Fil d'Ariane
Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) est réuni au Kenya pour élire son nouveau président ce 26 juillet. Quelle place occupe-t-il au sein de cet organe des Nations unies ?
Des femmes pakistanaises traversent des terres inondées pour se rendre à Shikarpur, dans la province de Sindh au Pakistan, le 2 septembre 2022.
Qui succèdera au Sud-Coréen Hoesung Lee à la tête du GIEC ? Ce 26 juillet, les experts du climat sont réunis à Nairobi pour élire le scientifique qui présidera ses travaux pour la décennie en cours. Hoesung Lee, économiste spécialisé sur les questions d'énergie, avait succédé à l'Indien Rajendra Pachauri, arrivé en 2002. Il avait dû démissionner en février 2015 en raison d'accusations de harcèlement sexuel par une de ses collaboratrices en Inde. Rajendra Pachauri est décédé en 2020.
Quatre personnes sont en lice pour succéder à l’actuel président. la Brésilienne Thelma Krug, ancienne chercheuse à l’Institut national de recherche spatiale au Brésil et déjà coprésidente du GIEC, et la Sud-Africaine Debra Roberts, biogéographe spécialisée dans les questions d'urbanisation et actuelle coprésidente du groupe de travail II du GIEC, qui évalue les effets du changement climatique sur les sociétés et les écosystèmes. Il y a également le Belge Jean-Pascal van Ypersele, climatologue candidat malheureux de la dernière élection et le Britannique Jim Skea, enseignant en énergies durables et coprésident du troisième groupe de travail sur l'atténuation des changements climatiques.
Avec les 34 membres du bureau, le président du GIEC doit orchestrer le travail des experts. Il doit aussi donner les grandes orientations à la forme de l’expertise. Le rôle du président du GIEC "est important dans le fonctionnement de l'institution dont il est le garant : c'est lui qui dirige les plénières où sont prises toutes les décisions, il joue aussi un rôle de supervision des rapports de synthèse", explique auprès de l'AFP Valérie Masson-Delmotte, figure du GIEC comme coprésidente de l’un des trois groupes de travail.
Elle insiste également sur son rôle de "représentation" et d'"interface" au niveau diplomatique.
La nouvelle patronne ou le nouveau patron du GEIC dirigera les travaux de centaines d'experts pour le reste de la décennie. "Beaucoup de défis" l'attendent alors que le prochain cycle du GIEC "sera peut-être le dernier avant que le réchauffement planétaire atteigne voire dépasse les 1,5 degrés", souligne Valérie Masson-Delmotte.
Le président du GIEC ne participe pas directement aux travaux d’expertise. Cependant, il est porteur d’une parole à laquelle les gouvernements sont particulièrement attentifs.