Zelensky a rencontré le vice-président américain Vance à Munich

"Cela ne sert à rien d'essayer de négocier" avec Vladimir Poutine, qui "mentira" et "trahira", a asséné vendredi Ioulia Navalnaïa, la veuve de l'opposant russe Alexeï Navalny, après les initiatives prises par Donald Trump sur le conflit ukrainien.

"La guerre que Poutine a commencée" en Ukraine "se terminera au moment où il sera parti", a assuré Mme Navalnaïa invitée à la Conférence de Munich sur la sécurité, un an après la mort de son mari emprisonné en Russie. "Il changera les règles à la dernière minute et vous forcera à jouer à son jeu, exactement comme il l'a fait il y a un an" quand l'accord d'échange de prisonniers permettant la libération d'Alexeï Navalny semblait "imminent", a déclaré l'opposante.

Le vice-président américain J.D. Vance a rencontré ce vendredi à Munich la candidate à la chancellerie de l'extrême droite allemande Alice Weidel, à une semaine des élections législatives dans le pays, a rapporté la télévision publique ZDF.

La rencontre s'est déroulée dans un hôtel de la ville où se tient la Conférence sur la sécurité, au cours de laquelle J.D. Vance a fustigé le "pare-feu" des autres partis pour isoler l'AfD du pouvoir, et critiqué l'état de la démocratie en Europe.

Les États-Unis ont pour objectif d'obtenir une "paix durable" en Ukraine, "une paix qui ne plongera pas l'Europe de l'Est dans un conflit dans seulement quelques années", a affirmé vendredi le vice-président américain J.D. Vance lors d'un entretien avec Volodymyr Zelensky.

Les deux hommes, qui se sont rencontrés en marge de la Conférence sur la sécurité de Munich, ont dit à la presse avoir eu "une bonne conversation" et qu'ils en auront d'autres, "dans les jours, semaines et mois à venir", selon J.D. Vance.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'entretient avec le vice-président américain J.D. Vance au cours d'une rencontre en marge de la conférence de sécurité de Munich en Allemagne, a annoncé vendredi le porte-parole ukrainien.

"La rencontre entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le vice-président américain JD Vance a commencé à Munich", a déclaré Serguiï Nykyforov aux journalistes.

Donald Trump avait fait savoir mercredi qu'il rencontrerait Vladimir Poutine en Arabie saoudite, peu après un échange téléphonique entre les deux dirigeants. Ils ont convenu d'engager "immédiatement" des négociations pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Aucune décision n'a été prise concernant le lieu indique le porte-parole du Kremlin. 

"Le royaume se félicite de la tenue de ce sommet en Arabie saoudite, et réaffirme ses efforts continus pour parvenir à une paix durable entre la Russie et l'Ukraine, efforts engagés depuis le début de la crise en Ukraine", a indiqué ce vendredi le ministère saoudien des Affaires étrangères dans un communiqué. 

Le ministère ne donne pas de date pour cet éventuel sommet.

Les dirigeants des pays nordiques et baltes ont souligné dans un communiqué commun vendredi que l'Ukraine et l'Europe devaient être impliquées dans toute négociation sur le règlement de la guerre russe contre l'Ukraine.

Les dirigeants du Danemark, de l'Estonie, de la Finlande, de l'Islande, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Norvège et de la Suède ont assuré que leurs pays "soutenaient pleinement et fermement l'Ukraine". Les pays nordiques et baltes ont souligné que "leur priorité à présent était de renforcer l'Ukraine", assurant qu'ils allaient "renforcer" leur soutien à Kiev.

Faire de l'Ukraine un État défaillant "affaiblirait l'Europe mais cela affaiblirait aussi les États-Unis", a mis en garde vendredi la présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen, en appelant Donald Trump à travailler à une "paix juste".

"Les autoritaires de ce monde observent attentivement s'il y a une impunité lorsque vous envahissez votre voisin et violez les frontières internationales", a-t-elle affirmé lors de la Conférence sur la sécurité de Munich évoquant "les défis en Indopacifique".

Le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, a annoncé avoir rencontré vendredi à Munich, l'émissaire spécial du président américain pour l'Ukraine, Keith Kellogg. Cet échange a eu lieu en pleine effervescence diplomatique autour de pourparlers depuis que Donald Trump a appelé Vladimir Poutine.

"Le sujet principal de la conversation était la coordination des efforts communs pour parvenir à une paix juste et durable" en Ukraine, a expliqué M. Iermak dans un message sur Telegram, en marge de la Conférence sur la sécurité de Munich.

La Russie affirme qu'elle n'aura pas de représentants à la Conférence de Munich sur la sécurité pour parler de l'Ukraine, contrairement à ce qu'avait affirmé la veille le président américain Donald Trump.

"Le représentants russes ne sont pas invités à la Conférence de Munich (...) C'est une décision prise il y a déjà plusieurs années (...) Donc il n'y aura pas de représentants du ministère russe des Affaires étrangères, ni d'autres structures officielles russes", a indiqué la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, lors de sa conférence de presse hebdomadaire.

Le gouvernement britannique a annoncé  avoir pris des sanctions contre deux responsables du ministère russe de la Défense ainsi que contre deux entités liées au géant du nucléaire Rosatom.

Ces sanctions visent à "maintenir la pression sur (le président russe Vladimir) Poutine", a affirmé dans un communiqué le chef de la diplomatie britannique David Lammy, qui assiste vendredi à la Conférence de Munich sur la sécurité. Il doit notamment rencontrer Ioulia Navalnaïa, la veuve de l'opposant russe Alexeï Navalny, décédé l'an dernier dans une colonie pénitentiaire russe. 

L'Ukraine dit avoir remis un projet de partenariat sur les ressources minières stratégique du pays aux États-Unis. Donald Trump avait dit début février vouloir obtenir un accès à ces ressources ukrainiennes.

"L'Ukraine a remis le document", a expliqué à la presse un membre de la délégation ukrainienne à la Conférence de Munich sur la sécurité, ajoutant que la partie américaine avait demandé un délai pour l'étudier.

Le Kremlin affirme que ses forces ne lançaient pas d'attaques contre des installations nucléaires en Ukraine, après avoir été accusé par Kiev d'avoir frappé avec un drone l'arche de confinement de la centrale accidentée de Tchernobyl.

"Je ne dispose pas d'informations précises. Ce que je sais, c'est qu'il ne peut être question de frappe contre telle ou telle infrastructure nucléaire (..) les militaires russes ne font pas ça", déclare le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky accuse la Russie d'avoir endommagé, avec un drone explosif, l'arche de la centrale nucléaire de Tchernobyl, une structure de confinement du réacteur accidenté; Aucune hausse des radiations n'a été constatée.

"La nuit dernière, un drone d'attaque russe équipé d'une ogive hautement explosive a frappé l'enceinte protégeant le monde des radiations du réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl", a indiqué M. Zelensky sur X, indiquant qu'un incendie a été "éteint" et que "le niveau de radiations n'a pas augmenté".

Les États-Unis auront "à cœur l'indépendance souveraine de l'Ukraine" dans les négociations à venir avec la Russie sur l'issue de la guerre, assure le vice-président américain. "Tout sera sur la table", y compris "les moyens de pression militaire", affirme encore JD Vance. 

Il existe pour les pourparlers "plusieurs configurations, mais nous avons à coeur l'indépendance souveraine de l'Ukraine", indique dans un entretien au Wall Street Journal, JD Vance, qui doit rencontrer le président Volodymyr Zelensky vendredi à Munich. 

Pour faire levier sur la Russie, "il y a les moyens de pression économique", mais "il y a bien sûr les moyens de pression militaire", ajoute-t-il, en assurant que "tout est sur la table".

Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, s'est finalement envolé pour l'Europe cette nuit. Jeudi, il a dû faire demi-tour en raison d'un problème mécanique de son avion, selon sa porte-parole.

Pour son deuxième voyage à l'étranger, M. Rubio est attendu vendredi à la Conférence de Munich sur la sécurité, et doit ensuite effectuer une tournée au Moyen-Orient. Mais son avion a brusquement fait demi-tour vers la base aérienne d'Andrews, dans la banlieue de Washington, selon un journaliste de l'AFP qui l'accompagnait.