Vladimir Poutine a prévenu mercredi que son pays pourrait utiliser l'arme nucléaire en cas de "lancement massif" d'attaques aériennes et que tout assaut soutenu par une puissance nucléaire pourrait être considéré comme une agression "conjointe".
"Le fait de le faire maintenant, alors que le monde est réuni à New York, y compris pour parler de la nécessité d'un plus grand désarmement et d'une plus grande non prolifération, va être très mal perçu dans le monde entier", a déclaréAntony Blinken, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU. Les États dotés de l'arme nucléaire "doivent cesser de jouer avec l'avenir de l'humanité", a ajouté de son côté le secrétaire général de l'ONU, exhortant la Russie et les États-Unis à "s'engager de nouveau dans une démarche visant à limiter" cet armement. "Jamais, depuis les pires heures de la Guerre froide, le spectre des armes nucléaires n'a jeté une telle ombre", a déclaré Antonio Guterres lors d'une conférence dans le cadre de l'Assemblée générale. "Les rodomontades nucléaires ont atteint leur paroxysme. On entend même des menaces d'emploi d'armes nucléaires", a-t-il ajouté, en référence aux dernières déclarations du président russe. Pour lui, le monde est dans une forme d'"aberration": "malgré les risques énormes et existentiels que ces armes font courir à l'humanité, nous ne sommes pas plus près de les voir disparaître qu'il y a dix ans". "À vrai dire, nous allons dans la direction complètement opposée", a-t-il regretté.
Le chef de l'ONU a appelé les États qui en sont dotés à honorer leurs engagements et à respecter leurs obligations en matière de désarmement. "Tant que les armes nucléaires n'auront pas été éliminées, ces États doivent s'engager à ne jamais les utiliser, quelles que soient les circonstances", a-t-il dit. "En outre, ils doivent faire preuve d'une plus grande transparence sur toutes les questions concernant ces armes", a-t-il ajouté.