Direct démarré le 1 er février 2025 à 7H45

Direct Conflit en RD Congo : manifestation à Paris contre le manque de soutien international apporté à Kinshasa

Plus d'un millier de manifestants, essentiellement des membres de la communauté congolaise,  ont défilé dans les rues de Paris samedi. Ils étaient au nombre de 1800 selon la police, environ 3500 selon les organisateurs. Les horaires sont affichés en temps universel.

Partager
Image
rd congo

Près de 1.500 manifestants ont défilé samedi à Paris pour dénoncer le manque de soutien international face à l'offensive du groupe armé M23 en RD Congo, soutenu par le Rwanda selon l'ONU. 

TV5MONDE/BENJAMIN BERAUD
4
nouvelle(s) publication(s)
16H28

Manifestation à Paris contre le manque de soutien international

Près de 1.500 manifestants ont défilé samedi à Paris pour dénoncer le manque de soutien international face à l'offensive du groupe armé M23 soutenu par le Rwanda dans l'Est de la République démocratique du Congo, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les manifestants, pour l'essentiel membres de la communauté congolaise, ont marché de la place de la Bastille à celle de la Nation, arborant de nombreux drapeaux congolais ou des pancartes sur lesquelles on pouvait notamment lire "Stop à la guerre" ou encore "Nos richesses, notre droit".

"Le Rwanda, c'est des voleurs, l'UE des receleurs. On veut pas de bla-bla, à l'Union européenne de prendre des décisions de sanctions" à l'égard de Kigali, a déclaré à l'AFP Valéry Kanu, un des manifestants.

Kinshasa accuse le Rwanda voisin de vouloir faire main basse sur les ressources minières de l'Est congolais. L'UE a conclu en février 2024 un partenariat sur les matières premières critiques avec le Rwanda, suscitant l'ire du président congolais Félix Tshisekedi.

Au milieu de nombreux slogans hostiles au Rwanda et à son président Paul Kagame, qu'ils accusent d'entretenir un conflit depuis 30 ans dans l'Est du Congo, plusieurs manifestants ont fait état de leur désarroi devant le manque de réaction de la communauté internationale.

"La Belgique, la France, on a besoin de votre aide, vous vous cachez derrière les Rwandais.... On n'est pas soutenus", s'est indignée une manifestante qui n'a pas voulu donner son nom.

rd congo
TV5MONDE/BENJAMIN BERAUD
rd congo
TV5MONDE/BENJAMIN BERAUD

Le Rwanda a nié toute implication militaire dans l’est de la RD Congo. 

Un rapport d'experts de l'ONU publié en juillet indiquait que le Rwanda comptait environ 4.000 soldats en RD Congo et exerçait un contrôle "de facto" sur le groupe armé antigouvernemental M23.

Après avoir pris le contrôle d'une grande partie de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu au début de la semaine, le M23 et l'armée rwandaise continuent leur progression vers Kavumu dans la province voisine du Sud-Kivu.

Tweet URL

 

11H
communauté internationale

Pour mettre la pression sur le Rwanda, les Européens face au dilemme des sanctions

Face à l'escalade militaire dans l'est de la RDC, où le groupe armé M23 et les forces rwandaises continuent à progresser, les Européens hésitent sur des sanctions pour renforcer la pression sur Kigali.

Si de nombreuses capitales européennes ont condamné l'offensive éclair qui a conduit à la prise de Goma, la grande ville de l'Est congolais, elles cherchent encore une réponse coordonnée après l'échec de la médiation angolaise pour le compte de l'Union africaine.

Le 25 janvier, l'Union européenne (UE) a brandi la menace de sanctions réclamées à cor et à cri par Kinshasa, affirmant qu'elle "examinera tous les outils à sa disposition afin de demander des comptes aux responsables du maintien du conflit".

Les dirigeants des Vingt-Sept espèrent ainsi négocier un cessez-le-feu rapide, avant une hypothétique reprise du dialogue.

La Belgique "joue un rôle moteur pour convaincre de sévir tous azimuts contre le Rwanda", souligne à l'AFP un diplomate en poste dans la région des Grands Lacs.

Bernard Quintin, ministre belge des Affaires étrangères, a affirmé cette semaine avoir appelé ses homologues européens à des "mesures concrètes", seul moyen selon lui d'avoir un "impact significatif", lors d'une réunion à Bruxelles. 

De nouvelles sanctions ciblées (gels d'avoirs, interdiction de voyager...) sont à l'étude - plusieurs visent déjà des responsables du M23 et des officiers rwandais impliqués en RDC.

"Processus lent"

Mais c'est un "processus lent, lourd", qui nécessite une adoption à l'unanimité du Conseil de l'UE, "et nous n'y sommes pas encore", confie un diplomate européen.

Parmi les autres options, la suspension du partenariat UE-Rwanda sur les matières premières critiques signé en février 2024.

Ce partenariat avait suscité l'ire du président congolais Félix Tshisekedi, qui accuse le Rwanda de vouloir faire main basse sur les ressources minières de l'Est congolais - ce que Kigali dément.

"C'est comme si l'Union européenne nous faisait la guerre par procuration", avait-il lancé, "tout le monde sait que le Rwanda n'a même pas un gramme de ces minerais dits +critiques+ dans son sous-sol".

Autre possibilité: revoir "la Facilité européenne pour la paix dite +Cabo Delgado+", qui prévoit un soutien financier pour le déploiement de l'armée rwandaise dans la lutte antijihadiste au Mozambique. Kigali avait reçu à ce titre une nouvelle aide de 20 millions d'euros en novembre. 

Toutefois, de telles mesures sont loin de faire l'unanimité à ce stade, selon plusieurs sources.

L'une d'elles, à Bruxelles, estime que "de toutes façons, des sanctions n'auraient aucun effet sur le terrain. Il est déjà trop tard".

La France, qui entretient de bons rapports avec les deux pays impliqués, est très active sur le dossier et semble privilégier pour l'instant une "diplomatie de coulisses" plutôt que coercitive.

Emmanuel Macron s'est entretenu au téléphone avec les présidents Tshisekedi et le Rwandais Paul Kagame ainsi qu'avec leurs homologues de la région (Angola, Burundi, Ouganda...).

Son ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot s'est rendu à Kinshasa et Kigali jeudi et vendredi pour demander à nouveau le retrait des forces rwandaises de RDC et la cessation des hostilités.

"Partenaire précieux"

"Nous avons fait un gros travail de rapprochement depuis 2019 sur les questions mémorielles avec le Rwanda (la France a reconnu ses responsabilités "lourdes et accablantes" dans le génocide des Tutsis de 1994, ndlr), c'est devenu un partenaire important, personne ne veut se le mettre à dos", souligne par ailleurs une source française.

Londres a certes menacé de couper son aide au développement, mais d'autres hésitent à bousculer Paul Kagame, qui dirige son pays d'une main de fer tout en le développant à un rythme spectaculaire depuis 30 ans. Avec un rôle de leadership régional important aux plans économique, diplomatique et militaire.

"Le Rwanda est vu comme un partenaire sécuritaire précieux, un pays africain qui règle des problèmes africains" au Mozambique notamment, mais aussi en Centrafrique où ses soldats sont vus d'un bon oeil pour contrer l'influence russe de Wagner, rappelle-t-on à Bruxelles. C'est aussi l'un des principaux contributeurs aux missions de maintien de la paix de l'ONU dans le monde.

10H40
Afrique centrale

Conflit en RDC: le Burundi craint une guerre régionale

Le président du Burundi Evariste Ndayishimiye a dit redouter que le conflit en République démocratique du Congo (RDC) se transforme en guerre régionale, dans des propos publiés samedi sur sa chaîne YouTube officielle. 

""Est-ce que la communauté internationale ne voit pas les conséquences ? Je vous dis que si ça continue comme ça, la guerre risque d'être généralisée dans la région. Parce que le peuple ne peut pas se laisser faire. Si le Rwanda continue à faire des conquêtes dans le territoire d'un autre pays, je sais qu'il va arriver même en Burundi, parce qu'il est en train d'entretenir des jeunes réfugiés. Il les arme. Maintenant, il est en train de les aguerrir dans la guerre du Congo. Un jour, il va venir en Burundi. Nous n'allons pas accepter la guerre, elle sera généralisée."

"Si l'est du Congo n'a pas la paix, la région n'a pas la paix", a estimé vendredi le président burundais.

Appelant "la communauté internationale à prendre cela au sérieux", Evariste Ndayishimiye a estimé que "si ça continue comme ça, la guerre risque d'être généralisée dans la région. Parce que le peuple ne peut pas se laisser faire".

Le président du Burundi dénonce Kigali. "Si le Rwanda continue à faire des conquêtes dans le territoire d'un autre pays, je sais qu'il va arriver même en Burundi, parce qu'il est en train d'entretenir des jeunes réfugiés. Il les arme. Maintenant, il est en train de les aguerrir dans la guerre du Congo. Un jour, il va venir en Burundi. Nous n'allons pas accepter la guerre, elle sera généralisée."

"Ce n'est pas le Burundi seulement, la Tanzanie, l'Ouganda, le Kenya, c'est toute la région, c'est une menace", a-t-il insisté, en notant que son pays n'allait pas "se laisser faire".

Après avoir pris le contrôle d'une grande partie de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu au début de la semaine, le groupe armé M23 soutenu par l'armée rwandaise continue leur progression dans la province voisine du Sud-Kivu.

Au moins 700 personnes ont été tuées et 2.800 blessées lors des combats pour le contrôle de Goma entre dimanche et jeudi, a dit vendredi un porte-parole de l'ONU.

Dans ce conflit qui dure depuis plus de trois ans, la RDC accuse le Rwanda de vouloir piller ses nombreuses richesses naturelles dans la région. 

Le Rwanda affirme, lui, vouloir éradiquer des groupes armés, notamment créés par d'ex-responsables hutu du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, qui menacent selon lui sa sécurité. 

De manière plus générale, l'est de la RDC est déchiré depuis des décennies par les violences de multiples groupes armés, exacerbées après le génocide au Rwanda.

8H05
Vagues épidémiques

Le M23 gagne du terrain dans l'est de la RDC

Le chef de l'agence sanitaire de l'Union africaine (Africa CDC) a estimé que la situation à Goma, ville de la République démocratique du Congo conquise par le groupe armé M23 et l'armée rwandaise, constituait une "véritable urgence de santé publique", avertissant que les combats pourraient alimenter des flambées épidémiques.

Le M23 gagne du terrain dans l'est de la RDC, où se sont produites de nombreuses vagues épidémiques de maladies contagieuses. Après avoir pris le contrôle d'une grande partie de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu au début de la semaine, le M23 progresse désormais à l'intérieur du Sud-Kivu, ses dirigeants ayant affirmé leur intention d'avancer jusqu'à Kinshasa.

goma

Des habitants marchent devant des véhicules calcinés à Goma, en République démocratique du Congo, le vendredi 31 janvier 2025. 

@AP Photo/Moses Sawasawa

Pour Jean Kaseya, les conditions actuelles "extrêmes, combinées à l'insécurité et aux déplacements massifs (de population), ont alimenté la mutation du virus mpox".

La variante clade 1b du mpox, qui a été enregistrée dans de nombreux pays à travers le monde ces derniers mois, est apparue pour la première fois en 2023 dans le Sud-Kivu.

Re(voir) aussi : Les cas de Mpox continuent de progresser en RDC

RD Congo : l'essentiel de Goma aux mains du M23

RD Congo : combats dans Goma, quelles conséquences ?

 

Goma, qui abrite trois millions d'habitants, dont un million de déplacés, est "devenu l'épicentre, propageant le virus mpox dans 21 pays africains", a affirmé Jean Kaseya dans une lettre envoyée vendredi aux dirigeants africains.

"Il ne s'agit pas seulement d'une question de sécurité, mais d'une véritable urgence de santé publique", a souligné Jean Kaseya.

Cette guerre doit cesser. Si aucune mesure décisive n'est prise, ce ne seront pas seulement les balles qui feront des victimes, mais la propagation incontrôlée d'épidémies majeures et de pandémies potentielles qui viendront de cette région fragile, (...) dévastant les économies et les sociétés de tout notre continent.

Jean Kaseya, chef de l'agence sanitaire de l'Union africaine 

La situation a aussi entraîné "des épidémies généralisées de rougeole, de choléra et d'autres maladies, qui ont fait des milliers de victimes", a-il affirmé.

Au moins 700 personnes ont été tuées et 2.800 blessées lors des combats pour le contrôle de Goma entre dimanche et jeudi, a dit vendredi un porte-parole de l'ONU. 

Qui anime ce direct ?

AFP