L'Iran tire des "missiles sur Tel-Aviv", Israël menace de riposter

L'attaque de missiles iraniens qui a visé Israël mardi soir avait pour objectif de "tuer des milliers" de civils israéliens et était "sans précédent", a indiqué un porte-parole militaire à l'AFP.
"L'intention de tuer des civils est sans précédent. L'objectif de l'Iran était de tuer des milliers de civils" en lançant environ 180 missiles sur Israël, a déclaré ce porte-parole.
 

Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira en urgence mercredi pour discuter de l'escalade des hostilités au Moyen-Orient, a annoncé mardi à la presse la présidence suisse du Conseil.
"Nous avons programmé une réunion" à 10H00 heure de New York (14H00 TU), a précisé la présidence.
 

La présidence italienne du G7 a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à renforcer le mandat de la Finul afin de "sécuriser la frontière" entre le Liban et Israël après le lancement d'une offensive terrestre par l'armée israélienne.

L'Italie "invite le Conseil de sécurité des Nations unies à envisager un renforcement du mandat de la mission Finul aux fins d'assurer la sécurité de la frontière entre Israël et le Liban", indiquent dans un communiqué les services de la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni.

Premier pays occidental contributeur de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) en termes d'effectifs, avec près de 900 militaires mobilisés, l'Italie dit "condamner l'attaque de l'Iran contre Israël". Rome lance par ailleurs "un appel à la responsabilité de tous les acteurs régionaux, en leur demandant d'éviter une escalade supplémentaire".

"Après un suivi et sur proposition de la direction générale de l'Aviation civile, nous annonçons la réouverture de l'espace aérien libanais et la reprise du trafic aérien", a indiqué sur X le ministre des Travaux publics et des transports, Ali Hamié.

Après les frappes de missiles de ce mardi, l'Iran a fermé l'aéroport de Téhéran. L'Irak et la Jordanie ont annoncé la fermeture de leur espace aérien après cette attaque.
 

Le système de défense aérienne israélien "Dôme de fer" a intercepté des milliers de roquettes depuis sa mise en service en 2011, offrant une protection essentielle en période de conflit.

Un homme observe le système d'interception aérien "Iron Dome" en action contre des roquettes tirées depuis le Liban. Safed, nord d'Israël, le 29 septembre 2024.  

© AP Photo/Ariel Schalit

Il a été largement utilisé pour protéger les sites militaires et civils des tirs fréquents de roquettes en provenance de Gaza et du Liban dans le cadre de la guerre actuelle entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, ainsi que lors des attaques iraniennes directes visant Israël lancées le 13 avril et mardi.

Israël a d'abord développé seul le "Dôme de fer" après la guerre du Liban de 2006, avant d'être rejoint par les États-Unis, qui ont apporté leur savoir-faire en matière de défense et des milliards de dollars de soutien financier.

Le système a un taux d'interception d'environ 90%, selon l'entreprise militaire israélienne Rafael, qui a participé à sa conception.

Voici comment il fonctionne:
- Un système en trois parties
"Le Dôme de fer" est l'un des éléments du système israélien de défense antimissile à plusieurs niveaux. Il est conçu pour abattre des roquettes d'une portée allant jusqu'à 70 kilomètres.
Chaque batterie de ce "Dôme de fer" se compose de trois parties principales: un système de détection radar, un ordinateur qui calcule la trajectoire de la roquette entrante et un lanceur qui tire des intercepteurs si la roquette est susceptible de toucher une zone bâtie ou stratégique.
Il s'accompagne d'autres systèmes de défense antimissile tels que le système Arrow, destiné à contrer les missiles balistiques, et le système David's Sling, dont l'objectif est de contrer les attaques de roquettes ou de missiles à moyenne portée.

Le "Dôme de fer" en action au dessus de la Galilée, vu depuis le plateau du Golan, le 4 août 2024. 

© AP Photo/Leo Correa

- Quel est le coût de ce système ?
Chaque intercepteur du Dôme de fer coûte entre 40.000 et 50.000 dollars (37.500 à 46.900 euros) à produire, selon le Centre d'études stratégiques et internationales, basé à Washington.
Ce dernier estime qu'un système complet, comprenant le radar, l'ordinateur et trois ou quatre lanceurs - chacun contenant jusqu'à 20 intercepteurs - coûte environ 100 millions de dollars à produire.
Israël dispose de 10 systèmes de ce type, selon le groupe américain d'aéronautique et de défense RTX (ex-Raytheon), qui participe à la construction du "Dôme de fer". Selon d'autres estimations, ce chiffre est légèrement plus élevé.

Un système "Iron Dome" à Sderot, Israël, avril 2024.

© AP Photo/Ohad Zwigenberg

- Soutien des États-Unis
Le "Dôme de fer" est l'un des piliers stratégiques de l'alliance américano-israélienne, qui a été suivie par les administrations démocrates et républicaines successives.
En août 2019, l'armée américaine a signé un contrat pour l'achat de deux batteries de "Dôme de fer" afin de renforcer ses propres capacités de défense contre les missiles à courte portée.
 

L'Iran a tiré ce mardi sur Israël deux fois plus de missiles que lors de sa précédente attaque en avril, a annoncé le ministère américain de la Défense.
L'attaque a été "environ deux fois plus large en termes de nombre de missiles balistiques lancés" sur Israël, que celle menée le 13 avril par Téhéran en riposte à une frappe meurtrière imputée à Israël sur le consulat iranien à Damas, a déclaré à la presse le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder.
 

L'UE "condamne dans les termes les plus forts" l'attaque de l'Iran contre Israël, déclare mardi le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.
"Le cycle dangereux d'attaques et de représailles risque de devenir incontrôlable. Un cessez-le-feu immédiat dans toute la région est nécessaire", a-t-il estimé sur le réseau social X. "L'UE reste pleinement engagée pour contribuer à éviter une guerre régionale".

Les États-Unis déclarent vouloir "coordonner" avec les Israéliens une réponse à l'Iran après son attaque aux missiles contre Israël. "Bien sûr, cette attaque doit avoir des conséquences pour l'Iran. Je ne vais pas m'étendre sur ces conséquences aujourd'hui, mais il y a des choses sur lesquelles nous allons nous coordonner avec nos homologues israéliens", a déclaré à la presse le porte-parole du département d'État, Matthew Miller.

Auparavant, le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a jugé cette attaque "totalement inacceptable", ajoutant que "le monde entier doit la condamner". Les États-Unis n'ont pas été informés au préalable par Téhéran, a encore indiqué Miller, interrogé sur des informations circulant sur les réseaux sociaux faisant état de tels contacts. "C'est absolument faux. Le gouvernement iranien ne nous a pas avertis qu'il allait lancer une telle attaque", a-t-il dit. Mais Washington avait des "indications" que l'Iran allait lancer des missiles balistiques contre Israël, a-t-il relevé.

Le Liban annonce que près de 240.000 personnes, des Syriens pour la plupart, sont entrées en Syrie depuis le début des frappes israéliennes la semaine dernière contre ce que Israël présente comme des positions du Hezbollah. 

Les autorités libanaises ont enregistré le passage de "176.080 citoyens syriens et 63.373 citoyens libanais vers la Syrie" depuis le 23 septembre, selon un communiqué du Centre de crise libanais.
 

L'attaque de l'Iran contre Israël s'est révélée "inefficace" et a été "battue en brèche" par les forces israéliennes, appuyées par les États-Unis, juge le conseiller à la sécurité nationale américain Jake Sullivan.
Soulignant qu'à l'heure actuelle Washington n'avait "pas connaissance de décès en Israël", mais cherchait à se renseigner sur la mort d'un civil palestinien en Cisjordanie occupée, Jake Sullivan a estimé qu'il s'agissait d'une "escalade significative de la part de l'Iran".

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a de son côté jugé "totalement inacceptable" cette attaque de l'Iran contre Israël. "Le monde entier doit (la) condamner", a ajouté Blinken.
"Les premiers rapports suggèrent qu'Israël, avec le soutien actif des États-Unis et d'autres partenaires, a effectivement mis en échec cette attaque", a-t-il dit, en évoquant le fait que l'Iran avait tiré quelque "200 missiles balistiques". "Nous avons démontré une fois de plus notre engagement en faveur de la défense d'Israël", a-t-il encore dit dans une courte déclaration à la presse.

"En réponse aux martyrs d'Ismaïl Haniyeh, Hassan Nasrallah et Abbas Nilforoushan (adjoint au chef des Gardiens), nous avons visé le coeur des territoires occupés" (Israël), ont indiqué dans un communiqué les Gardiens de la révolution, armée idéologique de l'Iran.

Célébrations de joie à Téhéran ce 1er octobre 2024.

© AP Photo/Vahid Salemi

Cette attaque est la deuxième lancée par l'Iran contre Israël en six mois après celle d'avril, quand Téhéran avait affirmé avoir agi en "légitime défense" après l'attaque qui a détruit son consulat à Damas, tuant sept de ses militaires. "En lançant des dizaines de missiles balistiques, la force aérospatiale des Gardiens de la révolution a visé d'importantes cibles sécuritaires et militaires au coeur des territoires occupés", ont déclaré les Gardiens, précisant avoir tiré sur "trois bases militaires autour de Tel Aviv" lors de l'opération.

Après ces frappes de missiles, l'Iran a fermé l'aéroport de Téhéran, l'aviation civile indiquant dans un communiqué "suspendre" les vols au sol et "rediriger" les autres.

Dès l'annonce des Gardiens de la frappe contre Israël, le présentateur de la télévision d'État a félicité "le courageux peuple iranien" pour cette opération. La télévision étatique a diffusé des chansons joyeuses sur fond d'images des missiles tirés dans le ciel et montré des images de groupes d'individus célébrant l'attaque à travers le pays et brandissant des drapeaux du Hezbollah et des portraits de Nasrallah.

L'Iran menace Israël de représailles depuis l'assassinat fin juillet à Téhéran du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, qu'il impute à Israël. Aujourd'hui, les Gardiens ont affirmé avoir agi "conformément à la Charte des Nations Unies" et "après une période de retenue" depuis la "violation de la souveraineté de la République islamique d'Iran", après l'assassinat de Haniyeh à Téhéran.

Ces propos font écho à ceux tenus récemment par le président iranien Masoud Pezeshkian, qui avait assuré que l'Iran avait "essayé de ne pas réagir" avec l'assassinat de Haniyeh, craignant que cela ne fasse dérailler les efforts américains pour un cessez-le-feu à Gaza. 

L'espace aérien israélien a été rouvert mardi soir, ont annoncé les autorités aéroportuaire du pays, après l'attaque massive de missiles iraniens tirés sur le pays.
"L'espace aérien est ouvert. Les décollages et les atterrissages reprendront dans l'heure qui vient", ont déclaré les autorités aéroportuaires dans un communiqué.
 

Les factions armées irakiennes pro-Iran préviennent que les bases et les intérêts américains en Irak et au Moyen-Orient seraient "une cible" en cas d'attaque contre l'Iran, après les tirs de missiles iraniens contre Israël.

"Si les Américains s'engagent dans une action hostile contre l'Iran ou si l'ennemi sioniste utilise l'espace aérien irakien pour bombarder le territoire iranien, toutes les bases et tous les intérêts américains en Irak et dans la région seront une cible pour nous", a déclaré l'Organe de coordination de la "Résistance irakienne".

L'armée israélienne a annoncé que l'Iran avait tiré environ 180 missiles en direction du pays lors de son attaque mardi soir. "Les systèmes de (l'armée) ont identifié environ 180 missiles tirés vers le territoire israélien depuis l'Iran", a déclaré l'armée israélienne dans un communiqué. Un responsable de sécurité israélien a confirmé ce nombre à l'AFP.
 

Le mouvement islamiste palestinien Hamas salue l'attaque de l'Iran contre Israël et assure qu'il s'agit d'une "vengeance" après les assassinats par Israël du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh et du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah.

Le Hamas "salue les tirs de missiles héroïques menés par le corps des Gardiens de la révolution islamique en Iran contre de larges pans des territoires occupés" (Israël), a indiqué le mouvement palestinien dans un communiqué, précisant que ces frappes étaient "une vengeance pour nos martyrs héroïques".