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Niger : dernières heures avant une possible intervention militaire

Le 30 juillet, quatre jours après le coup d’État qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, la Cedeao avait donné sept jours aux putschistes, soit jusqu'à ce dimanche soir, pour le rétablir dans ses fonctions, sous peine d'utiliser "la force". La pression monte à quelques heures de la fin de cet ultimatum. 

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Troupes de la Cedeao

Les troupes sénégalaises de la Cedeao tiennent leur position à Barra, en face de la capitale gambienne Banjul, le 22 janvier 2017. Le bloc régional de l'Afrique de l'Ouest connu sous le nom de Cedeao a menacé de recourir à la force pour réintégrer le président du Niger après qu'il a été destitué par son armée.

AP Photo/Jerome Delay
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15h25

Des milliers de partisans des putschistes réunis dans un stade de Niamey.

Des milliers de partisans des militaires putschistes se sont rassemblés dans un stade de Niamey, au jour de l'expiration de l'ultimatum fixé par la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour une éventuelle intervention armée.

Une délégation de membres du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) est arrivée dans le stade de 30.000 places sous les acclamations de ses soutiens.

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Le général Mohamed Toumba, l'un des dirigeants du CNSP, a pris la parole devant la foule pour dénoncer ceux "qui sont tapis dans l'ombre" et qui "sont en train de manigancer la subversion" contre "la marche en avant du Niger." "Nous sommes au courant de leur plan machiavélique."

Rappel

La France "savait que la situation était fragile"

La France savait que "la situation était fragile au Niger" et que le président Bazoum pouvait être victime d'une tentative de coup d'État, a déclaré le ministre français des Armées Sébastien Lecornu.

Élu en 2021, "le président Mohamed Bazoum a déjà vécu une tentative de déstabilisation: nous savions donc que la situation était fragile", a assuré le ministre, en référence à une tentative de coup d’État déjouée en mars 2021.

"Ce qui peut surprendre, c'est que le déclencheur de ce coup d’État part avant tout d'un différend personnel", a-t-il affirmé, à propos du général Abdourahamane Tiani, chef de la garde présidentielle du Niger et meneur des putschistes.

Selon des proches du président contactés, Mohamed Bazoum avait récemment exprimé sa volonté de le remplacer à la tête de sa garde.

 

07h00

L'intervention militaire serait "une menace pour l'Algérie"

L'intervention militaire au Niger "est une menace directe pour l'Algérie. Nous refusons catégoriquement toute intervention militaire", a déclaré le président algérien Abdelmadjid Tebboune lors d'une interview télévisée avec la presse algérienne diffusée samedi soir.

Il a martelé qu'il "n'y aura aucune solution sans nous (l'Algérie). Nous sommes les premiers concernés". "L'Algérie partage près d'un millier de kilomètres" de frontière avec le Niger, a-t-il souligné.

"Dans quelles situations sont aujourd'hui les pays qui ont connu une intervention militaire ?", s'est interrogé le chef d’État algérien en précisant "regardez où en est la Libye, la Syrie".

05h00

A Niamey, des "brigades de veille" contre "la menace imminente"

Une dizaine d'abord, puis une trentaine de personnes arrivent peu à peu une fois la nuit tombée au rond-point Francophonie à Niamey, répondant à l'appel des militaires qui ont renversé fin juillet le président Mohamed Bazoum.

"On s'est installé sur les ronds-point stratégiques pour faire des piquets de nuit avec la population", explique Boubacar Kimba Kollo, coordinateur du Comité de soutien au Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP, qui a pris le pouvoir), créé au tout début du putsch le 26 juillet, et dont les premières déclarations reprises par la télévision d’État datent du 29.

"Tout le monde tourne autour de (ces ronds-points) pour avoir accès à la capitale", décrit-il en expliquant avoir déployé des membres du Comité sur plusieurs de ces ronds-points centraux de Niamey.

L'objectif, explique-t-il, est de "surveiller les allers et venues de toute personne suspecte, qu'on essaie d'arrêter nous mêmes". Pour lui, "c'est un combat du peuple!"

Qui sont ces suspects ? "Ce sont des informations que nous avons, mais que nous ne pouvons que taire", dit-il. "Nous avons des informations réelles qui nous poussent à dire qu'il y a une menace imminente sur la capitale, nous ne pouvons pas rester" sans rien faire.

Fait-il référence à une possible intervention militaire prochaine des pays ouest-africains voisins qui font monter la pression avant la fin, dimanche, de l'ultimatum qu'ils ont donné aux putschistes pour rétablir le président Bazoum dans ses fonctions?

Il y a certes cela, reconnaissent plusieurs personnes rassemblées, mais pas seulement : "C'est même pas la Cedeao (Communauté économique des Etats ouest-africains) qui nous inquiète, mais une intervention française", affirme le coordinateur Kimba Kollo en évoquant pêle-mêle légion étrangère, ennemis du peuple, et plus généralement, "tous ceux qui essaient de nous attaquer".

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