Les États-Unis ont menacé Israël de suspendre une partie de leur assistance militaire s'il n'y a pas d'amélioration significative de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza assiégée, lui donnant un délai de 30 jours.
Cet avertissement figure dans une lettre datée de dimanche et adressée aux autorités israéliennes par les ministres américains des Affaires étrangères et de la Défense, Antony Blinken et Lloyd Austin, dans laquelle ils déplorent le faible niveau actuel d'aide humanitaire pour le territoire palestinien dévasté par un an de guerre.
Dans leur lettre, Blinken et Austin indiquent "clairement au gouvernement d'Israël qu'il y avait des changements à faire pour que le niveau de l'aide apportée à Gaza remonte par rapport aux niveaux très, très bas d'aujourd'hui", affirme à la presse le porte-parole du département d'État, Matthew Miller, en révélant le contenu de la lettre.
La loi américaine exige que les bénéficiaires de l'aide militaire américaine ne refusent ni n'entravent "arbitrairement" l'acheminement de l'aide humanitaire américaine. A défaut, les Etats-Unis doivent suspendre leur aide.
Le président américain Joe Biden avait déjà menacé de suspendre l'aide américaine au printemps dernier, au vu de la situation humanitaire et des pertes civiles à Gaza, sans toutefois mettre sa menace à exécution à l'exception d'une livraison de bombes au moment de l'offensive à Rafah, dans le sud du territoire palestinien. Le département d'État, habilité à déterminer si un pays respecte la loi américaine ou non, s'est refusé mardi à dire explicitement si Israël bloquait l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza. Mais "nous espérons qu'Israël procédera aux changements que nous avons décrits et que nous avons recommandés, et que ces changements se traduiront par une augmentation spectaculaire de l'aide humanitaire", a dit Matthew Miller.
La lettre évoque, par exemple, la nécessité pour Israël de laisser entrer jusqu'à 350 camions d'aide humanitaire par jour, d'ouvrir un cinquième point de passage vers la bande de Gaza et de limiter les ordres d'évacuation au strict nécessaire.
Par ailleurs, s'agissant des opérations militaires israéliennes contre le Hezbollah au Liban, les Etats-Unis ont pour la première fois ce mardi explicitement critiqué les récents bombardements ayant visé la capitale Beyrouth.
"Nous avons clairement fait savoir à Israël que nous nous opposons à la campagne de bombardements lancée ces dernières semaines à Beyrouth", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, en soulignant que ces frappes avaient baissé en intensité ces derniers jours.
Les États-Unis n'appellent pas directement à un cessez-le-feu au Liban et disent soutenir des opérations israéliennes ciblées contre le Hezbollah mais s'inquiètent d'un scénario à la Gaza.