Fil d'Ariane
La 29e édition de la Conférence des Parties (COP), la plus importante conférence sur le climat, se tiendra à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre 2024. Financement, transition, adaptation aux changements climatiques, quels seront les enjeux de cette COP29 ?
Un participant marche près d'un panneau annonçant le sommet sur le climat COP29 de l'ONU, le samedi 9 novembre 2024, à Bakou, en Azerbaïdjan.
Cette année encore, les catastrophes naturelles liées au climat se sont multipliées : inondations record en Espagne, violentes tempêtes en Floride et en Caroline du Nord aux Etats-Unis, incendies de forêt en Amérique du Sud. Les dégâts sans précédents ont encore une fois souligné l’urgence climatique et la nécessité d’agir.
Pourtant à en croire certains, la participation à la COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre serait vaine. C’est le cas notamment du ministre des Affaires étrangères de Papouasie-Nouvelle-Guinée, Justin Tkatchenko qui a d’ores et déjà annoncé que son pays ne participerait pas à la COP29, déclarant que ce serait “une perte de temps totale” et parlant de “promesses vides” et d’”inaction”.
Alors, devant quels défis, les pays participants à la COP29, devront-ils faire face ?
Financement climatique
Selon le Centre régional d'information des Nations unies pour l'Europe occidentale (UNRIC), le premier “bilan mondial” de la COP28 avait souligné entre autres l’urgence de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 43% d’ici 2030. Ce bilan encourageait également fortement les différentes parties à tripler les capacités d’énergies renouvelables pour 2025.
Pour cette nouvelle COP, le premier objectif est de trouver un financement pour l’action climatique et le soutien aux pays pour renforcer ces efforts. Théoriquement, depuis 2009, l‘engagement financier promis est de 100 milliards de dollars par an en faveur des pays en développement, pour les aider à lutter contre le réchauffement climatique et ses effets. Durant cette COP29, les discussions porteront sur le montant et les modalités de ce financement de la part des pays développés. Cet objectif n’est déjà pas pleinement atteint, alors qu’il est insuffisant pour faire face aux besoins réels.
Selon Le Monde, plusieurs États dont l'Inde, le groupe arabe et le groupe Afrique ont fait des propositions variant entre 1 000 et 1 300 milliards de dollars par an, entre 2025 et 2030. Les pays développés ont rejeté ces sommes.
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Contributions Déterminées au niveau National (CDN)
Chaque pays membre est appelé à prendre des engagements pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, dans le cadre de l’Accord de Paris de 2015. Ces feuilles de route climatiques sont appelées Contributions déterminées au niveau national(CDN) et doivent être améliorées tous les cinq ans.
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Les pays sont encouragés à soumettre des CDN actualisées à l'issue de la COP29, en vue de renforcer l'ambition climatique et de s'aligner sur les objectifs de l'Accord de Paris. Ces contributions nationales sont essentielles pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels.
Depuis la COP21, les objectifs ne sont pas atteints, et il est sans cesse demandé aux pays participants de renforcer leurs engagements et donc de mettre à jour leurs CDN. Pour l’UNRIC, “la transition vers les énergies propres paraît inéluctable, elle s’accélère et rapporte déjà d’énormes dividendes à ceux qui agissent les premiers et le plus rapidement”. Les énergies renouvelables apparaissent comme la seule alternative.
Transition énergétique et réduction des émissions
Pendant cette COP29, il sera une nouvelle fois question de cette transition énergétique. Bien que de grosses divergences existent encore sur ses modalités entre les pays industrialisés et en développement, des discussions sur la diminution progressive des énergies fossiles auront lieu pendant cette dizaine de jours.
Durant la COP29, les pays présents devront négocier non seulement un calendrier pour ces réductions, mais aussi, sur les manières de soutenir les États les plus dépendants à ces énergies fossiles pour les diriger vers des énergies renouvelables comme l'éolien, le solaire, et l’hydrogène vert.
Adaptation aux impacts du changement climatique
Il sera aussi grandement question de stratégies d'adaptation aux effets inévitables du changement climatique, notamment pour les pays les plus vulnérables. Inondations, sécheresses, élévation du niveau des mers, et autres catastrophes naturelles se multiplient partout dans le monde et les infrastructures ne suivent pas tout le temps en termes de rénovation. Les pertes et dommages ne vont qu’en augmentant.
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L’organisation d’un nouveau Fonds de réponse aux pertes et préjudices, dans la lancée de la COP28 sera nécessaire pour veiller à ce que les nations les plus touchées par le changement climatique, notamment dans le Sud global, bénéficient d’une assistance financière particulière, développent des systèmes d’alerte efficace, renforcent leurs infrastructures et protègent leurs écosystèmes.
Inclusion des droits humains et de la société civile
La COP29 devra aussi mettre l’accent sur la question des droits humains dans les politiques climatiques. La participation active de la société civile y compris des peuples autochtones sera à l'ordre du jour dans les décisions de politiques climatiques. Des efforts seront à faire lors de cette COP29 pour que les États participants prennent des mesures pour mieux protéger les droits des communautés locales, souvent touchées en premier par les effets des changements climatiques, mais rarement consultées.
Contexte géopolitique et économique
Enfin, le contexte géopolitique actuel est tendu, marqué par de gros conflits internationaux. La guerre en Ukraine, notamment, les tensions commerciales entre certains États, ainsi que les répercussions économiques de la pandémie de COVID-19 fragilisent encore l’engagement financier de certaines nations. Ces facteurs pourraient influencer les négociations et la mise en œuvre des engagements climatiques.