Fil d'Ariane
Le ministre émirati de l'Industrie, chef du géant pétrolier ADNOC et envoyé spécial pour le changement climatique, Sultan Ahmed al-Jaber, est le "président désigné pour la 28e Conférence des Parties (COP 28)", indique un communiqué de l'agence de presse officielle WAM.
"Nous apporterons une approche pragmatique, réaliste et axée sur les solutions", déclare Sultan Ahmed al-Jaber, cité dans le communiqué. "Premier PDG à présider une COP", Sultan al-Jaber dirige la compagnie pétrolière nationale depuis 2016 mais aussi Masdar, l'entreprise émiratie d'énergies renouvelables.
Les Emirats arabes unis, qui figurent parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, plaident pour une sortie progressive des hydrocarbures, et se sont engagés à atteindre la neutralité carbone en 2050. "L'action climatique est une immense opportunité économique d'investissement dans la croissance durable. Le financement est la clé", affirme Sultan Ahmed al-Jaber dans le communiqué.
Le pays désertique de 10 millions d'habitants, dont 90% d'expatriés, a connu, grâce au pétrole, une croissance fulgurante depuis les années 1970, mais son économie s'est progressivement diversifiée. "Limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius nécessitera des réductions significatives des émissions, une approche pragmatique, pratique et réaliste de la transition énergétique et une aide accrue aux économies émergentes", affirme le communiqué publié, en référence à l'objectif fixé lors des précédents sommets de la COP.
Le ministre émirati dirige la compagnie pétrolière nationale depuis 2016 mais aussi Masdar, l'entreprise émiratie d'énergies renouvelables. Sa double casquette lui vaut toutefois des critiques de la part des militants de l'environnement. "La nomination de Sultan Ahmed al-Jaber à la présidence de la COP28, alors qu'il occupe le poste de PDG de la compagnie pétrolière nationale d'Abu Dhabi constitue un conflit d'intérêts scandaleux", réagit Harjeet Singh, de l'organisation Climate Action Network International.
La menace constante des lobbyistes des combustibles fossiles lors des négociations climatiques de l'ONU a toujours affaibli les résultats de la conférence sur le climat, mais cette situation atteint un autre niveau dangereux et sans précédent.Harjeet Singh, membre de Climate Action Network International
La dernière conférence mondiale sur le climat, organisée en novembre en Egypte, a été marquée par l'adoption d'une résolution sur l'indemnisation des pays les plus pauvres pour les dégâts causés par le changement climatique. Mais cette COP27 n'a pas réussi à faire progresser la réduction des émissions de gaz à effet de serre, pour maintenir l'objectif de limiter le réchauffement de la planète. La prochaine édition se tiendra à Dubaï en novembre et décembre.