Le cyclone Belal est passé sur l’île de La Réunion le 15 janvier 2024. De nombreux foyers sont privés d’électricité et la population est confinée chez elle. Pour la première fois, l’alerte violette a été déclenchée. Qu’est-ce que cela signifie ?
Des vents forts soufflent dans la ville de La Plaine Saint-Paul sur l'île de La Réunion, dans l'océan Indien, le 15 janvier 2024.
“Belal prend le chemin d’un cyclone qui pourrait marquer l’histoire de La Réunion”, déclare le 14 janvier Sébastien Langlade, responsable de la prévision à Météo-France La Réunion. Cela fait plus de dix ans que cette île française située à l'est de Madagascar, dans l’océan Indien n’a pas été frappée par un cyclone intense. Les services de météorologie comparent le cyclone Belal à Firinga, qui a frappé l’île en 1989, qui avait fait quatre victimes et plusieurs blessés.
Le 15 janvier, l'œil du cyclone est arrivé par le nord-ouest de l’île, pour ensuite repartir vers le sud-est. Si l'œil du cyclone est la partie la plus calme du phénomène, car il n'y a aucun vent ni précipitation, à l'inverse, c’est dans le "mur" de l'œil, qui entoure cette zone centrale, que le cyclone a les effets les plus dévastateurs, comme des vents forts, de la pluie ou de la houle et des marées cycloniques. Selon les services de Météo France, étant donné que le mur de l'œil du cyclone est rentré qu'en partie à l’intérieur des terres, cela a permis d’éviter des dégâts majeurs.
Céline Jauffret, directrice interrégionale de Météo France précise que a quitté La Réunion à la fin de l'après-midi. Un confinement a été instauré jusqu’au 16 janvier au matin. Fait historique, le 15 janvier, à 6 heures du matin heure locale, l’île est passée en alerte violette. Il s’agit du niveau de vigilance le plus élevé qui existe, c’est du jamais vu pour ce territoire.
Avec le cyclone Belal, des rafales à plus de 200 km/h ont frappé les hauteurs du nord de l’île. Anticipant le phénomène, le préfet de La Réunion avait annoncé le 14 janvier au soir le passage en alerte violette à compter du lentemain tôt le matin. Ce niveau de vigilance n’est déployé qu’en cas de “danger (exceptionnel) imminent”, explique la préfecture.
Le dispositif reprend toutes les recommandations d’une alerte rouge plus courante, à savoir ne pas sortir de chez soi, de couper le courant et d’éviter de téléphoner pour permettre aux secours de disposer du réseau. Dans le cas de l’alerte violette, "toute circulation est formellement interdite pour quelque cause que ce soit et jusqu'à nouvel ordre", indiquent les autorités réunionnaises. Même les secours ne sont pas autorisés à circuler.
À 13 heures, heure locale, la préfecture a annoncé une rétrogradation en alerte rouge, afin de permettre aux secours d’intervenir. Un bilan humain provisoire de la préfecture fait état d’un décès. La levée de l’alerte violette ne signifie pas toutefois que les conditions météorologiques s’améliorent.
Les services de météorologie estiment que “Belal ne devrait toutefois pas atteindre le stade de cyclone tropical intense.” "Belal a été moins violent que ce qu'on pouvait craindre", estime Sébastien Langlade, prévisionniste à Météo France, interrogé par Réunion la 1ère. “Le risque d’avoir des vents à plus de 200km/h sur les zones habitées est maintenant exclu”, indique le prévisionniste.
Cependant, “les conditions restent très dégradées, avec des rafales autour des 150km/h dans certains secteurs de l'île", ajoute-t-il. Environ 150 000 des 870 000 habitants de l’île sont privés d’électricité, de nombreux dégâts sont à déplorer et 636 personnes ont été temporairement déplacées. Selon la préfecture, l’alerte rouge devrait être levée le 16 janvier au matin et les activités économiques et professionnelles pourront reprendre.
Le cyclone Belal s’éloigne petit à petit de La Réunion pour poursuivre sa course dans l’Océan Indien. Il doit passer au large de l’île Maurice. Celle-ci est d’ores et déjà passée en alerte 3, les intempéries découlant du cyclone touchent déjà l’île, avec les routes submergées d’eau. Un décès est à déplorer.