Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU lance une enquête sur les exactions dans l'Est de la RDC. Notre invité François Polet, est chargé d'études au CETRI, le Centre tricontinental, basé à Louvain-la-Neuve en Belgique.
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Une réunion extraordinaire, demandée par Kinshasa, réunira les 47 pays membres du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, vendredi 7 février. Elle devra déterminer s'ils lancent une enquête sur les exactions commises dans l'est de la RDC, théâtre de violents combats. Les horaires sont affichés en temps universel.
Des soldats et des policiers du gouvernement, à droite, qui se sont rendus aux rebelles du M23, à gauche, montent à bord de camions pour se rendre dans un lieu non divulgué à Goma, en République démocratique du Congo, jeudi 30 janvier 2025.
Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU lance une enquête sur les exactions dans l'Est de la RDC. Notre invité François Polet, est chargé d'études au CETRI, le Centre tricontinental, basé à Louvain-la-Neuve en Belgique.
Les 47 États membres du Conseil des droits de l'homme de l'ONU ont accepté de lancer une enquête sur les exactions dans l'est de la RDC, en proie à une offensive éclair du groupe armé M23 et des troupes rwandaises. Le projet de résolution présenté par la République démocratique du Congo a été adopté sans vote, à l'issue d'une session extraordinaire, a indiqué le président du Conseil.
"Si rien n'est fait, le pire est peut-être encore à venir pour les habitants de l'est" de la République démocratique du Congo, a alerté l'ONU, vendredi, avertissant que le risque d'escalade dans la région "n'a jamais été aussi élevé".
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"Ceux qui pensent trouver la solution par la voie militaire ont tort. Un conflit encore plus profond et large aurait des conséquences dévastatrices sur les civils", a déclaré le chef des droits de l'homme de l'ONU, Volker Türk, à l'ouverture d'une réunion du Conseil des droits de l'homme, qui doit décider s'il lance une mission pour enquêter sur les exactions commises dans l'est du pays.
Trois collaborateurs locaux de l'ONG suisse Entraide Protestante Suisse (EPER) ont été tués mercredi dans une attaque dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) où se déroulent de violents combats, a indiqué l'EPER dans un communiqué.
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Les trois collaborateurs "ont été attaqués et mortellement blessés lors d’une mission humanitaire dans le territoire de Rutshuru dans le Nord-Kivu", a précisé l'EPER, dans ce communiqué diffusé jeudi, précisant qu'elle suspendait toutes ses activités dans le Nord-Kivu "jusqu'à nouvel ordre".
Le projet de résolution déposé par la RDC à l’ONU "condamne fermement l'appui militaire et logistique des Forces de défense du Rwanda au groupe armé M23" et "demande au M23 et au Rwanda de mettre immédiatement fin à leurs violations des droits de l'homme et atteintes à ces droits".
Il prévoit "l'établissement d'urgence d'une mission indépendante d'établissement des faits sur les graves violations et atteintes aux droits de l'homme et les graves violations du droit international humanitaire commises dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu", dans le but d'identifier les "auteurs de crimes" afin qu'ils puissent par la suite être traduits en justice.
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La mission des enquêteurs, si elle est acceptée par le Conseil, sera d'examiner les faits couvrant la période allant de janvier 2022 jusqu'à la présentation du rapport complet en septembre.
Les 47 pays membres du Conseil des droits de l'homme de l'ONU décideront, vendredi, s'ils envoient en urgence une mission d'enquête sur les exactions commises dans l'est de la République démocratique du Congo, théâtre de violents combats.
"Aujourd'hui la communauté internationale regrette de ne pas être intervenue en 1994 pour stopper le génocide (rwandais, ndlr). La RDC voudrait interpeller cette communauté internationale pour dire, attention, le même président Kagame, dont le peuple a été victime d'un génocide, est en train de faire la même chose", a affirmé Julien Paluku, ancien gouverneur du Nord-Kivu et actuel ministre du Commerce extérieur, lors d'un point avec la presse à Genève.
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"Ce sera une occasion pour nous (...) de demander au monde d'agir, d'arrêter ce qui se passe", a insisté le porte-parole du gouvernement de la RDC Patrick Muyaya à ses côtés, affirmant que la communauté internationale "n'en fait pas assez".
Kinshasa a demandé cette réunion extraordinaire, avec le soutien de près de 30 pays membres du Conseil dont la Belgique et la France, pour examiner la crise dans l'est du pays, où le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, a pris la semaine dernière le contrôle de la ville de Goma.