Les mandats d'arrêt émis ce jeudi 21 novembre par la CPI contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité ont suscité une vague de réactions à travers le monde. Voici les principales:
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a affirmé que les mandats d'arrêt émis jeudi par la Cour pénale internationale (CPI) devaient être "respectés et appliqués". "La décision de la cour doit être respectée et appliquée", a dit M. Borrell lors d'une conférence de presse à Amman avec con homologue jordanien, Aymane Safadi.
"Les Etats-Unis rejettent catégoriquement la décision de la Cour (pénale internationale) d'émettre des mandats d'arrêt contre de hauts responsables israéliens", a réagi un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a qualifié de "décision antisémite" l'émission par la CPI d'un mandat d'arrêt international à son encontre et contre son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant, s'estimant victime d'un nouveau "procès Dreyfus". M. Gallant a dénoncé un "dangereux précédent" qui "encourage le terrorisme".
"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog.
"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid.
Le mandat d'arrêt émis par la CPI contre le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif est "extrêmement important. Cela signifie que la voix de ces victimes est entendue", a déclaré de son côté Yael Vias Gvirsman, représentant les familles de 300 victimes israéliennes de l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023
Le Hamas a qualifié l'émission par la CPI des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant d'"étape importante vers la justice".
"Il s'agit d'une étape importante vers la justice, qui peut permettre aux victimes d'obtenir réparation, mais elle reste modeste et symbolique si elle n'est pas pleinement soutenue par tous les pays du monde", a déclaré Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas, dans un communiqué, sans aucune mention du mandat d'arrêt concomitant visant Mohammed Deif, chef de la branche armée du mouvement islamiste palestinien.
L'Autorité palestinienne a évoqué un "signe d'espoir".
M. Netanyahu est "officiellement aujourd'hui un homme recherché", a réagi la secrétaire générale de l'ONG Amnesty international, Agnès Callamard. "Les Etats membres de la CPI et l'ensemble de la communauté internationale doivent tout faire pour que ces individus comparaissent devant les juges indépendants et impartiaux de la CPI", a-t-elle souligné.
"Les mandats d'arrêt émis par la CPI contre des hauts dirigeants israéliens et un responsable du Hamas prouvent qu'aucun individu n'est au-dessus des lois", a estimé Balkees Jarrah, directeur associé à la Justice de Human Rights Watch.
"Nous soutenons la CPI, tout en rappelant que la cour doit avoir un rôle juridique et non un rôle politique", a déclaré le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani. "Nous évaluerons avec nos alliés la manière de réagir et d'interpréter cette décision".
Les mandats d'arrêt de la CPI à l'encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de l'ex-ministre de la Défense Yoav Gallant, "ignorent le droit légitime d'Israël à se défendre face aux attaques constantes d'organisations terroristes", a estimé la présidence argentine dans un communiqué.
"La décision de la Cour pénale internationale arrive tard mais c'est une décision positive pour faire cesser le massacre et mettre fin au génocide en Palestine", a déclaré sur X le ministre de la Justice turc Yilmaz Tunç.
"L’Espagne respecte la décision de la Cour pénale internationale et se conformera à ses engagements et ses obligations en vertu du Statut de Rome et du droit international", ont déclaré des sources officielles à l’AFP.
Le ministre autrichien des Affaires étrangères Alexander Schallenberg a déclaré que ces mandats d'arrêt étaient "incompréhensibles". "Il paraît absurde de placer sur le même plan les membres d'un gouvernement élu démocratiquement et le dirigeant d'une organisation terroriste", a-t-il réagi, ajoutant que cette décision portait selon lui atteinte à la crédibilité de la Cour.
"Cette décision est une honte pour le système juridique international", a également réagi le chef de la diplomatie hongroise Peter Szijjarto, la qualifiant d'"inacceptable" et "absurde".