l'objet.

"Comme ça, le soldat ne se fera pas mal aux mains en portant le blessé", dit-elle avec fierté. Leur fabrique fait partie d'un réseau d'une dizaine d'ateliers dans les régions de Moscou et de Tver qui dit produire jusqu'à 300 filets de camouflage par mois, livrés ensuite par des bénévoles se rendant en Ukraine.
Il arrive aussi que des militaires passent eux-mêmes récupérer des équipements avant de rejoindre le front.

Initialement, explique Elena Poteriaeva, un groupe de grand-mères du coin avait commencé spontanément l'année dernière à tricoter des chaussettes pour les soldats. Puis, les combats se prolongeant, leur production s'est organisée. La mairie de Joukovski leur a fourni ce sous-sol où sont accrochées une photo du président Vladimir Poutine et des affiches soviétiques.

Ces patriotes proclamées veulent montrer qu'une partie de la société russe se mobilise pour les soldats, alors que nombre de Russes se tiennent à distance du conflit, tandis que ceux qui s'y opposent risquent de très lourdes peines de prison.
"Nous soutenons nos gars et nous estimons que ce qu'ils font est juste", déclare la dynamique cinquantenaire. 

"On se sent comme des 'soldates de l'arrière' avec un objectif à remplir. J'espère vraiment qu'on fêtera la victoire avec nos guerriers", poursuit cette femme énergique, ingénieur aéronautique de formation. Sa camarade, Natalia Chalygina, une philologue de 52 ans, pense aussi qu'il faut "des arrières forts" pour gagner.
"En temps de guerre il y a ceux qui aident, ceux qui attendent et ceux qui nuisent. Il faut donc dire haut et fort à nos gars qu'on est là, qu'on les aide et qu'on les soutient", explique-t-elle.

Elles montrent à l'AFP une vidéo tournée par des soldats russes cagoulés qui les remercient.

L'atelier achète les matériaux nécessaires à plusieurs entreprises à travers la Russie et dit se financer entièrement avec des dons de particuliers.
Un système qui, selon Natalia Chalygina, s'organise dans la durée. Déjà, elle pense à la prochaine saison, désignant une bobine de tissu de couleur blanche et verte pour le camouflage dans la neige. "L'hiver arrive bientôt", pointe-t-elle.
 

10H57
MOBILISATION RUSSE

270.000 Russes ont rejoint les rangs de l'armée, selon Poutine

Depuis septembre 2022 et la mobilisation ordonnée par le président russe, ce sont plus d'un demi-million de Russes qui ont rejoint les forces russes pour combattre en Ukraine, chose dont le maître du Kremlin s'est félicité, saluant le patriotisme du peuple.
Ils "y vont en étant conscient qu'au final ils se retrouveront au front", a-t-il dit, "les moujiks (paysans traditionnels russes, ndlr), consciemment et volontairement, partent défendre les intérêts de la patrie".
Vladimir Poutine n'a cependant pas dit, malgré une question en ce sens du modérateur, si une nouvelle mobilisation de réservistes était envisagée.

10H22
Transparence

Zelensky veut rendre publiques les déclarations de patrimoine des responsables ukrainiens

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé à rendre publiques les déclarations d'intérêts et de patrimoine des responsables du pays, après plusieurs scandales de corruption au sein de ministères et de l'armée.
 

"Les déclarations doivent être publiques. Immédiatement. Pas dans un an. Le registre doit être ouvert maintenant", a-t-il exhorté dans une vidéo publiée par la présidence.
 

Volodymyr Zelensky a ainsi déclaré mardi avoir "mis son veto à une loi adoptée par la Verkhovna Rada (le Parlement, ndlr) qui contenait des restrictions sur les déclarations électroniques".

zelensky

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Athènes, en Grèce, le 21 août 2023. @Photo AP/Thanassis Stavrakis.

La semaine dernière, plus de 80.000 Ukrainiens avaient signé une pétition demandant au président de mettre son veto à cette loi qui proposait de rendre obligatoire les déclarations d'intérêts et de patrimoine des responsables du pays, tout en rendant le contenu confidentiel pendant un an.
 

09H59
Présidentielle russe

Poutine repousse à "la fin de l'année" une éventuelle annonce de candidature

Le président russe Vladimir Poutine a dit repousser à "la fin de l'année" une éventuelle annonce de candidature à l'élection présidentielle prévue en 2024, qui pourrait le conforter au pouvoir jusqu'en 2030.

"Selon la loi, le Parlement doit prendre une décision à la fin de l'année. C'est à ce moment-là que la décision sera prise, que les élections seront annoncées, que la date sera fixée et que nous discuterons", a affirmé Vladimir Poutine lors d'un forum économique à Vladivostok, dans l'Extrême-Orient russe.

Au pouvoir depuis 2000 en Russie, Vladimir Poutine a fait modifier la Constitution en 2020, l'autorisant désormais théoriquement à rester au pouvoir jusqu'en 2036, ce qui le ferait dépasser Joseph Staline en termes de longévité au Kremlin.


 

09H56
LIVRAISON AVIONS F-16

La livraison d'avions F-16 à l'Ukraine ne fera que "prolonger le conflit", selon Poutine

La livraison prochaine d'avions de combat F-16 par les Occidentaux à Kiev ne fera que "prolonger le conflit" en Ukraine, a affirmé le président russe Vladimir Poutine.

Poutine

Le président russe Vladimir Poutine lors de la séance plénière du Forum économique de l'Est à Vladivostok, en Russie, le 12 septembre 2023. @Sergey Shinov, Fondation Roscongress via AP.

Ils vont livrer des F-16. Cela va-t-il changer quelque chose ? Je ne le pense pas. Cela ne fera que prolonger le conflit.

Vladimir Poutine, président russe 
 

04H10
Rencontre au sommet

Kim Jong Un est arrivé en Russie pour rencontrer Poutine

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, parti dimanche de Pyongyang à bord d'un train blindé, est arrivé en Russie mardi, où il doit parler de "sujets sensibles" avec Vladimir Poutine dans les jours à venir, selon le porte-parole du Kremlin cité par l'agence russe Ria Novosti.

Kin Jong Un reçu par le Ministre des Ressources naturelles et de l'écologie russe

Kin Jong Un reçu par le Ministre des Ressources naturelles et de l'écologie russe Alexander Kozlov, à Kazan, à 127 km au sud de Vladivostok ce 12 septembre 2023.

© Ministère russe des Ressources naturelles et de l'écologie russe via AP

Kim Jong Un doit s'entretenir avec le président russe lors de son premier voyage à l'étranger depuis le début de la pandémie de Covid-19.
Le sommet avec Vladimir Poutine doit se tenir dans les prochains jours quelque part dans l'Extrême-Orient russe. Moscou n'a précisé ni la date ni le lieu de la rencontre.

Vladimir Poutine se trouve actuellement à Vladivostok, dans la région du Littoral, pour un forum économique annuel qui se termine demain. Mais la rencontre doit avoir lieu dans un autre cadre, selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Le porte-parole a indiqué aux médias russes que les deux dirigeants allaient discuter notamment de sujets "sensibles" sans prêter attention "aux mises en gardes" américaines.

Washington craint que Moscou s'approvisionne en armes pour ses opérations militaires en Ukraine auprès de la Corée du Nord, elle-même sous sanctions à cause de ses programmes nucléaire et de missiles.
"En bâtissant nos relations avec nos voisins, y compris la Corée du Nord, l'important pour nous est l'intérêt de nos deux pays, et pas les mises en gardes de Washington", a-t-il déclaré.

Le train de Kim Jong Un est entré en Russie et roule dans la région russe du Littoral, frontalière de la Corée du Nord, selon Ria Novosti. Des images de l'agence russe montrent le convoi aux wagons verts foncés tirés sur une voie par une locomotive des chemins de fer russes.

Selon le journal sud-coréen Chosun Ilbo, au moins 20 heures sont nécessaires pour relier Pyongyang et Vladivostok, un trajet de 1.200 kilomètres, en supposant que le train spécial du leader nord-coréen - qui est probablement très lourd en raison de son blindage - roule à une vitesse d'environ 60 km/h.

M. Kim "est parti en train dimanche après-midi pour visiter la Fédération de Russie", a annoncé aujourd'hui l'agence officielle nord-coréenne KCNA. Des images des médias d'État ont montré le dirigeant marchant vers son train sur un tapis rouge, et passant en revue une garde d'honneur dans la gare.

Vêtu d'un costume noir et entouré de ses plus hauts responsables militaires en uniforme, Kim Jong Un est apparu le visage grave sur ces images, faisant des saluts depuis une porte du train aux couleurs vertes et dorées. Des représentants des autorités de Pyongyang lui ont fait des "adieux chaleureux", selon KCNA.

Le numéro un nord-coréen, dont les voyages à l'étranger sont très rares, est accompagné de hauts responsables militaires, parmi lesquels son chef de la défense, son ministre des Affaires étrangères et des responsables de la production d'armes et de la technologie spatiale, selon les médias officiels.

Selon des experts, la rencontre entre Poutine et Kim pourrait porter sur un accord d'armement, car Vladimir Poutine chercherait à acquérir des obus et des missiles antichars auprès de la Corée du Nord.

De son côté, Pyongyang serait en quête de technologies de pointe pour des satellites et des sous-marins à propulsion nucléaire ainsi que d'une aide alimentaire.

Washington a tourné en dérision cette rencontre, y voyant un signe que M. Poutine "supplie" qu'on l'aide à mener à bien ses opérations en Ukraine.

La Russie et la Corée du Nord ont des liens historiques et Kim Jong Un a fait part à plusieurs reprises à Moscou de son soutien dans le conflit en Ukraine.

Pour Andreï Lankov, un expert de la Corée du Nord à l'université Kookmin de Séoul, un sommet Poutine-Kim fait partie d'un "aimable chantage diplomatique" de Moscou à l'encontre de Séoul, car la Russie veut dissuader les Sud-Coréens de fournir des armes à l'Ukraine.

La Corée du Sud est en effet un important exportateur d'équipements militaires et a vendu des chars à la Pologne, alliée de Kiev. Mais sa politique intérieure de longue date lui interdit de fournir des armements à des parties engagées dans de véritables conflits armés.

"La principale préoccupation du gouvernement russe à l'heure actuelle est une éventuelle livraison de munitions sud-coréennes à l'Ukraine, pas seulement une livraison mais de nombreuses livraisons", a poursuivi Andreï Lankov auprès de l'AFP.

Cheong Seong-chang, chercheur à l'Institut Sejong, a quant à lui dit à l'AFP que si la Corée du Nord intensifiait sa coopération militaire avec la Russie, "il y aurait une probabilité accrue de conflit prolongé en Ukraine". Tandis qu'en récompense de son aide à Moscou, "le développement des sous-marins nucléaires et des satellites de reconnaissance de la Corée du Nord pourrait progresser à un rythme plus rapide".

03H00
Reconstruire après l'occupation

En Ukraine, l'impossible reconstruction d'un village libéré des Russes

Des caisses de munitions abandonnées par les forces russes lors de leur retraite il y a un an gisent toujours près de la maison d'Oleksandre Kokovitch, symbole de l'occupation passée de son village isolé du nord-est de l'Ukraine.

L'armée russe avait abandonné la majeure partie de la région de Kharkiv en septembre 2022 face à une contre-offensive éclair des troupes ukrainiennes, laissant derrière elle des maisons démolies, des fermes minées et, d'après les locaux, des indices de crimes de guerre commis durant l'occupation.

Le départ des occupants n'a toutefois guère apporté de soulagement aux habitants, à l'exemple de Oleksandre Kokovitch, qui avait fui en mars 2022 son village de Mala Komychouvakha. Lorsque ce vétérinaire de 58 ans est revenu en septembre de la même année au village, il a trouvé sa maison en ruines.
Un an plus tard, il attend toujours des matériaux de construction de la part de l'État ukrainien pour réparer son toit détruit, et devra probablement s'en passer pour le deuxième hiver consécutif.

Leur chambre étant jonchée de gravas, Oleksandre et sa femme Galina sont contraints de vivre dans leur garage, et attendent encore que les services de base soient rétablis.

Sans électricité ni réseau téléphonique, les villageois doivent parcourir plusieurs kilomètres à pied pour passer un appel. Sans réfrigérateur, ils doivent conserver leurs aliments au sous-sol. "Nous pensions que tout serait rétabli rapidement. Ce n'a pas été le cas", dit le vétérinaire, cigarette à la main, tandis que des explosions se font entendre au loin, pour cause de déminage.
Car le village reste truffé de pièges et de mines laissés par les troupes russes.

À Izioum, ville de 45.000 habitants avant la guerre, libérée en septembre 2022 comme Mala Komychouvakha, les signes de destruction sont encore visibles partout: poteaux électriques brisés, ponts détruits, bâtiments publics calcinés.
Le maire de la ville, Valery Martchenko admet qu'il faudra "des décennies" pour reconstruire Izioum.

L'hôpital d'Izioum bombardé le 19 février 2023.

L'hôpital d'Izioum bombardé le 19 février 2023.

© AP Photo/Vadim Ghirda, File

Pour ce qui est du village d'Oleksandre, Mala Komychouvakha, situé à proximité, la priorité doit aller aux zones les plus peuplées, explique-t-il. "C'est un problème complexe. Nous devons établir des priorités", justifie le maire Martchenko.

Seul 15 habitants sur les 120 d'avant la guerre sont revenus à Mala Komychouvakha, dont certains ont subi l'occupation russe.
Oleksandre Kokovitch montre son quartier de la main pour décrire son isolement: le voisin est mort, celui de la maison d'après aussi.

En revenant, il a trouvé son chien encore en vie dans son sous-sol, mais aussi des grenades et des obus antichar dans son jardin, qu'il dit avoir remis à l'armée ukrainienne.

Il a utilisé les boîtes de munitions pour combler un mur effondré de sa maison et d'autres sont empilées autour de son potager comme pour le protéger du souffle des explosions.

Les douilles de balles jonchent le sol et des traces de char mènent à un énorme cratère, visiblement utilisé pour positionner le blindé.

Mala Komychouvakha a toutefois été épargnée des pires abus rapportés à Izioum lors de l'occupation russe.

Selon l'ONG Human Rights Watch, les troupes russes ont "régulièrement torturé" dans cette ville des personnes qu'elles détenaient et les autorités ukrainiennes ont fait état d'un site d'enterrement collectif dans une forêt comptant près de 440 corps.

Aidés par leurs collaborateurs locaux à Izioum, les forces russes tenaient une "liste noire" des personnes à éliminer ou emprisonner, a expliqué à l'AFP le criminologue tchèque Petr Pojman, citant des entretiens avec des rescapés.
Tamara Michtchenko, une habitante de 54 ans, raconte que les soldats qui occupaient Mala Komychouvakha disaient vouloir chasser les nationalistes ukrainiens, qualifiés de "nazis". Cette femme était restée au village, ne pouvant se résoudre à abandonner des dizaines d'animaux de ferme.

Cependant, l'absence de reconstruction fait que les conditions sont aujourd'hui "pires", raconte Tamara, au point qu'elle s'interroge sur le sacrifice d'un membre de sa famille qui est parti au front. "Pourquoi se bat-il? Pour ce gâchis?", fustige-t-elle.

Oleksandre Kokovitch est lui déterminé à reconstruire, jurant de ne jamais repartir, même si le village était de nouveau occupé. "Même s'ils recommencent à tirer, nous ne partirons pas. C'est notre terre", dit-il.
 

Qui anime ce direct ?

AFP