Un cas de polio détecté à Gaza pour la première fois en 25 ans

Le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne annonce le premier cas de polio confirmé à Gaza, alors que les Nations unies réclament des "pauses humanitaires" dans les combats entre Israël et le Hamas pour vacciner les enfants. Il s'agit, précise le ministère, d'un "bébé de dix mois qui n'avait pas été vacciné" à Deir al-Balah, dans le centre du territoire palestinien surpeuplé, dont la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés depuis le début de la guerre il y a plus de dix mois.

L'Iran subira des conséquences "cataclysmique" en cas d'attaque contre Israël, dit un haut responsable américain qui requiert l'anonymat. "Nous voudrions dissuader les Iraniens (...) d'emprunter cette voie parce que les conséquences seraient cataclysmiques, en particulier pour l'Iran", ajoute-t-il, en mettant en garde contre toute attaque susceptible de "faire dérailler" les délicates discussions sur une trêve dans la bande de Gaza.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken se rendra en Israël ce week-end pour faire avancer un accord de cessez-le-feu à Gaza, annonce le département d'État. Antony Blinken partira samedi et cherchera "à conclure un accord pour un cessez-le-feu et la libération des otages et prisonniers via la proposition de compromis" présentée par les États-Unis lors des discussions à Doha, a ajouté le communiqué.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a appelé vendredi les médiateurs américain, qatari et égyptien à faire "pression" sur le Hamas palestinien pour parvenir à un accord en vue d'un cessez-le-feu à Gaza, en guerre depuis plus de dix mois. "Israël espère que la pression (des médiateurs) amènera le Hamas à accepter" le plan proposé fin mai par le président américain Joe Biden, affirme Benjamin Netanyahu dans un communiqué à l'issue de deux jours de négociations à Doha. Le Hamas, qui n'a pas participé aux discussions au Qatar, dit de son côté vouloir l'application de ce plan, mais refuse certaines conditions qu'il accuse Israël d'avoir ajoutées au texte initial.

"Nous n'avons jamais été aussi proches" d'un accord sur un cessez-le-feu et une libération des otages à Gaza, a assuré vendredi Joe Biden. "Nous n'y sommes pas", dit encore le président américain en marge d'une cérémonie dans le Bureau ovale, avant d'ajouter qu'un compromis est toutefois "beaucoup plus proche qu'il y a trois jours".

Le Hamas palestinien rejette de "nouvelles conditions" d'Israël dans la proposition des médiateurs américain, qatari et égyptien après deux jours de négociations à Doha, indiquent deux de ses cadres. Les "nouvelles" conditions israéliennes comprennent le maintien de forces dans la bande de Gaza, le long des frontières avec l'Egypte, déclare l'un des cadres du mouvement islamiste sous le couvert de l'anonymat. "Nous n'accepterons rien de moins qu'un cessez-le-feu complet, un retrait total des troupes israéliennes de la bande de Gaza et le retour des déplacés, un accord d'échange" d'otages contre des prisonniers, ajoute-t-il. 

Le ministre des Affaires étrangères égyptien affirme à Beyrouth qu'un cessez-le-feu à Gaza est la "clé" pour éviter que la région ne bascule dans "une guerre totale", au moment où des pourparlers à cet effet se tiennent à Doha. L'Égypte et les deux autres médiateurs (Qatar et États-Unis) ont contribué à la reprise du nouveau cycle de discussions entre Israël et le Hamas palestinien, alors que les craintes d'un embrasement régionale s'amplifient.

L'Égypte "met tout en œuvre pour parvenir rapidement à un accord conduisant à un cessez-le-feu immédiat, qui mette fin au meurtre de civils et conduise à l'échange des prisonniers et des otages", déclare Badr Abdelatty à l'issue de sa rencontre avec son homologue libanais, Abdallah Bou Habib. 

C'est la clé du début d'une solution dans cette région, du début de la réduction de l'escalade.

Badr Abdelatty, ministre des Affaires étrangères égyptien

Le ministre, qui s'est notamment entretenu avec le chef du gouvernement et celui du Parlement, dit espérer voir "de la bonne foi et une volonté politique pour parvenir à cet accord urgent".

Le Hezbollah libanais affine ses tactiques de combat en dix mois d'affrontements transfrontaliers avec Israël, et dévoilé vendredi une partie de ses capacités militaires dans une vidéo montrant ses tunnels abritant d'imposants lanceurs de missiles. Depuis la guerre de 2006 contre Israël, le puissant mouvement pro-iranien a considérablement renforcé ses capacités militaires. 

Le 8 octobre, un jour après le début de la guerre dans la bande de Gaza, il a ouvert un front dans le sud du Liban contre Israël, en soutien au Hamas dans le territoire palestinien. Il diffuse une vidéo montrant ses membres se déplaçant dans de larges tunnels éclairés, creusés dans la roche, où des camions semblent transporter d'imposants missiles. L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité de ces images.

Leur diffusion intervient alors que des négociations pour un cessez-le-feu à Gaza se tiennent à Doha, et que les efforts diplomatiques s'intensifient au Liban pour éviter une escalade. "Il s'agit de la vidéo la plus explicite jamais diffusée par le Hezbollah montrant la taille de ses tunnels (...), assez grands pour accueillir des camions et des lanceurs de missiles", décrypte l'expert militaire Riad Kahwaji.

Les discussions sur un cessez-le-feu et une libération des otages à Gaza reprendront au Caire la semaine prochaine après 48 heures de négociations "constructives" et dans "une atmosphère" positive à Doha, selon un communiqué commun vendredi des Etats-Unis, du Qatar et de l'Egypte. Washington annonce avoir soumis une nouvelle proposition de compromis, soutenue par l'Égypte et le Qatar, afin de "combler les lacunes restantes" et qui portent sur la "mise en oeuvre" d'un accord par Israël et le Hamas, selon un communiqué de la Maison Blanche.

Deux grandes agences de l'ONU, l'OMS et l'Unicef, demandent "des pauses humanitaires de 7 jours" dans les combats à Gaza afin que soient vaccinés contre la polio plus de 640 000 enfants de moins de 10 ans ces prochaines semaines. "Deux séries de campagnes de vaccination contre la poliomyélite devraient être lancées à la fin du mois d'août et en septembre 2024 dans l'ensemble de la bande de Gaza afin de prévenir la propagation du variant qui circule actuellement", connu sous le nom de cVDPV2, indiquent l'Organisation mondiale de la santé et le Fonds des Nations unies pour l'enfance, dans un communiqué.

L'OMS et l'UNICEF "demandent à toutes les parties au conflit de mettre en oeuvre des pauses humanitaires dans la bande de Gaza de sept jours afin de permettre la réalisation des deux séries de campagnes de vaccination". "Sans ces pauses humanitaires, la campagne ne pourra pas être menée à bien", avertissent-elles. Chaque pause doit durer 7 jours, indique une porte-parole de l'OMS, Margaret Harris.

Israël Katz, ministre israélien des Affaires étrangères, affirme attendre de ses alliés qu'ils "se joignent à Israël" pour "attaquer l'Iran" si la République islamique s'en prenait à son pays, en recevant ses homologues français et britannique. "Israël attend de la France et du Royaume-Uni qu'ils disent clairement et publiquement à l'Iran qu'il est interdit d'attaquer Israël et que si l'Iran attaque, la coalition emmenée par les Etats-Unis se joigne à Israël, non seulement pour le défendre mais aussi pour attaquer des cibles importantes en Iran", dit-il, selon un communiqué de son bureau.

Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné, juge quant à lui "inconvenant de parler de riposte et de préparation de riposte israélienne, même défensive, alors que nous oeuvrons à un accord diplomatique".

Les Nations unies qualifient d"horrible" l'attaque la veille de colons juifs sur un village en Cisjordanie occupée. Elles ajoutent que, "dans l'ensemble, nous assistons à une impunité" face à de telles attaques.

"C'était horrible", déclare la porte-parole du haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Ravina Shamdasani, au d'une conférence de presse à Genève. "Ce qui est frappant (...), c'est que le meurtre d'hier à Jit n'est pas une attaque isolée et qu'il est la conséquence directe de la politique d'Israël de colonisation en Cisjordanie", poursuit-elle.

Le ministre français des Affaires étrangères juge "inacceptable" l'attaque de colons juifs la veille sur un village de Cisjordanie occupée, lors d'une rencontre à Jérusalem avec ses homologues israélien et britannique. "Tout acte qui viendrait à déstabiliser un processus de négociation et de conclusion d'un accord, notamment sur le cessez-le-feu" entre Israël et le Hamas à Gaza actuellement négocié par les médiateurs américain, égyptien et qatari, "est inacceptable et encore plus inacceptable dans cette période que nous vivons", dit Stéphane Séjourné.

Le ministère allemand des Affaires étrangères a condamné vendredi l'attaque commise par des colons juifs la veille sur un village en Cisjordanie occupée, dénonçant une "violence inacceptable". "Israël a l'obligation de protéger les Palestiniens de Cisjordanie, de mettre un terme à ces attaques et de poursuivre leurs auteurs", déclare le ministère sur X.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, condamne "dans les termes les plus fermes" l'attaque "abjecte" de colons juifs la veille sur un village en Cisjordanie occupée. "Les images de cette nuit de bâtiments incendiés, de cocktails Molotov jetés sur des voitures (...), de gens poursuivis pour être sortis de chez eux sont abjectes", dit-il à Jérusalem, aux côtés de ses homologues français et israélien.