Guerre Israël-Iran : "Nous sommes en route vers une victoire géante" déclare ce soir Benjamin Netanyahu

"J'ai dit qu'on allait changer la face du Moyen-Orient et maintenant je dis: nous changeons la face du monde", a déclaré Benjamin Netanyahu dans un rare entretien à la télévision publique israélienne KAN 11. "Nous sommes en route vers une victoire géante".

Affirmant qu'Israël a la capacité de "frapper toutes les installations nucléaires iraniennes", Netanyahu assure néanmoins que "toute aide est la bienvenue" dans l'optique de les détruire.

Sept jours après le début de la guerre déclenchée contre l'Iran, Israël a détruit plus de la moitié des lanceurs de missiles iraniens, a affirmé le Premier ministre israélien, répétant que Téhéran constitue pour son pays "deux menaces existentielles, le nucléaire et les missiles balistiques". "Leur quantité de lanceurs est limitée, et à mesure que leur nombre diminue, le nombre de missiles diminue", s'est-il félicité.

Interrogé sur le temps que durera cette guerre, alors que les Israéliens vivent au rythme des alertes et des restrictions, Benjamine Netanyahu a éludé: "Nous nous battons, je ne vais pas donner notre calendrier, je ne vais pas leur dire (aux Iraniens, ndlr) ce que nous préparons".

Quand on se lance dans une guerre, on sait quand elle commence mais pas quand on en sort. Nous sommes en avance sur le calendrier que nous nous étions fixé, tant en termes de temps que de résultats, et le travail accompli est vraiment exceptionnel. Benjamin Netanyahu, Premier ministre d'Israël

Le dirigeant israélien a par ailleurs qualifié d'"historique" sa décision d'engager son pays dans une guerre sans précédent contre Téhéran.

David Ben Gourion, le fondateur d'Israël en 1948, "a pris la décision de créer l'État et j'ai pris la décision d'assurer son existence", a-t-il revendiqué, ajoutant qu'il ne permettrait pas que "3.500 ans d'histoire juive s'arrêtent à cause de cet ayatollah fou", en référence au Guide suprême iranien Ali Khamenei.
 

"La municipalité de Bat Yam annonce avec tristesse que, ces dernières minutes, un corps a été retrouvé sur le site de l'impact du missile dans la ville.(...) il s'agit de Maria (Marina) Peshkarova, âgée de 31 ans, tuée lors de l'explosion meurtrière", indique un communiqué de la mairie.
Les autorités israéliennes avaient publié les noms de huit personnes tuées dans cette frappe et indiqué qu'une personne était portée disparue.

L'identification de Marina Peshkarova, porte à 25 le nombre de personnes tuées sur le territoire israélien depuis vendredi et le début de l'attaque lancée par Israël sur la République islamique.

La mairie a raconté la tragédie de cette famille venue en 2002 d'Ukraine avec un visa spécial pour des traitements médicaux pour la fille de Maria Peshkarova, Anastasia, 8 ans, qui était atteinte d'une leucémie.

Kiev avait annoncé dimanche que cinq ressortissants ukrainiens avaient été tués dans la frappe iranienne sur Bat Yam, dont trois enfants mineurs. Ce décompte incluait la petite Anastasia, sa mère, dont la mort n'a été confirmée officiellement en Israël que ce soir, et la mère de cette dernière.

Selon le site d'information israélien Ynet, le père de la fillette, servant dans l'armée ukrainienne contre les troupes russes, n'avait pas pu rejoindre sa famille.

Près de 40 avions militaires étaient garés sur le tarmac de la base d'Al Udeid au Qatar le 5 juin : gros porteurs de matériel, de troupes, avions de reconnaissance ou d'opérations spéciales de type Hercules C-130. Sur l'image du 19 juin, il ne restait que trois avions de transport visibles.

Image satellite de la base de l'US AIR Force d'Al Udeid, près de Doha au Qatar, le 18 juin 2025. 

© Planet Labs PBC via AP

D'ailleurs, "par précaution et à la lumière des hostilités régionales en cours", les États-Unis "ont conseillé au personnel d'être particulièrement vigilant" et "temporairement restreint" l'accès à la base d'Al Udeid, selon une note datée d'aujourd'hui publiée sur le site de l'ambassade au Qatar.

Avec sa "grande proximité avec l'Iran" - moins de 300 kilomètres des côtes - la base d'Al Udeid, ses avions, ses troupes et ses installations "seraient extrêmement vulnérables", confirme auprès de l'AFP Mark Schwartz, général américain à la retraite qui a servi au Moyen-Orient, désormais expert au sein du groupe de réflexion Rand Corporation. Même sans frappe directe, "rien que des éclats d'obus pourraient les rendre incapables de mener une mission", ajoute-t-il. Dans une telle situation, "il faut réduire les risques pour les forces américaines."

 

La Maison Blanche affirme que l'Iran a la capacité d'assembler une bombe nucléaire en "une quinzaine de jours" si le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, en donnait l'ordre.

Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison Blanche ce 19 juin 2025 s'adresse aux journalistes depuis la James Brady Press Briefing Room de la Maison Blanche.

© AP Photo/Alex Brandon

"Soyons très clair, l'Iran a tout ce dont il nécessite pour arriver à une arme nucléaire. Tout ce dont ils ont besoin, c'est d'une décision du guide suprême en ce sens, et cela leur prendrait une quinzaine de jours pour achever la production de cette arme, qui bien sûr représenterait une menace existentielle non seulement pour Israël, mais aussi pour les Etats-Unis et le monde entier", a déclaré lors d'un point presse la porte-parole de l'exécutif américain, Karoline Leavitt.

Les médias d'Etat iraniens rapportent que les systèmes de défense aérienne ont été activés face à des "cibles hostiles" au-dessus de la capitale, Téhéran.
"Les défenses aériennes de l'Iran font face à des cibles hostiles dans le nord de Téhéran", a indiqué l'agence officielle Irna, sans plus de précisions. L'agence Mehr a diffusé la même information.
 

Israël est en train de changer "la face du monde" avec sa guerre contre l'Iran, mais "toute aide est la bienvenue" pour venir à bout du programme nucléaire de la République islamique, a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un entretien télévisé diffusé ce soir.

"J'ai dit qu'on allait changer la face du Moyen-Orient et maintenant je dis : nous changeons la face du monde", a déclaré Netanyahu à la télévision publique israélienne KAN 11. Affirmant qu'Israël a la capacité de frapper toutes les installations du programme nucléaire iranien, Benjamin Netanyahu assure néanmoins que, pour les détruire, "toute aide est la bienvenue".

Lire Iran : que se passera-t-il si Khamenei disparait ?
 

Lors des premierers bombardements israéliens, l'objectif était d'anéantir l'arsenal nucléaire iranien. Désormais le renversement du régime à Téhéran est de plus en plus évoqué, le Moyen-Orient va-t-il être remodelé ? Le décryptage de Slimane Zeghidour.

Dans une courte vidéo publiée sur X et tournée devant le siège de l'OMS, l'ambassadeur israélien auprès de l'ONU à Genève, Daniel Meron s'en est pris à l'organisation. 

Quelques heures plus tard le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a posté un message sur le même réseau social, en qualifiant les attaques contre les structures de santé en Iran et Israël d'"effroyables".

"Je suis ici pour adresser un message clair à l'OMS, au directeur général de l'OMS, le Dr Tedros. Il y a quelques heures, un missile balistique a été tiré depuis l'Iran directement sur le principal hôpital du sud d'Israël, l'hôpital Soroka", déclare M. Meron.

L'hôpital Soroka "est une cible civile" et "j'attends une condamnation" de l'OMS, poursuit-il, avant d'ajouter : "le silence sélectif de l'OMS est assourdissant. Elle doit condamner les tirs de missiles balistiques et le ciblage par l'Iran de cibles civiles en Israël".
 

Les attaques contre les structures de santé en Iran et Israël "sont effroyables", affirme le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, sur le réseau social X.

"L'escalade des hostilités entre #Israël et #Iran met en péril les installations de santé et l'accès aux soins de santé", écrit-il, citant "l'attaque de ce matin contre le centre médical Soroka en Israël" et l'hôpital de Kermanshah à Téhéran "touché par une explosion qui s'est produite à proximité" il y a trois jours.

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk juge "épouvantable" de voir que les civils sont traités comme des "dommages collatéraux" dans la guerre entre l'Iran et Israël.
"Les menaces et la rhétorique incendiaire de hauts responsables des deux camps suggèrent qu'il y a une intention inquiétante d'infliger des dommages aux civils", a-t-il ajouté, dans un communiqué, soulignant que "les attaques à grande échelles et continues d'Israël contre l'Iran, ainsi que les frappes de missiles et de drones lancées en réponse par l'Iran, ont de graves répercussions humanitaires et sur les droits humains, et risquent d'embraser toute la région".
 

Des sirènes d'alertes antiaériennes ont à nouveau retenti cet après-midi dans le nord d'Israël à la suite de tirs de missiles iraniens, au 7e jour de la guerre entre les deux pays, selon l'armée israélienne.
"Il y a peu de temps, des sirènes d'alerte ont retenti dans plusieurs régions d'Israël, à la suite de l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'Etat d'Israël", indique l'armée dans un communiqué. Le Commandement du front intérieur (Défense passive), appelant la population à se confiner dans des abris, a précisé que l'alerte concerne la plupart des villes et localités du nord du pays.
 

La police iranienne annonce l'arrestation de 24 personnes accusées d'espionnage au profit d'Israël et de tentative de porter atteinte à l'image du pays, a rapporté l'agence de presse Tasnim. 
"Vingt-quatre individus qui espionnaient pour l'ennemi sioniste, en ligne et hors ligne, et qui cherchaient à perturber l'opinion publique ainsi qu'à ternir et détruire l'image du système sacré de la République islamique d'Iran, ont été arrêtés", a déclaré le commandant de la police de l'ouest de Téhéran, Kiumars Azizi.
 

La Russie "met en garde" les États-Unis contre toute "intervention militaire" dans le conflit entre l'Iran et Israël, avertissant de "conséquences négatives réellement imprévisibles", a déclaré ce jeudi la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.

Voir Iran - Israël : Vladimir Poutine s'invite en médiateur

"Nous tenons à mettre en garde Washington contre toute intervention militaire dans cette situation, ce qui constituerait une mesure extrêmement dangereuse avec des conséquences négatives réellement imprévisibles", a affirmé, devant la presse, Mme Zakharova, au moment où le président Donald Trump n'exclut pas une entrée en guerre des Etats-Unis, aux côtés de son allié israélien.   

Les ressortissants français souhaitant quitter l'Iran peuvent partir "sans visa" via l'Arménie et la Turquie, où "les frontières sont ouvertes", a annoncé jeudi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, au septième jour du conflit entre l'Iran et Israël.

Pour ceux souhaitant quitter Israël, le ministre a appelé les Français à gagner par la route la Jordanie et l'Egypte, où des bus pourront les acheminer vers les aéroports d'Amman et Charm el-Cheikh. 

En Iran, où se trouve actuellement quelque 900 ressortissants français ou binationaux, "les personnes s'étant signalées (auprès de l'ambassade) et ne pouvant pas gagner la frontière arménienne ou la frontière turque par leurs propres moyens, seront acheminés par convoi d'ici la fin de semaine. Des équipes sont déployées ce jour aux deux frontières", a-t-il précisé, à l'issue d'une réunion sur le sujet au ministère.

Le dirigeant chinois Xi Jinping a déclaré jeudi à son homologue russe Vladimir Poutine qu'un cessez-le-feu dans la guerre Iran-Israël était une "priorité absolue", a rapporté jeudi un média d'Etat chinois, citant un échange téléphonique entre les deux dirigeants.

"La première priorité est de promouvoir le cessez-le-feu et l'arrêt des hostilités. La force n'est pas la bonne manière de résoudre les différends internationaux", a déclaré Xi Jinping lors de cet appel, selon Chine nouvelle.