Fil d'Ariane
Si la fin de la saison des feux approche au Canada, la situation demeure préoccupante avec plus d'un millier de feux de forêts toujours en cours.
La fumée des feux de forêt est visible à Fort McMurray, Alberta, Canada, 2 septembre 2023.
La saison des feux de forêt s'achève au Canada, mais les risques restent grands. Plus de 1000 feux de forêt sont encore en cours et le Centre interservices des feux de forêt du Canada évalue encore la situation comme étant de catégorie 5, la catégorie la plus importante.
C’est ce qu’estime Michael Norton, directeur général du Service canadien des forêts. Ses propos ont précédé un point de presse tenu jeudi par de nombreux ministres fédéraux concernant l’évolution de la saison des feux de forêt à travers le pays.
On est clairement proche de la fin de saison, mais on n’est pas encore là.
Michael Norton, directeur général du Service canadien des forêts
Michael Norton indique que des "risques accrus" de feux de forêt persistent, et plus particulièrement au centre du pays, de l’est de l’Alberta au centre de l’Ontario.
Ces risques accrus de feux de forêt seraient "largement dus" aux températures plus chaudes et aux conditions plus sèches que la normale.
Michael Norton pense que pour faire face à ce phénomène, les Canadiens devront s'adapter.
Renforcer la résilience face aux incendies de forêt n'est pas seulement l'affaire des pompiers, c’est l’affaire de tous.
Michael Norton, directeur général du Service canadien des forêts
En tout, il y a eu cette année, selon Michael Norton, 6174 feux de forêt qui ont provoqué 284 événements d’évacuation, ce qui représente 232 000 personnes évacuées.
Michael Norton explique que, comparativement aux dix – voire aux vingt – dernières années, l’augmentation des feux de forêt n’est pas très grande, mais que la superficie concernée est beaucoup plus importante.
Le spécialiste des feux de forêt indique ainsi que l’étendue des feux de cette année représente le double du record établi jusque-là, record datant de 1989. Des records provinciaux ont aussi été établis en Alberta, en Colombie-Britannique, en Nouvelle-Écosse, au Québec et aux Territoires du Nord-Ouest.
"Et certains feux brûlent encore", rappelle Michael Norton, qui souligne par ailleurs que l’année n’est pas finie.
La superficie touchée par des feux de forêt cette année totalise aujourd’hui 16,5 millions d’hectares.
M. Norton explique par ailleurs que, depuis 1989, un seul incendie de plus d’un million d’hectares a été enregistré, et ce, en 1995. Juste cet été, deux incendies de cette ampleur se sont ajoutés à la liste : un ayant eu lieu au Québec, puis un autre aux frontières de l’Alberta, de la Colombie-Britannique et des Territoires du Nord-Ouest.
Michael Norton a profité de l’occasion pour exprimer "sa profonde appréciation" envers les Forces armées canadiennes, qui ont déployé de l’aide dans six provinces et territoires : l’Alberta, la Colombie-Britannique, la Nouvelle-Écosse, l’Ontario, le Québec et les Territoires du Nord-Ouest. Plus de 4700 personnes seraient encore en train de fournir de l’aide présentement.
Le directeur général du Service canadien des forêts a également salué le travail des 5337 pompiers de 12 pays qui ont contribué aux efforts canadiens. L’Afrique du Sud, l’Australie, le Brésil, le Chili, la Corée du Sud, le Costa Rica, les États-Unis, la France, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Portugal et l’Union européenne ont fourni – ou fournissent encore – de l’aide au pays.
En conférence de presse jeudi après-midi, de nombreux ministres ont souhaité assurer le soutien du gouvernement fédéral afin de soutenir les communautés affectées, en plus de saluer le travail des personnes sur le terrain, tels que les pompiers et les autorités locales.
Les politiciens en présence en ont également profité pour partager leur frustration quant à l’attitude du chef de l’opposition, Pierre Poilievre, et de son parti.
"En vue du congrès de Pierre Poilievre et de son parti à Québec dans les prochains jours, je m’attends à ce que le pays observe afin de voir s’ils continuent à faire l’autruche en ce qui concerne l’environnement ou l’économie, ou s’ils vont enfin être sérieux en ce qui a trait aux actions qui doivent être prises afin d’avoir un futur durable et prospère", a lancé Jonathan Wilkinson, ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles.
Mais je ne me fais pas d’illusions. Il n’est pas un secret que M. Poilievre a à peine prononcé les mots "changements climatiques" depuis qu’il est chef du Parti conservateur du Canada.
Jonathan Wilkinson, ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles
"La science est claire : la cause première de ce phénomène est le changement climatique", a-t-il indiqué.
"Nous savons tous que les Canadiens méritent des leaders qui n'ont pas peur de lutter contre les changements climatiques", a ajouté Harjit S. Sajjan, ministre de la Protection civile, qui accuse Pierre Poilievre et son parti de distraire les Canadiens avec de la rhétorique et de n’avoir aucun plan.
Étaient aussi présents Patty Hajdu, ministre des Services aux Autochtones, Randy Boissonnault, ministre de l’Emploi et des Langues officielles, Daniel Vandal, ministre des Affaires du Nord, et Michael McLeod, député des Territoires du Nord‑Ouest.