L'ambassadeur d'Israël auprès de l’ONU à Genève accuse l'organisation de "nourrir le Hamas"

Le Hamas annonce, dans un communiqué relayé par la presse israélienne, avoir entamé des consultations avec d’autres mouvements palestiniens au sujet de l’offre de cessez-le-feu transmise par l’émissaire américain Steve Witkoff.

"Les négociations se poursuivent sur la proposition actuelle", a, quant à lui, déclaré Alya Ahmed Saif Al Thani, ambassadrice du Qatar à l’ONU. L’émirat est, selon elle, en contact étroit avec les Etats-Unis et l’Egypte "pour mettre fin à la catastrophe humanitaire à Gaza et à la guerre". "Nous sommes très déterminés à trouver une issue à cette situation horrible à Gaza", a-t-elle ajouté.

L'envoyé spécial de la Maison Blanche, Steve Witkoff, après une cérémonie de signature entre le président Donald Trump et l'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, à Doha, au Qatar, le 14 mai 2025

AP Photo/Alex Brandon

La Maison Blanche avait annoncé la veille qu’Israël avait accepté le projet américain de cessez-le-feu à Gaza. Selon l’agence Reuters, qui dit en avoir pris connaissance, il propose un cessez-le-feu de soixante jours et la libération de 28 otages israéliens vivants ou morts au cours de la première semaine, en échange de celle de  1 236 prisonniers palestiniens et des dépouilles de 180 personnes. L’offre, garantie par le président américain Donald Trump et les médiateurs égyptiens et qataris, prévoit par ailleurs l’acheminement d’aide humanitaire sous l’égide des Nations unies et du Croissant-Rouge notamment, dès que le Hamas aura signé l’accord de cessez-le-feu.

Un raid de drone israélien a coûté la vie à 13 personnes, dont trois enfants et plusieurs femmes, vendredi après-midi, dans un camp de déplacés au nord-ouest de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, rapporte l’agence de presse palestinienne WAFa.

L’agence américaine Associated Press, qui cite des membres du personnel médical, avance le même bilan, mais huit enfants figurent, selon elle, parmi les victimes. D’après, WAFa, une femme a, par ailleurs, été tuée par balles à Khan Younès même.

Un tribunal israélien a ordonné ce vendredi le placement en détention provisoire jusqu’au 3 juin de la militante arabe israélienne Sanaa Salameh, veuve de l’écrivain Walid Daqqa, mort en prison l’année dernière, a annoncé son avocat. Arrêtée jeudi, elle est accusée de "provocation et sympathie pour des organisations terroristes", selon M^e Fadi Bransi.

Walid Daqqa, militant et écrivain palestinien membre de la minorité arabe israélienne mort en avril 2024, a passé près de trente-huit ans en prison en Israël pour des accusations d’enlèvement et de meurtre d’un soldat israélien. Les autorités israéliennes détiennent toujours son corps.

Le ministre de la Sécurité intérieure israélien, Itamar Ben Gvir, a demandé le 19 mai à son collègue de l’intérieur, Moshe Arbel, d’expulser Sanaa Salameh, en vertu d’une loi prévoyant cette mesure pour les familles de présumés "terroristes".

La mairie de Barcelone a voté vendredi en faveur de la rupture de ses relations institutionnelles avec le gouvernement israélien et de son accord d’amitié avec la ville de Tel-Aviv, "jusqu’au rétablissement du respect du droit international" et des "droits fondamentaux du peuple palestinien".

Approuvé avec le soutien du Parti socialiste au pouvoir dans la ville et de plusieurs formations de gauche radicale et indépendantiste, le texte adopté par le conseil municipal est constitué d’une vingtaine de points, dont la rupture des relations institutionnelles avec le "gouvernement actuel d’Israël".

"Le niveau de souffrance et de mort qu’a connu Gaza depuis un an et demi ainsi que les attaques répétées du gouvernement d’Israël ces dernières semaines (…) rendent non viable toute relation" entre les deux villes, a justifié le maire, Jaume Collboni.

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Parmi les autres mesures du texte voté vendredi, pour certaines en dehors des compétences municipales, figure une demande adressée au conseil d’administration de la Foire de Barcelone de pas accueillir de pavillon israélien ni "d’entreprises d’armement ou de tout autre secteur qui bénéficient du génocide, de l’occupation, de l’apartheid et de la colonisation du peuple palestinien". Une recommandation similaire est envisagée pour le port de Barcelone, afin qu’il ne reçoive pas des navires impliqués dans le transport d’armes vers Israël.

En février 2023, l’ancienne maire, Ada Colau, avait déjà décidé de "suspendre" les relations avec Israël ainsi que les accords de jumelage avec Tel-Aviv, ce qui avait suscité des critiques. La mesure a été suspendue quelques mois plus tard, lorsque Jaume Collboni a remporté les élections municipales.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhane, à Ryad, en Arabie saoudite le 14 mai 2025

AP Photo/ Baraa Anwer

Le ministre des Affaires étrangères saoudien, Fayçal Ben Farhan, se rendra ce dimanche à Ramallah, en Cisjordanie, pour rencontrer Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne (AP), rapporte la chaîne américaine CNN, citant Hussein Al-Sheikh, vice-président de l’AP.

L'annonce survient alors qu'Israël vient d'annoncer la construction de "l'Etat juif israélien" dans ce territoire palestinien occupé depuis 1967 et la création de 22 nouvelles colonies israéliennes en Cisjordanie, considérées comme illégales au regard du droit international. 

"Une délégation ministérielle dirigée par le ministre des Affaires étrangères se rendra à Ramallah dimanche", a déclaré une source diplomatique, en précisant qu'il s'agissait de "la première visite d'un ministre saoudien des Affaires étrangères dans les Territoires palestiniens depuis 1967".

Cette visite intervient également sur fond de guerre dans la bande de Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël, et alors que l'ONU a averti vendredi que toute la population de ce territoire était menacée de famine.

Avant la guerre, l'Arabie saoudite avait entamé des discussions avec Washington incluant une normalisation avec Israël, en échange d'un accord de sécurité et un soutien à son programme nucléaire civil. Mais elle a conditionné depuis une telle démarche à l'établissement d'un État palestinien, éloignant la perspective d'un accord dans le contexte actuel.  

En septembre 2023, peu avant les attaques du 7 octobre, Ryad avait envoyé une délégation de moindre rang à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, sa première depuis 1967. L'Arabie saoudite et la France doivent coprésider en juin une conférence internationale à New York, au siège des Nations unies, visant à relancer la solution à deux États, israélien et palestinien.

En visite à Ryad mi-mai, le président américain Donald Trump avait dit avoir "l'espoir fervent" que l'Arabie saoudite normalise ses relations avec Israël dans le cadre dit des "accords d'Abraham", signés par les Émirats, Bahreïn et le Maroc lors de son premier mandat. "Mais vous le ferez à votre propre rythme" a-t-il ajouté.

Ces accords, qui ont rompu avec des décennies de consensus arabe excluant l'établissement de liens officiels avec Israël sans résolution de la question palestinienne, ont survécu au choc provoqué par la guerre meurtrière entre Israël et le Hamas. 

Des Palestiniens transportent des cartons contenant de la nourriture et des colis d'aide humanitaire livrés par la Fondation humanitaire de Gaza, le 27 mai 2025

AP Photo/Abdel Kareem Hana

La Fondation humanitaire de Gaza (Gaza Humanitarian Foundation - GHF), créée et soutenue par les États-Unis avec l’aval des autorités israéliennes, a annoncé vendredi avoir distribué plus de 2 millions de repas depuis le début de ses opérations, il y a quatre jours, selon les agences de presse. Le chargement de six camions a, selon elle, été distribué vendredi.

Plusieurs organisations humanitaires et le porte-parole du secrétaire général de l’ONU se sont plaints des conditions chaotiques des distributions de la GHF après leur lancement, cette semaine. Des milliers de personnes se sont ruées mardi sur l’un de ses centres de distribution. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a reconnu "une perte de contrôle momentanée".

Une douzaine de Palestiniens interrogés par l’agence américaine Associated Press ont encore fait état jeudi de nouveaux pillages et certains assurent que l’armée israélienne a ouvert le feu pour tenter de ramener le calme.

L’armée israélienne annonce, dans un communiqué, avoir procédé à l’arrestation de 80 personnes recherchées et à la saisie de 7 millions de shekels (1,75 million d’euros), au cours de la semaine écoulée en Cisjordanie, dans le cadre d’une opération de "confiscation de fonds liés au terrorisme".

Des renforts y ont en outre été déployés en prévision des célébrations, ce week-end, de la fête juive de Chavouot, ajoute-t-elle.

72 corps et 278 blessés ont été acheminés dans les hôpitaux de Gaza au cours des dernières 24 heures, annonce le ministère de la Santé de Gaza contrôlé par le Hamas, dans son rapport quotidien. Ce bilan n’inclut pas les hôpitaux du gouvernorat du nord de l’enclave en raison des difficultés d’accès, précise-t-il.

Depuis la rupture du cessez-le-feu par Israël le 18 mars, les bombardements ont fait 4 058 morts et 11 729 blessés dans le territoire palestinien. Ces nouveaux chiffres portent le bilan à 54 321 morts et 123 770 blessés depuis le 7 octobre 2023, déclare le ministère.

Les attaques israéliennes sur Gaza ont tué au moins 25 personnes depuis vendredi matin, dans différents points du territoire, notamment à Jabaliya, dans le nord, à Deir el-Balah dans le centre, et à Rafah et Khan Younès dans le sud, rapporte l’agence de presse palestinienne WAFa.

L’armée israélienne a également démoli des maisons dans le quartier d’Al-Touffah, dans l’est de la ville de Gaza, ainsi que dans la ville d’Al-Qarara, au nord de Khan Younès, ajoute l’agence palestinienne.

Depuis le 7 octobre 2023, le bilan s’élève à plus de 54 249 morts et à 123 492 blessés dans l’enclave palestinienne, selon les chiffres du ministère de la santé de Gaza.