
Fil d'Ariane
Le baromètre Starfish, bulletin mondial sur la santé de l'océan publié pour la première fois dimanche 8 juin 2025, dresse le bilan "alarmant" d'un milieu qui se dégrade de plus en plus rapidement, ont indiqué ses concepteurs à l'AFP.
1 677 espèces marines risquent de disparaître, dont un tiers des requins et plus d'un quart des cétacés, selon le baromètre Starfish.
Destiné au grand public, ce baromètre en forme d'étoile de mer, consultable en anglais et en français sur www.starfishbarometer.org, sera présenté dimanche 8 juin 2025 aux chefs d'État et de gouvernement. Ils seront présents à Nice pour la troisième conférence de l'Onu sur les océans (Unoc).
Surpêche, températures records, espèces marines menacées... Cet indicateur synthétique "dresse un portrait un peu alarmant de l'état de l'océan", a déclaré à l'AFP Marina Lévy, chercheuse au CNRS, qui a codirigé l'édition 2025. C'est "une alerte qui montre que la situation se dégrade et que le rythme de dégradation s'accélère", ajoute-t-elle.
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Constitué de cinq branches, ce baromètre réalisé par une équipe multidisciplinaire de chercheurs documente par une série de chiffres l'état de l'océan, les pressions humaines, la facture du changement océanique, les efforts de protection et les opportunités pour l'humanité. Il s'agit de "montrer à 360 degrés les différentes facettes de l'océan", a souligné Marina Lévy.
On y apprend par exemple que 1 677 espèces marines risquent de disparaître, dont un tiers des requins et plus d'un quart des cétacés, que les coûts sanitaires dus à l’exposition au plastique via les fruits de mer ont dépassé 250 milliards de dollars (219 milliards d'euros) en 2015, et que 37,7% des stocks de poissons sont surexploités.
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"C'est un baromètre 2025 qui dit : attention, on est vraiment sur une trajectoire de pression qui augmente, l'océan est en train de changer vite", résume Pierre Bahurel, directeur général de Mercator Ocean International, qui a codirigé le projet. "On n'a aucun mal à lister toutes les pressions qui s'exercent, c'est assez effrayant", a-t-il ajouté.
Cet indicateur, qui a été supervisé par le comité scientifique international du One Ocean Science Congress, qui s'est tenu cette semaine à Nice, sera actualisé chaque 8 juin pour la journée mondiale de l'océan. Il "va permettre de mesurer de manière quantitative" si les mesures prises pendant l'Unoc "produisent des effets positifs sur l'océan", a souligné Marina Lévy.
Une cinquantaine de chefs d'État et de gouvernement, et des milliers de délégués, scientifiques et représentants d'ONG, sont attendus pour ce sommet à Nice jusqu'au vendredi 13 juin.