"J'ai le sentiment que nous trouverons la formulation qui permettra aux Ukrainiens de ne pas être déçus et qui apportera davantage que ce que nous avons l'habitude de dire", a assuré Gitanas Nauseda, le président lituanien.

Le président lituanien Gitanas Nauseda lors d'un point presse à Vilnius ce 5 juillet 2023.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky "n'aura peut-être pas tout ce qu'il attend par rapport à ses plans les plus ambitieux, mais il recevra certainement beaucoup", a assuré le président Nauseda.
"Nous avons besoin d'un signal très clair et intelligible lors du sommet de Vilnius, selon lequel l'Ukraine peut devenir un membre à part entière de l'Otan après la guerre", avait déclaré le président ukrainien il y a quelques jours.
Kiev a également laissé entendre que son président pourrait ne pas se rendre à Vilnius si ses attentes semblaient devoir être déçues.
L'Ukraine a demandé son intégration accélérée à l'Otan l'an dernier, sept mois après le lancement de l'invasion russe sur son territoire. Plusieurs pays de l'Alliance y sont favorables, mais pas tant que dure la guerre entre l'Ukraine et la Russie.
En attendant, le président lituanien et plusieurs autres pays sont favorables à un signal fort en faveur de l'Ukraine dans la déclaration finale du sommet.
"Il y a évidemment pas seulement un, deux ou même quatre Etats membres (de l'Otan) qui voudraient voir un texte plus ambitieux, et le dialogue se poursuit en ce moment entre ces pays et d'autres plus réservés", a-t-il expliqué. "J'espère que ça se terminera de façon acceptable pour tous", a-t-il encore dit.
Selon lui, le sommet de Vilnius prendra la décision d'établir un nouveau conseil Otan-Ukraine, dont la première réunion devrait avoir lieu à Vilnius en présence de Volodomyr Zelensky, même si l'Ukraine n'a pas vocation à entrer immédiatement dans l'Alliance.
Le président lituanien Nauseda souhaite que Volodomyr Zelensky soit présent à Vilnius. Et bien que l'Ukraine soit le sujet numéro un, la Lituanie espère aussi que les discussions déboucheront sur davantage de soutien pour le flanc oriental de l'Alliance.
Les membres de l'Otan ont commencé à discuter il y a plusieurs mois de nouveaux plans régionaux de défense, prévoyant l'allocation de forces et de capacités militaires avec des niveaux de préparation élevés.
La Lituanie souhaitait obtenir un accord sur ces plans avant la tenue du sommet, ce qui reste une possibilité, selon Gitanas Nauseda, bien qu'il dise se méfier de "décisions de dernière minute". "Certaines personnalités préfèrent maintenir le suspense jusqu'à la dernière minute. Peut-être la décision semble ainsi plus excitante quand elle est annoncée juste avant que le rideau ne tombe", a-t-il déclaré. "Cependant, je pense que pour obtenir un résultat plus construit et consistant, il est préférable d'éviter ces décisions à la dernière minute".
Son ministre de la Défense Arvydas Anusauskas a indiqué de son côté aux journalistes que les alliés étaient d'accord sur les plans de défense, mais que certains pays laissaient planer le mystère pour obtenir des concessions sur d'autres sujets en négociation.
Lors du sommet de Vilnius, les pays membres de l'Alliance doivent également entériner un accord récent sur un nouveau modèle de rotation pour la défense aérienne et anti-missiles dans la région
Gitanas Nauseda a prévenu qu'il ne fallait pas s'attendre à des engagements très spécifiques en la matière de la part des pays membres.