L'Estonie et la Lettonie ont signé aujourd'hui un accord commun d'un montant d'environ 400 millions d'euros pour l'acquisition du système de défense aérienne à moyenne portée Iris-T SLM auprès du fabricant allemand Diehl, a annoncé Tallinn.
Berlin a ajouté que les deux pays baltes ont également signé une lettre d'intention en vue de participer à l'initiative allemande European Sky Shield (ESSI), lancée l'année dernière à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
"Il s'agit de loin du plus gros investissement dans la défense de l'histoire de l'Estonie. Avec la Lettonie, près d'un milliard pour leur entreprise, c'est quelque chose que nous ne voyons pas tous les jours", a déclaré le ministre estonien de la Défense, Hanno Pevkur, aux journalistes.
"La guerre barbare menée par la Russie en Ukraine a montré que la défense aérienne est essentielle pour protéger les forces armées et les infrastructures essentielles des attaques aériennes", a-t-il ajouté dans un communiqué.
La cérémonie de signature a eu lieu au centre de développement de la défense Diehl à Rothenbach, près de Nuremberg, dans le sud de l'Allemagne. "Je suis très heureux que nos partenaires, l'Estonie et la Lettonie, aient décidé d'acquérir l'IRIS-T SLM. Cela renforcera sans aucun doute la défense aérienne européenne", a déclaré le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius à Rothenbach.
"La lettre d'intention signée aujourd'hui sert à placer les efforts nationaux d'acquisition d'IRIS-T SLM sous l'égide de notre initiative ESSI. J'apprécie vraiment cela", a-t-il ajouté aux côtés de ses homologues baltes.
Sous la direction de l'Allemagne, 19 pays européens, dont le Royaume-Uni, la Belgique, la Finlande, la Hongrie, les Pays-Bas et la Suède, se sont regroupés pour développer une défense aérienne basée au sol dans le cadre du projet ESSI.
Le système Sky Shield impliquerait l'achat conjoint de systèmes à courte, moyenne et longue portée, notamment l'Iris-T de fabrication allemande, l'américain Patriot et les missiles américano-israéliens Arrow-3.
Mais la France, l'Italie et la Pologne n'ont pas adhéré au projet, Paris plaidant plutôt pour un système de défense aérienne utilisant des équipements européens.