COP 28 : les mots de la Conférence sur le climat à Dubaï

Du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï, aura lieu la 28ème Conférence des Parties sur les changements climatiques (COP 28). Cet événement international annuel est l'occasion de revenir sur quelques notions liées au changement climatique.

Image
Sultan al-Jaber, président désigné de la COP 28

Sultan al-Jaber, président désigné de la COP 28, à la Climate Future Week au Musée du Futur de Dubai, Emirats arabes unis, le 30 septembre 2023 

AP Photo/Kamran Jebreili
Partager4 minutes de lecture

100 000 participants sont attendus pour cet événement, parmi lesquels de grands acteurs et actrices du climat. La conférence sera présidée par le patron de la compagnie pétrolière émiratie, Sultan al-Jaber.

Plusieurs sujets figurent dans l’agenda de cette COP, notamment la mise en place du fond des pertes et préjudices décidé à la COP 27, ainsi qu’un premier bilan mondial de l’Accord de Paris, huit ans après. Pour mieux comprendre les enjeux de cette conférence sur le climat, TV5MONDE revient sur certains termes liés au changement climatique, qui peuvent être sources d'interrogations. 

► Changement climatique

Selon Camille Risi, chargée de recherches au CNRS, "c’est le fait que le climat change. Le climat correspond à la moyenne du temps qu’il fait, calculée sur au moins dix ans. Le changement climatique est donc un changement du temps qu’il fait sur au moins dix ans. Certaines personnes le calculent même sur trente ans. Le temps qu’il fait inclut les températures, mais aussi la quantité de pluie, qui change. En ce moment, ce que l’on constate c’est que la température augmente en moyenne sur la terre." 

► Énergie fossile et énergie renouvelable

Pour Camille Risi, une énergie fossile est "une énergie qui vient de matière présente dans le sol et qui a été fabriquée il y a des millions d’années, comme du pétrole ou du gaz naturel. Pour faire de l’énergie à partir de ces matières présentes dans le sol, il faut les brûler. Ce processus dégage du dioxyde de carbone (CO2), qui s’accumule dans l’atmosphère et réchauffe le climat. Ces énergies ne sont pas renouvelables, c’est à dire que si on pompe dans un nappe de pétrole, un jour viendra où il n’y aura plus de pétrole dans cette nappe". 

Au contraire, une énergie renouvelable"c'est une énergie qui peut se renouveler, qui ne s’épuise pas, à l’inverse des énergies fossiles. L’énergie solaire par exemple en est une. C’est à dire que peu importe le nombre de panneaux solaire que l’on va installer, le soleil, lui, sera toujours là", explique la chercheuse. 

Des éoliennes à Kodiak, Alaska

Des éoliennes à Kodiak, Alaska, le 25 juin 2023. Les éoliennes produisent de l'électricté à partir du vent. L'énergie éolienne est donc renouvelable. 

AP Photo/Joshua A. Bickel File

► Gaz à effet de serre

"Un gaz a effet de serre est un gaz qui absorbe les rayons infrarouges émis par la terre. Le fait d’absorber ces rayons émis par la terre va réchauffer le climat. La vapeur d’eau, par exemple, est un gaz à effet de serre, elle joue un rôle d’effet de serre. Grâce a la vapeur d'eau, la température sur terre est vivable. Sans gaz a effet de serre, la température sur terre serait de moins 18 degrés. Par contre aujourd’hui il y a de plus en plus de gaz a effet de serre. Le dioxyde de carbone (CO2) qui apparait quand on brûle des énergies fossiles en est un. C’est donc l’augmentation de la quantité de gaz à effet de serre qui fait que la température augmente", précise Camille Risi.

Il existe de nombreux gaz à effet de serre. Le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), l'oxyde nitreux (N2O), entre autres, font partie des gaz qui sont souvent générés par les activités humaines. 

► Bilan carbone et neutralité carbone 

Pour l'auteure, "faire un bilan carbone revient à quantifier combien de gaz a effet de serre on émet. Si on parle de dioxyde de carbone, cela signifie qu’on va quantifier, pour chaque activité, la quantité de dioxyde de carbone que l’on émet". 

La neutralité carbone"c’est soit le fait de ne plus émettre de dioxyde de carbone, ou d’autres gaz à effet de serre, soit le fait d’en absorber autant que ce que l’on émet. Par exemple, on pourrait parler de neutralité carbone si on brûlait des énergies fossiles mais que l’on trouvait un manière de stocker le dioxyde de carbone que cela émettait. Actuellement, on en dispose pas de technologies pour pomper efficacement et à grande échelle le CO2. Pour atteindre la neutralité carbone, la solution n’est pas que technologique. La sobriété, c’est à dire vivre en consommant moins, est un autre moyen, indispensable, pour atteindre la neutralité carbone", explique Camille Risi.  La France a pour objectif d'arriver à la neutralité carbone d'ici 2050. 

Le changement climatique

"Le changement climatique" de Camille Risi explique aux enfants le changement climatique, ses conséquences, et des solutions mises en oeuvre pour lutter contre. 

Editions Fleurus

► Transition énergétique

Il s'agit d'une modification des modes de production et de consommation d’énergie pour diminuer les émissions de CO2 dans l’atmosphère, et ainsi réduire l’impact sur l’environnement et sur les populations. Le modèle actuel fonctionne encore en grande partie avec les énergies fossiles. La transition énergétique c’est changer les modes de vie aller vers un modèle qui favorise les énergies renouvelables. L’objectif de la France est d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. 

► Le GIEC et l'Accord de Paris 

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l'évolution du climat a été créé en 1988 par deux institutions des Nations unies, l’Organisation météorologique mondiale et et le Programme des Nations unies pour l’environnement. Le GIEC compte aujourd’hui 195 états  membres, qui font tous partie de ces deux organisations.

Réunis une à deux fois par an, les scientifiques du GIEC examinent, évaluent et synthétisent les publications scientifiques afin d’établir des rapports auxquels se réfèrent les États pour lutter contre le réchauffement climatique. Depuis sa création, le GIEC a publié six rapports d’évaluation (1990, 1995-1996, 2001, 2007, 2013-2014, 2023), qui montrent l’impact de l’activité humaine sur l’environnement et donne des recommandations aux États.  

L'Accord de Paris est un traité adopté à l’issue de la COP21, qui s’est déroulée à Paris en décembre 2015. Adopté par 194 États, l’Accord de Paris souligne avant tout la nécessité de maintenir "l'augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C au-dessus des niveaux préindustriels (1850-1900)", et de poursuivre les efforts "pour limiter l'augmentation de la température à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels, d’ici la fin du siècle".
Selon les experts du GIEC, une augmentation des températures de plus de 1,5°C pourrait avoir de graves conséquences sur le changement climatique (sécheresses, vagues de chaleur précipitations plus fréquentes et plus importantes).
Pour atteindre ces objectifs, l’Accord de Paris engage les États signataires dans une "transformation économique et sociale". Ceux-ci sont appelés à atteindre la neutralité carbone le plus vite possible. Il est aussi articulé autour du principe de "l’engagement financier des pays développés". Ces derniers doivent verser chaque année 100 milliards de dollars en faveur des pays les plus vulnérables aux changements climatiques à travers le Fonds Vert pour le Climat, créé en 2009.
Tous les cinq ans, ces objectifs nationaux devront être réévalués et renforcés. 

Laurent Fabius à la COP 21

L'ancien ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, au centre, président de la COP21, à côté de l'ancien président de la République François Hollande, à gauche, et de l'ancien secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, à droite, à la COP21, au Bourget, France, le 12 décembre 2015 

Philippe Wojazer/Pool Photo via AP

► Pertes et préjudices 

Pertes et préjudices : L’an dernier, avant la COP 27, le Dr Adelle Thomas, auteure de plusieurs rapports du GIEC avait décrit les pertes et préjudices sur le site des Nations unies comme "les effets négatifs des changements climatiques qui se produisent en dépit, ou en l’absence, de mesures d'atténuation et d'adaptation". Elle les classe en deux catégories : économiques et non-économiques. Les pertes et préjudices économiques regroupent selon elle des "éléments tels que les coûts de reconstruction des infrastructures endommagées par une inondation, ou la perte de revenus découlant de cultures agricoles détruites par la sécheresse". Parmi les pertes et dommages non-économiques, on trouve les "conséquences négatives auxquelles il est difficile ou impossible d’attribuer une valeur monétaire, comme le traumatisme de la population après le passage d’un cyclone tropical, la perte de la vie communautaire en raison du déplacement de personnes, ou la perte de biodiversité."

L’an dernier, au moment de la COP27, un premier accord avait été obtenu pour créer un fond destiné aux pertes et préjudices. Le cadre de cet accord n’avaient pas été définis à ce moment-là. Un an après, l’un des grands objectifs de la COP 28 est de concrétiser cet accord afin de venir en aide aux pays les plus touchés par le changement climatique.

► Climatoscepticisme

Selon le Robert une personne climatosceptique "nie ou minimise l'impact des activités humaines sur le réchauffement climatique, voire le réchauffement climatique lui-même". 

Javier Milei, le président élu argentin, considère par exemple le changement climatique non pas comme une “responsabilité de l’homme”, mais plutôt comme un “cycle”

En 2018, sur la chaîne américaine CBS, Donald Trump, l'ancien président américain avait déclaré en parlant du réchauffement climatique : "Je ne pense pas que ce soit un canular. Mais je ne sais pas si l'action humaine est responsable. Et ça pourra revenir en arrière".