Le Président Zelensky a donné une interview à l'hebdomadaire américain The New Yorker avant de s'envoler pour les États-Unis.
À New York, le président ukranien doit s’adresser à l’Assemblée générale des Nations Unies et, surtout, rencontrer Joe Biden à la Maison Blanche, pour présenter ce qu'il appelle son "plan de la victoire" pour l’Ukraine. Il n'a pas discuté de ce plan en détail, mais une des mesures phares est l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN selon un calendrier accéléré et la fourniture d’une aide militaire occidentale avec moins de restrictions.
"Zelensky s’exprime avec l’urgence d’un dirigeant qui sait qu’il se trouve peut-être face à sa dernière chance d’obtenir une aide étrangère substantielle" écrit Josha Jaffa, le journaliste du New Yorker qui l'a rencontré à Kiev. En effet "Joe Biden approche de la fin de sa présidence et pourrait se méfier d’une participation américaine croissante, de peur de créer des vents politiques contraires pour Kamala Harris dans les semaines précédant les élections de novembre. Donald Trump, quant à lui, reste vague sur sa politique à l’égard de l’Ukraine. Lors du débat de ce mois-ci avec Harris, il a ostensiblement refusé de parler d’une victoire ukrainienne, disant seulement : Je veux que la guerre cesse". poursuit le journaliste du New Yorker.
Aux États-Unis, Zelensky discutera de son plan de victoire non seulement avec Biden mais aussi avec Kamala Harris et Donald Trump.
Quand on lui pose la question de savoir ce qu'il entend par victoire, s'il est prêt à une solution négociée, Zelensky répond qu'il n'a pas changé d'idée, "car la victoire est une question de justice". "Une victoire juste, est une victoire dont le résultat satisfait tout le monde - ceux qui respectent le droit international, ceux qui vivent en Ukraine, ceux qui ont perdu leurs proches et des membres de leur famille."
Zelensky dit que ce plan vise à faire une Ukraine forte, afin d'obliger la Russie à venir à la table des négociations. "Une Ukraine forte forcera Poutine à la table des négociations. J’en suis convaincu. C'est juste qu'avant, je ne faisais que le dire et maintenant j'ai tout mis sur papier, avec des arguments précis et des mesures concrètes pour renforcer l'Ukraine au cours des mois d'octobre, novembre et décembre, et pour permettre une fin diplomatique à la guerre." Le président ukrainien a martelé qu'il n'a plus de plan B, qu'il n'a qu'un seul plan, un plan A, qu'il est venu exposer au président américain.
Quand Jaffa lui demande ce qu'il compte faire si Biden ne lui répond pas positivement, Zelensky répond qu'il ne veut même pas y penser : "c'est une idée horrible. Car cela signifierait que Biden ne veut pas mettre fin à la guerre d'une manière qui prive la Russie d'une victoire. Et nous nous retrouverions dans un conflit très long, une situation intolérable, épuisante, qui tuerait un nombre considérable de personnes. Cela dit, je ne peux rien reprocher à Biden. En fin de compte, il a franchi une étape importante et historique en choisissant de nous soutenir au début de la guerre, une action qui a poussé nos autres partenaires à faire de même. Nous reconnaissons la grande réussite de Biden à cet égard. Cette démarche constitue déjà une victoire historique."