Fil d'Ariane
La Cédéao ambitionne une politique régionale compatible avec l'accord de Paris sur le climat.
Elle prévoit aussi la coopération des institutions régionales, des quinze États membres de la Cédéao, de leurs partenaires et des acteurs de la société civile.
(Re)lire : "Le réchauffement climatique est la menace la plus grave pour notre planète" selon António Guterres, Secrétaire général de l'ONU"
"C'est important que nous nous réveillions car notre environnement est en train d'être détruit. Si nous perdons nos forêts et nos terres alors nous allons tous migrer. Donc c'est la raison pour laquelle il nous faut protéger l'environnement" a déclaré Sekou Sangare, le commissaire de la Cédéao en charge de l'Agriculture, de l'Environnement et des ressources en eau.
Selon le rapport annuel sur l'état du climat 2019, la dégradation et l'érosion des côtes sont des défis majeurs, en particulier en Afrique de l'Ouest. Environ 56% des côtes du Bénin, de la Côte d'Ivoire, du Sénégal et du Togo sont touchées par l'érosion. Le phénomène est amené à s'accentuer.
Le même rapport souligne que la montée du niveau des océans n'est pas la cause dominante de l'érosion des côtes. En outre, elle devrait se combiner à d'autres facteurs et exacerber les conséquences négatives des changements environnementaux.
Dans une interview exclusive accordée à TV5 MONDE, en 2019, le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Gutteres, a souligné que "l’Afrique est sans doute le continent qui subit le plus le dérèglement climatique. Les sécheresses intenses et les tempêtes à répétition ne sont qu’un aperçu de ses effets" a-t-il ajouté.Selon l'ONU, sur le continent africain, l'impact du changement climatique devrait également avoir un impact sur les récoltes et la sécurité alimentaire.
Au Sahel, par exemple, l’agriculture demeure l’activité dominante mais cette région fait face à une récurrence des sécheresses et à une variabilité accrue des pluies internes.
Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec), dans la 1ere partie de son rapport publié en août 2021, continue d'alerter sur l’accélération du réchauffement, prédisant que le seuil de 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle pourrait déjà être atteint autour de 2030.
Des températures qui entraîneront une baisse de production des principales céréales cultivées au Sahel, allant de 16 % pour le sorgho, à 25 % pour le riz.
Dans la 3e partie de son 6e rapport sur le changement climatique, publié le 4 avril 2022, le Giec plaide en faveur de l'augmentation de l'aide financière en Afrique dans le cadre de la lutte du réchauffement climatique. Le numéro un de l'ONU, Antonio Guterres, partage aussi cet avis.
"Une chose est sûre, il faut soutenir financièrement les pays africains pour augmenter leurs résiliences et leurs capacités de résistance face aux effets néfastes du climat. Ce n’est pas une question de générosité, mais de justice et d’intérêt mutuel », conclut le Secrétaire général des Nations unies.
Les fonds alloués par la Banque africaine de développement (BAD) pour lutter contre le changement climatique en Afrique sont passés de 9 % des investissements globaux en 2016 à 35 % en 2019. En effet, la Banque mondiale a dévoilé en 2020, un nouveau Business Plan pour le climat en Afrique. Au cours des six prochaines années (2021-2026), la Banque mondiale entend se consacrer à cinq domaines clés en Afrique, qui illustrent l'interdépendance des risques et des chances liés au climat : sécurité alimentaire, énergie propre, villes vertes et résilientes, stabilité environnementale et chocs climatiques.
(Re)voir : Éthiopie : une sécheresse sans précédent
En résumé, il s'agit de former 10 millions d'agriculteurs aux pratiques climato-intelligentes, d'étendre la gestion intégrée des paysages à plus de 60 millions d'hectares dans 20 pays, de faire passer la capacité de production d'énergie renouvelable de 28 à 38 gigawatts et de mettre en œuvre des approches d'urbanisme compact et à faibles émissions de carbone dans au moins 30 villes.
Une chose est sûre, il faut soutenir financièrement les pays africains pour augmenter leurs résiliences et leurs capacités de résistance fauce aux effets néfastes du climat.
Antonio Gutteres, Secrétaire général des Nations unies
Hafez Ghanem, vice-président de la Banque mondiale pour l'Afrique de l'Est et australe a fait savoir : « Pour l'Afrique, la principale gageure consiste à s'adapter au changement climatique en investissant dans des systèmes agricoles et alimentaires plus résilients, en construisant des infrastructures qui résistent aux phénomènes extrêmes, en protégeant les villes côtières et en améliorant les systèmes de préparation aux catastrophes".
Entre 2020 et 2030, une dépense de 294 milliards de dollars ((278 milliards d'euros) est prévue pour répondre aux défis du changement climatique sur le continent africain. Une lueur d'espoir pour l'Afrique ?