Le dernier hôpital du nord de Gaza bombardé par l'armée israélienne

Les rebelles Houthis du Yémen ont déclaré avoir lancé deux missiles balistiques en direction d'un aéroport et d'une cible militaire en Israël, après que l'armée israélienne a fait état d'un tel tir, "vraisemblablement" intercepté. 

Dans un communiqué, le groupe a affirmé avoir mené une "opération militaire avec deux missiles balistiques (...) visant la base Sdot Micha dans la zone à l'est d'Ashdod occupée, et l'autre (...) l'aéroport Ben Gourion", à Tel-Aviv. L'armée israélienne avait auparavant annoncé un tir de missile depuis le Yémen et précisé que ses tentatives d'interception avaient "vraisemblablement" réussi.

L'armée israélienne a fait état d'un tir de missile depuis le Yémen et précisé que ses tentatives d'interception avaient "vraisemblablement" réussi.

"A la suite des sirènes qui ont retenti il y a peu dans plusieurs régions d'Israël, il a été confirmé, après vérification, qu'un missile a été tiré depuis le Yémen", a indiqué l'armée dans un communiqué. Un peu plus tôt, dans un communiqué distinct en hébreu, l'armée avait indiqué que deux missiles avaient "apparemment" été tirés depuis le Yémen.

Le soignant dont on ignorait le sort après des tirs israéliens mortels contre des secouristes palestiniens le 23 mars est détenu par les autorités israéliennes, a annoncé le Croissant Rouge palestinien.

Dans un communiqué, le Croissant Rouge dit avoir été informé par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qu'Asaad Al-Nsasrah est "détenu par les autorités israéliennes". La fusillade, perpétrée par des soldats israéliens, avait fait 15 morts parmi les secouristes.

L'armée israélienne a annoncé l'interception d'un projectile tiré depuis la bande de Gaza vers le sud du territoire israélien, précisant qu'aucune victime n'avait été signalée.

"A la suite des sirènes qui ont retenti à 15H58 (12H58 GMT) à Reïm, un projectile détecté comme allant en direction du territoire israélien depuis Gaza a été intercepté" par l'armée de l'air israélienne, a indiqué l'armée dans un communiqué. "Aucun blessé n'a été signalé", a-t-elle précisé.

"Palestine résiste", scandaient quelques milliers de manifestants à Rabat, lors d'un rassemblement pour exprimer leur solidarité avec la population de la bande de Gaza et réclamer la fin de la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël.

Sous une pluie battante, les manifestants ont défilé dans les rues de la capitale à l'appel du "Groupe d'action nationale pour la Palestine", une coalition regroupant plusieurs organisations politiques, notamment le parti islamiste de la justice et du développement (PJD).

Manifestation à Rabat, au Maroc, dimanche 6 avril 2025, pour protester contre la dernière offensive d'Israël à Gaza.

© AP Photo

"Les Marocains sont avec Gaza", a affirmé auprès de l'AFP le directeur d'une école privée de Rabat, souhaitant rester anonyme. "Ils veulent montrer qu'ils n'ont aucun lien avec la normalisation."

Cette nouvelle mobilisation intervient une semaine après un précédent rassemblement très suivi, marquant une intensification des protestations dans le pays depuis la reprise de l'offensive de l'armée israélienne le 18 mars contre le mouvement islamiste Hamas, après deux mois de trêve à Gaza.

Le diocèse anglican de Jérusalem a fermement condamné l'attaque de missiles israélienne perpétrée hier soir contre l'hôpital, affilié au diocèse.

Selon un communiqué publié par le diocèse, les frappes de missiles israéliennes ont détruit "le laboratoire génétique de deux étages de l'hôpital et endommagé la pharmacie et le service des urgences". Les environs ont également subi des dommages collatéraux, notamment l'église Saint-Philippe toute proche.

AP Photo / Jehad Alshrafi

"Cette attaque, perpétrée le matin du dimanche des Rameaux et au début de la Semaine Sainte, est particulièrement effroyable", a déclaré le diocèse.

Dans le communiqué, il est écrit qu'un "enfant, blessé à la tête précédemment, est décédé tragiquement suite à l'évacuation précipitée" de l'hôpital. 

C'est la cinquième attaque contre cet hôpital depuis 2023. "Nous appelons tous les gouvernements et toutes les personnes de bonne volonté à intervenir pour mettre fin à toutes sortes d'attaques contre les institutions médicales et humanitaires", conclut le communiqué. 

Depuis le début de la guerre à Gaza, des dizaines de milliers de Gazaouis ont trouvé refuse dans les hôpitaux, dont bon nombre ont été endommagés ou mis hors service. 

La frappe sur l'hôpital al-Ahli s'est produite "quelques minutes après un avertissement de l'armée (israélienne) appelant à évacuer les patients, les blessés et leurs accompagnants", a indiqué la Défense civile palestinienne. Le bombardement a notamment détruit "le bâtiment de chirurgie et la station de production d'oxygène destinée aux unités de soins intensifs", a-t-elle ajouté.

Les services de consultation externe et le laboratoire de l'hôpital après avoir été touchés par une frappe de l'armée israélienne.

AP Photo / Jehad Alshrafi

L'hôpital a cessé de fonctionner, a affirmé Mounir Al-Barsh, un responsable du ministère de la Santé du Hamas, mouvement qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007. 

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"Quand nous avons atteint la porte de l'hôpital, ils l'ont bombardé, il y a eu une énorme explosion", a témoigné à l'AFP Naïla Imad, une déplacée palestinienne de 42 ans, évacuée de l'hôpital : "Mes enfants et moi sommes à la rue. Nous avons été déplacés plus de vingt fois, nous ne savons plus où aller, l'hôpital était le dernier recours." "C'était l'enfer", a témoigné Khaled Dalloul, évacué avec son oncle de l'hôpital al-Ahli. "Il n'y a aucun endroit pour se faire soigner ni dormir. C'est une condamnation à mort collective."

Protégés par le droit international humanitaire, les hôpitaux ont été frappés à plusieurs reprises par l'armée israélienne dans la bande de Gaza dévastée et assiégée par Israël depuis plus de 18 mois.

Une frappe israélienne a touché l'hôpital al-Ahli dans la ville de Gaza, la nuit de samedi 12 à dimanche 13 avril 2025, selon la Défense civile palestinienne. Il s'agissait du dernier hôpital en service dans le nord de Gaza. Pour l'heure, le nombre de victime n'est pas connu. 

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L'armée israélienne a simplement répondu à l'AFP qu'elle examinait ces informations.

D'après un communiqué du service de presse du gouvernement du groupe islamiste Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza, "le bombardement" contre l'hôpital al-Ahli, également appelé hôpital Baptiste, a provoqué la "destruction d'un bâtiment (abritant) la réception et un service d'urgence" et le "déplacement de patients et de blessés".

L'hôpital al-Ahli est désormais un tas de ruines. 

AP Photo / Jehad Alshrafi

La Hamas a dénoncé un "nouveau crime de guerre" perpétré par "une entité criminelle qui a violé toutes les lois, règles et normes humanitaires, sous couverture et avec la complicité américaine". 

Cet hôpital al-Ahli a été la cible au tout début de la guerre mi-octobre 2023 d'une frappe qui avait fait des centaines de morts. Le Hamas avait accusé Israël d'en être l'auteur, tout comme l'Iran et de nombreux pays arabes. 

De son côté, Israël dit avoir "attaqué un complexe de commandement et de contrôle dans le nord de la bande de Gaza situé dans l'hôpital baptiste Al-Ahli, qui était utilisé par les terroristes du Hamas pour planifier et superviser la mise en œuvre de complots terroristes contre les forces de l'armée israélienne et les citoyens de l'État d'Israël."

L'armée israélienne a achevé de prendre le contrôle de l'axe-clé de Morag, entre les villes de Rafah et de Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé, samedi 12 avril, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz.

Dans un communiqué s'adressant à la population palestinienne, il a aussi indiqué que l'armée israélienne allait "bientôt" intensifier et étendre ses opérations "dans le plus grande partie" de la bande de Gaza, au nord dans les régions de Daraj et Tuffah. 

Quelques heures plus tôt, trois projectiles tirés depuis le sud de la bande de Gaza ont été interceptés par l'armée israélienne, ce qui a engendré des frappes de représailles de la part d'Israël. Les habitants de Khan Younès et des environs étaient donc à nouveau appelés à se déplacer. 

Hier, samedi 12 avril, la branche armée du Hamas a diffusé une vidéo d'un otage israélo-américain à Gaza, enlevé lors de l'attaque du 7-octobre.

Selon le Forum des familles d'otages, il s'agirait d'Edan Alexander, un soldat d'une unité d'élite stationné près de la frontière avec le territoire palestinien au moment de l'attaque. 

Edan Alexander a été enlevé lors de l'attaque du 7-Octobre. 

AP Photo / Maya Alleruzzo

Diffusée par les Brigades Ezzedine al-Qassam, la séquence dure un peu plus de trois minutes et montre l'otage assis dans un local exigu. 

S'adressant à la caméra, Edan Alexander critique, en agitant fréquemment les mains, le gouvernement israélien pour ne pas avoir encore obtenu sa libération. S'exprimant manifestement sous la contrainte, il dit qu'il veut rentrer chez lui pour célébrer les fêtes. 

Israël célèbre actuellement la Pâque juive qui commémore la libération du peuple juif de l'esclavage qu'il subissait en Égypte.