Le gouvernement allemand a appelé vendredi à poursuivre les "efforts de médiation" avec la junte militaire qui a pris le pouvoir par la force au Niger pour trouver une issue politique et éviter toute intervention armée. "Il est important que nous laissions tout d'abord la place aux efforts de médiation et que ces efforts de médiation puissent être menés à bien, dans l'espoir qu'une solution politique en résulte", a déclaré un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères lors d'une conférence de presse régulière.
Une délégation de la Communauté économique des États d'Afrique de l'ouest (Cédéao), conduite par l'ex-président nigérian Abdulsalami Abubakar, est repartie de Niamey dans la nuit de jeudi à vendredi après avoir fait des propositions de "sortie de crise" auprès de membres de la junte. "Je ne sais pas si la médiation a échoué ou non", a poursuivi le porte-parole, interrogé à ce sujet. Selon lui, il ne faut pas tirer de conclusions hâtives du départ de la délégation après quelques heures. "Parfois, on met ses attentes sur la table et la partie adverse doit encore y réfléchir un jour ou deux", a-t-il dit.
Pour Berlin, il semble que le processus de négociations n'en soit qu'"à son début".
"Parce que les sanctions imposées par la Cédéao commencent seulement à faire leurs effets, et nous voyons aussi que la cohésion (...) au sein des forces armées n'est pas aussi grande que les putschistes le souhaiteraient", a estimé le porte-parole. Tout indique, selon lui, que le putsch du 26 juillet "était de nature très improvisée" et il n'est pas certain que la junte "puisse compter sur le soutien durable de la population".