Fil d'Ariane
Les artistes Neil Young et Joni Mitchell ont retiré leurs chansons de Spotify, s'opposant à l'existence du podcast de l'animateur antivax Joe Rogan sur cette plateforme. Au contraire, James Blunt a promis de nouvelles chansons pour soutenir cette décision. Ces initiatives mettent les plateformes de streaming face à de nouveaux débats sur la désinformation, à l’instar des réseaux sociaux.
Plus de musique sur Spotify : les chanteurs Neil Young et Joni Mitchell ont tous les deux décidé de se retirer de la plateforme suédoise, pour protester contre la diffusion et le succès d'un podcast accusé de désinformer sur le Covid-19. La plateforme ne dispose en effet pas d'une politique claire interdisant la désinformation.
.@NeilYoungNYA, thanks for standing up against misinformation and inaccuracies around #COVID19 vaccination.
— Tedros Adhanom Ghebreyesus (@DrTedros) January 27, 2022
Public and private sector, in particular #socialmedia platforms, media, individuals - we all have a role to play to end this pandemic and infodemic.https://t.co/kcFyIZQF7T
If @spotify doesn’t immediately remove @joerogan, I will release new music onto the platform. #youwerebeautiful
— James Blunt (@JamesBlunt) January 29, 2022
Par la voix d'un porte-parole, Spotify a regretté le départ de Neil Young, mais mis en avant l'équilibre entre "la sécurité des auditeurs et la liberté de création". L'an dernier, son patron, Daniel Ek, avait jugé sur un podcast d'Axios (Re:Cap) que la plateforme n'avait pas de responsabilité éditoriale pour le contenu de ses podcasts. "Nous avons aussi des rappeurs (...) qui font des dizaines de millions de dollars, voire plus, chaque année sur Spotify. Et nous ne leur dictons pas ce qu'ils doivent mettre dans leurs chansons", avait-il soutenu.
A l'instar des réseaux sociaux, les plateformes de streaming doivent-elles contrôler leur contenu? Pas si simple, répondent les experts interrogés par l'AFP.
"Il a tout à fait le droit de faire ce qu'il fait" et "c'est probablement l'un des seuls artistes qui peut se permettre de tels appels", juge la directrice du programme "Liberté d'expression" de l'organisation de défense des écrivains Pen America, Summer Lopez. Mais elle a exprimé ses réserves en cas "d'appels au boycott plus larges de Spotify", car "il s'agit d'une plateforme essentielle pour que les artistes touchent leurs audiences, et une source de revenus". Elle pointe aussi qu'au contraire des réseaux sociaux, une plateforme de streaming est "d'abord conçue pour diffuser des oeuvres d'art".
"Je pense que le vrai problème ici est que Spotify n'a pas de politique claire à ce sujet", ajoute-t-elle, en s'interrogeant sur la volonté de la plateforme de mettre de côté ses "préoccupations commerciales".