Le premier Congrès africain des « aires protégées » a débuté à Kigali au Rwanda ce lundi 18 juillet. Ce Congrès, organisé par l’Union Internationale pour la conservation de la nature (IUCN) se déroule quelque mois avant la tenue de la COP15 biodiversité prévue en décembre prochain à Montréal. Où en est-on des "aires protégées" sur le continent africain ? Qu’est-ce qu’une « aire protégée » ? Où se situent les principales « aires protégées » en Afrique ?
Dans le parc de l’Akagera au Rwanda tous les ans, des dizaines de milliers de touristes peuvent admirer chaque matin le réveil des hippopotames. Ils viennent également découvrir les chasses des lions d’Afrique et la beauté des rhinocéros noirs.
Pourtant il y a tout juste 20 ans, le parc de l’Akagera risquait de disparaitre. Au cours du génocide rwandais durant les années 1990 le parc devient le théâtre de violentes exactions. Au cours de cette période, les gestionnaires du parc, privés des ressources en provenance du tourisme, font face à de graves difficultés financières.Le braconnage réduit à peau de chagrin le reste des richesses de la zone naturelle.
En 2010 site est déclaré « aire protégée » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Il est confié à l’ONG African Parks. C'est un tournant. L’ONG parvient à réintroduire des espèces menacées. Elle réduit le braconnage. Les touristes reviennent.
Aujourd’hui African Park présente le parc rwandais comme un modèle de gestion des « aires protégées » en Afrique. Le Rwanda présente le parc de l'Akagera comme un modèle d'aire protégee que le continent doit reproduire. Justement 2000 participants (gouvernements africains, ONG, acteurs de la socité civiles) sont présents à Kigali depuis lundi 18 juillet pour parler, discuter, échanger sur les "aires protégées" en Afrique. Comment définir une "aire protégée" ? Une ong, l'Union internatinale pour la conservation de la nature (IUCN)est à l'origine de cette notion.
La notion "d'aire protégée" désigne un territoire où l'ensemble des normes juridiques nécessaires à sa conservation sont mises en places. Cette définition est très large. la philosophie générale du fonctionnement de ces "aires protégées"doit permettre d'assurer le maintien de la biodiversite tout en laissant la possibilité aux populations de maintenir un mode de vie "traditionnel".
L’Afrique un quart de la biodiversité mondiale
Le maintien des écosystèmes reste vital pour l'Afrique mais aussi pour le monde en ces temps de réchauffement climatique. L'Afrique abrite en effet un quart de la biodiversité mondiale selon un rapport du PNUD, Programme des Nations Unies pour le développement. Le continent regroupe également «
le plus grand assemblage intact de grands mammifères présents sur terre ». Une biodiversité rare regroupée au coeur de paysages extrêmement variés. Ces paysages, à la fois maritimes et terrestres, incluent les dunes de sables du parc national du Banc d’Arguin en Mauritanie, les mangroves de la Casamance au Sénégal et les eaux de l’archipel des Bijanos en Guinée Bissau.
Le continent africain acceuille également la plus grande forêt tropicale de la planète, après l'Amazonie. La forêt tropicale du bassin du Congo n'est pas seulement le
"second poumon vert" de la planète.
À lire : COP26 : malgré les promesses, la déforestation continuePour protéger cette réserve environnementale majeure, les États concernés et des experts internationaux cherchent à étendre les "aires protégées".
De plus en plus d'aires protégées sur le continent
En 20 ans le nombre et la surface des aires protégées en Afrique centrale a augmenté de 50% selon la Commission des forêts d'Afrique centrale (COMIFAC). La région compte désormais 206 aires protégées pour une superficie totale de 800 000 km carrés. Ces aires recouvrent prêt de 15% de la surface terrestre et 5% de la surface marine de la région.
L'accroissement des aires protégées en Afrique est un premier pas vers un objectif plus large décidé par une partie de la Communauté internationale. Le mois dernier, 196 membres de la Convention pour la diversité biologique (CDB) sous l'éguide de l'ONU se sont réunis à Nairobi en vue de préparer la COP15 biodiversité. À cette occasion, une large coalition de pays se seraient exprimer en faveur d'un objectif de "30% d'aires terrestres et maritimes protégées" d'ici 2030.
À lire: Les pays africains au chevet de la préservation de la natureToutefois, accroitre le nombre d'aires protégées n'est pas la seule finalité visée par les États africains concernés. Selon ses organisateurs, le congrés de Kigali doit également être l'occasion de dresser un bilan du fonctionnement actuel des
"aires protégées" sur le continent. L'objectif est de veiller à l'intégration de ces ces aires dans un processus de développement attentif à la préservation de l'environnement mais également au
"développement économique et sociale" des régions concernées.