Fil d'Ariane
Le texte a été adopté d'un coup de marteau du président britannique de cette 26e conférence mondiale pour le climat, Alok Sharma. D'une voix émue et les larmes aux yeux, il s'est dit "profondément désolé" pour des changements de dernière minute introduits sur la question des énergies fossiles à la demande de la Chine et de l'Inde. Il avait plus tôt estimé que l'accord "inaugure une décennie d'ambition croissante" en matière de climat.
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Sur le point critique de la limitation des températures, alors que la planète se trouve selon l'ONU sur une trajectoire "catastrophique" de réchauffement de 2,7°C par rapport à l'ère pré-industrielle, le texte appelle les Etats membres à relever leurs engagements de réductions plus régulièrement que prévu dans l'accord de Paris, et ce dès 2022. Mais avec la possibilité d'aménagements pour "circonstances nationales particulières", point qui a suscité les critiques des ONG sur les ambitions réelles du texte.
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Le compromis trouvé n'assure d'ailleurs pas le respect des objectifs de l'accord de Paris de 2015: limiter le réchauffement "bien en deçà" de 2°C et si possible à 1,5°C. Mais il offre des perspectives permettant à la présidence britannique d'afficher un succès sur son objectif de voir Glasgow "garder 1,5 en vie". Les experts avertissent régulièrement que "chaque dixième de degré compte" alors que se multiplient déjà les catastrophes liées au changement climatique: inondations, sécheresses ou canicules, avec leur cortège de dégâts et de victimes.
C'est une insulte aux millions de personnes dont les vies sont ravagées par la crise climatique
Teresa Anderson, de l'ONG ActionAid International
Le texte contient également une mention, inédite à ce niveau, des énergies fossiles, principales responsables du réchauffement de la planète et qui ne sont même pas citées dans l'accord de Paris. La formulation a été atténuée au fil des versions et jusqu'à l'ultime minute avant l'adoption en plénière, à l'insistance notamment de la Chine et de l'Inde. La version finale appelle à "intensifier les efforts vers la réduction du charbon sans systèmes de capture (de CO2) et à la sortie des subventions inefficaces aux énergies fossiles".
Après un échec aux deux dernières COP, celle-ci a d'autre part réussi à mettre la dernière main aux règles d'utilisation de l'accord de Paris, notamment sur le fonctionnement des marchés carbone censés aider à réduire les émissions.
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Le dossier explosif de l'aide aux pays pauvres, qui a un temps semblé pouvoir faire dérailler les négociations, n'a par contre pas trouvé de résolution. Echaudés par la promesse toujours non tenue des plus riches de porter à partir de 2020 leur aide climat au Sud à 100 milliards de dollars par an, les pays pauvres, les moins responsables du réchauffement mais en première ligne face à ses impacts, demandaient un financement spécifique des "pertes et préjudices" qu'ils subissent déjà. Mais les pays développés, au premier rang desquels les Etats-Unis, qui redoutent de possibles conséquences juridiques, s'y sont fermement opposés.
Et à contrecoeur, les pays pauvres ont cédé, acceptant une poursuite du dialogue afin ne pas perdre les avancées sur la lutte contre le réchauffement, dont les effets les menacent déjà directement, mais ils se sont dits "extrêmement déçus".
"C'est une insulte aux millions de personnes dont les vies sont ravagées par la crise climatique", a commenté Teresa Anderson, de l'ONG ActionAid International.
L'égérie du mouvement mondial des jeunes pour le climat, Greta Thunberg, a été plus lapidaire, qualifiant une nouvelle fois la COP26 de simple "bla bla bla". "Le vrai travail continue en dehors de ces salles. Et nous n'abandonnerons jamais, jamais", a-t-elle promis sur Twitter.
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