Les autorités du Bélarus ont évoqué les "menaces et les défis" aux frontières de leur pays limitrophe de l'Ukraine et la Pologne avec le groupe paramilitaire Wagner qui s'y est exilé.
Le ministre bélarusse de l'Intérieur, Ivan Koubrakov, a rencontré des commandants de Wagner dans un centre de formation et élaboré avec eux "un plan d'action clair" pour la formation des forces de Minsk par les paramilitaires russes.
"Compte tenu de la situation difficile près des frontières de la république, il est particulièrement important d'être prêt à répondre aux éventuels défis et menaces", a-t-il ajouté, cité dans un communiqué de son ministère.
Il a vanté "l'expérience pratique" des combattants de Wagner, qui ont été notamment engagés pendant des mois dans la bataille particulièrement longue et meurtrière pour Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a ordonné fin juin de renforcer la frontière avec le Bélarus, après l'annonce de l'arrivée de Wagner dans ce pays.
Le Belarus accuse aussi régulièrement la Pologne de provocations à leur frontière commune. Varsovie a estimé que la présence de Wagner au Bélarus constituait une "menace potentielle" pour les pays voisins et indiqué sa volonté de renforcer son flanc oriental.
Ce lundi le président Duda a re-affirmé la nécessité de renforcer la sécurité de la frontière avec le Bélarus lors de la célébration de la Fête de la Police nationale. Devant 500 policiers rassemblés devant le Château Royal à Varsovie il a prononcé un discours en les remerciant de sécuriser les frontières du pays.
"Je vous remercie d'avoir renforcé la frontière polonaise, à la fois la frontière polono-ukrainienne où l'aide est très souvent nécessaire et la frontière polono-biélorusse qui doit être défendue contre la politique du régime biélorusse qui viole absolument toutes les règles du droit international. Malheureusement, le régime est soutenu par la Russie qui est aujourd'hui l'État agresseur en Ukraine et étend ses tentacules également en Biélorussie et est l'épine dorsale du régime biélorusse. Ils harcèlent les policiers polonais avec des attaques hybrides, ils harcèlent le garde-frontières. Je remercie tous nos policiers pour le soutien qu'ils apportent aux gardes-frontières, à nos soldats."
Le président bélarusse Alexandre Loukachenko a assuré ce weekend devant Vladimir Poutine "garder" Wagner dans le centre de son pays et "contrôler" la situation. "Ils ont commencé à nous fatiguer. Ils demandent à 'aller vers l'ouest' (...) à Varsovie, Rzeszów", avait lancé Loukachenko à propos des combattants de Wagner.