Direct terminé le 25 septembre 2024 à 20h15 TU
Direct démarré le 25 septembre 2024 à 5h00 TU

L'armée israélienne prépare une "possible entrée" au Liban

L'armée israélienne dit préparer "une possible entrée" au Liban pour y frapper le Hezbollah après les raids meutrier de son aviation. Le président américain Joe Biden redoute une "guerre généralisée" au Moyen-Orient.

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Des Syriens fuyant la guerre au Liban affluent au poste frontière de Jdeidet Yabous en Syrie ce 25 septembre 2024.

Des Syriens fuyant la guerre au Liban affluent au poste frontière de Jdeidet Yabous en Syrie ce 25 septembre 2024.

© AP Photo/Omar Sanadiki
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19H26
Assemblée générale de l'ONU

Il est indispensable qu'une nouvelle phase s'ouvre à Gaza déclare Emmanuel Macron

Le président français Emmanuel Macron a appelé Israël à cesser l'escalade au Liban et à faire taire les armes à Gaza où la guerre "n'a que trop duré" faisant des "dizaines de milliers de victimes civiles palestiniennes", sans "aucune justification".

Il est impératif qu'une nouvelle phase s'ouvre à Gaza, que les armes se taisent, que les humanitaires reviennent, que les populations civiles enfin soient protégées. Emmanuel Macron, président de la République française

Le président français a pris le soin de condamner de nouveau "avec fermeté l'attaque terroriste terrible et sans précédent décidée et menée par le (groupe islamiste palestinien) Hamas contre Israël le 7 octobre dernier".

Le terrorisme est inacceptable quelles qu'en soient les causes et nous pleurons ici les victimes de l'attaque du Hamas du 7 octobre dernier parmi lesquelles 48 citoyens français. Emmanuel Macron

Mais il a aussi souligné que "trop d'innocents sont morts" dans les représailles israéliennes, estimant que c'était "un scandale pour l'humanité", "une source dangereuse de haine, de ressentiment qui menace et qui menacera la sécurité de tous".

Il a par ailleurs appelé "avec force Israël à cesser l'escalade au Liban et le Hezbollah à cesser les tirs".
La communauté internationale redoute l'embrasement général au Proche-Orient après les frappes israéliennes au Liban de cette semaine qui ont fait des centaines de victimes, des milliers de blessés et provoqué des déplacements de population de masse. Emmanuel Macron a estimé que "dans l'immédiat", "le risque principal est celui de l'escalade" au Proche-Orient. Il a transmis ses "pensées fraternelles" au Liban et au peuple libanais.

De plus, il a souligné que le Hezbollah prenait "depuis trop longtemps le risque insoutenable d'entraîner le Liban dans la guerre qu'Israël, quant à lui, ne peut sans conséquence étendre ses opérations".
"La France exige le respect par chacun de ses obligations le long de la Ligne bleue", ligne de démarcation tracée par l'ONU entre Israël et le Liban, a-t-il ajouté, assurant que la France agirait "pour faire émerger une voie diplomatique indispensable afin d'épargner les populations civiles et empêcher une explosion régionale".

La France a demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU qui se tiendra ce mercredi en fin d'après-midi. Enfin, il a indiqué que son ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot se rendrait "en cette fin de semaine au Liban".

Le président doit rencontrer aujourd'hui son homologue américain Joe Biden à New York avant de s'envoler pour le Canada.
 

18H53
Liban

Une offensive terrestre israélienne au Liban n'apparaît pas "imminente", estiment les Etats-Unis

Une offensive terrestre israélienne au Liban n'apparaît pas "imminente", affirme le Pentagone, après que l'armée israélienne a dit préparer "une possible entrée" au Liban pour y frapper le Hezbollah.
"Il ne semblerait pas que ce soit imminent", a déclaré à la presse Sabrina Singh, porte-parole du ministère américain de la Défense, ajoutant que les États-Unis ne veulent "certainement pas de toute action qui pourrait mener à une nouvelle escalade dans la région".
 

18H36
soutiens au Hezbollah

Les Brigades du Hezbollah irakiennes appellent à intensifer les opérations contre Israël

Les Brigades du Hezbollah irakiennes, influent groupe armé pro-iranien, ont appelé ce mercredi à "augmenter" et intensifier les "opérations" menées contre "l'ennemi" israélien.

Ce soir la "Résistance islamique en Irak", nébuleuse de groupes armés pro-iraniens, a revendiqué une attaque de drones sur le port d'Eilat en Israël. L'armée israélienne a confirmé avoir intercepté un drone lancé depuis l'Est, tandis qu'un deuxième aéronef est tombé dans le secteur d'Eilat, faisant deux blessé légers selon des secouristes.

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Ces derniers mois, la "Résistance islamique en Irak" a publié plusieurs communiqués pour revendiquer des tirs de drones contre Israël. Sans nommément désigner aucun agresseur, l'armée israélienne a confirmé plusieurs attaques d'aéronefs, assurant que ces appareils sont interceptés.

"Nous espérons des factions de la Résistance islamique en Irak, qui soutiennent la Palestine et le Liban, qu'elles augmentent le nombre et l'ampleur de leurs opérations et le niveau de menace à l'ennemi", a déclaré dans un communiqué un porte-parole des Brigades du Hezbollah irakiennes, Abou Ali al-Askari, en allusion à Israël. "Les opérations sous leur forme actuelle ne sont pas à la hauteur des ambitions de la Résistance et de la phase actuelle", a-t-il souligné, en référence à cet axe de "Résistance" à Israël, qui va de Téhéran, aux groupes armés irakiens, au Hezbollah libanais et les Houthis du Yémen.

L'alliance regroupe notamment des combattants issus des rangs des Brigades du Hezbollah, du mouvement Al-Nujaba, et des Brigades Sayyed al-Chouhada, des groupes armés pro-iraniens qui sont tous visés par des sanctions américaines.

Fin 2023, plus de 175 tirs de roquettes et frappes de drones, en Irak et en Syrie, avaient aussi été menés contre les soldats américains intégrés à une coalition internationale antijihadiste emmenée par Washington. Ces attaques avaient été revendiquées par "la Résistance islamique". En représailles, les Etats-Unis ont mené plusieurs frappes contre les factions irakiennes, en Irak et en Syrie.

Les Brigades du Hezbollah, classées groupe "terroriste" par Washington, avaient toutefois annoncé fin janvier une "suspension" de leurs opérations. Les attaques en Irak se sont alors quasiment interrompues ces derniers mois, à l'exception de quelques frappes, et depuis une relative accalmie s'est installée.

 

18H35
assemblée général de l'ONU

La guerre d'Israël à Gaza "n'a que trop duré" lance Emmanuel Macron à l'ONU

La guerre qu'"Israël mène à Gaza n'a que trop duré", a lancé mercredi le président français Emmanuel Macron à la tribune de l'ONU, soulignant que "les dizaines de milliers de victimes civiles palestiniennes n'ont aucune justification".

Emmanuel Macron à l'Assemblée générale de l'ONU ce 25 septembre.

Emmanuel Macron à l'Assemblée générale de l'ONU ce 25 septembre. (capture d'écran Reuters video)

© Reuters video


"Il est impératif qu'une nouvelle phase s'ouvre à Gaza, que les armes se taisent, que les humanitaires reviennent, que les populations civiles enfin soient protégées", a-t-il dit, ajoutant que la France participera "à toute initiative qui sauvera des vies" et qui permettra d'assurer la sécurité de tous.
 

18H22
drone dirigé vers Eilat

L'armée israélienne dit avoir intercepté un drone lancé depuis l'Est

"Deux drones ont été détectés s'approchant de la zone d'Eilat depuis l'Est. Un navire lance-missiles de la marine (...) a intercepté un drone", et un autre drone est tombé dans l'enceinte du port d'Eilat, indique l'armée israélienne dans un communiqué. Les services de secours ont fait état de deux blessés légers. La "Résistance islamique en Irak", nébuleuse de groupes irakiens armés pro-iraniens, a revendiqué une attaque au drone sur Eilat. "Les combattants de la Résistance islamique en Irak ont attaqué mercredi (...) par le biais de drones une cible stratégique à Eilat", indique le communiqué publié sur Telegram. De 
 

16H35
menace

Israël utilisera "la force" contre le Hezbollah jusqu'au retour des habitants du Nord

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu déclare que son pays utilisera "la force" contre le Hezbollah au Liban jusqu'au retour chez eux des habitants du Nord d'Israël.
"Nous infligeons au Hezbollah des coups qu'il ne pouvait pas imaginer, nous le faisons avec force et par des ruses. Je peux vous promettre une chose: nous ne cesserons pas avant qu'ils reviennent chez eux", a dit Netanyahu dans une vidéo diffusée par son bureau.
 

16H15
escalade

À Nazareth, des Palestiniens d'Israël inquiets face à l'escalade avec le Hezbollah

La vie s'est arrêtée à Nazareth après la chute ces derniers jours de roquettes tirées depuis le Liban sur cette ville du nord d'Israël, où la morosité l'emporte chez nombre d'habitants palestiniens, qui s'inquiètent des conséquences de l'escalade militaire face au Hebzollah libanais.

Les affaires allaient déjà mal depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas il y a près d'un an dans la bande de Gaza, les visiteurs fuyant la ville de l'enfance de Jésus qui vit principalement du tourisme de pèlerinage.

Maintenant, les écoles sont fermées et les rassemblements sont interdits en raison des risques d'attaques aériennes. Régulièrement, on entend des interceptions de roquettes tirées depuis le sud du Liban. La frontière n'est qu'à une quarantaine de kilomètres à vol d'oiseau. Un bruit sourd, suivi de nuages blancs se détachant dans le ciel, se fait entendre quand un projectile est abattu par la défense antiaérienne.

La morosité se ressent dans l'agglomération, dont l'immense majorité des 80.000 habitants descend de la population arabe présente dans la Palestine du Mandat britannique et s'étant retrouvée en territoire israélien à l'issue de la première guerre israélo-arabe ayant éclaté au lendemain de la création d'Israël 1948.

Certains disent s'informer en regardant des chaînes de télévision libanaises ou panarabes pour suivre l'escalade entre Israël et le Hezbollah, et sur leur téléphone et ils ont téléchargé une application israélienne pour recevoir alertes et instructions en cas de danger. "Tout le monde a peur, avoir des missiles qui nous passent au-dessus de la tête: on n'est pas habitués", raconte Fathi Abou Redaa, un professeur d'histoire retraité dans cette ville de Galilée.

Beaucoup racontent ne pas avoir connu de tels moments de tension depuis 2006, année de la guerre entre Israël et le Hezbollah. À Nazareth, deux enfants avaient été tués par une roquette. Mais tous s'empressent de dire que c'était "différent", la crainte d'un embrasement régional étant alors moins forte. 

À Nazareth, les maisons anciennes des ruelles escarpées ne sont généralement pas équipées d'abris antiaériens contrairement à de nombreuses communes alentours. Quand les sirènes d'alerte aux roquettes retentissent, des habitants disent se mettre à l'abri dans des cages d'escalier ou des pièces sans fenêtre pour éviter les morceaux de verre en cas d'explosion. Outre les risques liés aux tirs de roquettes, une personne interrogée par l'AFP, qui préfère ne pas décliner son identité, affirme que "ceux qui donnent leur avis, sur le Hezbollah ou Israël, ont des problèmes", en référence à l'arrestation d'habitants affichant leur solidarité avec les Palestiniens de Gaza sur les réseaux sociaux.

Loin des écrans, Elias Shama rumine seul dans son magasin de souvenirs, d'anciennes thermes romaines qu'il a passé des années à restaurer. Il n'allume même plus la lumière. "Nous n'avons pas d'aide du gouvernement, ce n'est pas juste", s'emporte l'homme de 70 ans, "on sent pourtant que la guerre se rapproche de plus en plus".

Du même avis, Ziyad Daniel, vendeur de jus de fruits face à l'église grecque orthodoxe de l'Annonciation, estime que "la situation est tellement mauvaise qu'on ne sait plus quoi faire".
S'il dit avoir confiance dans l'armée israélienne qu'il juge "très forte", le sexagénaire, qui insiste pour dire qu'il se sent israélien, indique aussi prier pour que la paix revienne.

"On ne cesse de prier, on attend la grâce de Dieu depuis des mois", lance Henriette Hissen, une passante de 76 ans, la voix couverte par le bruit des avions militaires.

Une autre habitante, Nabila Spanyoly, déplore elle l'apathie des "puissances occidentales" face aux souffrances de "nos frères et soeurs de Gaza, de Cisjordanie et maintenant du Liban!"
Cette psychologue rappelle que de nombreux habitants de la région ont des proches au Liban: "avant 1948, les frontières entre les pays du coin étaient ouvertes, les gens passaient d'ici à la Syrie par exemple, ils se mariaient, se fréquentaient, et c'est pour ça qu'on est si soucieux car on connait ceux qui souffrent".

"Ca nous dépasse", s'agace Jad, un employé de banque qui ne donne pas son nom par crainte de répercussions, "c'est un nouveau Moyen-Orient avec de nouveaux équilibres régionaux bien au-delà de Gaza ou du Liban". Selon lui, la guerre devrait encore durer des mois.

 

16H11
escalade

Biden avertit qu'une "guerre généralisée est possible" au Moyen-Orient

Le président américain Joe Biden met en garde contre lerisque d'une "guerre généralisée" au Moyen-Orient, en proie à de très vives tensions.

"Une guerre généralisée est possible", a-t-il déclaré lors d'une interview sur ABC.

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Le dirigeant américain a toutefois estimé que "la possibilité d'un accord qui puisse changer fondamentalement toute la région" existait encore. "Il y a une possibilité, je ne veux pas l'exagérer, mais il y a une possibilité que si nous parvenons à conclure un cessez-le-feu au Liban, que cela nous permette de nous atteler à la Cisjordanie", a-t-il expliqué. "Nous devons également nous occuper de Gaza, mais tout cela est possible, et je consacre toute mon énergie avec mon équipe (...) à accomplir cet objectif", a assuré le locataire de la Maison Blanche à l'émission The View.
 

15H18
possible intervention terrestre

Le chef de l'armée israélienne dit à des soldats de se préparer à une possible "entrée" au Liban

Le chef d'état-major de l'armée israélienne a dit à des soldats lors d'un exercice à la frontière nord de se préparer à une possible "entrée" au Liban où l'armée multiple les frappes après les tirs de roquettes du Hezbollah sur le territoire israélien. "Vous pouvez entendre les avions ici, nous attaquons toute la journée, à la fois pour préparer la zone à la possibilité de votre entrée, mais aussi pour continuer à frapper le Hezbollah", a déclaré le général Herzi Halevi à des soldats d'une unité de blindés, selon un communiqué de l'armée.

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Dans une vidéo diffusée par l'armée, le général Halevi a déclaré aux soldats que l'objectif était "très clair: ramener les habitants du Nord en toute sécurité. Pour ce faire, nous préparons le déroulement de la manoeuvre (...), votre entrée là-bas avec de la puissance, la confrontation avec les hommes du Hezbollah qui verront ce que c'est que des combattants professionnels, très compétents et expérimentés".

Le Hezbollah a tiré mercredi un missile vers Tel-Aviv, une première selon l'armée israélienne, qui a l'a intercepté et a mené de nouvelles frappes aériennes meurtrières contre le mouvement islamiste au Liban, au moment où la communauté internationale redoute un embrasement du Moyen-Orient.

L'armée israélienne a affirmé avoir frappé plus de 280 cibles du Hezbollah incluant 60 cibles des services de renseignement du Hezbollah, et des "lanceurs" de roquettes. "Vous êtes beaucoup plus forts qu'eux, beaucoup plus expérimentés qu'eux, vous pénétrez à l'intérieur et détruisez l'ennemi là-bas", a encore affirmé le chef de l'armée à ses troupes.
 

14H54
Frappes israéliennes au Liban

Les civils au Liban en "grave danger", alerte HRW

"Plus de mille frappes israéliennes à travers le Liban" cette semaine "ont tué des centaines de personnes et blessé des milliers (...), mettant les civils en grave danger", a alerté l'ONG de défense des droits humains dans un communiqué.
Les États membres de l'ONU "doivent agir de toute urgence en lançant une enquête indépendante sur les violations commises pendant les violences en cours", a appelé Lama Fakih, directrice Moyen-Orient et Afrique du Nord de HRW. "Il est primordial qu'Israël et le Hezbollah respectent les lois de la guerre afin de minimiser les dommages causés aux civils", a-t-elle ajouté.
"La présence d'un commandant du Hezbollah, d'un lance-roquettes ou d'une autre installation militaire dans une zone peuplée ne justifie pas son attaque sans égard pour la population civile", a renchéri Lama Fakih.

Plus de 90.000 personnes ont été déplacées au Liban depuis lundi, selon l'ONU.

Mardi, l'International Rescue Committee a exprimé sa "profonde inquiétude face à l'escalade du conflit au Liban", ajoutant que "l'insécurité persistante pourrait entraver considérablement notre capacité à fournir une aide vitale à ceux qui en ont besoin".

Lundi, l'ONG Norwegian Refugee Council a lancé un appel urgent "pour une désescalade immédiate de la part de toutes les parties au conflit et pour la fin des attaques aveugles qui détruisent les maisons et les infrastructures civiles".

Le ciblage des zones civiles au sud et à l'est du Liban ainsi qu'au nord d'Israël fait monter les hostilités à un niveau extrêmement dangereux. Norwegian Refugee Council 

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas, l'armée israélienne et le Hezbollah, allié du mouvement islamiste palestinien, échangent des tirs, qui se sont intensifiés ces derniers jours, faisant planer la menace d'une guerre à échelle régionale.
 

13H53
déplacés

90.000 nouveaux déplacés au Liban depuis lundi selon l'ONU

Plus de 90.000 personnes ont été déplacées au Liban, théâtre de frappes israéliennes intensives depuis le début de la semaine, a indiqué mercredi l'ONU. Depuis lundi, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a enregistré "90.530 nouveaux déplacés", a-t-elle précisé dans un communiqué.

Des volontaires préparéent des repas pour les déplacés venant du Sud du Liban au siège de l'association Ahlouna à Sidon, Liban, ce 25 septembre.

Des volontaires préparéent des repas pour les déplacés venant du Sud du Liban au siège de l'association Ahlouna à Sidon, Liban, ce 25 septembre.

© AP Photo/Mohammed Zaatari
13H39
Frappes au Liban

L'armée israélienne dit avoir touché plus de 280 cibles du Hezbollah au Liban

L'armée israélienne affirme avoir frappé ce mercredi plus de 280 cibles du Hezbollah au Liban où le mouvement islamiste tire des roquettes sur le territoire israélien.
À la suite des "nombreux projectiles" tirés depuis le Liban par "l'organisation terroriste Hezbollah", l'armé a "frappé les lanceurs utilisés pour tirer les projectiles, ainsi que d'autres cibles terroristes", au total "plus de 280 cibles terroristes du Hezbollah" au Liban, a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Elle ajoute que "des avions de chasse ont frappé 60 cibles terroristes appartenant à la direction du renseignement du Hezbollah" et avoir "détruit des outils de collecte de renseignements, des centres de commandement et d'autres infrastructures utilisées par l'ennemi".

13H09
renforcement des effectifs

Israël annonce le déploiement de deux brigades de réserve face au Hezbollah

L'armée israélienne annonce le rappel de deux brigades de réserve qui vont être déployées dans le nord du pays. "Conformément à l'évaluation de la situation, (l'armée) rappelle deux brigades de réserve pour des activités opérationnelles dans la région du nord. Cela permettra de poursuivre le combat contre l'organisation terroriste du Hezbollah, de défendre l'État d'Israël et de créer les conditions nécessaires au retour des habitants du nord d'Israël dans leurs foyers", a indique un communiqué militaire.
 

12H33
bilan humain

Au moins 23 morts dans des frappes israéliennes au Liban

Le ministère de la Santé libanais a annoncé que 23 personnes avaient été tuées mercredi dans des raids israéliens sur plusieurs localités, dont certaines dans des zones montagneuses hors des bastions du Hezbollah, l'armée israélienne affirmant poursuivre ses bombardements "de grande envergure".

Les frappes aériennes qui se poursuivent sur le Liban pour le troisième jour consécutif interviennent alors que le Hezbollah pro-iranien a lancé mercredi pour la première fois un missile balistique vers Tel-Aviv. L'aviation israélienne a encore élargi le périmètre de ses opérations.

Une frappe sur Maaysara, un village chiite de la montagne majoritairement chrétien à une trentaine de kilomètres au nord de Beyrouth, a fait trois morts, selon le ministère de la Santé.
Un photographe de l'AFP sur place a rapporté qu'une maison était presque entièrement détruite, les secouristes cherchant des survivants sous les décombres.

Le village de Maaysara ce 25 septembre après des frappes israéliennes.

Le village de Maaysara ce 25 septembre après des frappes israéliennes.

© AP Photo/Bilal Hussein


Les tués "étaient des civils qui ont évacué leurs maisons du sud du Liban et sont venus ici (...) Ce sont des familles pauvres, qui n'avaient nulle part où aller", dit Fatima, une habitante du village qui a demandé à être identifiée par son seul prénom. "Quel est le message derrière cela? Qu'on parte d'ici? Nous ne partirons pas," a-t-elle ajouté. "Plus aucun endroit n'est sûr".

Dans la montagne du Chouf au sud de Beyrouth, "une frappe israélienne a tué quatre personnes", a par ailleurs indiqué le ministère de la Santé. 

Des raids sur trois localités du sud du Liban ont encore fait neuf morts.

Un hôpital public de la ville de Nabatiyeh, dans le sud du Liban, a été endommagé par un raid israélien, a rapporté la gouverneure de la région du même nom. Il s'agit "du seul hôpital public de la région, il a subi des dommages importants à la suite d'une frappe à proximité", a affirmé Howaida Turk.

Dans l'est, une frappe sur Baalbeck-Hermel, a fait sept morts, selon le ministère.

11H17
Diaspora

A Paris, les Libanais regardent, choqués et impuissants, leur pays plonger dans la guerre

Depuis trois jours, Gaëlle Loutfi "ne lâche plus" son téléphone : à plus 3.000 km de chez elle, la jeune Libanaise venue étudier à Paris il y a un mois regarde, impuissante, défiler les images de destruction et les visages de victimes des bombardements israéliens. "Mes parents ont dû quitter leur maison en catastrophe hier soir", raconte l'étudiante de 21 ans, assise sur les marches de la Maison du Liban, où le calme verdoyant du campus de la cité universitaire internationale semble irréel, en comparaison avec ce que vivent ses proches restés à Beyrouth.

Plus personne ne se sent en sécurité nulle part. Charbel Tohmé, étudiant en master à Paris

Depuis trois jours, les frappes massives qui visent les bastions du mouvement islamiste, allié du Hamas palestinien, dans le sud et l'est du Liban ainsi que dans la banlieue sud de Beyrouth, ont fait au moins 558 morts et jeté des dizaines voire des centaines de milliers de personnes sur les routes. "Plus personne ne se sent en sécurité nulle part", abonde un autre étudiant en master, Charbel Tohmé, 24 ans, qui enrage devant l'inaction des Occidentaux et de l'ONU face à l'"agression" en cours. "A force de soutenir Israël, le sentiment d'impunité est total. Ils attendent quoi, que le Liban soit totalement détruit pour réagir?"

Rencontré un peu plus tôt dans son restaurant libanais du centre de Paris, Georges Yazbek partage ce constat: "nous avions déjà essayé d'alerter via les réseaux sociaux sur ce qui se passait à Gaza (...) mais personne ne regarde et personne ne s'en soucie. C'est pareil pour le Liban". "Nous ne pouvons rien y faire et c'est la pire chose, nous mourons de l'intérieur", lâche-t-il avec amertume.

Ce sentiment d'abandon, Odette Helou-Chesnot le connaît bien: elle a grandi en pleine guerre civile, celle qui a fait 150.000 morts entre 1975 et 1990. Et puis il y a eu d'autres crises, comme en 2006, le conflit de 33 jours avec Israël, déjà, qui revient "comme une malédiction, sauf que c'est sans doute plus grave cette fois". À l'époque, cette art-thérapeute de 47 ans avait cofondé l'Association libanaise des victimes du terrorisme pour apporter, avec d'autres spécialistes, un soutien psychologique à ses compatriotes traumatisés. En plus de la prise en charge des anciens patients, une cellule de crise a été mise en place ces jours-ci, et des collectes de médicaments sont organisées via les réseaux sociaux pour venir en aide aux hôpitaux sur place, débordés par l'afflux de blessés graves. "Nous sommes inondés d'appels de mères en détresse qui ne savent pas où aller, ni comment expliquer à leurs enfants ce qui se passe", raconte-elle. "Je suis obligée d'annuler mes autres rendez-vous pour faire face à l'urgence." Quant à l'acheminement de containers vers le Liban, "on est bloqués parce que beaucoup de compagnies aériennes ont suspendu leurs vols vers Beyrouth. On rassemble ce qu'on peut pour l'instant, et on verra plus tard", dit-elle avec fatalisme.

Un avion de l'armée de l'air turque avec de l'aide médicale atterrit à Beyrouth ce 25 septembre.

Un avion de l'armée de l'air turque avec de l'aide médicale atterrit à Beyrouth ce 25 septembre.

© AP Photo/Bilal Hussein


Sur Facebook, les Libanais de la diaspora multiplient eux aussi les appels aux dons de médicaments et d'argent pour aider les familles ayant dû fuir leurs foyers.

Mais derrière la dénonciation unanime des "crimes israéliens" et la nécessaire solidarité face à la tragédie, les rancoeurs restent profondes à l'égard des dirigeants et partis libanais, accusés d'avoir mis le pays à genoux par une gestion politique calamiteuse et une corruption généralisée. Ces dernières années ont été marquées par la gigantesque explosion au port de Beyrouth du 4 août 2020, qui a fait plus de 200 morts, et l'une des pires crises économiques au monde depuis 1850, avec près de 80% de la population vivant désormais sous le seuil de pauvreté selon l'ONU.

Le Liban se relèvera, une fois de plus. Michel, un retraité libanais en vacances à Paris

"Ils n'ont cessé d'attiser les tensions religieuses, ils ont mis le pays en faillite, et encore une fois, c'est la population qui sert de bouclier humain", dénonce un autre étudiant devant la Maison du Liban, qui refuse de donner son nom "pour ne pas causer de problème" à sa famille au Liban.

Michel, un retraité en vacances à Paris, en veut au Hezbollah d'avoir entraîné son pays dans la guerre en ouvrant un nouveau front avec Israël, dont l'armée est déjà engagé dans une vaste offensive à Gaza, "à cause d'un conflit qui ne nous regarde pas". Mais à 75 ans, il en a vu d'autres et reste malgré tout optimiste. "La guerre nous a déjà tout pris, et à chaque fois nous avons tout recommencé à zéro", dit-il en souriant. "Le Liban se relèvera, une fois de plus".

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