Des voix s'élèvent au Nigeria pour demander au président Bola Tinubu, à la tête du bloc ouest-africain, de reconsidérer son éventuelle intervention militaire de la Cédéao au Niger contre les putschistes.
Des parlementaires et responsables politiques du pays le plus peuplé d'Afrique ont fait valoir leurs inquiétudes alors que la fin de l'ultimatum lancé par la Cédéao aux putschistes se rapproche.
Le 30 juillet, peu après le coup d’État qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, le bloc ouest-africain avait donné sept jours à la junte pour le rétablir dans ses fonctions.
Bola Ahmed Tinubu, président élu du Nigeria, lors de la cérémonie d'investiture. Abuja, la capitale - 29 mai 2023.
Tout en affirmant privilégier la voie diplomatique, ils avaient indiqué qu'en cas d'échec des négociations, un usage de la force n'était pas à exclure.
Rien n'a filtré sur ce plan d'action, mais il y a fort à parier que le Nigeria voisin, première économie du continent et fort de ses avec 215 millions d'habitants, en serait le premier contributeur en termes financiers, humains et logistiques. C'est d'ailleurs son président, Bola Tinubu, qui, en sa qualité de président de la Cédéao, est porteur de cet ultimatum.
Le soir même, les sénateurs des régions du Nord du Nigeria l'ont mis en garde contre "un recours à la force militaire sans avoir épuisé toutes les voies diplomatiques", qui aurait, selon eux, "de graves implications" pour le pays.
"Les victimes seront des citoyens innocents qui vaquent à leurs occupations quotidiennes", a déclaré le Forum des sénateurs du nord dans un communiqué signé par son porte-parole, Suleiman Kawu Sumaila.
En cas d'intervention, même le Nigeria, dont sept États au Nord partagent une frontière de 1500 kilomètres avec le Niger (Sokoto, Kebbi, Katsina, Zamfara, Jigawa, Yobe et Borno), seraient "affectés négativement", ont-ils prévenu.