Proche-Orient : Israël frappe le Liban, le Hezbollah annonce lancer une attaque d'envergure

La branche armée du Hamas, mouvement islamiste palestinien en guerre contre Israël dans la bande de Gaza, a revendiqué dimanche soir le tir d'une roquette sur Tel-Aviv, l'armée israélienne affirmant que ce projectile était tombé sur une zone inhabitée.

Selon la Défense passive israélienne, les sirènes d'alerte à la roquette ont retenti vers 22H00 (19H00 GMT) à Rishon LeZion, ville au sud de Tel-Aviv. "Un projectile identifié comme provenant de la bande de Gaza est tombé sur une zone inhabitée dans la région de Rishon LeZion", a indiqué l'armée israélienne.

La délégation du Hamas a quitté Le Caire a indiqué Ezzat Rishq, l'un de ses cadres, alors que les Etats-Unis, l'Egypte et le Qatar tentent d'obtenir un accord entre Israël et le mouvement islamiste palestinien pour une trêve à Gaza.

Les envoyés du Hamas ont "rencontré les médiateurs égyptiens et qataris qui les ont informés des résultats des dernières négociations", a affirmé M. Rishq. La position de son mouvement reste inchangée : il veut, a-t-il redit, "un cessez-le-feu complet, un retrait complet (des troupes israéliennes), le retour des déplacés, l'entrée de l'aide humanitaire, la reconstruction et un accord d'échange" entre prisonniers palestiniens et otages à Gaza.

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La compagnie aérienne British Airways a annoncé l'annulation de tous ses vols entre Londres et Tel Aviv jusqu'à mercredi, en raison de l'aggravation des tensions au Moyen-Orient.

"Nous avons pris la décision opérationnelle de suspendre nos vols à destination et en provenance de Tel Aviv jusqu'au mercredi 28 août inclus", a déclaré un porte-parole de l'entreprise. "La sécurité est toujours notre priorité absolue", a-t-il ajouté. 

Le chef du mouvement islamiste libanais Hezbollah, Hassan Nasrallah, a démenti les "allégations mensongères" d'Israël sur la destruction dimanche par ce pays de "milliers de rampes de lancement de roquettes" au Liban et "l'interception de milliers de roquettes".

"Les propos selon lesquels la résistance allait lancer 8 000 ou 6 000 roquettes et drones, et qu'il (Israël, ndlr) a déjoué cela (...) sont des allégations mensongères", a déclaré Hassan Nasrallah ajoutant que seules "des dizaines de rampes ont été détruites".

Le chef de la diplomatie britannique David Lammy a appelé à éviter "à tout prix" une plus grande escalade au Moyen-Orient, après l'attaque du Hezbollah en Israël et les frappes israéliennes sur le sud du Liban.

"Une nouvelle escalade au Moyen-Orient doit être évitée à tout prix", a écrit le chef de la diplomatie sur X. Il indique avoir réaffirmé au gouvernement israélien "le soutien du Royaume-Uni à la sécurité d'Israël, l'importance de la retenue, la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat à Gaza et la libération de tous les otages".

Les Etats-Unis ont aidé l'armée israélienne à surveiller et suivre tôt dimanche les tirs du Hezbollah libanais vers Israël mais ne sont pas intervenus directement, a déclaré un haut responsable de défense américain.

"Les États-Unis ne sont pas impliqués dans les frappes préventives d'Israël hier soir. Nous avons fourni du renseignement, de la surveillance et de la reconnaissance pour suivre les frappes arrivant du Hezbollah libanais", a déclaré à l'AFP ce responsable sous le couvert de l'anonymat, ajoutant qu'une aide américaine pour faire face à ces attaques "n'était pas nécessaire."

Le chef du mouvement islamiste libanais Hezbollah, Hassan Nasrallah, a annoncé que son parti avait visé une base du renseignement militaire israélien près de Tel-Aviv dans le cadre de son attaque d'ampleur lancée dimanche matin contre Israël.

La "cible principale de l'opération" était "la base de Glilot, la principale base de renseignement militaire israélienne" à "110 km de la frontière", a déclaré Hassan Nasrallah lors d'une allocution télévisée. Cette base du renseignement militaire qui abriterait aussi, selon des médias israéliens, le siège du Mossad, le renseignement extérieur israélien, se situe en bordure de Tel-Aviv dans le centre d'Israël.

Le chef du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, sur un écran lors d'une cérémonie de commémoration de la mort du commandant Fouad Shukur, tué par une frappe aérienne israélienne la semaine dernière, à Beyrouth, au Liban, mardi 6 août 2024. 

AP Photo/Mustafa Jamalddine

De son côté, l'armée israélienne assure que sa base de Glilot n'a pas été touchée. Un porte-parole de l'armée israélienne a dit pouvoir "confirmer que la base de Glilot n'a pas été touchée".

L'armée israélienne a annoncé dimanche la mort d'un soldat de la marine dans le nord du pays, après l'attaque à l'aube du Hezbollah libanais contre Israël impliquant des centaines de roquettes et de drones. 

"Le maître David-Moshé Ben-Shitrit, âgé de 21 ans, est tombé au combat dans le nord d'Israël", a indiqué l'armée dans un communiqué, ajoutant que deux autres soldats avaient été blessés.

Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi souligne "la nécessité de préserver la stabilité du Liban". M. Sissi, qui s'exprimait lors d'une rencontre avec le général Charles Brown, chef d'état-major des forces armées américaines, "a mis en garde contre les dangers de l'ouverture d'un nouveau front au Liban et a souligné la nécessité de préserver la stabilité et la souveraineté du Liban".

Le président égyptien a appelé par ailleurs la communauté internationale à appuyer les "efforts conjoints" des pays médiateurs - Égypte, États-Unis et Qatar - en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza assorti d'une libération d'otages pour ouvrir "la voie au calme et à la stabilité dans la région", selon le communiqué.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza a annoncé un nouveau bilan. Depuis le début de la guerre avec Israël, il y a onze mois, 40 405 personnes ont été tuées dans le territoire palestinien.

Au moins 71 personnes sont mortes depuis samedi, date du dernier bilan communiqué par le ministère qui recense désormais 93 468 blessés à Gaza depuis le 7 octobre. 

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Le Hamas a salué l'attaque d'envergure revendiquée par le Hezbollah libanais contre des positions israéliennes.

"Nous soulignons que cette réponse forte et ciblée, au plus profond de l'entité sioniste, est une gifle pour le gouvernement israélien", a indiqué le Hamas dans un communiqué. Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont eux aussi félicité le Hezbollah pour son attaque, menaçant à nouveau de riposter aux frappes israéliennes menées le mois dernier contre le port yéménite de Hodeida.

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"Nous félicitons le Hezbollah et son secrétaire général pour la grande et courageuse attaque menée par la résistance ce matin contre l'ennemi israélien", ont-ils indiqué dans un communiqué, ajoutant qu'une réponse aux frappes israéliennes du 20 juillet sur le port, qu'ils contrôlent, de Hodeida, "est certainement à venir".

La "réponse" du Hezbollah confirme que la résistance est "forte" et en mesure "d'honorer ses promesses et ses menaces", ont ajouté les Houthis. "Nous réaffirmons une fois de plus que la réponse yéménite ne tardera pas à venir", ont-ils ajouté.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a prévenu qu'Israël n'avait pas dit "son dernier mot" avec ses frappes sur le sud du Liban.

"Il y a trois semaines, nous avons éliminé son commandant en chef (du Hezbollah) et aujourd'hui nous avons déjoué son plan d'attaque", a martelé M. Netanyahu au début du Conseil des ministres. Plus tôt dans la journée le Premier ministre israélien avait promis de "tout faire" pour assurer la sécurité et le retour chez eux des habitants du nord d'Israël. 

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'adresse à une réunion conjointe du Congrès au Capitole à Washington, le 24 juillet 2024. 

AP Photo/Julia Nikhinson

"Nous sommes déterminés à tout faire pour protéger notre pays, ramener les habitants du nord chez eux en toute sécurité et continuer à appliquer une règle simple : quiconque nous fait du mal, nous lui faisons du mal",  a déclaré M. Netanyahu au début d'une réunion du cabinet de sécurité israélien.

Le Hezbollah libanais annonce que son attaque d'envergure contre des objectifs militaires israéliens, à l'aide de drones et de roquettes, est "terminée" pour la journée de dimanche et a atteint ses objectifs. 

"Notre opération militaire d'aujourd'hui est terminée et accomplie", déclare le groupe soutenu par l'Iran dans un communiqué. Les affirmations d'Israël "concernant l'action préventive qu'il a menée [...] et l'échec de l'attaque de la résistance sont des affirmations vides de sens", a-t-il ajouté. 

L'Autorité de l'aviation civile israélienne annonce la reprise des vols vers et au départ de Tel-Aviv. Les avions avaient été retardés et des atterrissages déroutés vers d'autres aéroports du pays, au moment où Israël disait tenter d'empêcher une attaque du Hezbollah libanais.

Le porte-parole de l'Autorité, Roy Steinmetz, a annoncé une reprise des opérations à l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv "à 07H00 (04H00 GMT), décollages et atterrissages inclus". "Les avions détournés vers d'autres aéroports, vont redécoller vers Ben Gourion", a-t-il ajouté.

Le Hezbollah libanais annonce avoir lancé "plus de 320" roquettes katioucha sur 11 bases militaires en Israël, dans le cadre de "la première phase" de sa riposte à l'assassinat d'un chef militaire le 30 juillet.

Dans un communiqué, la formation pro-iranienne a précisé que cette "première phase" s'était "achevée avec succès", précisant qu'elle avait pour objectif de viser les "casernes et positions israéliennes afin de faciliter le passage des drones d'attaques" vers le territoire israélien "en profondeur".