Direct terminé le 2 mai 2025 à 20h30 (TU)
Direct démarré le 2 mai 2025 à 7h30 (TU)

Les opérations humanitaires à Gaza "au bord de l'effondrement total"

Deux mois après le début du blocus total imposé par Israël à l'entrée de l'aide à Gaza, les organisations humanitaires dressent ce vendredi un tableau terrible d'enfants affamés et de bagarres pour avoir de l'eau. Les Nations unies n'ont eu de cesse d'alerter sur l'illégalité de la mesure au regard du droit humanitaire international mais aussi sur les risque réel de famine.
 

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Dans un centre de distribution de nourriture à Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza, le 16 mars 2025.

Dans un centre de distribution de nourriture à Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza, le 16 mars 2025. 

© AP Photo/Abdel Kareem Hana
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19H00
42 morts

Le bilan des frappes israéliennes à Gaza s'alourdit

La Défense civile de la bande de Gaza fait état ce soir de 42 personnes tuées par des frappes israéliennes.

Neuf de ces victimes ont été tuées dans une maison du camp de réfugiés d'Al-Bureij (centre), a indiqué Mohammed al-Moughayir, un responsable de cet organisation de premiers secours.
Sur les lieux, des images de l'AFP montrent des Gazaouis fouillant les ruines du bâtiment touché à la recherche de victimes. "Il n'y a pas eu d'avertissement, pas d'appel. Nous nous sommes réveillés à minuit dans la fumée, les décombres, avec des pierres et des éclats d'obus qui pleuvaient sur nous", a déclaré Mohammed al-Sheikh, entouré de dalles de béton effondrées.
"Nous avons sorti des martyrs, des corps déchiquetés de sous les décombres.".
Six autres personnes ont été tuées dans une frappe visant la maison de la famille Al-Masri dans la ville de Beit Lahia (au nord), selon M. Moughayir. 

Dans la ville de Gaza (nord), un bombardement sur une cuisine communautaire a coûté la vie à six autres personnes, a rapporté la Défense civile.

Dans l'ensemble de la bande de Gaza, au moins 21 autres décès ont été signalés dans des attaques similaires, selon elle.

16H50
Frappes israéliennes en Syrie

Le chef de l'ONU "condamne" la frappe israélienne près du palais présidentiel à Damas

Antonio Guterres "condamne les violations par Israël de la souveraineté de la Syrie, y compris les frappes aériennes près du palais présidentiel à Damas. Il est essentiel que ces attaques cessent et qu'Israël respecte la souveraineté, l'unité, l'intégrité territoriale et l'indépendance de la Syrie", a déclaré Stéphane Dujarric. "Le secrétaire général appelle sans équivoque tous ceux concernés à cesser les hostilités, exercer le maximum de retenue et éviter toute nouvelle escalade", a-t-il ajouté. 

Antonio Guterres "a suivi avec inquiétude ces informations concernant les violences dans la banlieue de Damas et le sud de la Syrie, y compris concernant des victimes civiles et l'assassinat de responsables d'administrations locales", a indiqué son porte-parole. "Il condamne toute violence contre les civils, y compris les actes qui risquent d'enflammer les violences confessionnelles".
 

16H45
catastrophe humanitaire

Le PAM n'a plus de stocks de nourriture

"Je pense que nous pouvons affirmer avec certitude que si la situation perdure, des milliers de personnes vont mourir, à commencer par les plus vulnérables", déclaire Gavin Kelleher, un responsable de l'accès humanitaire, qui travaille pour le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC)et récemment rentré de Gaza.


Plus tôt, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avait prévenu que "la réponse humanitaire à Gaza est au bord de l'effondrement" et imploré d'"agir de toute urgence, faute de quoi Gaza s'enfoncera encore plus profondément dans un chaos dont aucun effort humanitaire ne pourra la sortir".

Quelque 2,4 millions de personnes vivent dans l'étroit territoire palestinien dans des conditions catastrophiques, après 18 mois d'une guerre qui a fait au moins 52.500 morts, essentiellement civils côté palestiniens.

Depuis le début du blocus, les Nations unies n'ont eu de cesse d'alerter sur l'illégalité de la mesure au regard du droit humanitaire international mais aussi sur les risque réel de famine.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé il y a une semaine avoir distribué ses "derniers stocks de nourriture" aux cantines et les 25 boulangeries que soutient l'organisation ont aussi fermé leurs portes faute de farine et de fuel.

"Les stocks alimentaires sont désormais quasiment épuisés", a renchéri Olga Cherevko, porte-parole de l'agence humanitaire des Nations unies (OCHA), lors d'une liaison vidéo de Gaza avec les journalistes à Genève. "Les cantines communautaires ont commencé à fermer et de plus en plus de personnes souffrent de la faim", selon elle, évoquant des informations faisant état de décès d'enfants et d'autres personnes vulnérables en raison de la malnutrition. "Le blocus est mortel" et "l'accès à l'eau devient également impossible", averti la responsable, qui travaille à Gaza depuis dix ans. 

"How much more blood must be spilled before enough is enough?" Decision makers remain silent as #Gaza faces unimaginable suffering. Israel's full blockade on aid is preventing humanitarians from saving people. The blockade must be lifted. The horror must end.

[image or embed]

— UN Humanitarian (@unocha.org) 2 mai 2025 à 16:50

Elle interrompt son intervention pour expliquer qu'au moment même où elle parle à la presse "juste en bas de ce bâtiment, des gens se battent pour avoir de l'eau". "Un camion-citerne vient d'arriver, et les gens s'entretuent pour de l'eau", a-t-elle décrit. 

Nous avons constaté une augmentation de ce que nous appellerions des pillages par nécessité à travers Gaza... Ce qui se passe maintenant, c'est l'effondrement orchestré de l'ordre civil. Gavin Kelleher, Conseil norvégien pour les réfugiés

Ghada Alhaddad, responsable média pour l'ONG Oxfam International à Gaza raconte avoir vu une mère acheter une tomate pour 5 shekels (1,4 dollar) et couper le fruit pour le partager avec ses 4 enfants. 

Pour Gavin Kelleher, Israël "a également créé une situation dans laquelle les Palestiniens ne peuvent pas cultiver leur propre nourriture" ou pêcher.

"Gaza est en ruines, les rues sont jonchées de décombres... Souvent, les cris à glacer le sang des blessés s'élancent au ciel après le bruit assourdissant d'une nouvelle explosion", raconte Olga Cherevko. Elle dénonce les déplacements massifs, la quasi-totalité de la population de Gaza ayant été forcée de se déplacer à de nombreuses reprises, pour trouver un semblant d'abri ou pour répondre aux injonctions israéliennes.

Depuis que le cessez-le-feu de quelques semaines a échoué mi-mars, "plus de 420.000 personnes ont été à nouveau contraintes de fuir, beaucoup avec seulement leurs vêtements sur le dos, pris pour cible, arrivant dans des abris surpeuplés" pendant que les bombardements se poursuivent.

Le directeur des urgences de l'Organisation mondiale de la Santé, Mike Ryan, a quant à lui qualifié la situation à Gaza d'" abomination". "Nous brisons le corps et l'esprit des enfants de Gaza. Nous affamons les enfants de Gaza, car si nous n'agissons pas, nous serons complices de ce qui se passe sous nos yeux", a-t-il dit jeudi lors d'une conférence de presse. 

Olga Cherevko acquiesce, fustigeant les décideurs qui "ont regardé en silence les interminables scènes d'enfants ensanglantés, de membres amputés, de parents en deuil défiler rapidement sur leurs écrans, mois après mois". "Combien de sang faudra-t-il encore verser avant qu'on ne dise ça suffit ?"



 

13H17
29 nouvelles victimes palestiniennes

La Défense civile annonce 29 morts dans des frappes israéliennes à Gaza

En début d'après-midi, Mohammed al-Moughayir, un responsable de la Défense civile de la bande de Gaza a annoncé que 20 personnes étaient mortes dans des bombardements israéliens depuis l'aube : six à Beit Lahia (nord), neuf dans le camp de réfugiés d'Al-Bureij (centre), trois près de Khan Younès (sud) et deux dans un quartier ouest de Gaza-ville (nord).

La Défense civile a ensuite fait état de neuf personnes tuées supplémentaires dans deux frappes: six à Gaza-ville, et trois près de Khan Younès.

L'armée israélienne a repris ses bombardements et son offensive sur la bande de Gaza le 18 mars, mettant fin à deux mois de trêve avec le Hamas dans la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sud d'Israël le 7 octobre 2023.

12H10
"Le scenario du pire"

L'OCHA dénonce la situation humanitaire à Gaza

Olga Cherevko s'exprimait vendredi depuis Gaza à Genève devant des journalistes et dénonce la situation créé par deux mois de blocus de l'aide alimentaire à Gaza. Il n'y a plus de nourriture et les populations se battent pour avoir de l'eau au milieu de bombardements incessants.

Une de ses amies « a vu des gens brûler il y a quelques jours à cause des explosions et il n’y avait pas d’eau pour les sauver ».

Depuis que tous les points d’entrée dans l’enclave déchirée par la guerre ont été « scellés par les autorités israéliennes pour l’entrée des marchandises » en mars, le « pire scénario » s’est déclenché, a déclaré Mme Cherevko : les approvisionnements s’épuisent tandis que le conflit fait rage.

"Les stocks alimentaires sont désormais en grande partie épuisés, l'accès à l'eau est devenu impossible", a-t-elle déclaré aux journalistes à Genève. Pendant que Olga Cherevko parlait, elle a noté qu'une « bagarre très violente » pour l'accès à l'eau se déroulait en bas de chez elle, avec des gens jetant des pierres et tirant des coups de feu sur un camion-citerne qui s'éloignait.

La porte-parole d’OCHA a déclaré qu’elle voyait chaque jour des enfants "qui ont été privés de leur enfance depuis de nombreux mois" et des personnes âgées "fouillant dans les tas d’ordures" à la recherche de nourriture et d’objets à brûler pour cuisiner en l’absence de combustible. Lors d'une visite jeudi à l'hôpital Patient Friends, un hôpital pédiatrique de la ville de Gaza qui avait été attaqué à plusieurs reprises pendant la guerre, elle a entendu des rapports faisant état d'une augmentation des taux de malnutrition.

« Les hôpitaux signalent une pénurie d'unités de sang, alors que l'afflux massif de blessés continue », a souligné Mme Cherevko, tandis que le précieux carburant est rationné.

« Gaza est sur le point de manquer », a-t-elle ajouté.

Olga Cherevko a déclaré que les humanitaires de l'ONU sont "en contact permanent" avec les autorités israéliennes et plaident pour la réouverture des points de passage frontaliers. "Nous disposons de mécanismes pour limiter les détournements et garantir que l'aide parvienne aux personnes qu'elle est censée atteindre", a-t-elle déclaré.

"Nous sommes prêts à reprendre les livraisons à grande échelle dès la réouverture des points de passage", a insisté Mme Cherevko. "Nous maintenons notre engagement à respecter nos principes et à continuer de soulager les souffrances des populations, où qu'elles se trouvent."

Dans un appel lancé jeudi aux autorités israéliennes, le haut responsable humanitaire de l'ONU et chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), Tom Fletcher, a déclaré : "Levez ce blocus brutal. Laissons les humanitaires sauver des vies."

Fletcher a réaffirmé l'urgence de libérer les otages capturés par le Hamas le 7 octobre 2023, qui "n'auraient jamais dû être séparés de leurs familles", et a souligné que "l'aide, et les vies civiles qu'elle sauve, ne devraient jamais être un argument de négociation".

Olga Cherevko a déclaré qu'au cours du dernier mois et demi, 420 000 personnes ont été "une fois de plus contraintes de fuir, nombre d'entre elles avec seulement leurs vêtements, abattues en chemin, arrivant dans des abris surpeuplés, tandis que les tentes et autres installations où les gens cherchent refuge sont bombardées".

"Je crains que dans cinq, dix ou vingt ans, nous ne regardions nos enfants et petits-enfants avec honte et que nous ne puissions pas leur expliquer pourquoi nous n'avons pas pu mettre fin à cette horreur", a-t-elle conclu.

"Combien de sang faudra-t-il encore verser avant que trop soit trop ?"
 

 

10H11
Mise en garde du Liban

Le Liban met en garde le Hamas contre l'utilisation de son territoire pour des actions contre "la sécurité nationale"

Le plus haute instance de sécurité du Liban lance un avertissement au groupe islamiste palestinien Hamas contre l'utilisation de son territoire pour "des actions portant atteinte à la sécurité nationale".
 

Un combattant du Hamas lors des funérailles de Samer al-Haj, le 10 août 2024.

Un combattant du Hamas lors des funérailles de Samer al-Haj, le 10 août 2024.

© AP Photo/Mohammed Zaatari

Cette déclaration du Haut conseil de défense, où siègent les principaux dirigeants du pays, survient après de récents tirs de roquettes depuis le Liban vers Israël ayant entraîné des frappes israéliennes en représailles.
 

08H26
Aide humanitaire en péril

Un navire d'aide pour Gaza visé par Israël selon les militants de la Flotille de la Liberté

Des militants de la Flottille de la liberté ont affirmé qu'un de leurs navires chargé d'aide humanitaire en route pour la bande de Gaza avait été attaqué vendredi par des drones israéliens dans les eaux internationales au large de Malte.
"A 00H23, heure maltaise (22H23 GMT), le Conscience, un navire de la Coalition de la Flottille de la liberté, a été directement attaqué dans les eaux internationales", a déclaré l'organisation dans un communiqué.
"Des drones armés ont attaqué l'avant d'un navire civil non armé à deux reprises, provoquant un incendie et une importante brèche dans la coque", a-t-elle ajouté, en attribuant l'attaque à Israël.
Israël n'a pas commenté dans l'immédiat ces allégations.
"Les ambassadeurs israéliens doivent être convoqués et répondre des violations du droit international, y compris le blocus en cours et le bombardement de notre navire civil dans les eaux internationales", a déclaré le groupe.
Selon les militants, l'électricité a été coupée sur le navire après cette frappe, qui semblait viser le générateur. Aucun blessé n'a été signalé.
Après le lancement d'un signal de détresse, Chypre et l'Italie ont envoyé chacun un navire sur les lieux, selon le communiqué.
Des militants de 21 pays se trouvent à bord du navire, participant à ce qu'ils appellent une "mission pour contester le blocus illégal et meurtrier de Gaza imposé par Israël et pour livrer une aide humanitaire vitale, désespérément nécessaire".

7h55
Mise en garde de la Croix Rouge

Les opérations humanitaires à Gaza "au bord de l'effondrement total", affirme la Croix-Rouge

Les opérations humanitaires dans la bande de Gaza sont "au bord de l'effondrement total", a mis en garde le le Comité international de la Croix-Rouge vendredi, après deux mois de blocus total de toute entrée d'aide par Israël. 

"Si l’acheminement des secours ne reprend pas immédiatement, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ne disposera pas des vivres, médicaments et produits de première nécessité dont il a besoin pour poursuivre bon nombre des programmes qu’il mène à Gaza", souligne le CICR  dans un communiqué.

Depuis le 2 mars aucune aide humanitaire n'est autorisée à entrer dans le territoire où vivent 2,4 millions de personnes, pour forcer, selon les autorités israéliennes, le mouvement islamiste Hamas à libérer les otages pris le 7-Octobre encore entre ses mains.

"Pour les civils à Gaza, chaque jour est une lutte acharnée pour survivre aux dangers des combats et supporter les conséquences des déplacements incessants - tout cela sans pouvoir compter sur une aide humanitaire d'urgence", déclare Pascal Hundt, directeur adjoint des opérations du CICR, cité dans le communiqué.
 

6H25
Tirs depuis le Yemen

Israël dit avoir intercepté un tir de missile depuis le Yémen, revendiqué par les rebelles

Les forces armées israéliennes annoncent ce vendredi avoir intercepté un missile lancé à partir du Yémen, un tir revendiqué par les rebelles houthis, soutenus par l’Iran.

“À la suite de sirènes qui ont retenti il y a peu de temps dans plusieurs régions d’Israël, un missile lancé depuis le Yémen a été intercepté”, a indiqué l’armée israélienne dans un bref communiqué sur Telegram.

L’engin a été intercepté avant qu’il ne pénètre en territoire israélien, est-il précisé.

Les Houthis revendiquent l’attaque

Les rebelles houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, ont affirmé dans un communiqué avoir visé une base aérienne “à l’est de la région occupée de Haïfa, à l’aide d’un missile balistique hypersonique”.

Ces insurgés soutenus par l’Iran ont mené des dizaines d’attaques avec des missiles et des drones contre Israël, depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, en affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens.

Ciblage de navires en mer Rouge

Ils ont également pris pour cible des navires qu’ils estiment liés à Israël en mer Rouge, une zone essentielle pour le trafic maritime mondial.

Ces attaques avaient cessé avec la trêve entrée en vigueur le 19 janvier entre Israël et le Hamas, mais les Houthis les ont relancées après la reprise par Israël de son offensive à Gaza le 18 mars.

“Les opérations de soutien se poursuivront jusqu’à ce que l’agression contre Gaza cesse et que le siège soit levé”, a déclaré leur porte-parole militaire, Yahya Saree, selon le communiqué.

Réaction des États-Unis

Les États-Unis, alliés d’Israël, avaient commencé en janvier 2024 à frapper les positions des Houthis pour les contraindre à cesser leurs tirs. La campagne s’est intensifiée après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier.

Le Pentagone a indiqué fin avril avoir frappé plus de 1 000 cibles au Yémen depuis mi-mars, tuant “des combattants et des dirigeants houthis”.

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AFP