La Bourse de Paris évoluait en petite hausse le 7 novembre 2024, entre les gains record des indices américains après la victoire de Donald Trump et les potentielles conséquences négatives sur les entreprises européennes
La Bourse de Paris a terminé la séance dans le rouge mercredi, plombée par les inquiétudes des investisseurs concernant la crise politique en France, qui menace le budget de l'année 2025.
Le CAC 40 a perdu 0,72% à 7.143,03 points, soit un recul de 51,48 points. Mardi, il avait perdu 0,87% à 7.194,51 points.
L'indice français souffre de la comparaison avec ses principaux voisins: Francfort n'a reculé que de 0,18%, Milan a perdu 0,23% et Londres a pris 0,20%.
"La France affronte une crise politique comme elle n'en a que rarement connu sous la cinquième République alors que sa situation économique est préoccupante", résume François Rimieu, analyste pour Crédit Mutuel Asset Management.
"Il y a une vraie incertitude, ce qui déplaît fortement aux marchés", explique Guillaume Chaloin, directeur de la gestion actions de Delubac AM, interrogé par l'AFP.
Faute de majorité à l'Assemblée nationale, le gouvernement pourrait utiliser l'article 49.3 de la Constitution française, permettant au gouvernement de faire passer son budget sans vote. Cette procédure ouvre la voie à une motion de censure, que la coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP) a déjà promis de déposer.
Si le parti d'extrême droite Rassemblement national (RN) s'y rallie, le gouvernement Barnier tombera, de même que le projet de budget pour 2025.
Cette instabilité se paye sur le marché de la dette souveraine, où l'écart entre les taux d'emprunt français (3,02% en clôture) et allemand (2,16%) à échéance dix ans évolue depuis mardi à des niveaux jamais vus depuis juillet 2012.
Il a frôlé 0,90 point en début de séance, avant de retomber.
Le taux d'intérêt à dix ans français a même légèrement dépassé celui de la Grèce plusieurs fois durant la séance, une situation inédite et particulièrement symbolique, après la faillite grecque de 2015. Les rendements des deux pays ont finalement terminé la séance au même niveau.
"Le problème politique français se transforme en problème pour les marchés financiers", alors que "le déficit budgétaire de la France s'élève à 6% du PIB" et que "si les réformes prévues (par Michel Barnier: ndlr) ne sont pas mises en œuvre, le déficit pourrait atteindre 7% du PIB", explique Kathleen Brooks, directrice de recherche chez XTB.
Le secteur des banques et assurances a particulièrement souffert de cette situation.
Axa a chuté de 4,31% à 32,21 euros, Société Générale de 3,48% à 24,55 euros, Crédit Agricole de 1,34% à 12,52 euros et BNP Paribas de 1,19% à 55,63 euros.
"Le raisonnement des investisseurs, c'est que dans le cas extrême d'un défaut de la France, les banques, qui détiennent en masse des obligations d’État, seront touchées", commente Guillaume Chaloin.
Valeo supprime des postes
L'équipementier automobile Valeo (-2,24% à 7,95 euros) compte supprimer 868 postes sur huit de ses sites français, a indiqué mercredi la direction du groupe, sans préciser à quelle échéance. La direction a annoncé aux salariés 694 départs contraints et 174 départs volontaires, selon un porte-parole.