Fil d'Ariane
Arrêtée lors d'un déplacement à Londres au mois d'août, l'ex-directrice de cabinet du président malgache, Romy Andrinanarisoa, a plaidé non coupable des accusations de corruption dans une affaire d'attribution de contrats miniers à Madagascar.
Romy Voos Andrianarisoa, ex-directrice de cabinet du président malgache Andry Rajoelina
L'ex-directrice de cabinet du président malgache, Romy Andrianarisoa, a plaidé non coupable vendredi des accusations de corruption pour lesquelles elle est poursuivie et détenue au Royaume-Uni.
Alors en poste auprès du président Andry Rajoelina, Romy Andrianarisoa, 46 ans avait été arrêtée début août à Londres avec un Français décrit comme un "associé", Philippe Tabuteau, 54 ans.
Ils sont soupçonnés d'avoir demandé des pots-de-vin pour l'attribution de licences d'exploitation au groupe minier britannique Gemfields et encourent chacun jusqu'à dix ans de prison.
Lors d'une audience vendredi, la responsable malgache a plaidé non coupable, ouvrant la voie à un procès, a indiqué à l'AFP une porte-parole de l'agence de lutte contre la criminalité (National Crime Agency, NCA).
M. Tabuteau sera invité à plaider coupable ou non coupable lors d'une comparution le 15 septembre, a-t-elle précisé.
Gemfields avait fait part de ses préoccupations aux autorités britanniques et les deux suspects ont été arrêtés en août dans le quartier de Victoria "lors d'une réunion où ils sont soupçonnés d'avoir tenté de solliciter" des sommes totalisant 250.000 francs suisses (260.000 euros) "et une participation au capital de 5%", avait alors indiqué la NCA.
Selon le Financial Times, qui avait révélé l'information, cette dernière demande visait une participation dans tous les projets malgaches de Gemfields, qui est depuis 2008 propriétaire de la société Oriental Mining dans le pays.
La présidence malgache avait alors relevé Mme Andrianarisoa de ses fonctions et précisé que cette proche du chef d'Etat Andry Rajoelina était officiellement en congé.
L'affaire a éclaté à moins de trois mois avant le premier tour de l'élection présidentielle le 9 novembre dans la grande île de l'océan Indien.
M. Rajoelina, arrivé au pouvoir en 2009 à la faveur d'un coup d'Etat, n'a annoncé que début septembre qu'il serait candidat à sa réélection.
Le pays est classé à la 142e position sur 180 dans le classement de la perception de la corruption de Transparency International.
L'affaire dans laquelle est impliquée Romy Andrianarisoa, "simple fusible d'Andry Rajoelina, illustre la corruption qui fait fuir les investisseurs internationaux", a estimé dans un message transmis à l'AFP Siteny Randrianasoloniaiko, candidat à la présidentielle.