Le chef de la diplomatie ukrainienne était en visite à Varsovie mardi alors que les relations entre ses deux pays se sont tendues au cours des dernières semaines, suite notamment à un différend historique.
Lors de sa première visite en Pologne, alliée fidèle de Kiev face à la Russie, le ministre Andriï Sybiga n'a pas rencontré son homologue polonais Radoslaw Sikorski. Le porte-parole du ministère polonais des Affaires étrangères Pawel Wronski a indiqué à l'agence polonaise de presse PAP qu'une telle rencontre n'était pas prévue. Les deux chefs de la diplomatie devaient également prendre la parole ensemble lors d'un forum consacré à la sécurité organisé dans la capitale polonaise, mais selon les organisateurs, le ministre polonais a dû annuler sa participation en raison d'une réunion gouvernementale.
Les relations entre les deux pays se sont tendues au cours des dernières semaines à la suite d'appels de plus en plus pressants de la Pologne à autoriser les exhumations des victimes des massacres en Volhynie, demande rejetée par Kiev. Entre 1943 et 1945, quelque 100.000 civils polonais y ont été tués par des membres de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA).
Lors d'une rencontre avec le ministre ukrainien, le président de la chambre basse du Parlement polonais (Diète) a souligné "l'importance pour les Polonaises et les Polonais d'allumer une bougie sur les tombes de leurs proches décédés". "Pour ce faire, il est essentiel que nous sachions où ils sont enterrés. Il s'agit donc d'une question de civilisation et non d'une question politique", a déclaré Szymon Holownia, selon un communiqué de la Diète.
Lundi, le ministre polonais Sikorski a déclaré lors d'un entretien à la télévision polonaise TVN24 ne pas comprendre "pourquoi l'Ukraine libre a autorisé l'exhumation des milliers de soldats de Wehrmacht qui sont allés là-bas en tant qu'envahisseur, alors que nous, nous ne pouvant pas enterrer nos morts".
Lors de sa visite à Varsovie, le chef de la diplomatie ukrainienne a rencontré le chef de l'État polonais Andrzej Duda et les présidents des deux chambres du Parlement. Lors du forum sur la sécurité, il a souligné que "l'Ukraine doit faire partie de la famille euro-atlantique". "La communauté euro-atlantique a également besoin de l'Ukraine en son sein pour assurer sa sécurité et son propre avantage concurrentiel", a-t-il dit.