Dans la capitale Lusaka, le soulagement et l'espoir dominent vendredi, au lendemain de l'accord international restructurant une partie de la dette de la Zambie. C'est une réussite pour le président Hakainde Hichilema, élu sur la promesse d'une relance économique.
Le président zambien, Hakainde Hichilema, à droite, le chancelier allemand Olaf Scholz, au centre et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, à gauche, lors du Sommet pour un nouveau pacte financier à Paris, le 23 juin 2023.
Les pays créanciers de la Zambie, notamment la Chine, ont accepté jeudi de restructurer 6,3 milliards de dollars de dette zambienne, en marge du Sommet pour un nouveau pacte financier à Paris. Le pays qui compte près de 20 millions d'habitants avait été le premier en Afrique à faire défaut sur sa dette en 2020, après l'irruption de la pandémie de coronavirus.
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"C'est quelque chose que le gouvernement précédent a essayé de faire pendant des années", remarque Mooya Chilala, 44 ans, à Lusaka. "C'est une bonne chose pour le pays". Ce père de quatre enfants, qui dirige un petit commerce d'engrais et de semences, estime que cette avancée se traduira par une amélioration des conditions de vie des citoyens ordinaires.
Dans les rues animées du quartier d'affaires de la capitale, des groupes de personnes se partagent des exemplaires des journaux du matin, avec l'article sur la restructuration de la dette en première page.
"C'est enfin fait", titrait le Zambia Daily Mail, et le Times of Zambia barrait sa Une du mot "Renflouement".
Le soulagement était également particulièrement palpable au sein du Parlement unicaméral vendredi : les députés y ont chanté à tue-tête l'hymne national pour célébrer ce succès.
"Contrairement à nos collègues qui ont fait défaut sur le remboursement de leur dette, nous avons obtenu un programme de restructuration de la dette", s'est enorgueilli Gary Nkombo, membre du parti au pouvoir.
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L'accord "va permettre au gouvernement d'orienter ces ressources vers des domaines sociaux (...) tels que l'éducation gratuite", avait confié jeudi soir à l'AFP une source proche de la présidence, sous couvert d'anonymat.
La dette totale de la Zambie est évaluée à 32,8 milliards de dollars, dont 18,6 milliards auprès de créanciers étrangers, selon les chiffres de son ministère des Finances à la fin 2022.
La restructuration annoncée jeudi porte sur les prêts bilatéraux, consentis par des États, qui sont de 6,3 milliards de dollars, dont 4,1 milliards pour la seule Chine, selon une source gouvernementale française.
Les créanciers privés (6,8 milliards de dollars) devront "faire un effort comparable à celui qu'on a fait", a poursuivi la source, évoquant une clause présente dans l'accord annoncé jeudi, qui a été approuvé par Lusaka et le Fonds monétaire international (FMI).
La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, avait déjà félicité en milieu de journée le président zambien Hakainde Hichilema lors d'une intervention au sommet de Paris, saluant une restructuration "agile et efficace" pour "un grand moment de célébration".
Le nouveau président de la Banque mondiale, Ajay Banga, s'est lui aussi félicité de l'accord "qui contribuera à débloquer des investissements privés, à rétablir la croissance et à accélérer la création d'emplois en Zambie".
Dans un an exactement, le pays sera éligible pour recevoir des soutiens financiers sous forme de dons de la part de l'Association internationale de développement (IDA), une branche de la Banque mondiale, précise un communiqué. M. Hichilema a de son côté assuré jeudi soir que cet accord représentait "une étape importante sur le chemin de la reprise économique et de la croissance".
La dette de la Zambie avait explosé sous le règne de son prédécesseur Edgar Lungu, critiqué pour avoir contracté des emprunts massifs destinés à financer une frénésie de projets d'infrastructures pendant ses six années de présidence, avant son départ en 2021.
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M. Hichilema, un homme d'affaires arrivé au pouvoir après cinq tentatives infructueuses, a été élu sur la promesse de relancer l'économie, d'éradiquer la corruption et de faire revenir les investisseurs chez le deuxième plus grand producteur de cuivre d'Afrique.