Près de 1.500 manifestants ont défilé samedi à Paris pour dénoncer le manque de soutien international face à l'offensive du groupe armé M23 soutenu par le Rwanda dans l'Est de la République démocratique du Congo, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les manifestants, pour l'essentiel membres de la communauté congolaise, ont marché de la place de la Bastille à celle de la Nation, arborant de nombreux drapeaux congolais ou des pancartes sur lesquelles on pouvait notamment lire "Stop à la guerre" ou encore "Nos richesses, notre droit".
"Le Rwanda, c'est des voleurs, l'UE des receleurs. On veut pas de bla-bla, à l'Union européenne de prendre des décisions de sanctions" à l'égard de Kigali, a déclaré à l'AFP Valéry Kanu, un des manifestants.
Kinshasa accuse le Rwanda voisin de vouloir faire main basse sur les ressources minières de l'Est congolais. L'UE a conclu en février 2024 un partenariat sur les matières premières critiques avec le Rwanda, suscitant l'ire du président congolais Félix Tshisekedi.
Au milieu de nombreux slogans hostiles au Rwanda et à son président Paul Kagame, qu'ils accusent d'entretenir un conflit depuis 30 ans dans l'Est du Congo, plusieurs manifestants ont fait état de leur désarroi devant le manque de réaction de la communauté internationale.
"La Belgique, la France, on a besoin de votre aide, vous vous cachez derrière les Rwandais.... On n'est pas soutenus", s'est indignée une manifestante qui n'a pas voulu donner son nom.
Le Rwanda a nié toute implication militaire dans l’est de la RD Congo.
Un rapport d'experts de l'ONU publié en juillet indiquait que le Rwanda comptait environ 4.000 soldats en RD Congo et exerçait un contrôle "de facto" sur le groupe armé antigouvernemental M23.
Après avoir pris le contrôle d'une grande partie de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu au début de la semaine, le M23 et l'armée rwandaise continuent leur progression vers Kavumu dans la province voisine du Sud-Kivu.