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Direct démarré le 21 octobre 2024 à 6H30 TU

Les États-Unis vont verser une aide militaire de 400 millions de dollars à l'Ukraine

Le secrétaire d'État à la Défense a annoncé une aide militaire de 400 millions de dollars. Ces 400 millions de dollars comprennent "des munitions additionnelles, des véhicules blindés et des armes anti-chars", a déclaré Lloyd Austin ce lundi à Kiev. Les horaires sont affichés en temps universel.

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Lloyd Austin lors d'un point presse à Kiev ce 21 octobre 2024.

Lloyd Austin lors d'un point presse à Kiev ce 21 octobre 2024.

© AP Photo/Efrem Lukatsky
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17H38
aide militaire

Le chef du Pentagone, à Kiev, annonce une aide militaire de 400 millions de dollars à l'Ukraine

Le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a annoncé le versement prochain à l'Ukraine d'une aide militaire d'un montant de 400 millions de dollars, prévue dans le cadre d'une enveloppe de plusieurs milliards de dollars annoncée par Washington fin septembre.

Ces 400 millions de dollars comprennent "des munitions additionnelles, des véhicules blindés et des armes anti-chars", a détaillé Lloyd Austin lors d'une réunion avec le président Volodymyr Zelensky et d'autres responsables ukrainiens.

Le secrétaire d'État à la Défense Lloyd Austin en réunion à Kiev ce 21 octobre 2024.

Le secrétaire d'État à la Défense Lloyd Austin en réunion à Kiev ce 21 octobre 2024.

© Bureau de la présidence ukrainienne via AP


L'issue de cette guerre "compte pour les États-Unis et pour le monde entier", a insisté le responsable, qui effectue sa quatrième visite en Ukraine. Cette aide s'inscrit dans une enveloppe d'un montant total de près de 8 milliards de dollars, annoncée par le président américain Joe Biden fin septembre.

Lloyd Austin a prévenu, lors d'un discours, que le monde se trouvait "à un tournant historique".
"Nous pouvons continuer à nous opposer fermement à l'agression (du président russe Vladimir) Poutine. Ou nous pouvons laisser Poutine faire et condamner nos enfants et petits-enfants à vivre dans un monde bien plus sanglant et dangereux", a-t-il dit.

Le voyage du chef du Pentagone intervient à deux semaines de l'élection présidentielle américaine, particulièrement scrutée par Kiev et ses alliés.

L'Ukraine craint qu'une victoire de l'ex-président républicain Donald Trump, qui a critiqué l'aide militaire versée, n'entraîne un assèchement de ces fonds.

Les forces ukrainiennes sont en difficulté dans l'est du pays, où les soldats russes, plus nombreux et mieux armés, revendiquent presque quotidiennement la conquête de villages. Ils sont désormais à moins de 10 km de Pokrovsk, ville importante pour la logistique ukrainienne.

17H06
diplomatie

L'Ukraine au programme de la rencontre Poutine-Guterres jeudi

Le président russe Vladimir Poutine et le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, évoqueront en particulier l'Ukraine jeudi à Kazan lors de leur première rencontre depuis avril 2022, annonce le Kremlin.
"Outre l'action de l'ONU, il est prévu qu'ils évoqueront les sujets d'actualité, notamment la crise du Moyen-Orient et la situation autour de l'Ukraine", a précisé le Kremlin dans un communiqué.

C'est la première visite d'Antonio Guterres en Russie depuis le 26 avril 2022, deux mois après le déclenchement de l'invasion russe en Ukraine. Il avait alors rencontré à Moscou Vladimir Poutine qui lui avait affirmé croire en une issue "positive" des négociations avec l'Ukraine.

Voir Ukraine : Antonio Guterres rencontre Vladimir Poutine à Moscou

Depuis, Moscou et Kiev ont cessé toute négociation officielle et leurs positions semblent en l'état irréconciliables. Antonio Guterres, qui s'est présenté en médiateur disponible, a cependant souligné que l'invasion russe et l'annexion de territoires ukrainiens n'avaient "pas de place dans le monde moderne". "La guerre en Ukraine demeure une plaie ouverte au coeur de l'Europe", a-t-il encore dit en février, deux ans après le début de l'invasion russe.

Au moment où elle est visée par de lourdes sanctions internationales, la Russie entend faire la démonstration cette semaine à Kazan de l'échec de la politique d'isolement et de sanctions engagée par les pays occidentaux en représailles à l'assaut russe contre l'Ukraine.

En marge de ce sommet, Vladimir Poutine doit mener une quinzaine de rencontres bilatérales, dont celles avec le Chinois Xi Jinping, l'Indien Narendra Modi, le Sud-Africain Cyril Ramaphosa, le Turc Recep Tayyip Erdogan, l'Iranien Massoud Pezeshkian et l'Egyptien Abdel Fattah al-Sissi.

Le président russe est limité dans ses déplacements internationaux par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale délivré en mars 2023 pour des suspicions de déportation illégale d'enfants ukrainiens vers la Russie, accusations que réfute fermement Moscou.

Le président russe avait fait l'impasse sur le précédent sommet des Brics en Afrique du Sud en août 2023, puis sur celui du G20 en Inde en septembre de la même année. Vendredi 18 octobre, il a annoncé qu'il ne se rendrait pas à Rio de Janeiro au Brésil les 18 et 19 novembre prochain pour le sommet du G20.
 

16H55
élections en Moldavie

Les scrutins "bien gérés" selon les observateurs européens

"La journée du scrutin a été calme et bien organisée, et le processus de vote a été évalué positivement par les observateurs, avec seulement quelques problèmes de procédure recensés", a détaillé dans un communiqué le Conseil de l'Europe, chargé de défendre la démocratie et les droits de l'homme sur le continent. "La Moldavie a le mérite d'avoir mis en oeuvre un certain nombre de réformes pour accroître la confiance de ses citoyens envers le système électoral, dans un contexte de lourde propagande russe", a souligné Lucie Potuckova, cheffe de l'équipe d'observateurs de la mission de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

"De nombreux acteurs internationaux et organisations de la société civile ont déclaré que la Moldavie était la cible d'une "guerre hybride" dirigée depuis l'étranger", rappelle le communiqué. Les résultats de l'élection ainsi que du référendum marquent donc "un tournant" pour le pays, malgré "l'ingérence intensive du Kremlin dans le processus électoral", a déclaré Petra Bayr, chef de la délégation de l'Assemblée parlementaire du Conseil.

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Le "oui" l'a emporté de justesse lors du référendum sur l'intégration européenne avec (50,46%), et la présidente pro-européenne sortante Maia Sandu est arrivée en tête de l'élection avec 42% des voix mais n'est pas assurée de l'emporter au second tour, selon les résultats publiés par la Commission électorale.

15H15
opposant

Le cinéaste ukrainien Rodnianski condamné en Russie par contumace à huit ans et demi de prison

Le cinéaste ukrainien Alexandre Rodnianski, qui a travaillé en Russie et a été primé à l'international, a été condamné ce lundi à huit ans et demi de prison par contumace par un tribunal russe pour des publications dénonçant l'offensive en Ukraine. Producteur de cinéma et de télévision, Rodnianski est connu pour avoir travaillé notamment sur les films "Faute d'amour" et "Léviathan" du réalisateur russe Andreï Zviaguintsev, nominés aux Oscars. 

Alexandre Rodnianski, à gauche sur la photo, avec le cast du film "America Latina" lors du Festival du cinema de Venise, le 9 septembre 2021.

Alexandre Rodnianski, à gauche sur la photo, avec le cast du film "America Latina" lors du Festival du cinema de Venise, le 9 septembre 2021. 

© Photo by Joel C Ryan/Invision/AP

Rodnianski a été reconnu coupable, en son absence, d'avoir diffusé de "fausses informations" sur l'armée russe et condamné à huit ans et demi de prison, a rapporté le service de presse des tribunaux de Moscou. Selon le média russe indépendant Mediazona, spécialisé dans les affaires liées à la répression en Russie, le cinéaste se voit reprocher quatre publications sur les réseaux sociaux en 2022 et 2023 dénonçant la mort de civils dans des frappes en Ukraine, imputées à l'armée russe. Il avait été classé en octobre 2022 par la justice russe en tant qu'"agent de l'étranger", un label infamant utilisé par les autorités pour réprimer les voix critiques depuis des années.

Lire Russie : le chercheur français Laurent Vinatier maintenu en détention provisoire

En réagissant à ce verdict sur Telegram, Alexandre Rodnianski a dit "ne pas reconnaître la légalité du procès" ni "la légalité de l'existence de l'article absolument absurde" sur la publication de "fausses informations" sur l'armée russe.

Cet articles du code pénal et plusieurs autres sont systématiquement utilisés par les tribunaux en Russie pour punir toute critique de l'offensive de Moscou en Ukraine. "La guerre de la Russie en Ukraine est une guerre de conquête méprisable", a écrit Rodnianski. "Aucun tribunal (...) ne peut m'empêcher de parler haut et fort", a-t-il ajouté.

Né à Kiev, Alexandre Rodnianski a travaillé pendant près de vingt ans en Russie, où il était devenu une figure influente du cinéma russe. Il a quitté le pays après le déclenchement de l'offensive en Ukraine en février 2022. Il a également été une figure importante de télévision en Ukraine.
 

13H19
élections en Moldavie

La présidente moldave pro-UE salue une victoire dans un "combat injuste" face à Moscou

La présidente sortante moldave Maia Sandu a salué la victoire du "oui" au référendum sur l'adhésion à l'UE, obtenue de justesse malgré "un combat injuste" et des "ingérences sordides", avec Moscou dans le viseur. Face à ces "graves accusations", le Kremlin a exigé des "preuves", tout en dénonçant des "anomalies" dans le comptage des voix du référendum. "Nous avons remporté une première bataille dans un combat difficile qui va déterminer l'avenir de notre pays", a déclaré sur Facebook la candidate de 52 ans, sonnant la mobilisation des électeurs en vue du second tour de la présidentielle début novembre.

Voir La Moldavie dit "oui" au principe de l'adhésion à l'UE

Après une longue course en tête du "non", le "oui" a finalement pris le dessus (50,45%), à quelques milliers de voix près, grâce au vote de la diaspora, selon les résultats quasi-définitifs.

Dans sa première réaction officielle en pleine nuit, la cheffe d'État avait déjà fustigé un assaut "sans précédent contre la démocratie" et promis de "ne pas plier". "Des groupes criminels, agissant de concert avec des forces étrangères hostiles à nos intérêts nationaux, ont attaqué notre pays à coups de dizaines de millions d'euros, de mensonges et de propagande" pour tromper et corrompre des électeurs, a déclaré la présidente Sandu, le visage grave.

La Commission européenne, qui suit de près le scrutin, a évoqué "un contexte d'interférence et d'intimidation sans précédent de la part de la Russie".

Première femme à occuper, en 2020, les plus hautes fonctions, cette ex-économiste de la Banque mondiale à la réputation d'incorruptible est devenue en quatre ans une personnalité européenne de premier plan. 

"Exaspérer Moscou, impressionner l'Europe, sauver son pays une fois de plus - voilà qui est Maia Sandu", a réagi le Premier ministre polonais Donald Tusk, vantant "une nation courageuse".

Dans un environnement géopolitique compliqué, avec la guerre russe en Ukraine et la Géorgie accusée de dérive autoritaire prorusse, la Moldavie donnait à Bruxelles matière à espérer, souligne l'expert.
Or après ce référendum très disputé, un succès de Maia Sandu au second tour, le 3 novembre, est loin d'être assuré. Avec 42% des voix, elle devance largement Alexandr Stoianoglo (26%), ex-procureur de 57 ans soutenu par les socialistes prorusses. Mais celui-ci peut compter sur les réserves de voix de petits candidats.
 

12H02
aide américaine

Le chef du Pentagone à Kiev pour une visite de solidarité

Le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a annoncé son arrivée à Kiev pour une visite destinée à afficher le soutien des États-Unis à l'Ukraine. "Je suis de retour en Ukraine pour la quatrième fois en tant que secrétaire à la Défense, afin de montrer que les Etats-Unis, aux côtés de la communauté internationale, continuent de soutenir l'Ukraine", écrit le chef du Pentagone sur X.

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Lloyd Austin doit s'entretenir avec le président Volodymyr Zelensky et le ministre ukrainien de la Défense Roustem Oumerov, selon la chaîne américaine CNN. Le voyage du chef du Pentagone intervient à deux semaines de la présidentielle américaine qui pourrait entraîner une réduction de la cruciale aide à Kiev au moment où l'armée ukrainienne, en manque d'hommes et d'armes, perd depuis des mois du terrain dans l'est du pays.

Le secrétaire à la Défense Lloyd Austin avec le président Volodymyr Zelensky avant leur réunion à Kiev ce 21 octobre 2024.

Le secrétaire à la Défense Lloyd Austin avec le président Volodymyr Zelensky avant leur réunion à Kiev ce 21 octobre 2024.

© service de presse de la présidence ukrainienne via AP



La visite de M. Austin intervient dans le cadre du travail sur le volet militaire de ce plan, a indiqué à l'AFP un haut responsable de la présidence sous couvert d'anonymat.
"Nous nous attendons à ce qu'il y ait plus de détermination et de compréhension de la nécessité de renforcer (le soutien militaire à l'Ukraine)", notamment dans le contexte de l'envoi annoncé de troupes nord-coréennes pour combattre du côté russe en Ukraine, a ajoute cette source.

Le renseignement sud-coréen a affirmé vendredi que la Corée du Nord avait décidé d'envoyer jusqu'à 12.000 soldats pour aider la Russie dans sa guerre contre l'Ukraine et que 1.500 militaires nord-coréens s'entraînaient déjà dans l'Extrême-Orient russe avant d'être envoyés sur le front.
L'Otan et le Pentagone ont pour leur part indiqué ne pas pouvoir confirmer à ce stade le déploiement par la Corée du Nord de troupes en Russie. La diplomatie ukrainienne a, elle, demandé une réaction "immédiate et forte" de ses alliés.
 

11h20
Diplomatie

Référendum sur l'UE en Moldavie : Tusk salue une "nation courageuse"

Le Premier ministre polonais Donald Tusk salue le vote positif sur l'adhésion à l'UE de la Moldavie, "une nation courageuse", ainsi que l'arrivée en tête de la pro-européenne Maia Sandu au premier tour de la présidentielle.  "Exaspérer Moscou, impressionner l'Europe, sauver son pays une fois de plus - voilà qui est Maia Sandu. Une grande dirigeante et une nation courageuse", écrit sur le réseau social X l'ancien chef du Conseil européen, en commentant la victoire du "oui" au référendum sur le principe d'une adhésion de la Moldavie à l'UE.

11h10
Diplomatie

En Moldavie, courte victoire du "oui" au référendum sur l'UE dans l'ombre de Moscou

Les Moldaves approuvent de justesse dimanche le principe d'une adhésion à l'UE, mais le résultat extrêmement serré sonne comme un camouflet pour la présidente pro-européenne Maia Sandu qui a répliqué en fustigeant des ingérences étrangères. Le Kremlin a aussitôt exigé des "preuves" concernant ces "graves accusations", tout en dénonçant des "anomalies" dans le comptage des voix du référendum. 

Parallèlement, la candidate de 52 ans est arrivée en tête du premier tour de la présidentielle mais se prépare à un second tour difficile. Après une longue course en tête du "non", le "oui" a finalement pris le dessus lundi matin (50,28%), à quelques milliers de voix près, grâce au vote de la diaspora, après dépouillement de près de 99% des bulletins. Dans sa première réaction officielle en pleine nuit, la cheffe d'Etat a dénoncé "une attaque sans précédent contre la démocratie" et promis de "ne pas plier".

10h43
élections en Moldavie

l'UE dénonce "l'interférence sans précédent" de Moscou dans le référendum en Moldavie

Le référendum sur l'adhésion à l'UE et le premier tour de l'élection présidentielle en Moldavie se sont déroulés dans un climat d'"interférence sans précédent" de la part de la Russie, estime la Commission européenne. "Nous avons relevé que le vote avait eu lieu dans un contexte d'interférence et d'intimidation sans précédent de la part de la Russie (...) visant à déstabiliser le processus démocratique dans la république de Moldavie", déclare Peter Stano, porte-parole de la Commission, lors d'un point presse à Bruxelles.

09H07
le refus de la guerre

Les déserteurs russes en France appellent leurs anciens frères d'armes à fuir

Le 24 février 2022, le lieutenant Alexandre participe, horrifié, à l'invasion de l'Ukraine. Deux ans et demi plus tard, il est un parmi six déserteurs russes récemment arrivés en France, qui, après un parcours semé d'embûches, appellent leurs anciens frères d'armes à fuir l'armée.
"J'étais sous le choc" au démarrage de la guerre, "je ne comprenais pas ce qui se passait", se souvient ce brun au regard déterminé depuis Caen, ville de l'ouest de la France, où l'AFP l'a rencontré.
Parti avec son unité pour des "exercices militaires" en Crimée, territoire annexé par la Russie en 2014, il raconte avoir traversé la ligne de démarcation dans un convoi et s'être retrouvé soudainement "dans un autre pays", sans que rien ne lui ait été expliqué préalablement. "Les chefs nous ont dit que dans dix jours, ce serait fini", se souvient-il.

Les six mois suivants passent comme un cauchemar pour cet ex-officier des transmissions, qui dit avoir installé réseaux de communication et autres stations relais, parfois sur la ligne de front, mais sans jamais combattre. Et de se remémorer ses "peurs". Celle de mourir bien sûr, mais aussi "la peur de ce que (j'étais) en train de faire".

Un soldat de la brigade Azov en état de choc après avoir été évacué de la ligne de front près de Toretsk, dans la région de Donetsk, le 24 septembre 2024.

Un soldat de la brigade Azov en état de choc après avoir été évacué de la ligne de front près de Toretsk, dans la région de Donetsk, le 24 septembre 2024. 

© AP Photo/Evgeniy Maloletka

En permission l'été 2022, Alexandre demande à quitter l'armée... et comprend que cela sera impossible quand, quelques jours plus tard, le 21 septembre, le président russe Vladimir Poutine décrète la mobilisation de 300.000 réservistes pour se battre en Ukraine. Une annonce sonnant comme un couperet pour tous les soldats réfractaires à la guerre, qui se savent alors privés de tout recours pour s'y soustraire.

Comme Sergueï (prénom d'emprunt), 27 ans, militaire dans une unité d'infanterie où il s'occupait d'informatique et de la formations des soldats. La mobilisation signifie pour lui qu'il sera contraint d'aller en Ukraine, "sans aucune garantie" qu'il ne combattra pas, se rappelle-t-il. "J'avais des connaissances en Ukraine et je comprenais parfaitement ce qui se passait là-bas", justifie cet homme frêle rencontré à Paris. "Je ne voulais pas être impliqué."

La mobilisation partielle s'avère plus brutale encore pour Andreï Amonov. Cet ouvrier du BTP en Iakoutie, région pauvre de Sibérie, se retrouve convoqué par son patron qui, après dix ans de bons et loyaux services, lui annonce qu'il est "viré" et qu'il doit rejoindre l'armée. Une centaine de ses collègues sont soumis au même chantage, narre-t-il. Le lendemain, on les fait monter dans un avion, sans leur communiquer sa destination, raconte Andreï Amonov, 32 ans. Ils atterrissent finalement en Bouriatie, plus au sud, et sont conduits à un centre d'entraînement, d'où il parvient à s'échapper cinq jours plus tard, "par une fenêtre". À l'instar de Sergueï et Alexandre, Andreï Amonov s'enfuit au Kazakhstan, un périple de plusieurs jours vers l'un des rares pays - avec l'Arménie, le Kirghizstan et le Belarus, ces deux derniers États étant plus proches du Kremlin - où des Russes peuvent se rendre avec leur seul passeport intérieur, l'équivalent d'une carte d'identité.

Car les militaires russes disposent très rarement d'un passeport permettant de sortir du pays : pour en obtenir un, ils doivent avoir l'aval de leur hiérarchie et des services de renseignement. Ce document est ensuite généralement confisqué, selon plusieurs ONG. Le Kazakhstan, ex-république soviétique voisine de la Russie, n'est toutefois pas idéal pour les déserteurs, qui craignent d'y être arrêtés puis livrés aux autorités russes.

Le 12 mai dernier, jour de son anniversaire, Andreï Amonov se retrouve ainsi "frappé, menotté et conduit au commissariat" par des policiers kazakhs. Mais son avocat lui permet d'éviter le pire. Sergueï, lui, se remémore des agents venus interroger ses voisins, puis une amie, à son sujet. Les trois déserteurs finissent par se rencontrer via une ONG locale, le Bureau international kazakh des droits de l'Homme. Ils rencontrent également un quatrième compagnon d'infortune, Mikhaïl (prénom d'emprunt), arrivé au Kazakhstan sept mois après eux.

Un médecin travaille à la réhabilitation de Vitalii Choumei, 36 ans, un officier ukrainien qui a été grièvement belssé, dans le centre de rééduction dans l'ouest de l'Ukraine, à Modrychi, le 28 août 2024.

Un médecin travaille à la réhabilitation de Vitalii Choumei, 36 ans, un officier ukrainien qui a été grièvement belssé, dans le centre de rééduction dans l'ouest de l'Ukraine, à Modrychi, le 28 août 2024. 

© AP Photo/Efrem Lukatsky

Officier de la région de Moscou, Mikhaïl raconte à l'AFP comment il a "exploité les faiblesses" de la bureaucratie militaire russe, n'a pas répondu à ses convocations et fait traîner en longueur les procédures lancées contre lui pour son refus d'aller en Ukraine. Pour fuir fin mai 2023, quelques jours avant son procès.

"Le jour où je suis arrivé à Astana était le plus beau de ma vie. À Moscou, le niveau de danger étaient devenu colossal", note cet homme athlétique aux cheveux longs.

Puis la France accepte de les accueillir, après des mois de plaidoyer et la vérification scrupuleuse de leurs récits par plusieurs ONG, dont Russie-Libertés. Une décision "inédite" en Europe, selon la présidente de cette organisation Olga Prokopieva, qui appelle Paris à "aller plus loin dans l'accueil de déserteurs russes" et les autres pays européens à "suivre l'exemple" français. Selon l'ONG Idite Lessom (Foutez le camp), qui les aide, quelque 500 déserteurs russes sont actuellement recensés au Kazakhstan et en Arménie et des milliers d'autres se cachent en Russie.

Mon message au soldat est qu'il y a toujours un choix. Il y a toujours la possibilité de déposer votre arme, de ne pas tuer d'autres personnes (...). Si c'est se rendre, c'est se rendre. Si c'est une désertion, c'est une désertion. Serguei, un déserteur russe

Depuis Caen, Paris, Metz (nord-est)... les six hommes, enfin en sécurité, se rêvent désormais une vie apaisée, intégrée, mais restent déterminés à se faire entendre. Ensemble, ils travaillent depuis des mois sur un projet, "Proshaï oruzhie" (Adieu aux Armes), dans lequel des militaires parlent anonymement de la guerre. La Russie "ne peut pas gagner" face à l'Ukraine avec une armée "qui tente de plagier la modernité, mais dont les méthodes datent de l'URSS", ironise Mikhaïl, qui souhaite "transmettre" ses convictions à ses "anciens collègues" pour les "appeler à déserter". "Peut-être que, grâce à mon exemple, quelqu'un sera inspiré et voudra quitter l'armée", estime de son côté Alexandre, pour qui "plus l'armée au front est faible, moins il y a de monde, plus la guerre se finira rapidement et l'Ukraine gagnera".

"Mon message au soldat est qu'il y a toujours un choix", lance Sergueï. "Il y a toujours la possibilité de déposer votre arme, de ne pas tuer d'autres personnes (...). Si c'est se rendre, c'est se rendre. Si c'est une désertion, c'est une désertion."
 

8h55
élections en Moldavie

Le Kremlin dénonce des "anomalies" dans le décompte des voix en Moldavie

Le Kremlin dénonce des "anomalies" dans le décompte des voix au référendum en Moldavie, où le "oui" à une adhésion à l'Union européenne a pris le dessus de justesse ce matin, après que le "non" eut longtemps fait la course en tête.  Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a par ailleurs exigé des "preuves" concernant les "graves accusations" de la présidente pro-européenne moldave Maia Sandu qui a évoqué l'action dans le processus électoral de "groupes criminels, agissant de concert avec des forces étrangères hostiles" aux intérêts moldaves. 

8h49
Diplomatie

La Russie va "poursuivre sa coopération" avec la Corée du Nord

La Russie annonce son intention de "poursuivre sa coopération" avec la Corée du Nord, alors que ce pays est accusé d'armer Moscou et d'avoir envoyé des soldats nord-coréens sur le sol russe en vue d'être déployés en Ukraine. "Nous poursuivrons le développement de cette coopération", déclare le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, tout en assurant que cette alliance "ne devrait inquiéter personne" car "elle n'est pas dirigée contre des pays tiers".

7h45
Corée du Nord

L'alliance entre Moscou et Pyongyang n'est "pas dirigée" contre la Corée du Sud

L'alliance entre Moscou et Pyongyang n'est "pas dirigée" contre la Corée du Sud, affirme l'ambassade russe à Séoul après la convocation de l'ambassadeur pour dénoncer l'envoi présumé par la Corée du Nord de soldats en Russie. L'ambassadeur Guéorgui Zinoviev, lors de son entretien avec les autorités diplomatiques sud-coréennes, "a souligné que la coopération entre la Russie et la Corée du Nord est menée dans le cadre du droit international et n'est pas dirigée contre les intérêts de sécurité de la République de Corée", indique l'ambassade russe dans un communiqué.

7h34
Corée du Nord

L'envoi de troupes nord-coréennes en Ukraine serait "une escalade significative" selon le chef de l'OTAN

Le déploiement de soldats nord-coréens pour combattre sur le front ukrainien aux côtés des forces russes constituerait une "escalade significative", estime le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte. "J'ai parlé avec le président sud-coréen (Yoon Suk Yeol) du partenariat étroit entre l'Otan et Séoul", indique le chef de l'Alliance sur X . 

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"L'envoi de troupes par la Corée du Nord pour combattre avec la Russie en Ukraine marquerait une escalade significative", ajoute-t-il.

7h15
Diplomatie

Séoul convoque l'ambassadeur russe pour condamner le déploiement nord-coréen en Russie

La Corée du Sud convoque l'ambassadeur russe à Séoul pour dénoncer la décision de Pyongyang d'envoyer des milliers de soldats, y compris des forces spéciales, en soutien à Moscou pour sa guerre en Ukraine, a annoncé le ministère des Affaires étrangères. Le vice-ministre des Affaires étrangères, Kim Hong-kyun, a exprimé à cette occasion les "graves préoccupations" de Séoul "concernant l'envoi récent de troupes nord-coréennes en Russie et a demandé avec fermeté le retrait immédiat des forces nord-coréennes et la cessation de la coopération dans ce domaine", déclare le ministère dans un communiqué.

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AFP